Le lait de la tendresse humaine (hommage à David Servan-Schreiber)

David Servan-Schreiber, ici avec son chat abyssin Titus, estimait que les animaux jouent un rôle apaisant très bénéfique.

…Oui, il fallait se mettre aux pommes bio, car la peau concentre les pesticides ; non, pour les oranges, c’était moins grave, l’enveloppe épaisse est protectrice.

David Servan-Schreiber suivait, avec une pointe de jusqu’au-boutisme, un régime anticancer. Celui qu’il préconisait dans ses ouvrages, Guérir et Anticancer. Il faisait du sport, de la méditation. Mais dans son livre d’adieux, On peut se dire au revoir plusieurs fois, il reconnaissait avoir négligé une règle fondamentale : ne pas stresser, trouver le calme intérieur. Il estimait que c’était la cause probable de sa rechute, lui qui courait le monde, faisant fi des décalages horaires chahutant son organisme. Son décès est survenu dimanche en Normandie, à l’hôpital de Fécamp. Non loin de la maison de famille de Veulettes-sur-Mer qui réunit depuis toujours les Servan-Schreiber : son oncle Jean-Louis, fondateur de Psychologies magazine ; sa tante Christiane Collange, écrivaine ; et autrefois son père Jean-Jacques, fondateur de l’Express.

Une longévité exceptionnelle

David Servan-Schreiber est mort à 50 ans, vingt ans après la découverte de sa tumeur au cerveau. Ironie du sort, ce neuropsychiatre, qui exerçait à Pittsburgh, aux États-Unis, l’avait repérée par hasard, lors d’expériences dans le cadre de son travail. Opéré, il avait mis au point pour lui cette stratégie anticancer démocratisée dans ses livres. Des méthodes naturelles qui, insistait-il, complétaient la chimiothérapie, la chirurgie. Ses théories avaient trouvé un écho retentissant. Traduits en une trentaine de langues, ses livres se sont vendus à trois millions d’exemplaires. Il avait aussi été actionnaire d’une société vendant des gélules à base d’Oméga 3, des acides gras qu’il préconisait dans l’alimentation, ce qui lui avait été reproché.

Dernièrement, il répondait à ses détracteurs que, malgré sa fin toute proche, il avait eu une longévité exceptionnelle. Qu’aucun traitement n’est infaillible, qu’il fallait mettre tous les atouts de son côté. Il militait pour une médecine humaine, reconnaissant avoir changé d’attitude avec ses patients lorsqu’il s’était su malade.

Il disait aussi que, même si sa mort était prématurée, il avait la satisfaction d’avoir eu une vie riche. Et n’avait qu’un regret : devoir quitter ses proches, sa femme, Gwenaëlle, et ses enfants, Sacha, 16 ans, Charlie, 2 ans, et Anna, 6 mois.

Voici un extrait tiré du livre On peut se dire au revoir plusieurs fois, publié aux éditions Robert Laffont, p. 57 à 60.

À la première question soulevée par mon état de santé : « Ma rechute entame-t-elle la crédibilité de la méthode anticancer? », je réponds catégoriquement non.

D’abord parce que je ne suis pas une expérience scientifique à moi tout seul, je suis un cas clinique parmi d’autres. Les expériences scientifiques brassent les données de milliers, voire de dizaines de milliers de cas cliniques. Les considérations, les recherches, les conclusions, les preuves que j’ai présentées dans Anticancer ne sont pas fondées sur mon expérience personnelle, mais sur la littérature scientifique.

Ensuite parce que tous les traitements, qu’ils soient classiques ou expérimentaux, présentent des taux de réussite et des taux d’échec. Il n’y a pas de « cure miracle » contre le cancer, pas de réussite à 100 %, même en médecine conventionnelle, dont on ne compte plus les prouesses. Il n’existe pas de méthode infaillible, pas de chirurgie ni de chimiothérapie qui réussisse à tous les coups. Pas étonnant donc de constater qu’aucun régime alimentaire, aucun entretien de la condition physique, aucune technique de gestion du stress ne soit à même d’éliminer la possibilité d’une rechute.

En revanche, il existe des moyens pour chacun de maximiser ses défenses naturelles en prenant soin de son état général, physique et mental. On peut mettre tous les atouts dans son jeu. Mais le jeu, lui, n’est jamais gagné d’avance.

