Se libérer du connu (Krishnamurti)

 

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Les vies que nous menons comportent, en général très peu de solitude. Même lorsque nous sommes seuls, elles sont encombrées par tant d’influences, de connaissances, de souvenirs, d’expériences, de soucis, de chagrins, de conflits, que nos esprits s’alourdissent de plus en plus, deviennent de plus en plus insensibles dans leurs routines monotones. Ne sommes-nous jamais seuls ? Sommes-nous toujours surchargés des fardeaux d’hier ?

Il y a une assez jolie histoire de deux moines qui marchaient de village en village. Ils rencontrèrent une jeune fille assise au bord d’une rivière, et qui pleurait. L’un des moines s’approcha d’elle et lui dit : « Pourquoi pleurez-vous, ma sœur ? » Elle répondit : « Vous voyez cette maison sur l’autre rive ? Ce matin j’ai traversé facilement la rivière à pied, maintenant elle a enflé, je ne peux pas rentrer chez moi, il n’y a pas de barque. – Qu’à cela ne tienne », répondit le moine. Il la prit sur ses épaules et la déposa sur l’autre rive. Or, deux heures après qu’ils eurent repris leur chemin, l’autre moine lui dit : « Frère, nous avons fait le vœu de ne pas toucher une femme. Tu as commis un péché terrible. N’as-tu pas éprouvé un plaisir, une intense sensation en touchant cette femme ? – Eh quoi ! repartit le premier, je l’ai laissée il y a deux heures ; tu la portes encore, n’est-ce pas ? »

 

Et c’est ce que nous faisons. Nous portons toujours nos fardeaux, nous ne mourons jamais au passé, nous ne le laissons jamais derrière nous. Ce n’est que lorsqu’on accorde une attention totale à un problème, et qu’on le résout immédiatement, sans le prolonger jusqu’au lendemain, ni même jusqu’à la minute qui suit, que l’on se trouve dans un état de solitude. Alors, même si l’on vit dans une maison encombrée, même lorsqu’on est dans un autobus, on peut être dans cette solitude, qui indique que l’on a l’esprit frais et innocent.

J. Krishnamurti Se libérer du connu Chapitre 14 (p. 106-107)

Bonne lecture, bonne écoute: Claude Sarfati

Mon voyage aux frontières de la psychologie

Le fumiste n’est pas celui qui plonge dans le mystère, mais celui qui refuse d’en sortir.  (CHESTERTON)

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Il faut quelques heures pour voler de la Baltique à la Méditerranée. Mes étapes furent courtes. Mais, mesurées sur une carte du monde intellectuel, elles furent énormes. J’ai voyagé l’été dernier en Europe, de la psychanalyse moderne à l’acupuncture chinoise, de la télépathie aux drogues psycho chimiques; plus profond encore était l’abîme entre ces recherches et  « la réalité ultime » dont m’a parlé Krisnamurti, de passage en Occident. Et pourtant, ces univers incommensurables coexistent dans le faible volume du cerveau humain. En fait ou en puissance, ils sont également nos univers. Quelle formidable machine que l’homme!

La conférence de Saint-Paul-de-Vence était organisée par la fondation de parapsychologie (1), dont la présidente est l’intelligente et infatigable Mrs. Eileen Garrett. Il y avait quatre psychiatres, Italiens et Suisses, un endocrinologue parisien, un autre Français spécialiste de la médecine psychosomatique, l’éminent neurologue anglais Gray Walter (2), et un jeune parapsychologue américain, activement engagé dans la recherche et l’expérimentation. Un bon nombre de communications furent produites: sur des cas de rapport télépathique entre le médecin et le malade; sur une série d’expériences semblant prouver que les rêves d’un dormeur peuvent être affectés télépathiquement; sur un instrument nommé « pléthysmographe« , utilisé pour enregistrer les changements organiques provoqués, au niveau inconscient, par des stimulations télépathiques. Ces comptes rendus de recherches suisses et américains furent précédés d’une conférence sur les travaux réalisés en Russie voici vingt-cinq ans, mais publiés et discutés à une époque très récente.

