Selection 2025 Guide de la Voyance

Le Livre Des Changements et ses Commentaires

En 1973 fut découvert à Ma Wang Dui, dans une province du sud de la Chine, une tombe datant du deuxième siècle avant J.-C, qui contenait, parmi d’autres trésors, deux manuscrits sur soie. Il s’agissait de deux textes essentiels de la culture chinoise: l’un était le Dao De Jing, l’ouvrage de référence du taoïsme, l’autre était la version la plus ancienne du Yi Jing connue à ce jour. On utilise de moins en moins aujourd’hui le vocable Yi King, résultat de la romanisation des idéogrammes effectuée par les traducteurs français des siècles précédents. Dans la transcription pinyin désormais courante, le nom s’écrit Yi Jing et se prononce I Tsing. De même Dao De Jing est la transcription de Tao te king, et Lao Zi devrait remplacer Lao Tseu. Sur cette question, voir les propositions de J.-F Billeter, Transcription et prononciation du chinois, note finale des Etudes sur Tchouang-Tseu, éditions Allia, Paris, 2004. Le premier se révéla quasiment similaire au texte transmis par la tradition – seul l’ordre de ses deux parties était inversé; le second présentait en revanche des différences notables avec le texte officiel du Livre des Changements, ce Yi Jing, que tout lettré chinois se devait de connaître et ques penseurs de l’Empire du Milieu commentaient depuis deux millénaires.

Si l’on y reconnaissait bien le texte des 64 figures qui constituent l’armature de l’ouvrage, certes présenté dans un ordre inhabituel et avec un certain nombre de variantes, il manquait une part importante de ce qui constitue aujourd’hui un Yi Jing complet, à savoir les commentaires regroupés depuis sous le nom de Dix Ailes. Il n’était dès lors plus possible de croire à la genèse de l’ouvrage telle que les Chinois la rapportaient depuis des siècles: un ouvrage dont les premiers éléments auraient été dessinés en des temps immémoriaux par le mythique Fu Xi, puis agencés par les fondateurs de la lignée des Zhou avant d’être commentés par Confucius. Le manuscrit de Ma Wang Dui allait permettre de reconstituer dans ses grandes lignes l’histoire du Yi Jing.

Pierre Faure

LE YI JING PAR LUI-MÊME

Editions Alphée

Amitiés

Claude Sarfati

Le retour

Le retour, c’est d’abord revenir en soi, retrouver l’œuf que nous avons été dans le ventre de notre mère et de notre terre. Les contrariétés administratives s’éloignent… Le temps de la retraite est celui de la continuité en laissant derrière soi les mauvaises habitudes, c’est une nouvelle transformation.

Le cœur en est le réceptif, laissez pénétrer en soi la moindre chose qui vient faire écho puis le transmettre avec respect et simplicité.

Dans le Yi Jing, cette période correspond au printemps, la vie reprend doucement de la vigueur. Je vais devoir traverser chaque étape de cette transformation et la partager avec vous.

Cela commence par des petits changements de prix, mon nouveau statut administratif me permet d’être un peu moins fiscalisé, j’ai donc revu mes tarifs à la baisse…

Ça commence aujourd’hui et avec quelques ponctuations, cela durera jusqu’à la fin… La fin de quoi ? On verra !

Je suis très heureux de vous retrouver et de continuer le chemin avec vous.

Les pêcheurs de perles de Georges Bizet (1863)

Interprété par David Gilmour

Amitiés,

Claude Sarfati

Mouvement de la retraite

A partir du 01 Avril 2024, je serais officiellement à la retraite. Cependant, je vais continuer mon activité « En activité complémentaire » dés que possible. Administrativement, je dois cesser officiellement mon activité le 31 mars 2024, ensuite il me faudra attendre quelques jours pour me réinscrire avec un statut différent. Je ne sais pas combien va durer cet arrêt mais ce ne sera pas très long. Durant cet intermède, je ne pourrais faire aucune consultation… Ne faites surtout pas de réservation ou de paiement en ligne… La réouverture sera annoncée sur mon site.

