Evolution de la nourriture

GURDJIEFF ELEVES

L’homme est une usine à trois étages. Nous avons dit qu’il y a trois sortes de nourriture, entrant par trois portes différentes. La première sorte de nourriture est ce que l’on appelle ordinairement « nourriture », pain, viande, etc.

Chaque sorte de nourriture est un do. Dans l’organisme, le do passe à la note suivante. Chaque do a la possibilité de passer à dans l’estomac, où les substances de la nourriture changent de vibrations et de densité, se transforment chimiquement, se mélangent, et, sous l’actions de certaines combinaisons, passent à . a lui aussi la possibilité de passer à mi. Mais mi ne peut évoluer par lui-même : c’est la nourriture de la seconde octave qui lui vient en aide. Le do de la seconde sorte de nourriture, c’est-à-dire de l’air, aide le mi de la première octave à passer à fa, après quoi l’évolution peut se poursuivre. En un point similaire, la seconde octave à son tour a besoin de l’aide d’une octave plus élevée. Elle est aidée par une note de la troisième sorte de nourriture — l’octave des impressions.

Ainsi la première octave évolue jusqu’à si. La substance la plus fine que l’organisme humain puisse produire à partir de ce qui est habituellement appelé nourriture est si. L’évolution d’un morceau de pain va donc jusqu’à si. Mais si ne peut pas se développer davantage chez un homme ordinaire. Si la note si pouvait évoluer et passer au do d’une nouvelle octave, il serait possible de construire un nouveau corps au-dedans de nous. Mais pour cela, des conditions particulières sont nécessaires. L’homme, par lui-même, ne peut devenir un nouvel homme ; des conditions intérieures spéciales sont requises.

Georges Ivanovitch Gurdjieff

Gurdjieff parle à ses élèves (pages 261, 262)

Editions du ROCHER

 

Amitiés

 

Claude Sarfati

Les nourritures d’impressions (A.Desjardins)

corps subtil2

…Mais ce qui est moins habituel, c’est de considérer que nous nous nourrissons aussi au niveau psychique émotionnel, intellectuel. Les différents corps – le corps physique, le corps subtil et à un niveau plus subtil encore, le corps causal –  peuvent être nourris, donc avoir une croissance. De même que pour l’alimentation ordinaire du corps physique, un processus qui comprend l’absorption, la transformation et l’assimilation est à l’œuvre au niveau des corps intérieurs. Et la même question se pose ici : comment est-ce que je transforme toutes les « nourritures d’impressions » en mon propre être ? L’ancienne tradition à laquelle je me réfère – qu’il s’agisse de l’enseignement de Gurdjieff ou du Yoga-vedanta – propose une réflexion très profonde sur la façon de nourrir ces différents corps afin de favoriser leur croissance. Une bonne compréhension de la façon dont ces nourritures d’impressions peuvent être transformées et assimilées va permettre une croissance intérieure dans l’échelle des niveaux d’être, des niveaux de conscience. D’autre part, le disciple qui s’est éveillé en nous constitue, au début de notre sadhana, un contrepoids bien fragile face à la force de nos désirs, de nos peurs et de nos conditionnements. C’est pourquoi cet aspect particulier de nous-mêmes a besoin d’être nourri pour croître et se développer.

Il y a deux idées à comprendre : l’une est que les nourritures nous apportent une énergie nécessaire au déploiement de nos activités quotidiennes. Pour faire du jardinage, nous consommons de l’énergie physique ; pour résoudre des problèmes mathématiques, nous consommons de l’énergie intellectuelle. Quant aux émotions, elles consomment tout à fait inutilement une énorme quantité d’énergie. Mais en même temps, si la nourriture « matérielle » a construit peu à peu notre corps physique, les nourritures d’impressions peuvent soutenir la croissance de notre corps subtil et permettre de constituer en nous une structure intérieure qui va cristalliser et nous amener à fonctionner à un tout autre niveau. C’est ce que l’on appelle croissance intérieure, croissance de l’être…

Arnaud Desjardins

Véronique Desjardins

La traversée vers l’autre rive

Editions Accarias

Bonne lecture, bon dimanche : Claude Sarfati

Une méthode « Métaphysique »

 

Au fond, que disent ces théoriciens? Pour eux, la « mesure » est la base de toute description de l’univers. Mais la mesure, c’est précisément l’homme! c’est donc vouloir « projeter » l’homme dans la nature pour effectuer la description de cette nature avec, en chaque point, l’homme en son centre. N’est-ce pas l’ancien point de vue des physiciens pré-galiléens, avec la terre immobile au centre de l’univers? La même erreur de perspective, l’homme ne la refait-il pas à nouveau, mais à l’échelle du microcosme cette fois?

