L’année Chinoise de la chèvre de bois

chevre de bois monastère

 

Le « Bélimouchèvre » c’est le Bélier-Mouton-Chèvre de l’horoscopie chinoise.

le caractère qui le désigne (Yang – différent du Yin Yang) désigne, en effet, les trois animaux indifféremment, bélier, mouton, chèvre et même l’antilope du Tibet.

Le caractère Yang désignant cet animal emblème est l’un des plus anciens sigillaires (caractères antiques utilisés pour les sceaux) de la Chine. Il désigne un animal à cornes autres que le bœuf (Bœuf de l’Eau – Shui Niu le buffle, Bœuf de la Montagne – Shan Niu le Yak…) et l’escargot !

 

Le caractère chinois Yang (différent de Yin/Yang) représentant l’animal de l’année désigne également, dans tous les dictionnaires classiques de la langue chinoise (Ricci, Wieger, Couvreur…), un mouton, une brebis, une chèvre, un bélier, un bouc, un daim, un chamois, un bouquetin, et même une antilope !

C’est dire le nombre de polémiques qu’il provoque quant au choix de l’animal emblème, chacun ayant son préféré dans cette bergerie qui ressemble à une ménagerie. C’est pourquoi nous proposons de simplifier le débat en proposant désormais le
 » Bélimouchèvre « , bien que cela risque de perturber Madame Emilie Zonzon et Monsieur Marcel Raboudin surtout pour le référencement. On imagine mal nos deux amis taper « bélimouchèvre » dans leur module de recherche préféré. On parlera donc « officiellement » de la chèvre de bois.

Mais cette diversité est significative car l’animal en question est difficile à saisir.
Comme son confrère le Cheval il est dangereux par devant – attention aux coups de cornes – et dangereux par derrière – attention aux coups de sabots – mais contrairement à celui-ci il demeure totalement impraticable au milieu comme le constatait Lord Winston Churchill pour le cheval. Inutile donc de chercher à le chevaucher. Il n’est donc pas facile à vivre si on tente de le prendre de force.
Mieux vaut savoir l’aborder en le prenant par les sentiments ou, éventuellement, en le flattant  quelque peu. Sachant sa toison convoitée depuis toujours il se méfie donc de ceux qui cherchent à le caresser et plus encore à le brosser dans le sens contraire du poil.
Mais, ce qui n’incite pas sa méfiance le met en confiance et, dans ce cas, il devient sociable et même charmant.

C’est un animal chanceux, créatif, cultivé enjoué et quelque peu dépensier. Il n’en manifeste pas moins une certaine anxiété et un sens aigu du territoire et des limites qu’il convient de ne jamais dépasser.

Il s’agit, en quelque sorte, de créer une zone de sécurité essentielle à sa paix intérieure, à sa zénitude programmée.

timbre chinois

Le simple fait que quelqu’un puisse attenter à cette sécurité de manière consciente ou non engendre immédiatement une réaction brutale.

Cela l’incite à être très conformiste voire quelque peu réac et à se méfier des nouveautés et des innovations qui seraient susceptibles de remettre en cause l’ordre établi sinon la hiérarchie. Ce n’est donc pas un révolutionnaire acharné et il a tendance, malgré un esprit très ouvert, à se laisser embourgeoiser et à suivre le mouvement ambiant si celui-ci ne semble pas opposé à son idéal de paix et de tranquillité. Ce qui l’emmène, paradoxalement, à se retrouver dans des situations difficiles dont il lui faudra s’échapper à grand renfort de coups cornes et de sabot. Il est et redevient heureusement très agile dès qu’il sent le danger ou se sait acculé.

De plus, il est quelque peu jaloux et encore plus rancunier, ce qui l’amène à commettre quelques médisances dont il est difficile de se relever.

Il peut ruminer sa vengeance des années entières et frapper lorsqu’on s’y attend le moins et là où sa fait le plus mal. Les Corses disent, à juste titre, « méfie toi du bélier qui recule ! » car c’est pour mieux placer son redoutable coup de boule en plein dans le pif de son interlocuteur trop confiant. 

Avec lui, il est donc toujours préférable de savoir où on met les pieds.
Il se révèle pourtant de charmante compagnie, particulièrement avec le Cheval avec lequel il s’entend comme larron en foire si ce dernier sait le mettre en confiance.