Que ces méthodes accessibles à chacun renforcent réellement le potentiel naturel d’autodéfense ne fait aucun doute. De nombreuses recherches en ont apporté la preuve de façon indiscutable. Il y a heureusement des médecins et des hôpitaux qui le reconnaissent. Quand les médecins de Cologne ont décidé de m’opérer en urgence, pas une seconde ils ne m’ont dit : « Alors, ça ne marche pas vos brocolis! » Au contraire, ils m’ont assuré : « Si vous faites tout ce que vous décrivez dans votre livre, vous avez toutes les chances de vous en sortir. »

J’ai beaucoup apprécié cette attitude. Les patients qui se mobilisent pour renforcer leurs propres défenses ont besoin que leurs efforts soient reconnus comme valides. Au lieu de quoi, on entend trop souvent dire : « Faite ce que vous voulez en complément, ça ne fera ni bien ni mal. » Or, c’est faux, scientifiquement faux. Tout mon combat est là. Il existe des tas de « choses » que l’on peut faire légitimement en parallèle avec les interventions de la médecine conventionnelle. Ces « choses » que j’appelle les méthodes anticancer font objectivement beaucoup de bien. Elles contribuent objectivement à l’amélioration du malade, à l’efficacité des traitements, à l’atténuation de leurs effets secondaires, à l’allongement des périodes de rémission et à la diminution des risques de rechute.

Il est par exemple parfaitement établi que l’activité physique permet de supporter beaucoup mieux les chimiothérapies. Du coup, les médecins ne sont pas obligés de réduire les doses, ce qui concourt directement à l’efficacité du traitement! Idem pour la radiothérapie, pour la récupération après la chirurgie. Les méthodes qui permettent de mieux gérer le stress ont pour effet, c’est prouvé, de réduire les nausées. Les approches anticancer sont en réalité des instruments de santé de premier ordre. Il est inacceptable de ne pas en informer les malades.

 

Amitiés: Claude Sarfati

Des poubelles dans nos assiettes

poubelles

Cet article est basé sur le livre de Fabien PERUCCA et Gérard POURADIER, Des poubelles dans nos assiettes (Michel Lafon, 1997, Livre de Poche) où l’on trouve autant d’humour – noir – que d’informations vérifiées (Ministères de la Santé, de l’Agriculture, de l’Industrie et du Commerce, Commission nationale de l’hygiène alimentaire, Commission européenne…).

Ce livre doit servir de manifeste culinaire et gustatif. Il s’adresse à tous ceux qui ont déjà goûté un vrai jus d’orange et qui ne l’ont pas reconnu. Si ce n’était pas de l’orange, c’était quoi ce goût ? C’était quoi ? On n’a pas besoin de « Matrix » quand on a la réalité…

La DJA

La DJA sert à mesurer la dose maximale de toxicité autorisée dans vos assiettes. La limite de la DJA, c’est la DL, soit la Dose Létale. Il s’agit du pourcentage d’animaux cobayes morts à court terme après avoir absorbé le produit. On estime qu’une DL50 est une dose suffisante, ce qui signifie que les laboratoires donnent la permission aux entreprises agro-alimentaires d’ajouter dans la matière consommable un produit qui tue un pourcentage inférieur ou égale à 50% des animaux cobayes.

La DL50 est de moins de 5 milligrammes pour des substances extrêmement toxiques, de 5 à 30 milligrammes pour les substances très toxiques, de 50 à 500 milligrammes pour les substances modérément toxiques, de 500 milligrammes à 5 grammes pour les substances légèrement toxiques. Le tout pour un kilo de viande de rat.

Cependant, la dose utilisée est divisée par cent avant de l’inclure dans l’alimentation humaine. On pense que ce diviseur est une sécurité suffisante, suite à des études faites sur un homme moyen de soixante-dix kilos. Ces études ne tiennent pas compte des enfants, des vieillards et des femmes enceintes.

On ajoutera que la DJA ou Dose Journalière Admissible ne tient pas compte des abus de nourriture chez les gens obèses et des effets à long termes chez les gens normaux.

Notons pour information que 400 français meurent quotidiennement du cancer, et le taux de français atteint de naissent de croître : un sur quatre, puis un sur trois en 2010.

La DJA n’est pas une norme inébranlable. Elle évolue comme les cours de la bourse. Elle évolue selon les avis de pollutions, les catastrophes nucléaires, les marées noires et les scandales bovins ou porcins. Elle évolue surtout à la suite des conflits qui opposent les associations de consommateurs aux grands groupes alimentaires comme Monsanto.

La DJA est un concept central. Il n’y a pas un jour qui passe sans qu’il soit question de la DJA dans les milieux autorisés. C’est la fièvre de l’or vert, celui qui rapport des milliards de francs et qui fait la joie du ministère des Finances.