Toutefois, pour que la distinction entre le Réel et le Connu ne soit pas « gratuite », pour qu’elle apporte quelque chose en matière scientifique, il convient qu’elle ne se borne pas à une pure métaphysique. En d’autres termes, il faut qu’on puisse obtenir une description mathématique de ce Réel continu et ondulatoire, ce qui se cache sous le Connu. Mais comment donc atteindre cette réalité sous-jacente au Connu qui ne nous est pas directement accessible?

C’est Albert Einstein qui nous a montré la méthode: il ne faut plus construire la théorie à partir de la « mesure », qui est liée au Connu, donc à l’homme. Il faut construire la théorie sur de grands principes de la nature que l’on admettra Connu. Une théorie peut être vérifiée par l’expérience, mais aucun chemin ne mène de l’expérience à la création d’une théorie, écrit Einstein.

Cette méthode exige au départ des réflexions quelque peu « métaphysiques », et c’est probablement la raison pour laquelle des physiciens conventionnels rechignent à l’adopter, butent sur son aspect « a priori ». En effet, il est courant d’admettre que la science bâtit à partir de celle-ci. Alors, dans quelle mesure la réflexion « a priori » pourra-t-elle faire œuvre scientifique?

Il faut répondre tout d’abord à cela que les grands principes auxquels nous faisons allusion comme base d’une loi unitaire se rattachent naturellement, en définitive, à l’expérience: le principe de conservation de l’énergie, par exemple, résulte bien de l’expérience. Mais, ce que nous entendons, c’est que ce principe est valable non pas seulement  dans l’expérience « de détail » (c’est-à-dire pour un phénomène particulier), mais pour toutes les expériences. Qui ne voit alors que c’est précisément là le vrai chemin « naturel » vers une théorie « unitaire », puisque cette dernière cherche à circonscrire tous les phénomènes?

Ce problème d’une théorie unitaire est, en ce qui me concerne, au centre de mon domaine de recherches.

Nous sommes devant ce problème comme un enfant qui aurait à reconstituer un puzzle géant dont les pièces nous seraient fournies par l’expérience. Nous possédons un certain nombre de pièces, mais d’autres nous manquent: comment reconstituer alors le puzzle complet? C’est naturellement impossible; la seule ressource nous serait d’attendre de longues années que l’expérience nous ait fourni les pièces manquantes.

Une autre méthode est celle qui part, non plus de l’expérience de détail, mais de grands principes généraux de la Nature. En d’autres termes, oublions pour le moment les lois de l’électromagnétisme, de la gravitation, des interactions nucléaires, etc. N’essayons pas de fondre en une seule toutes ces lois, mais cherchons simplement à découvrir s’il existe une grande loi « principielle » de la Nature: celle-ci sera alors, si elle est bien construite, la loi unitaire cherchée. C’est d’elle que découleront ensuite toutes les lois de « détail » de la Nature, en même temps qu’apparaîtront probablement des prévisions nouvelles qui seront un moyen efficace de vérifier la validité des prémisses.

Toute la Relativité Générale est bâtie sur ce mode de la pensée « universel ». Les trois seuls postulats qui vont servir à Einstein pour édifier cette grandiose architecture sont presque « métaphysiques »:

1) Les lois de la Nature, exprimées sous une certaine forme mathématique (forme tensorielle) sont valables pour tous les observateurs;

2) Principe de la simplicité logique aussi grande que possible des lois de la Nature;

3) Principe de la conservation de l’énergie et de l’impulsion, le vieux « Rien ne se crée, rien ne se perd » de Lavoisier.

Et c’est tout. C’est peu, et c’est cependant immense, car avec une telle méthode Einstein atteint cette réalité, valable quel que soit l’observateur, c’est-à-dire qu’elle est indépendante de l’observateur. En d’autres mots, elle est à l’échelle de l’Univers entier, et non du particulier.