Il s’accommode fort bien du Lièvre (ou du Chat dans l’Astrologie vietnamienne) et du Cochon (ou du sanglier !). Mais il connaît, par contre, quelques problèmes avec le Bœuf qu’il considère comme un balourd sentencieux et pesant et qu’il n’a de cesse d’asticoter.

Il passe pour le symbole de la piété filiale puisque l’agneau, ou le chevreau, s’agenouille pour téter sa mère.

L’homonymie entre Yang (Mouton ou Chèvre) et Yang (Yin/Yang) fait qu’il représente également l’énergie solaire, la force vitale et la puissance virile, surtout si il s’agit du Bélier. 

C’est pour cette raison qu’il est considéré comme un excellent signe zodiacal masculin mais qu’il suscite quelques réserves lorsqu’il s’agit d’une fille qui sera vraisemblablement assez difficile à manier à cause de son caractère quelque peu entier.

2015 : L’année Chinoise de la « chèvre de bois » ou du « mouton sérieux » commence, en France, le 19 février vers 15h.

L’année chinoise de la Chèvre du Bois, 4713ème du Cycle de l’Empereur Jaune, commencera, en raison du décalage horaire entre l’Orient et l’Occident le 19 février vers 15h00 et non à 7h54 comme en Chine.

Ceci pour tous ceux, et ils sont nombreux, qui ignorent encore qu’il existe un petit décalage entre la Chine et la France et, peut-être plus encore avec le Canada!

chevre mouton

C’est, parfois, une adepte, comme le « Mouton du Troupeau », du « vu à la télé » et on ajouterait du « entendu à la radio » et du « lu dans le journal » sinon du « dit dans la publicité » ou du « expliqué au journal télévisé » qui se doit « pédagogique » – donc destiné à des enfants – jusqu’au jour où il se rend compte qu’il a été floué par un autre « mouton du troupeau » préalablement muni d’une carte de presse tricolore délivrée par la préfecture avec l’appui d’un syndicat professionnel autorisé et, finalement, bienveillant avec le système établi par Pétain et jamais remis en cause depuis. 

Les Chèvres ou mieux les Bélimouchèvres (Bélier-Mouton-Chèvre) ont, heureusement, un esprit critique qui tempère leurs tendances moutonnières et la veulerie en bande organisée. 

Ce qui a pour effet, à partir d’un certain âge, de la rendre quelque peu méfiante sinon franchement sceptique vis-à-vis des institutions.

Du blanc immaculé de l’agneau elle a tendance à virer peu à peu vers le noir et à se transformer en bélier ou en bouc à qui on ne la fait plus., sinon, même, en brebis galeuse qui risque de contaminer le troupeau avec des idées progressistes sinon révolutionnaires. 

Dans le cycle de l’astrologie chinoise classique, donc de l’horoscopie, les animaux comme les éléments se succèdent dans des cycles immuables de douze et de soixante ans.
Les deux années précédent le « bélimouchèvre » étaient représentées par le Serpent de l’Eau et par le Cheval de l’élément du Bois.

Elles sont donc suivies par la Chèvre (Mouton, Bélier…) du Bois et qui, elle même sera suivie par le Singe et le Coq de l’élément de Feu puis par le Chien de l’élément de Terre.

Eau, Bois, Feu, Terre et Métal se succèdent dans cette Loi de l’Engendrement (Chen) et s’opposent dans la Loi de la Domination (Ke) ou l’Eau éteint le Feu ; le Feu fond le Métal ; le Métal tranche le Bois ; le Bois se nourrit de la Terre et la Terre absorbe l’Eau. L’année 2015 appartient principalement à l’élément bois.

Il s’agit, en fait, d’une année Yi Wei. Yi  représente alors le deuxième des  » Dix Troncs Célestes  » (Tian Gan) et désigne une personne qui hésite mais également un bourgeon qui s’ouvre ou une marque que l’on laisse dans un livre. 

On retrouve donc le caractère Wei dans Wei Ji, le 64ème hexagramme du Yijing :  » avant l’accomplissement « .

