La nuit du chasseur

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Au début des années trente, dans une province au sud des Etats-Unis, Ben Harper, honorable père de famille frappée par la crise, commet un hold-up pour subvenir à ses besoins. Avant d’être arrêté, il confie le butin à son fils John, lui faisant promettre de garder le secret de sa cachette et de prendre soin de sa petite sœur Pearl. Il partage sa cellule avec Harry Powell (faux prêcheur et vrai criminel) qui tente d’obtenir le secret. Ben Harper est exécuté sans avoir parlé, le prêcheur se met sur la piste du butin. Il arrive au village où il est chaudement accueilli par la commerçante qui emploie Willa Harper et la pousse à se marier avec l’étranger. John se méfie et fait tout pour retenir sa sœur prête à parler à cet homme qu’elle considère comme son père depuis qu’il a épousé sa mère. Le prêcheur tue Willa car il sait que seuls les enfants connaissent la cachette. Inquiet de sa disparition, John s’enfuit avec Pearl non sans avoir été obligés de révéler le secret pour sauver leurs vies. Ils se réfugient chez une vieille dame qui recueille des jeunes filles pour combler la disparition de son fils. John, seul garçon, a sa préférence. C’est pourquoi elle l’aide contre le prêcheur. Armée, elle le blesse et appelle la police. Mais lors de son arrestation, John regrette la disparition de cet homme qu’il a tant haï et refuse de le dénoncer lors du procès.

David Grubb, d’abord passionné de peinture, est l’homme d’un seul et magistral roman au suspense hallucinant, oscillant entre conte et thriller.

Voilà une œuvre qui traverse le temps avec aisance, devenu  un film pour le moins magique, offrant la richesse de pouvoir s’interpréter de diverses manières. Alors, un film moraliste religieux ? Une fable perverse ? Bien malin celui qui, à la seule vision du film, peut donner une interprétation unilatérale.

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Pour tenter de trouver une réponse, il faut s’intéresser d’un peu plus près à la personnalité de Charles Laughton, le metteur en scène, à ce qu’il a pu dire ou ce qu’on a pu dire de lui.   Voici un propos de la comédienne Elsa Lanchester, son épouse, qui peut éclairer sur la nature profonde de Laughton : « Il était quelqu’un de très moral, choqué par lui-même, souffrant de douloureux sentiments de culpabilité.  Il pouvait rire des contradictions morales qu’il observait chez les autres, mais était incapable de rire de sa propre contradiction ».  Et en effet, Laughton était homosexuel tout en donnant des lectures de la Bible à la radio.  Et si « La nuit du chasseur » était le produit d’un effet cathartique sur Laughton ?  Et si « La nuit du chasseur » représentait le cheminement de rédemption cinématographique du réalisateur ?  En tous les cas, le pasteur Harry Powell interprété par Mitchum semble être le produit de cette contradiction morale, un personnage symbolisant la profonde culpabilité et schizophrénie du metteur en scène.  Et cette dualité intérieure, Laughton va la mette en scène en toute conscience, essayant d’en équilibrer les éléments de ténèbres et de morale.  On peut le constater dans une lettre que Laughton adresse à James Agee, co-scénariste : « Au début de l’histoire du Pharaon, je crois que nous n’avons pas montré assez clairement que John se conduit mal lorsqu’il voit la Bible.  Je vous écris ceci car nous allons envoyer une copie du scénario aux gens du Breen Office ; si nous voulons faciliter nos rapports avec eux, il faut qu’il soit tout à fait clair dans cette scène que nous sommes pour la religion et non pas contre elle ».  Voilà qui apporte énormément de lumière sur la démarche narrative de Laughton, essayant d’équilibrer les forces du bien et du mal à tout prix, dans ce qui apparaît comme une autocensure hautement constructive pour éviter tout manichéisme.  Et si la magie de ce chef-d’œuvre provenait de là, de cette pression extérieure, sociale et commerciale, qui oblige les créateurs à prendre des chemins de narration détournés ?   « La nuit du chasseur », un exemple de plus dans l’Histoire du septième art démontrant toute la magie qui peut s’opérer dans l’autocensure.