Ce n’est certainement pas un hasard si nos scientifiques ne signent aucune étude ou presque concernant la relation entre santé et alimentation. Ces études interviendraient-elles en faveur de la DJA, on s’interrogera sur le financement de ces études. Celles-ci seraient-elles encore indépendantes qu’on rappellera qu’il n’existe pas de contrôles sérieux de la DJA, qu’il n’existe pas non plus d’étiquette indiquant la Dose exacte de DJA. Les industriels fraudent et doivent continuer de frauder. Arrêter de frauder serait suspect, les médias risqueraient de s’inquiéter. Les industriels sont comme des cyclistes qui prennent de l’EPO pour rester sur le circuit. Si la DJA n’existait pas, l’humanité serait morte de faim depuis longtemps.

Derrière les étiquettes

A défaut de la DJA, nous vous présenterons donc les autres produits qui sont obligatoirement inscrits sur les étiquettes [Les industriels doivent indiquer les « traces de fruits à coque » et autres produits au cas où des personnes y seraient allergiques mais ils n’ont pas obligation de mentionner la présence d’OGM en-dessous de 1%]. Ces produits sont inscrits par ordre décroissant, même s’il n’existe pas de pourcentage exact. Ils peuvent être codés ou écrits en toutes lettres : par exemple le « glutamate mono sodique » (GMS) et ses dérivés correspondent aux codes E620 à E625.

Certains produits sont naturels, d’autres sont des produits chimiques. Parmi les produits naturels, certains sont inoffensifs, comme le gluten (quoiqu’il existe une allergie au gluten), d’autres moins. L’acide glutamique ou glutamate, pour reprendre notre exemple, est un acide aminé et un arôme naturel… dont notre corps n’a pas besoin, puisqu’il peut le fabriquer lui-même. A fortes doses, c’est un neurotoxique, capables de provoquer des épilepsies et soupçonné de divers symptômes allergiques.

On trouve du glutamate dans les aliments suivants [Source : http://www.ladietetiquedutao.com/gl…] :

  • Les chips,
  • les apéritifs au goût « bacon » ou « fromage »
  • les soupes en sachets,
  • les bâtonnets de crabes (surimi),
  • certaines charcuteries,
  • presque tous les bouillons en cubes (même « BIO » !!),
  • dans certaines épices,
  • dans de très nombreux plats préparés,
  • des risottos tous prêts,
  • des centaines de desserts, de bonbons,
  • de produits dits de « régime » (où l’on trouve parfois le GMS et l’Aspartame dans le même produit !!),
  • de nombreux produits au soja
  • des pilules de vitamines
  • des capsules de médicaments

Chaque année en Europe, nous consommons 95 000 tonnes de glutamate.

Avant de lire l’étiquette d’un produit, rappelons-nous que nos sens peuvent nous tromper :

  • Ce n’est pas parce qu’un produit est beau qu’il est bon au goût (les pommes sont belles parce qu’on les asperge d’insecticides pour les protéger).
  • Ce n’est pas parce qu’un produit est bon au goût qu’il est bon pour la santé (les yoghourts sont aromatisés avec des produits chimiques).
  • Ce n’est pas parce qu’un produit vaut moins cher qu’un autre que le fabriquant a baissé sa marge (le steak à 15% de matières grasses est moins cher qu’un steak à 5% de matières grasses).

Les expressions peuvent aussi êtres trompeuses. « Arôme naturel de fraise » ne signifie pas « réalisé à partir de fraises », mais « réalisés à partir d’éléments naturels qui imitent le goût de la fraise ». Ainsi, l’ « arôme naturel de fraise » s’obtient à partir de copeaux de bois australien, d’eau, d’alcool et autres produits. En réalité, la production mondiale de fraise ne répondrait pas à la demande, elle ne comblerait que 5% des besoins des Etats-Unis. D’autres arômes, comme le cacao, la vanille ou la pêche utilisent d’autres ingrédients (huile de ricin, champignons…). Les chimistes des industries alimentaires sont particulièrement ingénieux et productifs, puisque les Européens consomment chaque année 170 000 tonnes d’arômes reconstitués.

 Les colorants

Si des colorants d’origine naturelle sont inoffensifs, la plupart des E quelque chose (E100 à E180) devraient être évités : ils camouflent le véritable produit. Ils permettent aux industriels de donner de la couleur à ce qui n’en a pas.

Il faut bien comprendre qu’un colorant n’est pas une « couleur » mais un produit chimique. C’est une couleur artificielle, c’est une teinte inventée, irréelle, plus réelle que la réalité, hyper réelle, une couleur virtuelle, prothétiques, à côté de réelle les véritables pommes, cabossées et trouées par les vers, ressembles à des rejetons fébriles de la véritable Pomme, l’idée de Pomme tels que les médias la diffusent, telle qu’on peut la lire dans les dictionnaires, telle qu’on peut la voir en photo dans les encyclopédies. Le dessin d’une pomme devrait toujours dessiner une pomme imparfaite : car il n’existe pas de pomme parfaite.

La plupart des colorants sont nuisibles pour la santé et ils sont rarement seuls.

