La Toussaint et le Jour des Morts

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La Toussaint (1 Novembre) est une fête Catholique Romaine qui précède le jour des morts.

Le 2 novembre est une fête traditionnelle au Mexique, sûrement une des plus importantes et de plus belles. Tous les cimetières sont décorés, chaque famille apporte à ses défunts ses plats préférés, son Tequila ou Mezcal, ses fleurs et les Calaveras.

Chaque année, je vous propose un article autour de ce jour sacré, je vous invite à les relire et à regarder cette petite vidéo qui illustre bien le monde poétique  de Tim Burton sur la Danse macabre de  Camille Saint Saëns.

  

Amitiés, Claude Sarfati.

Une pensée pour nos défunts…

Amitiés à vous tous : Claude Sarfati.

Bonne année 2021

Voici venu le moment de vous présenter mes meilleurs vœux pour la nouvelle année.

Merci à tous ceux qui  me font confiance, m’aident, participent à mes projets.

A tous ceux qui me consultent infiniment merci.

Je vous embrasse à tous et à chacun de tout mon cœur.

Santé, Bonheur, Prospérité, épanouissement 

Chaque année, j’ajoute une petite vidéo d’un chanteur qui a marqué plus particulièrement notre temps récent.

Cette année, sans aucun doute et à l’unanimité (des moi-même), c’est Benjamin Biolay

J’ai lâché le téléphone comme ça
En ce beau matin d’automne pas froid
Ça ressemblait à l’été sauf que tu n’y étais pas
Puis j’ai regardé le ciel d’en bas
Indécis, voulais-je y monter ou pas?
Mais savais que j’étais fait, que j’étais fait comme un rat

Comment est ta peine?
La mienne est comme ça
Faut pas qu’on s’entraîne
À toucher le bas
Il faudrait qu’on apprenne
À vivre avec ça
Comment est ta peine?
La mienne s’en vient, s’en va
S’en vient, s’en va J’ai posé le téléphone comme ça
J’peux jurer avoir entendu le glas
J’aurais dû te libérer avant que tu me libères, moi
J’ai fait le bilan carbone trois fois
Puis parlé de ta daronne sur un ton qu’tu n’aimerais pas
Tu ne le sauras jamais car tu ne m’écoutes pas

Comment est ta peine?
La mienne est comme ça
Faut pas qu’on s’entraîne
À toucher le bas
Il faudrait qu’on apprenne
À vivre avec ça
Comment est ta peine?
La mienne s’en vient, s’en va
La mienne s’en vient, s’en vaDis, comment sont tes nuits
Et combien as-tu gardé de nos amis?
Comment est ta peine?
Est-ce qu’elle te susurre de voler de nuit?
Comment va ta vie?
Comment va ta vie?Comment est ta peine?
La mienne est comme ça
Faut pas qu’on s’entraîne
À toucher le bas
Il faudrait qu’on apprenne
À vivre avec ça
Comment est ma peine?
La mienne s’en vient, s’en va
S’en vient, s’en va, s’en vient, s’en va

Paroles et musique: Benjamin Biolay

Album: Grand prix

Amitiés,

Claude Sarfati

Tous les matins du monde (Hommage à Jean-Pierre Marielle)




  • Monsieur, puis-je vous demander une dernière leçon ? (Marin Marais)
    Monsieur, puis-je tenter une première leçon ? (Mr De Sainte Colombe)

Je veux parler…

La musique est simplement là pour parler de ce dont la parole ne peut parler…

En ce sens, elle n’est pas tout à fait humaine…

Alors, vous avez découvert qu’elle n’est pas pour le roi ?

  • J’ai découvert qu’elle était pour dieu.
  • Eh bien vous vous êtes trompé car dieu parle…
  • Pour l’oreille ?
  • Ce dont je ne peux parler n’est pas pour l’oreille…
  • Pour l’or, la gloire, le silence…
  • Le silence n’est que le contraire du langage…
  • Les musiciens rivaux ?
  • Non…
  • L’amour…
  • Non
  • Le regret de l’amour…
  • Non
  • L’abandon…
  • Non et non
  • Pour une gaufrette donnée à l’invisible ?
  • Non plus, mais qu’est-ce donc qu’une gaufrette ?

      Ça se voit, ça a du goût, ça se mange, ce n’est rien…

  • Je ne sais pas monsieur, je ne sais plus… Je crois qu’il faut laisser un verre aux morts…
  • Vous aussi brulez-vous ?
  • Un petit abreuvoir pour ce que le langage a déserté… Pour l’ombre des enfants…

Pour adoucir les coups de marteaux des cordonniers…

Pour les états qui précédent l’enfance, quand on était sans souffle sans lumière…

  • Monsieur, tout à l’heure vous avez entendu que je soupirais…

 Je vais mourir sous peu et mon art avec moi…

Seules mes poules et mes oies me regretteront…

Je vais vous confier un ou deux arias capables de réveiller les morts…

Allons, il faut à boire, il faut aussi que nous allions chercher la viole de feu ma fille Madeleine

Je vais vous faire entendre Le tombeau des regrets…

Je n’ai encore trouvé, parmi mes élèves aucune oreille pour les entendre…Vous m’accompagnerez !

https://www.youtube.com/watch?v=GLGb385T6WU

Dialogue entre Mr de Sainte Colombe et Marin Marais extrait du film : Tous les matins du monde réalisé par Alain Corneau en 1991. Il est tiré d’un roman éponyme écrit par Pascal Guignard, qui retrace la vie du compositeur français du XVll° siècle Marin Marais, et ses relations avec un autre compositeur contemporain, Monsieur de Sainte Colombe.