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Bien sûr, même si cette obsession sur contradictions intimes apparaît comme primordiale dans la construction narrative, elle n’est pas la seule corde que possède Laughton à son arc.  C’est un homme de théâtre avant tout, britannique de surcroît, qui a tout joué.   Son physique hautement disgracieux (« J’ai le visage comme l’arrière-train d’un éléphant ») l’a amené à jouer tous les monstres du répertoire.  Tout ça pour dire qu’il pratique la distanciation.  Il demande à ses comédiens d’interpréter les rôles dans l’esprit d’une tragédie grecque.  Et bien sûr, il sait choisir ses collaborateurs.  Son directeur de la photo, Stanley Cortez, va jouer un rôle primordial dans la force visuelle d’inspiration gothique et expressionniste, Laughton n’y entendant strictement rien à la technique.  Cortez n’est rien d’autre que le directeur de la photographie de « La splendeur des Ambersons ».  Quand un génie va chercher chez un autre génie, de quoi nourrir son esprit… Et puis, le choix des comédiens, Mitchum pour commencer,  en distanciation permanente, va rendre son personnage burlesque.  Il fait peur, mais on sent bien que tout ça, c’est pour rire.  Lilian Gish est l’incarnation de l’hommage de Laughton». à D.W. Griffith, pionnier du cinéma américain, que Laughton vénère.  Il revoit tous ses films juste avant le tournage de « La nuit du chasseur».

Bref, voilà une œuvre qui opère toujours sa magie un demi-siècle après sa création.  Une des plus belles illustrations cinématographiques sur l’éternel combat entre le bien et le mal.  Un film unique et inclassable, n’appartenant à aucun courant ou genre cinématographique.  Un mélange de parabole biblique et de thriller horrifique, basculant en permanence entre un univers onirique et réaliste.

La nuit du chasseur (The Night of the hunter)
Usa, 1955
De Charles Laughton
Scénario : James Agee et de Charles Laughton d’après le roman de Davis Grubb
Avec Robert Mitchum, Shelley Winters, Lilian Gish, Billy Chapin, Sally Jane Bruce
Photo : Stanley Cortez
Musique : Walter Schumann

Bonne lecture, bonne écoute: Claude Sarfati

Fête de la Lune 2022

En 2022, la Fête de mi-automne tombera le 10 septembre. Pour les chinois, la Fête de mi- automne ou Fête de la Lune reste la seconde fête la plus importante après celle du Nouvel An chinois. Il tombe, traditionnellement, le 15ème jour du 8ème mois dans le calendrier lunaire chinois.

Les légendes sur la Fête de la Lune

Chang’e et Hou Yi

Il y a longtemps, il y a 10 soleils dans le ciel. Ils brûlent toutes les plantes de la terre. Les gens meurent. Un jour, un héros qui s’appelle Hou Yi utilise son arc et ses flèches pour abattre neuf d’entre eux. Tous les peuples de la terre sont sauvés.

Un jour, la reine du ciel donne Hou Yi une bouteille d’élixir qui peut faire Hou Yi devenir un immortel, mais l’élixir est seulement efficace pour une personne. Hou Yi voulait devenir un immortel, mais il veut rester avec sa belle épouse Chang’e, donc il ne boit pas l’élixir et demande à son épouse Chang’e de le garder pour lui.

Hou Yi devient de plus en plus célèbre après avoir abattu les neuf soleils et de plus en plus d’homme devient disciples de Hou Yi.

Feng Meng, un de ses élèves, veut s’emparer de son élixir. Un jour, Hou Yi va à la chasse avec ses élèves, mais Feng Meng feint une maladie et reste à la maison. Après il va à la maison de Hou Yi et tente de forcer Chang’e de lui donner l’élixir. Chang’e comprend qu’elle ne peut pas vaincre Feng Meng, elle décide de boire l’élixir immédiatement. Elle devient immortelle et elle commence à voler. Enfin, elle s’arrête sur la lune et elle vit sur la lune.