L’AGENCE DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE britannique (FSA) a demandé vendredi le rappel de 359 produits alimentaires contenant un colorant, le Sudan 1, potentiellement cancérigène. Ces produits, portant notamment les marques de chaînes de supermarchés comme Asda, Waitrose, Tesco, Marks & Spencer ou encore Sainbury’s, contiennent tous une sauce produite par la société Premier Foods, la Cross and Blackwell Worcester Sauce. Or un lot de piment en poudre coloré avec le Sudan 1, un produit normalement utilisé pour colorer en rouge des produits solvants, des cires ou des cirages de chaussure et interdit en Grande-Bretagne et dans toute l’Union européenne, a été utilisé pour la fabrication de cette sauce. Les 359 produits sont notamment des tourtes, des pizzas, des cuisses de poulet, des saucisses ou des chili con carne.

Source : la Libre Belgique, 2005.

Pourtant, ce ne sont ni les industriels, ni les médias qu’il faut accuser si le consommateur préfère acheter la pomme ronde et colorée plutôt qu’une pomme abîmée, peut-être tombée de l’arbre avant d’avoir été cueillie. Le consommateur serait-il le fautif ? Cherchons la cause de son choix. Il est instinctif : on préfère la beauté à la laideur. Mais il y a aussi une question de mode : que le produit soit propre, brillant, fin, élégant, mignon (c’est-à-dire petit), qu’il soit à 0% de matières grasses, bourré de sels minéraux et qu’il soit du meilleur rapport qualité/prix, qu’il contienne également des médicaments, qu’il soit bon pour la santé, pour le teint ou pour la sexualité, qu’il soit cool, amusant ou excitant, de marque, emballé dans un sachet résistant mais facile à déchirer, qu’il se conserve longtemps mais que l’ouverture soit un jeu d’enfant, qu’il y ait un cadeau surprise ou un bon de réduction, qu’il puisse être mangé pour le plaisir, à n’importe quelle heure, enfin qu’il me serve à tout sauf à me nourrir. La nourriture est devenu un objet de consommation comme un autre. On devrait pouvoir exposer ce qu’on mange dans une vitrine, voilà le principe. Les publicistes le savent mieux que quiconque.

  • E100 : Curcumine (colorant jaune).
  • E101 : Lactoflavine ou riboflavine (colorant jaune)
  • E102 : Tartrazine (DJA de 7,5 milligrammes par kilo, soit une substance classée comme « très toxique »). Sert à colorer les croûtes de fromage, les enveloppes de charcuterie, les crèmes glacées, les confiseries, les pâtisseries, etc.
  • E104 : Colorant jaune de quinoléine.
  • E110 : Colorant jaune orangé.
  • E120 : Acide carminique ou rouge de cochenille. Fabriqué à partir d’insectes sud-américains, en charcuterie-salaisonnerie il est souvent utilisé sous forme de laque.
  • E122 : Azorubine (colorant rouge).
  • E123 : Colorant amarante rouge. Réservé en France aux oeufs de poisson (caviar) et succédanés de poisson.
  • E124 : Rouge cochenille A.
  • E127 : Erythrosine. Colorant pour les saucisses rouges, boissons sans alcool, glaces et sorbets, pâtisseries, chewing-gum, bonbons, etc.
  • E131 : Bleu parenté V.
  • E132 : Indigotine ou carmin d’indigo.
  • E140 : Vert chlorophylle.
  • E141 : Complexes cuivriques des chlorophylles et chlorophylliennes (colorants verts).
  • E142 : Vert acide brillant BS.
  • E150 : Caramel (colorant brun).
  • E151 : Colorant noir brillant.
  • E153 : Carbomedicinalis vegetalis ou charbon végétal médicinal (colorant brun).
  • E160 : Caroténoïdes, bixine ou carotène (souvent employé comme colorant des pâtes alimentaires, etc.).
  • E161 : Xanthophylles. Cette classe de colorants jaunes, par exemple obtenus grâce à la coagulation thermique de certaines protéines contenues dans le jus de pressage de la luzerne, permettent la coloration des œufs, de la chair de poulet, des biscuits, des entremets et pâtisseries, etc.
  • E162 : Rouge de betterave ou bétanine.
  • E163 : Anthocyanes.
  • E170 : Carbonates de calcium.
  • E171 : Bioxyde de titane.
  • E172 : Oxydes et hydroxydes de fer.
  • E173 : Aluminium.
  • E174 : Argent.
  • E175 : Or.
  • E180 : Pigment rubis (exclusivement réservé à certaines croûtes de fromage).