Ce caractère, si on excepte sa  » jambe  » centrale est, par ailleurs, très proche du caractère Fu (Ricci 1612) qui représente l’homme adulte, donc réalisé que l’on retrouve dans  » Gong-Fu  » ou  » Kung-Fu « , la réalisation par le travail, l’œuvre achevée et, par extension l’Art Chevaleresque ou  » Martial « .

zodiaque chinois

Le Mouton (ou la Chèvre) représentant le 8ème animal cyclique et Wei le 8ème des 10 Branches Terrestres cela invoque donc (8×8) ce soixante quatrième et dernier Hexagramme du Yi Jing : « Tout est encore à faire ! ». Donc déjà tout un sacré programme ! Il s’agit donc d’une année Tai Yin (Taé Yin) correspondant au double Yin ou au Yin redoublé dans l’Energie Céleste. Tai Yin dans le Ciel est symbole de froid et d’humidité. Heureusement cela est compensé par une Energie Terrestre de Feu qui évolue vers la Terre. La Terre permet d’absorber le surplus de  » l’Eau ruisselante  » et d’éviter que celle-ci ne provoque trop d’inondations. 

Mais il existe également une opposition d’axe vertical entre l’Eau (Nord ou Nadir) et le Feu (Sud ou Zénith). Or Eau et Feu ne s’entendent que lorsque le Métal s’interpose comme quand on utilise un chaudron.

Le Métal correspond à l’organisation, à la rigueur, à la décision.
Si le Métal est présent entre Feu et Eau il y a alors naturellement production d’Energie (Qi, Ki ou Chi = Vapeur, par extension souffle et vitalité). Il sera donc nécessaire de bien contrôler, grâce au Métal et à la Terre, les débordements de l’Eau et les expansions du Feu.

La Terre, de son coté, est le  » Juste Milieu « , l’équilibre, la juste mesure, la pondération et la modération paisible mais profonde et  puissante. Rigueur, décision mais également pondération et juste équilibre permettront donc d’éviter que le troupeau s’affole et que, comme celui de Panurge, ne se jette du haut de la falaise dans les flots tumultueux de l’incertitude et du doute.

chevrev mouton

 

Par Georges Charles

Source: TAO-Yin

Amitiés

Claude Sarfati

Chapitre VI. ‘Solve“ et ‘coagula“

La formule ‘solve“ et ‘coagula“ est regardée comme contenant d’une certaine façon tout le secret du Grand oeuvre, en tant que celui-ci reproduit le processus de la manifestation universelle.

Le terme ‘solve“ est parfois représenté par un signe qui montre le Ciel, et le terme ‘coagula“ par un signe qui montre la Terre. Solve peut être assimilé au courant ascendent (yang) et coagula au courant descendant (yin).

Les ‘condensations“ procèdent des influences terrestres, et les dissipations procèdent des influences célestes.

L’ordre yin-yang peut être envisagé de deux manières. Si l’on part de l’état de non-manifestation pour passer au manifesté

(le point de vue cosmologique), c’est la condensation (coagulation) qui se présentera naturellement en premier lieu, pendant que la dissipation (solution) viendra ensuite.

Si au contraire l’on part de la manifestation on devrait envisager d’abord la tendance aboutissant à la solution de ce qui est dans cet état, pendant qu’une phase ultérieure de coagulation serait le retour à un autre état de manifestation.

il faut d’ailleurs ajouter que cette «solution» et cette «coagulation», par rapport à l’état antécédent et à l’état conséquent respectivement, peuvent être parfaitement simultanées en réalité.“ (p. 56)

toute attraction produit un mouvement centripète, donc une «condensation», à laquelle correspondra, au pôle opposé, une «dissipation» déterminée par un mouvement centrifuge, de façon à rétablir ou plutôt à maintenir l’équilibre total.“ (p. 58)

Ce qui est ‘condensation“ sous le rapport de la substance est au contraire une ‘dissipation“ sous le rapport de l’essence, et inversement, ce qui est ‘dissipation“ sous le rapport de la substance est une ‘condensation“ sous le rapport de l’essence.

toute «transmutation», au sens hermétique de ce terme, consistera proprement à «dissoudre» ce qui était «coagulé» et, simultanement, à «coaguler» ce qui était «dissous», ces deux opérations apparemment inverses n’étant en réalité que les deux aspects complémentaires d’une seule et même opération.“ (p. 58)

L’état qui est vie pour le corps est mort pour l’esprit et inversement.

Dans l’initiation a lieu un ‘retournement“. C’est ce que le symbolisme kabbalistique désigne comme le «déplacement des lumières», et aussi ce que la tradition islamique met dans la bouche des awliyâ: ‘Nos corps sont nos esprits, et nos esprits sont nos corps.“ (ajsâmnâ arwâhnâ, wa arwâhna ajsâmnâ).