Il faudra ensuite relativement peu de choses pour passer des résultats d’Einstein à ce que nous avons appelé le Réel. Einstein avait présenté ses équations comme une égalité entre une partie « géométrique » continue, décrivant le Réel, et une partie « physique », décrivant l’état physique en chaque point. La théorie Quantique semblait interdire que cette description de l’état physique soit continue. Je ne puis ici décrire les travaux qui m’ont amené à établir une théorie unitaire. Je dirai seulement que j’ai recherché la correspondance géométrique (et non pas physique) du point de vue quantique. Cette géométrisation de la Théorie Quantique atteint le Réel et semble faire le pont tant recherché avec la Relativité. Dans cette nouvelle interprétation, les « constantes fondamentales » irréductibles de la physique, symboles de la discontinuité, ne sont plus des caractéristiques propres à la Nature mais propres à l’observateur, aux limitations de sa propre connaissance.

Il est trop tôt pour dire si l’équation que nous avons proposée pour décrire le Réel représente vraiment cette fameuse Grande Loi unique de la Nature. Nous n’avons nullement la prétention de l’affirmer. C’est l’expérience, portant sur les différentes prévisions de la nouvelle théorie, qu’il faudra interroger. Mais, ce qui nous semble certain, c’est que la distinction fondamentale entre le Connu et le Réel (qui n’est en définitive que l’extension de la méthode einsteinienne, laquelle cherche à ne pas faire jouer à l’homme un rôle privilégié) constitue le fil d’Ariane d’une meilleure compréhension de la nature ultime de notre Univers.

 Jean Charon

Revue PLANETE (1961 / 1962)

Amlitiés: Claude Sarfati

Le Yi King, une rencontre.

J’ai découvert le Yi King au tout début des années 80.

Je participais à un groupe franco-mexicain d’inspiration Taoïste.

Notre quête était sincére, échapper à toute forme de conditionnements.

Sur ce chemin, souvent difficile voire périlleux, le Yi King nous aidait.

Nous étions des traqueurs de l’invisible, des chasseurs de conscience.

Depuis  »Le livre des changement » ne m’a plus quitté.

Amitiés: Claude Sarfati

La bonne mesure avec le Yi King

 

Pour m’aider à  prendre les bonnes décisions  professionnelles dans cette nouvelle année, j’ai consulté le Yi King.

J’ai formulé ma question ainsi:

Que me conseille le Yi King concernant mon travail?

La première difficulté lorsque l’on veut interroger  l’oracle est la formulation de la question.

Au moment de l’écrire, tout en essayant d’être concis, synthétique, nous sommes envahis par une foule de questions, si proches les unes des autres que j’appellerai cela, une famille de questions.

C’est sûrement la raison de la lenteur du tirage traditionnel chinois à l’aide des baguettes d’achillée.

Cette technique, très ancienne mais toujours pratiquée demande un long moment pour fabriquer son hexagramme. Ce temps nous ramène au temps de la méditation prisée par les Orientaux.

Poser sa question en prenant le temps nécessaire, c’est déjà sortir du temps ordinaire pour entrer dans celui du Yi King. Le sens de la méditation est d’ailleurs expliqué par le Yi King à l’hexagramme n° 20: La contemplation.

La méditation ce n’est pas cesser de penser mais agrandir sa pensée, penser avec le regard à l’intérieur, à l’extérieur de soi. Penser avec sa peau qui capte des milliards de choses, penser avec son nez, ses yeux, sa bouche, son cœur. Rendre l’espace de sa pensée si vaste qu’elle est la méditation.

J’ai fait le tirage sur mon site, malgré l’aspect très aléatoire d’un tirage de Yi King sur Internet, par expérience, je peux vous affirmer que cela fonctionne et même très bien.

La réponse est la suivante: Tsie / La limitation, hexagramme 60 avec deux traits mutants à la deuxième et quatrième ligne. La mutation de ces deux traits donne l’hexagramme de perspective: Souei / La suite, hexagramme 17.

La limitation signifie donner un cadre à son action, définir ses objectifs, ses priorités, ses possibilités.

Il s’agit de trouver l’équilibre entre une limite trop sévère, trop contraignante qui inspirerait de l’amertume, de la contrariété et une limite trop laxiste qui ferait éclater le cadre.