 Les conservateurs

Les conservateurs sont utiles. Mais ils déforment le goût. Ils déforment également le produit, en altérant sa composition chimique (c’est même pour cela que le produit se conserve). Ils déforment enfin l’organisme qui les ingèrent, car l’organisme n’est pas sensé digérer des conservateurs. Les conservateurs conservent, ils ne sont pas sensés être digestes. Certains conservateurs d’origine naturelle n’ont pas d’effet notable sur la santé, il est bon de le noter. Mais l’industrie agro-alimentaire est « perfide », elle mêle des produits inoffensifs à des produits toxiques. Il serait bien naïf de croire que la toxicité disparaît dans la masse du produit.

La plupart des produits chimiques ne sont pas assimilés mais restent dans l’organisme, dans notre sang, dans notre chair, jusqu’au plus profond de nos cellules. Ils transforment le milieu interne de l’organisme, le rendent toxique pour l’organisme. Comment s’étonner, après, de la recrudescence des cancers et des allergies. L’organisme n’arrive plus à reconnaître le milieu sanguin et lymphatique dans lequel il évolue. Il le considère comme un étranger, il se sent agressé et il l’agresse à son tour : il tente de se défendre de ces toxines comme il tenterait de se défendre d’une greffe. Certains parmi vous ont peut-être de l’asthme, d’autres ont peut-être vu des allergies apparaître chez eux sans aucune raison particulière. Leur cause n’est peut-être ni psychologique ni sociologique : elle est peut-être tout simplement nutritionnelle. On remarquera d’ailleurs le nombre des allergies concernant les aliments en pleine augmentation, en particulier chez les enfants. Je ne préfère pas donner des exemples dans l’actualité, de peur d’être très vite dépassé – mais il suffit de lire et d’écouter.

Ces produits chimiques auraient donc de réelles conséquences à court terme. Mais ce sont les conséquences à long terme qui sont le plus à craindre. En effet, ces produits fonctionnent souvent comme l’intoxication à la dioxine qui la propriété de s’accumuler dans l’organisme. Le principe de la pollution à la dioxine est le suivant : le sol est aspergé de produits divers, l’herbe qui y pousse l’est à son tour, l’eau qui sert à l’arroser n’est pas pure non plus, la vache qui mange l’herbe mange en même temps tous ces produits qui se sont accumulés, la vache meurt et sa carcasse sert à nourrir une autre vache, qui héritera de tous ces bons produits, enfin la femme mangera de la vache et partagera avec son nourrisson… Mieux vaut que je ne vous parle pas du lait et de ses conservateurs…

  • E200 : Acide sorbique. Un dérivé des sucres souvent employé, par exemple, dans certaines sauces condimentaires.
  • E201 à 203 : Sorbates de sodium, de potassium et de calcium. Ils sont utilisés pour obtenir un effet de solubilité permanente. Le E202, acidifié à l’acide citrique, lactique, tartrique ou acétique, est également employé, par exemple, comme antifongique de la peau de chorizo.
  • E210 : Acide benzoïque. Un dérivé de pétrole entrant dans la composition de certaines boissons gazeuses au goût fruité.
  • E211 : Benzoates de sodium. Associé au E202, il peut être employé dans les salades réfrigérées à la base de viande ou de poisson, de légumes et de sauces émulsionnées.
  • E212 et 213 : Benzoates de potassium et de calcium.
  • E220 : Anhydride sulfureux.
  • E221 : Sulfite de calcium.
  • E222 : Sulfite acide de sodium.
  • E223 et 224 : Désulfites de sodium et de potassium.
  • E226 : Sulfite de calcium.
  • E227 : Sulfite acide de calcium. Agent conservateur très répandu dans les vins, cidres, confitures, jus de fruits concentrés, poissons séchés, etc.
  • E249 et 250 : Nitrites de potassium et de sodium (quantité maximum admissible : 0,2%).
  • E251 et 252 : Nitrates de sodium et de potassium. Leur dose maximum légale est de 3,65 milligrammes par kilo, mais un tribunal a admis une concentration de 50 milligrammes par litre d’eau potable. Le nitrate de potassium, autrefois appelé salpêtre, est très utilisé en charcuterie-salaisonnerie.
  • E260 : Acide acétique (dérivé de l’alcool éthylique).
  • E261 : Acétate de potassium.
  • E262 : Di acétate de sodium.
  • E263 : Acétate de calcium.
  • E270 : Acide lactique (dérivé du lactose).
  • E280 : Acide propénoïque. Une forme supérieure de l’acide acétique, qui a la propriété d’être amissible.
  • E281 à 283 : Proppionates de sodium, calcium et potassium.
  • E296 : Acide malique (aromatisant extrait des fruits).

