Le Lying, une pratique du non-faire par Denise Desjardins

 

DENISE DESJARDINS3

 

Denise Desjardins, pratique le Lying, une technique d’introspection spirituelle de grande valeur, originellement mise au point par Swâmi Prajnânpad, et grâce à laquelle il est possible d’exprimer les émotions réprimées, dans le but de s’en débarrasser !

Rappelons que le mot émotion vient de ex-movere qui signifie sortir de son mouvement, bouleverser son évolution, et que les péchés de toutes les religions n’étaient rien d’autre que des émotions : colère, envie, jalousie, orgueil, et, par dessus tout, la peur !…

Analysant toutes les structures de l’émotion, et notamment les rapports que celle-ci entretient avec la mémoire et les vasanas, ces imprégnations subconscientes karmiques, le Lying se veut une aide préliminaire au nettoyage du mental, par la connaissance de ses fonctionnements et la mise en lumière de ses zones d’ombre.

Il s’agira, tout d’abord, de s’exercer à la remontée des souvenirs, puis de dépister, dans les brumes d’une mémoire affaiblie par toutes les répressions qu’elle a subies, le noeud du problème, l’origine du blocage.

Une fois l’habitude prise de plonger dans ses souvenirs les plus enfouis, il faudra exprimer, le plus spontanément possible, les émotions qui, jusqu’alors, n’avaient jamais pu sortir.

Dans la mesure où le chercheur est capable de vaincre les résistances que cette douloureuse confrontation déclenche, il peut gagner un grand détachement vis à vis de lui-même, cesser de se prendre en pitié et de se lamenter sur son sort.

Mais ce n’est, bien sûr, que dans l’application d’un tel détachement dans la vie de tous les jours, dans la capacité à observer avec lucidité et sans jugement les motivations profondes qui sous-tendent ses comportements quotidiens, que réside le véritable travail.

Livre: Le Lying, Denise Desjardins. Editions Broché.


 

 

 
Un film d’exception : “De la révolte au lâcher-prise”
 De la révolte au lâcher prise est l’occasion d’une rencontre approfondie avec l’une des figures les plus emblématiques de l’enseignement de Swâmi Prajnânpad : Denise Desjardins. De ses années de formation où domine déjà son énergie créative notamment par le biais de la peinture, en passant par les années de voyages (Gurdjieff,Arnaud Desjardins, Ma Anandamayi, Swâmi Prajnânpad), la sadhana, le dharma d’épouse et de mère, jusqu’à la mise en œuvre d’une pratique originale de libération des mémoires anciennes (le lying) et à l’écriture, tout semble avoir conduit Denise Desjardins à poursuivre l’enseignement de Swâmi Prajnânpad, à en incarner le prolongement. A travers ce film, Denise nous laisse entendre le tâtonnement, l’effort et l’opiniâtreté inhérents à toute réalisation de l’être, et souligne le caractère impérieux de cette recherche pas forcément choisie. “De la révolte au lâcher-prise”, tel est l’alpha et l’oméga du parcours spirituel d’une femme du XXème siècle qui a su suivre ses intuitions et chercher sans relâche à incarner les préceptes de « la voie » dans la vie quotidienne.
Réunis grâce à la complicité de
Gilles Farcet, Arnaud Desjardins, Gilles Rochette, etc., ces entretiens s’adressent aussi bien au néophyte qu’aux personnes engagées sur une voie spirituelle.

Un documentaire de Guillaume Darcq

« De la revolte au lâcher prise« , documentaire.

Source: INREES 

Bonne lecture, bonne écoute, bon dimanche: Claude Sarfati.

 

L’observation de soi

L’observation de soi est très difficile. Plus vous essaierez, plus vous vous en rendrez compte.

Pour le moment, vous ne devez vous y exercer, non pas en vue d’un résultat, mais pour comprendre que vous ne pouvez pas vous observer. Jusqu’ici vous avez imaginé vous voir et vous connaître.

Je parle d’une observation de soi objective. Objectivement, vous n’êtes pas capable de vous voir, même pour une minute, parce qu’il s’agit là d’une fonction différente: la fonction du maître.

Si vous croyez pouvoir vous observer pendant cinq minutes, c’est faux; que ce soit vingt minutes ou une minute, c’est égal. Si vous constatez simplement que vous ne pouvez pas vous observer, alors vous avez raison. Votre but est d’y parvenir.

Pour atteindre ce but, vous devez essayer et essayer encore. Si vous essayer, le résultat ne sera pas l’observation de soi dans le plein sens du mot. Mais le fait même d’essayer fortifiera votre attention. Vous apprendrez à mieux vous concentrer. Tout cela vous sera utile plus tard. C’est seulement plus tard que vous pourrez commencer à vous rappeler vous-même véritablement.