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 (1) La parapsychologie étudie les phénomènes non admis par la psychologie officielle, tels que la clairvoyance ou la télépathie. Il existe une chaire de parapsychologie à l’université d’Utrecht. Consulter les livres d’ensemble de Robert Amadou: « La parapsychologie » (Ed, Denoël). Les travaux des congrès internationaux comme celui de St-Paul-de-Vence sont publiés en français (Ed. I.M.I., 1, place Wagram, Paris).

(2) Un des plus grands spécialistes de la physiologie du cerveau. Selon Gray Walter, l’homme n’utilise, même pour les opérations les plus complexes, qu’une partie de son cerveau. Le reste appartient aux « zones silencieuses » encore inexplorées. Quand nous saurons stimuler ces zones silencieuses, peut-être découvrirons-nous d’infinies possibilités de l’esprit. C’est ce qu’affirme Gray Walter dans « Further Outlook ». Voir aussi son grand ouvrage traduit en français: « Le cerveau vivant » (N.R.F).

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Quelle formidable machine que l’homme!

Article d’Aldous Huxley

Revue Planète  (1962)

Amitiés: Claude Sarfati

Le destin d’une femme

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Annie Besant (portrait en 1897)

Annie Besant est née le 10 octobre 1847 à Londres.

Elle perd son père dés son enfance et grandit dans un milieux très pauvre.

En 1867, elle épouse Franck Besant avec lequel elle aura deux enfants, mais le mariage d’un ministre du culte Anglican (très conservateur) et d’une femme éprise de liberté et de justice ne marche pas.

Annie Besant quittera son mari en 1873.

Pour subvenir à ses besoins elle écrit des livres qui rencontreront de bon succès.

Rapidement, elle s’engage dans la politique en faveur de la condition des femmes et des mouvements ouvriers.

En 1889, elle découvre Helena Blavatsky en lisant La doctrine secrète , elle rejoint aussitôt le mouvement théosophique fondé par Blavastky.

Initiée de l’Ordre  Maçonnique, elle étudie également Le Coran.

En 1907, elle devient la présidente du mouvement théosophique, avec son ami clairvoyant Charles Leadbeater, elle fonde à Adyar (Inde)

L’Ordre de l’Etoile d’Orient

Annie Besant organisait de longues séances de Spiritisme accompagnée des plus grands sages de l’Inde, au cours des ces séances de grands Maîtres se manifestèrent pour les informer de la mission qui leur été confié par l’esprit :

Trouver l’enfant destiné à devenir le prochain Messie.

Ce fut Charles Leadbeater qui découvrit l’enfant choisit par le Seigneur Maitreya pour prendre forme humaine.

Au bord d’une plage, entouré de nombreux enfants, Krisnha est décrit comme :

Sale, décharné, avait des dents mal plantées, des cheveux rasés sur le devant de la tête (ainsi que le voulait la coutume brahmanique), le regard vide, un air presque hébété. Il souffrait, en outre, de bronchite chronique, et les multiples accès de paludisme ayant jalonné les premières années de sa vie le faisaient paraître frêle et maladif.

C’est l’aura de cet enfant que Leabdbeater  observa  avant toute chose, il la décrivit comme belle, dépourvue de toute forme d’égoïsme, qui le désigna comme l’élu.

Dés lors, la vie de Annie Besant bascula, elle consacra tout son temps, toute son énergie à prendre en charge sa mission.

Krishna (appelé ainsi selon la tradition brahmanique qui veut que le septième enfant d’une famille s’appelle Krishna) était très attaché à son frère Nitya d’une santé fragile, Besant décida de s’occuper des deux enfants.

Suite à de longues procédures de justice, elle obtiendra la garde légale des enfants.