Jean-Pierre Marielle partit rejoindre ses amis Philippe Noiret et Jean Rochefort

Amitiés, Claude Sarfati

Les ailes de Bruno Ganz (Hommage)

Bruno Ganz, « totalement » acteur

 

 

Formé à la prestigieuse Schaubühne de Berlin, où il joua les grands auteurs, le Suisse Bruno Ganz a traversé tout le cinéma allemand moderne, de l’ange des “Ailes du désir” au führer de “La Chute”. Et prêté son talent aux plus grands cinéastes, de Coppola à Lars Von Trier. Il vient de mourir, chez lui, à Zurich, à l’âge de 77 ans.

 

Il était l’acteur européen par excellence. Suisse, de langue allemande, de mère italienne, né à Zurich en 1941 et décédé aujourd’hui d’un cancer, dans cette même ville. « Mon pays est si petit qu’on a besoin de s’étendre » nous avait-il confié en 2012, pour illustrer le bain de multilinguisme dans lequel il avait évolué. En Allemagne, il était considéré comme l’un des plus grands, lui qui avait su si bien choyer toutes les nuances de sens à la poésie visionnaire de Hölderlin. En France aussi, il a compté, car il était justement l’un des meilleurs ambassadeurs des pays de langue germanique. Il parlait le français de manière fluide, avec ce léger accent traînant qui renforçait son charme.

 

On a parlé de pays car il reste associé à la géographie et au tumulte de l’histoire. Errant qui traverse une ville-fantôme, conquérant de l’inutile, condamné en sursis qui cherche à rejoindre la frontière, ce sont les images qui nous viennent à l’esprit à l’évocation de son nom. Dans la ville blanche (1982), d’Alain Tanner, exil existentiel à Lisbonne d’un homme en crise, pourrait résumer sa présence forte faite d’absence. Mais c’est sans doute Wim Wenders qui couronne auprès du grand public son image, avec Les ailes du désir (1987), où il joue un ange invisible déambulant dans Berlin, capable de traverser ou de survoler le Mur. Sans doute prémonitoire sur la chute de ce Mur, le film marque plusieurs générations, dont la jeune qui découvre alors le flegme à la fois puissant et mélancolique du comédien.

 

Sous la direction de Wenders, Ganz avait déjà tourné un autre film, L’Ami américain (1977), beau film de fuite, entre Hambourg, Paris et New York, au casting cinéphilique assez inouï (Dennis Hopper, Nicholas Ray, Samuel Fuller, Gérard Blain, Jean Eustache…). A cette époque, le comédien fait ses débuts au cinéma, par la grande porte. Il vient de tourner avec Rohmer, La Marquise d’O…, adapté de Kleist. Germanophile clairvoyant, le cinéaste de Ma Nuit chez Maud avait directement fait appel à la fine fleur des comédiens allemands, embarqués alors dans cette formidable aventure humaine, politique et esthétique, qu’était la Schaubünhe de Berlin, au début des années 70.

 

C’est sur cette scène mythique que Ganz, autodidacte ayant multiplié auparavant toutes sortes de petits boulots (ambulancier, libraire), façonne son talent, auprès de deux maîtres, Peter Stein et Klaus Michael Grüber. Deux metteurs en scène aux méthodes différentes (le premier plus docte, le deuxième plus « sauvage ») avec lesquels il affronte les grands textes du répertoire allemand, classique (Goethe, Kleist) ou contemporain (Brecht, Botho Strauss, Thomas Bernhard). Le théâtre, il en fera toute sa vie. En 2012, on l’avait encore vu sur la scène de l’Odéon dans Le Retour, pièce d’Harold Pinter mise en scène par Luc Bondy, où il incarnait un boucher plein de rage, naïf, brutal, roublard aussi.

 

Mis à part Fassbinder, il ne manque aucun cinéaste allemand majeur. Il est la proie toute désignée d’un comte vampirique (Nosferatu, Fantôme de la nuit de Werner Herzog), un reporter de guerre qui se retrouve aussi déchiré que Beyrouth (Le Faussaire de Wolker Schlöndorff). En 2004, un défi énorme l’attend : après l’ange, voici qu’il doit incarner le diable, ce monstre absolu qu’est Hitler, dans La Chute  de Oliver Hirschbiegel. Qui d’autre aurait pu ainsi le faire, avec une telle tenue, une telle conscience du risque allant de pair avec la nécessité de le surmonter en créant quelque chose ? Halluciné, terrifiant de fébrilité, il livre une prestation exceptionnelle de justesse, montrant de près à la fois la fureur, l’effondrement, la peur du dictateur.

 

On l’a vu chez Angelopoulos (L’Eternité et Un Jour), Mazuy (Sport de filles), mais aussi chez Coppola (L’Homme sans âge), Jonathan Demme (Un crime dans la tête), Ridley Scott (Cartel). Autant dire que sa solidité, son grand professionnalisme, son sérieux ouvert aussi à une certaine espièglerie, avaient fini par dépasser l’Europe pour devenir internationaux. Tout récemment, dans The Hous That Jack Buick de Lars von Trier, il était encore génial, en confesseur faussement naïf, se révélant un guide madré vers les enfers. L’abîme, la cime, la profondeur du mal ou de la beauté, on y revenait toujours avec ce comédien opiniâtre, absorbé. Il portait vraiment bien son nom, Ganz signifiant « totalement » en allemand.

 

Source: Jacques Morice

Télérama

 

Lien pour lire l’article: L’éternité et un jour

 

Bon dimanche,

amitiés,

Claude Sarfati