 Les antioxydants et les substances positives

Les antioxydants ralentissent le vieillissement du produit (fruit ou autre). Ils doivent rangés dans la même catégorie qu’une autre série de substances dont le but est d’améliorer l’état originel du produit : ajout de vitamine C, de calcium, de sels minéraux, de protéines et de bifidus actif. Beaucoup d’aliments carnés conservent d’ailleurs des traces d’antibiotiques. Ceux-ci sont donnés ou animaux malades mais aussi de manière préventive à tous les animaux de l’élevage (poulets, porcs…).

Le E306 est un particulièrement dangereux puisqu’il modifie la sécrétion des hormones mâles ou femelles. Ce type de produit ne serait-il pas responsable de la diminution du nombre moyen de spermatozoïdes dans les pays industrialisés et de l’augmentation de la stérilité masculine ? Pour information, on trouve le E306 dans les cornflakes et les shampoings…

  • E300 : Acide ascorbique ou vitamine C (prévient le brunissement des fruits coupés).
  • E301 et 302 : Ascorbates de sodium ou de calcium.
  • E304 : Palmitate d’ascorbyle.
  • E306 : Extraits riches en tocophérols. Isolés du germe de blé, les tocophérols sont des bases médicinales instables utilisées pour combattre les effets de la ménopause et la stérilité (très présents dans les cornflakes, on en trouve également dans les shampoings).
  • E307 à 309 : Alphatocéphérol, gamma tocophérol et détatocophérol de synthèse.
  • E310 à 312 : Gallates de propyle, octyle et dodécyle.
  • E320 et 321 : Butylhydroxianisol et butylhydroxytoluène. Ces antioxydants chimiques dérivés du pétrole sont également utilisés comme agents conservateurs (chewing-gum, purée de flocons). Toxiques, depuis peu ils sont également reconnus comme cancérigènes.
  • E322 : Lécithines (également employées comme émulsifiants, stabilisants, épaississants et gélifiants). Extraites de la graine de soja, ce sont des concentrés naturels de gras (contenant au moins 56% de phospholipides). La lécithine est l’unique émulsifiant autorisé dans la composition de la baguette de pain. Le soja fait une entrée en force dans l’alimentation humaine depuis que la production de soja a dépassé la demande des éleveurs et est devenue une surproduction. Les industriels ne désirant pas perdre cette denrée ont décidé de la recycler dans l’alimentation humaine : steaks au soja, yaourts au soja, médicaments au soja, etc. Les vertus découvertes au soja sont des inventions des industriels de l’agro-alimentaire.
  • E325 à 327 : Lactates de sodium, potassium et calcium.
  • E330 : Acide citrique. Isolé de l’œuf à l’origine, cet acide se trouve également contenu dans les agrumes et le soja. Il est souvent employé pour préserver la couleur blanche des asperges, salsifis et cœurs de palmier, ou comme émulsifiant (corps gras qui donne du volume).
  • E331 à 333 : Citrates de sodium, potassium et calcium.
  • E334 : Acide tartrique. Utilisé comme correcteur d’acidité, c’est également un laxatif et un stabilisateur de farines (voire de pellicules photographiques).
  • E335 et 336 : Tartrates de sodium et de potassium.
  • E337 : Tartrate double de sodium et de potassium.
  • E338 : Acide ortho phosphorique. Cette formule chimique de synthèse est obtenue par la décomposition de certains fruits, comme engrais et comme conservateur dans la plus célèbre boisson gazeuse du monde (corrosif à haute dose).
  • E339 à 341 : Ortho phosphates de sodium, potassium et calcium (antioxydants, mais aussi émulsifiants, stabilisants, épaississantes et gélifiants).

Les agents de texture

Les agents de texture changent l’aspect du produit (sa texture) et augmentent son volume. Ils sont classés en quatre classes : émulsifiants, stabilisants, épaississants et gélifiants. Les spécialistes de l’agro-alimentaire ne sont pas des cuisiniers mais des chimistes. Ils viennent d’ailleurs donner des cours aux apprentis cuisiniers dans leurs écoles pour leur apprendre à se servir des sauces lyophilisées (sauces sucrées et salées) qu’on servira ensuite dans les grands restaurants.

Quelques exemples : la gomme xanthate (sorte de plastique qui fait le moelleux de nos yahourts, de nos gâteaux et de notre moutarde par exemple), la lécithine de soja (de la graisse pour faire gonfler les pâtes à pain), la farine de graines de caroube (pour nos brioches au petit-déjeuner).

Quasiment aucun de ces produits n’est assimilable. On les mange, on ne les digère pas et ils sont évacués aux toilettes. On croit manger plus alors que l’on mange moins bien. On mange plus pour compenser le peu de brioche que l’on digère, et de ce fait on avale plus de gomme encore. Ces produits peuvent satisfaire l’appétit mais pas l’organisme. Celui-ci digèrera proportionnellement plus de sucres que de brioche par exemple. L’utilisation des gommes entraîne souvent un déséquilibre nutritionnel : les aliments ne sont plus confectionnés pour être mangés mais pour être consommés. Si le goût pouvait hier être le signe d’un produit sain, aujourd’hui il n’est plus possible de se confier à son palais.