Krishna fut un apprenti modèle, il bénéficia des meilleures études dans des établissements prestigieux du monde entier, et fut initié à toutes les religions et disciplines spirituelles.

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Annie Besant et Gandhi

En 1912 il écrira à Leadbeater :

« La fontaine de vérité s’est révélée à moi et les ténèbres se sont dissipées. L’amour dans toute sa gloire a enivré mon cœur, il ne se refermera jamais. J’ai bu à la fontaine de joie et d’éternelle beauté. Je suis ivre de Dieu. »

Krishna écrivit un livre louant son guide spirituel :

Aux pieds du maître.

L’Ordre de l’Etoile d’Orient prenait rapidement une ampleur considérable, des milliers de gens venaient de tous pays donner leur contribution en échange de l’initiation.

K arrivait à ses vingt-sept ans lorsque sa santé (souvent chétive) se détériora, suite à la mort de son frère.

Krishna ne mangeait rien, refusait toute aide et s’abritait dans sa chambre d’où l’on entendait hurler (en silence) une souffrance terrible.

Annie Besant considérait Krishna comme son fils et se consolait de sa douleur en pensant que K devait passer par ces degrés d’initiation.

Chaque année étaient organisaient d’immenses conférences, en Inde et en Californie. Durant ces conférences, nombreux membres pouvaient prétendre à un degré supérieur dans leur initiation.

La dernière eut lieu au camp d’Ommen, le 3 août 1929,  devant Mme Besant et plus trois milles membres,

K dissolut l’Ordre de l’Etoile. Il déclara :

« Pour moi la vérité est un pays sans chemin, et vous ne pouvez l’atteindre par aucun sentier, aucune religion, aucune secte…je ne veux faire partie d’aucune organisation d’ordre spirituel…lorsqu’une organisation est créé dans ce but elle devient une béquille ; elle affaiblit, asservit, et cela ne peut que mutiler l’individu, l’empêcher de se développer, de constater son unicité grâce à la découverte par lui-même de cette vérité absolue, non conditionnée, totale…Etant moi-même libre, non conditionné, total…je voudrais que ceux qui cherchent à me comprendre soient libres, non pas qu’ils soient mes disciples ou qu’ils fassent de moi une cage…vous dépendez tous de quelqu’un pour votre spiritualité…personne n’a le pouvoir de vous libérez de l’extérieur…vous avez pris l’habitude de vous entendre dire le chemin que vous avez parcouru, le statut qui est le vôtre dans le monde spirituel. Que c’est puéril ! Qui, sinon vous-même, vous dira si vous êtes incorruptible ?..Voilà deux ans que je réfléchis à cette question, lentement, avec soin et patience, et maintenant j’ai pris la décision de dissoudre l’Ordre, puisque j’en suis le chef. Vous êtes libres de créer d’autres organisations et d’attendre que vienne quelqu’un d’autre. Cela ne me concerne pas, ni d’ailleurs la création de nouvelles cages, de nouveaux décors pour ces cages. Mon unique souci est de libérer l’homme de façon absolue, inconditionnelle. »

A la fin de la même année, K démissionna également de la Société Théosophique.

Leadbeater était en pleine création d’un centre en Australie, lorsqu’il apprit la nouvelle.

Il déclara que K n’était pas le Messie attendu mais que le vrai allait bientôt se manifester, ce fut d’ailleurs la version officielle ; cela lui permit d’assouvir ses ambitions et de devenir le directeur de la Société Théosophique en Australie.

Pour Annie Besant, le coup fût  terrible, elle ne comprenait pas l’attitude de Krishna, elle ne parla plus de lui et passa ses dernières années en Inde où elle mourut le 20 septembre 1933.

Une correspondance existe entre Krishnamurti et Annie Besant, chacune des lettres commencent en ces termes : de K à Annie : Ma bien chère mère et de Besant à K : mon enfant adoré.