L’objectif, est de continuer à proposer à ma mesure du travail de  qualité tout en tenant compte du moment particulier que nous traversons.

Cette fameuse Crise, sociétale, économique, politique, psychologique, environnementale, etc.

Ce n’est plus une Crise, c’est un bouleversement profond, spirituel, qui vient ébranler tout notre être.

Les priorités, c’est le Yi King, depuis 32 ans que j’ai croisé la voie de l’oncle Li, il est resté mon ami. De longtemps mon aîné, certes, mais un noble ami philosophe riche des ses 5000 ans et des ses dix mille façons d’être, de s’exprimer.

L’hexagramme nucléaire (que j’appelle le moteur de la situation, ce qui la motive) est: Yi / La nourriture, hexagramme 27.

 
Nous sommes ce que l’on nourrit en nous, la nourriture alimentaire évidemment, mais aussi la nourriture de l’esprit et des sens. La nourriture d’impression comme l’appelait Arnaud Desjardins.

Donc, reprenons, à la question: Que me conseille le Yi King dans mon travail? il m’est répondu: Yi / La mesure ou La limitation dont l’hexagramme nucléaire est Yi / La nourriture.

Ce qui nourrit mon esprit concernant le travail qui m’occupe, c’est en grande partie le Yi King. C’est donc cela qui m’est conseillé de transmettre en priorité, pour cela, il m’est conseillé d’agir dans un cadre qui ne soit pas trop rigide mais équilibré, allons voir les traits mutants:

 Vieux Yang (9) à la deuxième place:

Ne pas sortir apporte l’infortune

Chassez  vos hésitations: ne cultivez ni le doute ni de l’anxiété. Il est temps d’ agir et de le faire sans tarder ni tergiverser. Si vous ne saisissez pas l’opportunité qui se présente, vous allez rater quelque chose.

Hexagramme dérivé: 3 / Les difficultés initiales. Si le second trait hésite, ne saisit pas l’occasion du mouvement, il inaugure une période de longue incertitude, un retard bien supérieur à ce qu’exige la limitation ; mais peut-être ses moyens sont-ils eux-mêmes limités ?

 Vieux Yin (6) à la quatrième place:

La limitation satisfaite

Utilisez vos aptitudes pour organiser une discipline autour d’elles, et vous réussirez. Si vous n’écoutez pas suffisamment votre nature, vous ne pourrez atteindre des objectifs qui vous contraignent trop.

Hexagramme dérivé: 58 / Le joyeux. Confirme une sereine acceptation des circonstances.

 Au deuxième trait (Yang), il m’est conseillé d’être prudent; faire des choix c’est toujours prendre des risques, mais le pire danger c’est de rester paralysé par la crainte des réactions que vont entraîner les décisions à prendre et laisser passer le train… Décider, c’est cesser d’hésiter et cela doit rester intérieur, aucun intérêt de communiquer ses hésitations…

 Au quatrième trait (Yin), il m’est conseillé , d’échanger de partager avec les autres. Un coup Yang, un coup Yin, c’est bien du Yi King. C’est comme un souffle: retiens tes hésitations, relâche ce qui veut s’exprimer, de manière naturellement organisée.

Voyons maintenant l’hexagramme de perspective: Souei / La suite

Un très bel hexagramme dont le nucléaire est Tsien / Le développement, hexagramme 53.

Souei / La suite, c’est le courant porteur,  la voie,  la sérénité.

Voici la synthèse que je propose:

Question: Que me conseille le Yi King concernant mon travail?

Le Yi King me conseille de mettre un cadre solide mais souple (comme le bambou) à une action qui doit être fondée sur des motivations substantielles, nourrissantes. Éviter l’hésitation, dialoguer pour entendre l’écho de ce qui doit naturellement être fait pour partager développement et bien-être.

Voilà la façon que j’ai choisie pour vous expliquer comment j’ai l’intention de traverser cette année 2014 au travers de quelques changements qui visent à rendre plus accessible ( financièrement par une modification à la baisse de mes tarifs, dans la compréhension par des analyses exigeantes mais plus simples, par mon implication totale pour mener à bonne fin un vrai partage).

 

Amitiés

Claude Sarfati