Wu Gang et le laurier cerise

Wu Gang est un bûcheron. Il veut toujours devenir un immortel, mais il n’a jamais essayé de son mieux pour apprendre la façon nécessaire. L’Empereur de Jade se met en colère à cause de son attitude. Pour le punir, l’Empereur de Jade plante une énorme laurier cerise, qui est 1665 mètres (5460 pieds) de haut, sur la lune et ordonne Wu Gang à l’abattre, puis Wu Gang pourrait devenir un immortel.

Cette fois-ci, Gang Wu est dans un état très grave, mais il n’a jamais pu terminer son travail. Le laurier cerise guéri chaque fois que Wu Gang il coupe. Wu Gang ne veut pas abandonner. Il continue à essayer d’abattre cette laurier cerise.

Pendant les nuits sans nuages, on peut voir des ombres évidentes sur la lune. Ils sont réalisés par l’immense laurier cerise.

Le lapin de jade

Un jour, trois immortels qui vivent dans le ciel vont sur la terre. Ils demandent un renard, un singe et un lapin pour trouver de la nourriture pour eux respectivement. Le renard et le singe trouvent quelque chose pour les trois immortels tandis que le lapin ne trouve aucune nourriture. Le lapin est désolé. Enfin, il saute dans le feu et dit « Mangez-moi, s’il vous plaît! » Le trosième immortel est profondément ému par le lapin. Ils ont décidé de donner le lapin le titre de « Lapin de Jade » et laisser ce lapin accompagner Chang’e dans le Palais de la Lune.

Source: Voyageschine https://www.voyageschine.com/nous/

Bonne fête de la lune!

Amitiés, Claude Sarfati

Mon voyage aux frontières de la psychologie

Le fumiste n’est pas celui qui plonge dans le mystère, mais celui qui refuse d’en sortir.  (CHESTERTON)

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Il faut quelques heures pour voler de la Baltique à la Méditerranée. Mes étapes furent courtes. Mais, mesurées sur une carte du monde intellectuel, elles furent énormes. J’ai voyagé l’été dernier en Europe, de la psychanalyse moderne à l’acupuncture chinoise, de la télépathie aux drogues psycho chimiques; plus profond encore était l’abîme entre ces recherches et  « la réalité ultime » dont m’a parlé Krisnamurti, de passage en Occident. Et pourtant, ces univers incommensurables coexistent dans le faible volume du cerveau humain. En fait ou en puissance, ils sont également nos univers. Quelle formidable machine que l’homme!

La conférence de Saint-Paul-de-Vence était organisée par la fondation de parapsychologie (1), dont la présidente est l’intelligente et infatigable Mrs. Eileen Garrett. Il y avait quatre psychiatres, Italiens et Suisses, un endocrinologue parisien, un autre Français spécialiste de la médecine psychosomatique, l’éminent neurologue anglais Gray Walter (2), et un jeune parapsychologue américain, activement engagé dans la recherche et l’expérimentation. Un bon nombre de communications furent produites: sur des cas de rapport télépathique entre le médecin et le malade; sur une série d’expériences semblant prouver que les rêves d’un dormeur peuvent être affectés télépathiquement; sur un instrument nommé « pléthysmographe« , utilisé pour enregistrer les changements organiques provoqués, au niveau inconscient, par des stimulations télépathiques. Ces comptes rendus de recherches suisses et américains furent précédés d’une conférence sur les travaux réalisés en Russie voici vingt-cinq ans, mais publiés et discutés à une époque très récente.

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 (1) La parapsychologie étudie les phénomènes non admis par la psychologie officielle, tels que la clairvoyance ou la télépathie. Il existe une chaire de parapsychologie à l’université d’Utrecht. Consulter les livres d’ensemble de Robert Amadou: « La parapsychologie » (Ed, Denoël). Les travaux des congrès internationaux comme celui de St-Paul-de-Vence sont publiés en français (Ed. I.M.I., 1, place Wagram, Paris).