Ainsi s’achève le parcours de cette femme née dans les faubourg de Londres, qui s’est battue pour la justice, pour les femmes, pour la recherche de la vérité.

C’est elle qui a donné tout son amour à un enfant destiné à devenir Le Messie et qui est devenu Jiddu Krishnamurti , un homme qu’on ne peut ranger dans aucune cage, mais qui à consacré sa vie à porter un message de liberté, de libération.

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Annie Besant et Jiddu Krishnamurti

Je vous invite à lire la biographie de Krishnamurti écrite par Mary Lutyens pour mieux comprendre cette relation, mère- fils .

 

Amitiés :  Claude Sarfati

L’IMPERMANENCE

Il existe un très vieux livre nommé Yi King, le Livre des Mutations, basé sur l’idée que l’interaction de deux forces à la fois antagonistes et solidaires engendre la mutation de tout ce qui est vivant. Ces deux forces, expressions de Tao, sont Yin et Yang. Et puisque Tao, par nature, « existe sans exister », il est éternel et, par voie de conséquence, Yin et Yang entretiennent des rapports en permanence, engendrant par là-même une constante mutation que l’on appelle l’impermanence.

Permanence et impermanence sont deux écoles de pensée, deux manières d’envisager la métaphysique, dont le propos est de s’intéresser à ce qui est au-delà (méta) des choses physiques. La question est de savoir qui, de la poule ou de l’œuf, précède l’autre ou, plus sérieusement, si l’essence se situe avant l’existence ou si l’existence engendre l’essence.

En Occident, Héraclite d’Ephèse, qui vécut entre 540 et 480 avant Jésus-Christ, est l’auteur d’un ouvrage intitulé De l’Univers dans lequel il émet la théorie que la naissance et la conservation des êtres sont dues au « conflit des contraires ». Ces deux forces contraires, pense- t-il, sont enveloppés par « une substance unique et commune à toutes les choses ». Enfin, il précise que toutes les choses procèdent d’un « écoulement perpétuel » et que tu ne veux pas te baigner deux fois dans le même fleuve car de nouvelles eaux coulent toujours sur toi.

Il est aisé de retrouver Yin et Yang en ce « conflit des contraires » que peut corroborer la Médecine Traditionnelle Chinoise issue de la connaissance du Tao: au même titre que les méridiens d’acupuncture, pour la plupart répartis symétriquement dans le corps humain, il existe un méridien central (Zhong maï) appelé le Vaisseau des hostilités et en lequel – pour ne pas entrer dans des subtilités trop techniques- circulent des « manifestations énergétiques » Yin et Yang qui se traduisent, par exemple, par la libido (instinct de vie) et la destrudo (instinct de mort).

De même, la « substance unique » d’Héraclite rappelle-t-elle le Qi de Tao et de même « l’écoulement perpétuel » est-il synonyme de mutation d’impermanence. Comme il fut dit, les sages du Tao puisent leur savoir d’une part dans l’interne et d’autre part dans la Nature. Or l’interne évolue tout au long d’une vie exactement comme la Nature se modifie en permanence. Au fil des ans, l’arbrisseau devient un arbre et l’arbre lui-même, au sein de la même année, se couvre de feuilles puis se dénude, portant des fleurs qui deviennent fruits. Tout change… sauf le Principe immuable qui est à la base du changement. Autrement exprimé, la permanence du non-être engendre l’impermanence de l’être: ce qui est achevé paraît achevé mais ne l’est pas dans son principe, écrit Lie Tseu (Le Vrai Classique du Vide Parfait, livre VI, 11).

Parlant de Tao,Lao Tseu affirme qu’il se meut sans cesse (Tao Te King, 14) mais que, le principe étant permanent, qui saisit le Constant embrasse et saisit tout (Tao Te King, 16).

