Le symbole de la double spirale est étroitement connexe de celui du yin-yang. Il se trouve dans l’art traditionnel des pays les plus divers.
Toute ornementation a originairement un caractère symbolique.
La double spirale est l’élément principal de certains talismans très répandus dans les pays islamiques. Il existe une relation avec les deux sens de rotation du swastika, qui expriment la même double action de la force cosmique.
Dans l’être humain il y a deux lignes, les deux nâdîs ou courants subtils de droite et de gauche, ou positif et négatif (idâ et pingalâ).
Une autre figuration est celle des deux serpents du caducée (kêrukeion, indigne des hérauts).
L’Axe du Monde et l’axe de l’être humain (la colonne vertébrale) sont également désignés, en raison de leur correspondance analogique, par le terme Mêru-danda.
L’œuf du Monde se rapproche du symbolisme du serpent, comme dans le Kneph égyptien est représenté sous la forme d’un serpent qui produit l’oeuf par la bouche.
Dans l’art chinois, la forme de la spirale apparaît notamment par la figuration du «double chaos», des eaux supérieures et inférieures (c’est-à-dire des possibilités informelles et formelles), souvent en rapport avec le symbolisme du Dragon.
Le symbole du cygne est la combinaison de celui du serpent avec celui de l’oiseau. L’oeuf du monde peut être un œuf de serpent, mais aussi un œuf de cygne.
Hamsa, le véhicule de Brahmâ, est un cygne. Dans la tradition grecque, le symbolisme du cygne était lié à celui de l’Apollon hyperboréen.
Dans les symboles antiques, la double spirale est parfois remplacée par deux ensembles de cercles concentriques, tracés autour de deux points qui représentent encore les pôles.
La catabase est la marche descendante, pendant que l’anabase est la marche ascendante.
La double spiration c’est l’expir et l’aspir universels, par lesquels sont produites les condensations et les dissipations(suivant le langage taoïste), les coagulations et les solutions (suivant la terminologie hermétique), genesis et phtora, génération et corruption (selon Aristote), les jours et les nuits de Brahmâ, comme le Kalpa et le Pralaya.
René Guénon, La grande triade (extraits)