Les opérations de ‘coagulation“ et de ‘solution“ correspondent à ce que la tradition chrétienne désigne comme le ‘pouvoir des clefs“ ‘ celui de ‘lier“ et de ‘délier“ (potestas ligandi et solvendi).

La figuration du pouvoir des clés est celle d’une clé en or (correspondant au pouvoir spirituel) et une clé en argent (correspondant au pouvoir temporel).

On peut dire que le pouvoir de ‘lier“ correspond au pouvoir temporel, pendant que celui de ‘délier“ au spirituel. Le temporel et le spirituel sont yin et yang l’un par rapport à l’autre.

Les clés peuvent être représentées dans le swastika clavigère, dont chacun des quatre branches peuvent être représentées d’une clef.

Son axe verical ou solsticial se rapporte à la fonction sacerdotale,

et l’axe horizontal ou équinoxial à la fonction royale.

Le terme spagyrie, qui désigne la médecine hermétique, exprime formellement, par sa composition, la double opération de « solution» et de «coagulation»; l’exercice de la médecine traditionnelle est, dans un ordre particulier, une application du «pouvoir des clefs».

Le pouvoir des clefs correspond au double pouvoir de vajra (hindoue) et dorje (tibétain). Les deux sont figurés par la foudre. Vajra est symbole yang, et son complémentaire féminin est, dans la tradition hindoue, la conque (shankha), et dans la tradition tibétaine la clochette rituelle (dilbu).

le pouvoir du vajra, ou le «pouvoir des clefs» qui lui est identique au fond, impliquant le maniement et la mise en ?uvre des forces cosmiques sous leur double aspect de yin et de yang, n’est en définitive rien d’autre que l e pouvoir même de commander à la vie et à la mort.“ (p. 64)

Les deux solstices s’assimilent au Nord (celui d’hiver) et au Sud (celui d’été), pendant que les deux équinoxes s’assimilent à l’Est (printemps) et à l’Ouest (automne).

Le pouvoir de provoquer des orages a été considéré, chez les peuples les plus divers, comme une sorte de conséquence de l’initiation.

René Guénon, La grande triade (extraits)

Chapitre V. La double spirale

Le symbole de la double spirale est étroitement connexe de celui du yin-yang. Il se trouve dans l’art traditionnel des pays les plus divers.

Toute ornementation a originairement un caractère symbolique.

La double spirale est l’élément principal de certains talismans très répandus dans les pays islamiques. Il existe une relation avec les deux sens de rotation du swastika, qui expriment la même double action de la force cosmique.

Dans l’être humain il y a deux lignes, les deux nâdîs ou courants subtils de droite et de gauche, ou positif et négatif (idâ et pingalâ).

Une autre figuration est celle des deux serpents du caducée (kêrukeion, indigne des hérauts).

L’Axe du Monde et l’axe de l’être humain (la colonne vertébrale) sont également désignés, en raison de leur correspondance analogique, par le terme Mêru-danda.

L’œuf du Monde se rapproche du symbolisme du serpent, comme dans le Kneph égyptien est représenté sous la forme d’un serpent qui produit l’oeuf par la bouche.

Dans l’art chinois, la forme de la spirale apparaît notamment par la figuration du «double chaos», des eaux supérieures et inférieures (c’est-à-dire des possibilités informelles et formelles), souvent en rapport avec le symbolisme du Dragon.

Le symbole du cygne est la combinaison de celui du serpent avec celui de l’oiseau. L’oeuf du monde peut être un œuf de serpent, mais aussi un œuf de cygne.

Hamsa, le véhicule de Brahmâ, est un cygne. Dans la tradition grecque, le symbolisme du cygne était lié à celui de l’Apollon hyperboréen.

Dans les symboles antiques, la double spirale est parfois remplacée par deux ensembles de cercles concentriques, tracés autour de deux points qui représentent encore les pôles.

La catabase est la marche descendante, pendant que l’anabase est la marche ascendante.

La double spiration c’est l’expir et l’aspir universels, par lesquels sont produites les condensations et les dissipations(suivant le langage taoïste), les coagulations et les solutions (suivant la terminologie hermétique), genesis et phtora, génération et corruption (selon Aristote), les jours et les nuits de Brahmâ, comme le Kalpa et le Pralaya.