Aujourd’hui, vous ne disposez que d’une attention partielle, venant par exemple du corps, ou du sentiment.

Si vous travaillez consciencieusement, vous vous rappellerez vous-même, non pas davantage, mais moins, parce que le rappel de soi est de plus en plus exigeant. Ce n’est pas si facile, si bon marché.

L’exercice de l’observation de soi suffit pour des années. Ne tentez rien d’autre. Si vous travaillez consciencieusement, vous verrez ce dont vous avez besoin.

New York, 13 mars 1924.

Georges Ivanovitch Gurdjieff

Gurdjieff parle à ses élèves

Editions du Rocher

Amitiés, bon dimanche: Claude Sarfati.

Evolution de la nourriture

GURDJIEFF ELEVES

L’homme est une usine à trois étages. Nous avons dit qu’il y a trois sortes de nourriture, entrant par trois portes différentes. La première sorte de nourriture est ce que l’on appelle ordinairement « nourriture », pain, viande, etc.

Chaque sorte de nourriture est un do. Dans l’organisme, le do passe à la note suivante. Chaque do a la possibilité de passer à dans l’estomac, où les substances de la nourriture changent de vibrations et de densité, se transforment chimiquement, se mélangent, et, sous l’actions de certaines combinaisons, passent à . a lui aussi la possibilité de passer à mi. Mais mi ne peut évoluer par lui-même : c’est la nourriture de la seconde octave qui lui vient en aide. Le do de la seconde sorte de nourriture, c’est-à-dire de l’air, aide le mi de la première octave à passer à fa, après quoi l’évolution peut se poursuivre. En un point similaire, la seconde octave à son tour a besoin de l’aide d’une octave plus élevée. Elle est aidée par une note de la troisième sorte de nourriture — l’octave des impressions.

Ainsi la première octave évolue jusqu’à si. La substance la plus fine que l’organisme humain puisse produire à partir de ce qui est habituellement appelé nourriture est si. L’évolution d’un morceau de pain va donc jusqu’à si. Mais si ne peut pas se développer davantage chez un homme ordinaire. Si la note si pouvait évoluer et passer au do d’une nouvelle octave, il serait possible de construire un nouveau corps au-dedans de nous. Mais pour cela, des conditions particulières sont nécessaires. L’homme, par lui-même, ne peut devenir un nouvel homme ; des conditions intérieures spéciales sont requises.

Georges Ivanovitch Gurdjieff

Gurdjieff parle à ses élèves (pages 261, 262)

Editions du ROCHER

 

Amitiés

 

Claude Sarfati

Les nourritures d’impressions (A.Desjardins)

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…Mais ce qui est moins habituel, c’est de considérer que nous nous nourrissons aussi au niveau psychique émotionnel, intellectuel. Les différents corps – le corps physique, le corps subtil et à un niveau plus subtil encore, le corps causal –  peuvent être nourris, donc avoir une croissance. De même que pour l’alimentation ordinaire du corps physique, un processus qui comprend l’absorption, la transformation et l’assimilation est à l’œuvre au niveau des corps intérieurs. Et la même question se pose ici : comment est-ce que je transforme toutes les « nourritures d’impressions » en mon propre être ? L’ancienne tradition à laquelle je me réfère – qu’il s’agisse de l’enseignement de Gurdjieff ou du Yoga-vedanta – propose une réflexion très profonde sur la façon de nourrir ces différents corps afin de favoriser leur croissance. Une bonne compréhension de la façon dont ces nourritures d’impressions peuvent être transformées et assimilées va permettre une croissance intérieure dans l’échelle des niveaux d’être, des niveaux de conscience. D’autre part, le disciple qui s’est éveillé en nous constitue, au début de notre sadhana, un contrepoids bien fragile face à la force de nos désirs, de nos peurs et de nos conditionnements. C’est pourquoi cet aspect particulier de nous-mêmes a besoin d’être nourri pour croître et se développer.

Il y a deux idées à comprendre : l’une est que les nourritures nous apportent une énergie nécessaire au déploiement de nos activités quotidiennes. Pour faire du jardinage, nous consommons de l’énergie physique ; pour résoudre des problèmes mathématiques, nous consommons de l’énergie intellectuelle. Quant aux émotions, elles consomment tout à fait inutilement une énorme quantité d’énergie. Mais en même temps, si la nourriture « matérielle » a construit peu à peu notre corps physique, les nourritures d’impressions peuvent soutenir la croissance de notre corps subtil et permettre de constituer en nous une structure intérieure qui va cristalliser et nous amener à fonctionner à un tout autre niveau. C’est ce que l’on appelle croissance intérieure, croissance de l’être…

Arnaud Desjardins

Véronique Desjardins

La traversée vers l’autre rive

Editions Accarias

Bonne lecture, bon dimanche : Claude Sarfati