(2) Un des plus grands spécialistes de la physiologie du cerveau. Selon Gray Walter, l’homme n’utilise, même pour les opérations les plus complexes, qu’une partie de son cerveau. Le reste appartient aux « zones silencieuses » encore inexplorées. Quand nous saurons stimuler ces zones silencieuses, peut-être découvrirons-nous d’infinies possibilités de l’esprit. C’est ce qu’affirme Gray Walter dans « Further Outlook ». Voir aussi son grand ouvrage traduit en français: « Le cerveau vivant » (N.R.F).

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Quelle formidable machine que l’homme!

Article d’Aldous Huxley

Revue Planète  (1962)

Amitiés: Claude Sarfati

L’IMPERMANENCE

Il existe un très vieux livre nommé Yi King, le Livre des Mutations, basé sur l’idée que l’interaction de deux forces à la fois antagonistes et solidaires engendre la mutation de tout ce qui est vivant. Ces deux forces, expressions de Tao, sont Yin et Yang. Et puisque Tao, par nature, « existe sans exister », il est éternel et, par voie de conséquence, Yin et Yang entretiennent des rapports en permanence, engendrant par là-même une constante mutation que l’on appelle l’impermanence.

Permanence et impermanence sont deux écoles de pensée, deux manières d’envisager la métaphysique, dont le propos est de s’intéresser à ce qui est au-delà (méta) des choses physiques. La question est de savoir qui, de la poule ou de l’œuf, précède l’autre ou, plus sérieusement, si l’essence se situe avant l’existence ou si l’existence engendre l’essence.

En Occident, Héraclite d’Ephèse, qui vécut entre 540 et 480 avant Jésus-Christ, est l’auteur d’un ouvrage intitulé De l’Univers dans lequel il émet la théorie que la naissance et la conservation des êtres sont dues au « conflit des contraires ». Ces deux forces contraires, pense- t-il, sont enveloppés par « une substance unique et commune à toutes les choses ». Enfin, il précise que toutes les choses procèdent d’un « écoulement perpétuel » et que tu ne veux pas te baigner deux fois dans le même fleuve car de nouvelles eaux coulent toujours sur toi.

Il est aisé de retrouver Yin et Yang en ce « conflit des contraires » que peut corroborer la Médecine Traditionnelle Chinoise issue de la connaissance du Tao: au même titre que les méridiens d’acupuncture, pour la plupart répartis symétriquement dans le corps humain, il existe un méridien central (Zhong maï) appelé le Vaisseau des hostilités et en lequel – pour ne pas entrer dans des subtilités trop techniques- circulent des « manifestations énergétiques » Yin et Yang qui se traduisent, par exemple, par la libido (instinct de vie) et la destrudo (instinct de mort).

De même, la « substance unique » d’Héraclite rappelle-t-elle le Qi de Tao et de même « l’écoulement perpétuel » est-il synonyme de mutation d’impermanence. Comme il fut dit, les sages du Tao puisent leur savoir d’une part dans l’interne et d’autre part dans la Nature. Or l’interne évolue tout au long d’une vie exactement comme la Nature se modifie en permanence. Au fil des ans, l’arbrisseau devient un arbre et l’arbre lui-même, au sein de la même année, se couvre de feuilles puis se dénude, portant des fleurs qui deviennent fruits. Tout change… sauf le Principe immuable qui est à la base du changement. Autrement exprimé, la permanence du non-être engendre l’impermanence de l’être: ce qui est achevé paraît achevé mais ne l’est pas dans son principe, écrit Lie Tseu (Le Vrai Classique du Vide Parfait, livre VI, 11).

Parlant de Tao,Lao Tseu affirme qu’il se meut sans cesse (Tao Te King, 14) mais que, le principe étant permanent, qui saisit le Constant embrasse et saisit tout (Tao Te King, 16).