En vous souhaitant le meilleur, en vous remerciant pour ces nombreuses années de fidélité mais en préparant déjà les nombreuses à venir, je vous remercie de votre patience.

Je vous propose d’écouter un homme qui voit notre temps avec son coeur...

EN VO…

Don Miguel Ruiz

Voici le lien de son site: Don Miguel Ruiz

A bientôt

Claude Sarfati

Déchiffrer l’univers (2)

De la divination aux Mutations des Zhou

 Le Yi Jing, cependant, n’est pas qu’un recueil de formules divinatoires. Il fait également référence à des événements historiques précis survenus au XI° siècle av. J.-C.; période qui vit la fin du règne des Shang et l’avènement de la dynastie des Zhou. Les protagonistes de ce renversement sont mis en scène au gré des situations décrites dans les hexagrammes, qu’il s’agisse de modèles prestigieux comme le roi Wen, fondateur de la lignée promue, de ses fils, ou des derniers seigneurs du  clan Shang avec qui les tensions allèrent s’accentuant jusqu’au bouleversement final. Dans ce décor féodal, ces différents personnages deviennent emblèmes de comportements définis, nourrissant de leurs hauts faits les circonstances décrites. Il est fort probable que c’est dans les premiers siècles de la nouvelle dynastie que ces différents éléments commencèrent à être rassemblés en livre proprement dit. C’est d’ailleurs sous le nom de Mutations des Zhou qu’il accompagnera toute la période de transition entre la culture antique et la fondation de l’Empire en 221 av. J.-C. par Qin Shi Huangdi*.

Les premières citations des Mutations se trouvent dans le Commentaire de Zuo, un écrit du IV° siècle avant J.-C.; où l’on peut lire des comptes rendus de consultations effectuées entre 672 et 485 av. J.-C. Selon Anne Cheng, le recueil apparaît à ce stade comme « un manuel de divination consulté par des hommes d’état sur des enjeux d’ordre personnel ou le plus souvent politique** ». Cette diffusion dans la classe dirigeante – la divination n’est déjà plus à ce stade une prérogative royale – ira s’élargissant à partir de Confucius (551-479 av. J.-C.), même si les célèbres Entretiens du Maître ne font aucunement allusion aux Mutations***. Il semble toutefois que des retouches soient encore apportées au texte durant toute cette période, notamment à l’époque des Royaumes Combattants qui fut celle où apparurent les grands courants de la pensée chinoise, taoïsme et confucianisme****.

Quoi qu’il en soit, il est avéré qu’au début de la dynastie des Han, qui succède au règne bref mais décisif du premier Empereur, le texte original est établi: c’est, abstraction faite de quelques variantes, celui trouvé dans la tombe de Ma Wang Dui. Les Mutations des Zhou se composent alors de soixante-quatre figures constituées de la superposition de six traits qu’un commentaire annexe pour la première fois Yin et Yang. A chacun de ces hexagrammes sont rattachées une sentence globale appelée Jugement, et une ou plusieurs formules concernant chacun des six niveaux de la situation décrite, le Texte des Traits. C’est ce texte original que la tradition reconnaît comme Texte Canonique.

* Il s’agit du premier Empereur, dont le mausolée contenant la célèbre armée de guerriers en terre cuite fut mis au jour en 1974. Voir Corrine Debaine-Francfort, La Redécouverte de la Chine ancienne, Gallimard, 1998.

** Anne Cheng, Histoire de la pensée chinoise, éd. du Seuil, 1997.

*** Excepté dans une phrase « dont le sens est plus qu’incertain ». Voir Anne Cheng. Ibidem,p.257.

**** On trouve par exemple dans le texte de l’hexagramme 30 (ligne 3) une anecdote visiblement tirée du Zhuang Zi, ouvrage de la fin du IV° siècle av. J.-C.

Pierre Faure

LE YI JING PAR LUI-MÊME

Editions Alphée

Amitiés

Claude Sarfati