  • E400 : Acide alginique. Extrait d’algues, cet émulsifiant est très utilisé dans certaines bières (la dose autorisée est de 1,5%). Les algues ne se digèrent pas mais permettent de faire éponge dans l’estomac et de faire gonfler le volume.
  • E401 à 405 : Alginates de sodium, potassium, ammonium, calcium et propylène-glycol.
  • E406 : Agar-agar ou gélatine artificielle. Extraite des algues et utilisée en charcuterie, photographie et cosmétique.
  • E407 : Carraghénanes. Extraits d’algues « autorisés sans conditions particulières si ce n’est la limite de leur dosage au quantum santis, quantité suffisante pour obtenir l’effet technologique souhaité ». Rétenteurs d’eau à effet de gélatine (mais les carraghénanes concentrent également les métaux lourds), ces additifs sont par exemple injectés dans les jambons de catégorie non supérieure à une dose maximum de 0,5%, les sauces cuisinées, les crèmes glacées, flans au lait…
  • E410 : Farine de graines de caroube. Très employée en tant que gélifiant ou structurant, elle entre par exemple dans la composition des farines de la gamme des brioches. Sa dose maximum admise est de 5 grammes par kilo (elle a été récemment révisée à la baisse).
  • E412 : Farine ou gomme de gaur utilisée comme épaississant, par exemple dans les conserves de marrons.
  • E413 : Gomme adragante.
  • E414 : Gomme arabique.
  • E415 : Gomme xantane. Une gomme microbienne employée, selon les cas, comme gélifiant ou stabilisant, par exemple dans la moutarde (hors celle de Dijon). Sa dose maximum autorisée est de 1 gramme par kilo de produit.
  • E420 à 421 : Sorbitol et mannitol. Edulcorants « massiques » entrant par exemple dans la composition de certains chewing-gums « light ».
  • E422 : Glycérol (partie acide des corps gras). Très répandu dans le savon, solvants, agents mouillants, antigels et liqueurs, il constitue également l’une des bases de la nitroglycérine et « stabilise » les vins.
  • E432 et 436 : Mono et tr stéarate, laurate, oléate et palmitate de polyoxyéthylène sorbitane (émulsifiants).
  • E440 : Pectines. Extraites de la peau des fruits, elles sont généralement employées en tant que gélifiants.
  • E450 : Pol phosphates de sodium et de potassium.
  • E460 : Cellulose microcristalline.
  • E461 : Méthylycellulose.
  • E463 : Hydroxypropylcellulose.
  • E464 : Hydroxypropylméthylcellulose (gélifiant particulièrement utilisé dans les aliments frits).
  • E466 : Carboxyméthylcellulose.
  • E470 : Sels d’acides gras. Emulsifiants et stabilisateurs, par exemple des purées en sachet.
  • E471 : Mono et di glycérides d’acides gras issus de la transestérification d’un triglycéride par le glycérol (très répandus, par exemple dans les pétales reconstitués à base de pommes de terre déshydratées).
  • E472 : Esters des mono et di glycérides d’acides gras (a-acétiques, b-lactique, c-citrique, d-tartrique, etc.).
  • E473 : Sucroesters d’acides gras, ou esters de saccharose.
  • E474 : Sucro glycérides.
  • E475 : Esters poly glycériques d’acides gras non polymérisés (autorisés à certaines doses – par exemple – dans les produits dits de boulangerie fine).
  • E476 : Polyricinoléate de poly glycérol.
  • E477 : Esters de propanédiol d’acides gras (ou de propylène glycol).
  • E479 b : Huile de soja oxydée et réagie avec des glycérides d’acides gras.
  • E481 : Stéaril-2 lactacylate de sodium, ou acide stéarique estérifié par l’acide lactique (émulsifiant).
  • E482 : Stéaril-2 lactacylate de calcium (émulsifiant).
  • E483 : Tartrate de stéaryle, ou acide de stéarique estérifié par l’acide tartrique.
  • E491 à 495 : Mono et tristéarate, laurate, oléate et palmitate de sorbitane.

 Les édulcorants

Les édulcorants sont des corps, habituellement utilisés dans les médicaments, capables d’adoucir le produit par une addition de sucre ou de sirop de sucre. Les édulcorants sont dits « intenses » quand ils sont très sucrés. Ils adoucissent le produit de base, autrement dit qu’ils en travestissent le goût, sans doute amère à la base – pour ne pas dire immangeable.