Quant à Tchouang Tseu, il résout vite le problème du permanent et de l’impermanent: il est inutile de s’interroger sur le fini et l’infini. Derrière les phénomènes qui changent existe le non-changement. Pourquoi ne pas le consulter?

Nous en revenons là à la façon d’envisager les choses sous l’angle du Tao: tout ce qui vit vibre, évolue et se transforme mais il y a quelque chose de « sans nom » qui, d’être sans être, est la permanence. Celui qui part quêter Tao se retrouvera plus que souvent en face de cette constante: les sages cultivent ce qui nous apparaît comme un paradoxe parce que nous voulons comprendre ce qui ne peut en aucun cas être enfermé dans notre intellect. C’est pourquoi ils se réfèrent systématiquement à l’interne.

ABC du TAO

Jacques E. Deschamps

Editions GRANCHER

 

Jiddu Krishnamurti

Le Livre de la Méditation et de la Vie

Amitiés

Claude Sarfati

Vivre avec la mort? (Krishnamurti)

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Est-il possible de vivre avec la mort ? Non pas avec morbidité, ni de façon auto destructrice. Pourquoi avons-nous séparé la vie de la mort ? La mort fait partie de notre existence. Le vivant et le mourant sont inséparables et se suivent inexorablement. Pourquoi séparer l’envie, la colère, la tristesse, la solitude et le plaisir que nous éprouvons, de ce qu’on appelle la mort ? Pourquoi les gardons-nous à des miles de distance, des années-lumière les uns des autres ? Nous acceptons la mort d’un vieil homme, qui est naturelle. Mais si quelqu’un de jeune meurt dans un accident, ou atteint d’une maladie, nous nous révoltons contre la mort. Nous disons que c’est injuste, que cela ne devrait pas être. Voilà ce qu’il nous faut examiner, non pas comme un problème, mais en en cherchant et en observant les implications, et sans se faire d’illusions.

Se pose aussi la question du temps – le temps qu’il faut pour vivre, pour apprendre, pour amasser, pour agir, pour faire quelque chose, et puis la fin du temps connu – le temps qui sépare le vivre du finir. Dès qu’il y a séparation, division, entre « ici » et « là », entre ce qui est« et »ce qui devrait être », cela implique le temps. il me semble significatif que nous maintenions la division entre cette prétendue mort et ce que nous appelons la vie. C’est à mes yeux un facteur décisif. La peur surgit lorsqu’il y a une telle séparation. On fait alors un effort pour surmonter cette peur, en recherchant le confort, la satisfaction, un sentiment de continuité. (Il s’agit ici bien sûr du domaine psychologique et non pas de la réalité physique ou technique.) Le moi s’est constitué dans le temps, et il est maintenu par la pensée.

Si seulement nous pouvions nous rendre compte de ce que signifient, sur le plan psychologique, le temps et la division, la séparation des hommes, des races, des cultures, opposés les uns aux autres. Cette séparation provient aussi de la pensée et du temps, comme la division entre vie et mort. Vivre avec la mort dans la vie impliquerait un profond changement dans notre conception de l’existence. Mettre fin à l’attachement sans limite, sans motif, et sans faire intervenir le temps, c’est mourir alors qu’on est encore en vie.

J.Krishnamurti Dernier journal 1983

Ce qui n’est pas mortel ne connaît pas la mort. L’immortel demeure, au-delà du temps, complètement inconscient d’une telle fin. Le moi est-il immortel, ou connaît-il une fin ? Le moi ne peut devenir immortel. Le je et tous ses attributs se constituent dans le temps, qui est la pensée ; jamais il ne sera immortel. On peut bien inventer une idée de l’immortalité, une image, un dieu, une représentation, et y tenir pour y trouver du réconfort, mais là n’est pas l’immortalité.

J. Krishnamurti Dernier journal 1983

Vous pouvez télécharger légalement cet interview (en deux parties) sur le site de L’INA:

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Bonne lecture, bonne écoute: Claude Sarfati