René Guénon, La grande triade (extraits)

Chapitre IV. «Yin» et «Yang»

Yang: actif, positif, masculin, lumière.

Yin: passif, négatif, féminin, ombre.

Ces deux principes ne sont pas opposés, mais complémentaires. La médecine chinoise est basée sur l’idée de déséquilibre d’un de ceux deux principes.

Yang procède de la nature du Ciel, et yin procède de la nature de la Terre.

L’aspect yang correspond à ce qu’il y a de spirituel et d’essentiel et l’Esprit est identifié avec la lumière dans toutes les traditions.

L’aspect yin est identifié à la substance, à l’inintelligibilité inhérente à son indistinction ou à son état de pure potentialité.

Avec le langage aristotélicien et scolastique, yang est tout ce qui est en acte, pendant que yin est tout ce qui est en puissance.

Le Ciel est entièrement yang et la Terre est entièrement yin, ce qui revient à dire que l’Essence est acte pur et que la Substance est puissance pure.

Dans toute chose manifestée, yang ou yin ne sont jamais purs. Il y a, selon une formule maçonnique, de la lumière dans les ténèbres (du yang dans le yin) et des ténèbres dans la lumière (du yin dans le yang).

Si l’on considère spécialement le yang et le yin sous leur aspect d’éléments masculin et féminin, on pourra dire que, en raison de cette participation, tout être est «androgyne» en un certain sens et dans une certaine mesure, et qu’il l’est d’ailleurs d’autant plus complètement que ces deux éléments sont plus équilibrés en lui; le caractère masculin ou féminin d’un être individuel (il faudrait, plus rigoureusement, dire principalement masculin ou féminin) peut être donc considéré comme résultant de la prédominance de l’un ou de l’autre. (p. 41)

La Terre apparaît par sa face dorsale et le Ciel par sa face ventrale, c’est pourquoi le yin est à l’extérieur et le yang est à l’intérieur.

Autrement dit, les influences terrestre, qui sont yin, sont seules sensibles, et les influences célestes, qui sont yang, échapppent aux sens et ne peuvent être saisies que par les facultés intellectuelles.

Le yin est avant le yang dans une énumération, tout comme les trois gunas hindoues sont tamas, rajas, sattwa, donc allant de l’obscurité à la lumière.

Yang correspond au trait plein. Yin ‘ au trait brisé. Le trait plein et le trait brisé sont des éléments des trigrammes et des hexagrammes du Yi-king.

Le symbole yin-yang représente le cercle de la destinée individuelle“(p. 43).

Il est équivalent de l’Androgyne primordial. Il est aussi l’oeuf du Monde qui, après la séparation, est le Ciel et la Terre.

Il est commode (mais pas totalement vrai) de donner a Tao le nom de Grande Unité.

René Guenon, La grande triade (extraits)

Chapitre III. Ciel et Terre

Le Ciel couvre, la Terre supporte ‘ formule traditionnelle chinoise.

Le nombre de dix mille est pris dans le Taoïsme pour signifier tout l’ensemble de la manifestation universelle.

Au sujet du Ciel qui couvre, il existe un symbolisme identique inclus dans le mot grec Ouranos, équivalent du sanscrit Varuna, de la racine var (couvrir), et aussi dans le latin Caelum, dérivé de caelare (cacher ou couvrir).

Le Ciel s’assimile à la perfection active (Khien) et la Terre s’assimile à la perfection passive (Khouen). Mais aucun n’atteint la perfection au sens absolu. Le Ciel et la Terre sont respectivement principe masculin et principe féminin.

Dans un complémentarisme comme celui-ci, le terme actif est envisagé comme une ligne verticale et le terme passif comme une ligne horizontale.

Au même symbolisme correspondent les deux lettres alif et ba de l’alphabet arabe.

La marche descendente du cycle de la manifestation allant de son pôle supérieur qui est le Ciel à son pôle inférieur qui est la Terre, peut être considérée comme partant de la forme la moins «spécifiée» de toutes, qui est la sphère, pour aboutir à celle qui est au contraire la plus «arrêtée», qui est le cube.

Le Ciel présente au Cosmos une face ventrale, intérieure, et la Terre qui les supporte présente une face dorsale, donc extérieure.

Tien-hia (sous le Ciel) est employé en chinois pour désigner l’ensemble du Cosmos. L’«intériorité» appartient au Ciel et l’«extériorité» appartient à la Terre.

René Guénon, La grande triade (extraits)