Quant à Tchouang Tseu, il résout vite le problème du permanent et de l’impermanent: il est inutile de s’interroger sur le fini et l’infini. Derrière les phénomènes qui changent existe le non-changement. Pourquoi ne pas le consulter?

Nous en revenons là à la façon d’envisager les choses sous l’angle du Tao: tout ce qui vit vibre, évolue et se transforme mais il y a quelque chose de « sans nom » qui, d’être sans être, est la permanence. Celui qui part quêter Tao se retrouvera plus que souvent en face de cette constante: les sages cultivent ce qui nous apparaît comme un paradoxe parce que nous voulons comprendre ce qui ne peut en aucun cas être enfermé dans notre intellect. C’est pourquoi ils se réfèrent systématiquement à l’interne.

ABC du TAO

Jacques E. Deschamps

Editions GRANCHER

 

Jiddu Krishnamurti

Le Livre de la Méditation et de la Vie

Amitiés

Claude Sarfati

Vivre avec la mort? (Krishnamurti)

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Est-il possible de vivre avec la mort ? Non pas avec morbidité, ni de façon auto destructrice. Pourquoi avons-nous séparé la vie de la mort ? La mort fait partie de notre existence. Le vivant et le mourant sont inséparables et se suivent inexorablement. Pourquoi séparer l’envie, la colère, la tristesse, la solitude et le plaisir que nous éprouvons, de ce qu’on appelle la mort ? Pourquoi les gardons-nous à des miles de distance, des années-lumière les uns des autres ? Nous acceptons la mort d’un vieil homme, qui est naturelle. Mais si quelqu’un de jeune meurt dans un accident, ou atteint d’une maladie, nous nous révoltons contre la mort. Nous disons que c’est injuste, que cela ne devrait pas être. Voilà ce qu’il nous faut examiner, non pas comme un problème, mais en en cherchant et en observant les implications, et sans se faire d’illusions.

Se pose aussi la question du temps – le temps qu’il faut pour vivre, pour apprendre, pour amasser, pour agir, pour faire quelque chose, et puis la fin du temps connu – le temps qui sépare le vivre du finir. Dès qu’il y a séparation, division, entre « ici » et « là », entre ce qui est« et »ce qui devrait être », cela implique le temps. il me semble significatif que nous maintenions la division entre cette prétendue mort et ce que nous appelons la vie. C’est à mes yeux un facteur décisif. La peur surgit lorsqu’il y a une telle séparation. On fait alors un effort pour surmonter cette peur, en recherchant le confort, la satisfaction, un sentiment de continuité. (Il s’agit ici bien sûr du domaine psychologique et non pas de la réalité physique ou technique.) Le moi s’est constitué dans le temps, et il est maintenu par la pensée.

Si seulement nous pouvions nous rendre compte de ce que signifient, sur le plan psychologique, le temps et la division, la séparation des hommes, des races, des cultures, opposés les uns aux autres. Cette séparation provient aussi de la pensée et du temps, comme la division entre vie et mort. Vivre avec la mort dans la vie impliquerait un profond changement dans notre conception de l’existence. Mettre fin à l’attachement sans limite, sans motif, et sans faire intervenir le temps, c’est mourir alors qu’on est encore en vie.

J.Krishnamurti Dernier journal 1983

Ce qui n’est pas mortel ne connaît pas la mort. L’immortel demeure, au-delà du temps, complètement inconscient d’une telle fin. Le moi est-il immortel, ou connaît-il une fin ? Le moi ne peut devenir immortel. Le je et tous ses attributs se constituent dans le temps, qui est la pensée ; jamais il ne sera immortel. On peut bien inventer une idée de l’immortalité, une image, un dieu, une représentation, et y tenir pour y trouver du réconfort, mais là n’est pas l’immortalité.

J. Krishnamurti Dernier journal 1983

Vous pouvez télécharger légalement cet interview (en deux parties) sur le site de L’INA:

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Bonne lecture, bonne écoute: Claude Sarfati