  • E516 : Sulfate de calcium.
  • E574 : Acide gluconique. Ralentisseur de prise souvent employé dans les sauces industrielles.
  • E630 : Acide isonique. Utilisé comme « brillant » sur les pâtisseries et charcuteries, mais aussi dans les boissons gazeuses, etc.
  • E950 : Acésulfame de potassium (édulcorant intense).
  • E951 : Aspartam (édulcorant intense).
  • E954 : Saccharine (édulcorant intense).

 CONCLUSION

Avec tant de mauvaises nouvelles, vous pourriez vous demander pourquoi nous ne sommes pas tous déjà atteint d’un cancer… et remettre la gravité de la situation en doute. Seulement, considérez le cas de l’amiante. Les conséquences de ce produit s’étalent sur des dizaines d’années ; il est parfois d’établir une relation de cause à effet. Considérez maintenant la multiplication des épidémies et interrogez-vous.

Des spéculations peut-être, mais ce n’est qu’en avançant des hypothèses que la science avance. Cet article ne sera peut-être pas tenu comme une étude scientifique, mais il n’est pas interdit que celui-ci donne à penser. En attendant une étude sérieuse sur la toxicité ou la non-toxicité de ces produits, j’invoque le principe de précaution et je montre du doigt cette liste de produits : pourquoi cette liste n’est-elle pas diffusée ? Pourquoi les médias ne s’en emparent-ils pas ?

Si vous pensez que l’Etat n’aurait pas pu permettre – sciemment – la commercialisation de produits dangereux pour l’homme, c’est que vous ignorez trois facteurs : l’influence des lobbies agroalimentaires, la peur de la panique générale et la capacité limitée des puissants de se remettre en cause. Ainsi pour le sang contaminé ou le nuage de Tchernobyl

En conclusion, la nourriture industrielle est tellement travestie, tellement surajoutée de matières diverses qu’on en oublierait presque cette évidence : je me nourris pour survivre. Se nourrir est une nécessité de la vie. Les pays pauvres en ont une conscience aiguë. Manger n’est pas un droit, mais une nécessité. Manger des choses bonnes, diverses, c’est un plaisir, et tout plaisir n’est pas nécessairement superflus. C’est ce plaisir de manger qui est un droit. On doit pouvoir manger autre chose que ce que mangent les porcs. L’homme a réussi à élever la cuisine au rang d’un art, il a réussi à développer son goût et son odorat pour différencier, juger, reconnaître. Ce qui autrefois était un impératif de la survie est devenu un impératif du plaisir. Il faut manger pour être heureux.

Mais le voile tombe et soudain l’on voit ce qu’on mange. On voit qu’on est empoisonné surtout. On est moins heureux alors. Il faut choisir, dès lors, entre le plaisir et la santé. Ces deux points concernent tous deux le corps, leur conflit est contradictoire. Pourtant, ce problème s’est toujours posé, sous d’autres formes : sur le sexe, l’alcool, le tabac, la drogue… La nourriture d’aujourd’hui est tout cela et bien plus encore. Car elle concerne tout le monde et que personne n’y réchappera. Nous devenons ce que nous mangeons, nos enfants deviennent ce qu’on leur donne à manger. Notre santé, notre taille, notre espérance de vie en dépend. Certains anthropologues associent la maîtrise du feu à un changement alimentaire (les aliments cuits sont plus facilement assimilables) et ce changement alimentaire à l’augmentation de la taille du cerveau chez les hominidés.

On ne connaît pas les effets exacts de ces produits sur le cerveau humain. On sait que le cerveau consomme près de 40% des calories absorbées (aussi étonnant que cela paraisse). Tout ce que nous mangeons se retrouve à un moment ou à un autre dans le cerveau. L’incidence est indirecte et l’homme pense aussi bien en Amérique qu’en Afrique ou en Asie. Mais si le corps accumule les poisons, pourquoi pas le cerveau ? Si ces poisons créent des disfonctionnements dans le corps, pourquoi pas dans le cerveau ? Je veux dire que le cerveau de l’Occidental n’est peut-être pas moins efficace du fait l’alimentation moderne, mais elle gagne peut-être en efficacité ce qu’elle perd peut-être dans d’autres domaines. Quels seraient ces domaines ? Ce n’est qu’une hypothèse et je vous y laisse réfléchir… si vous en êtes encore capable

Sur le plan socio-économique, le risque est qu’il se développe une consommation à deux vitesses : les produits bios pour les riches, les produits industriels pour les pauvres. Un moyen comme un autre de s’attaquer aux pauvres. L’Etat ou l’UE pourrait-elle obliger les industriels à améliorer la qualité de leurs produits ? C’est déjà ce qui se passe avec les agences de sécurité alimentaire, la réglementation et les contrôles. Ce n’est pourtant pas suffisant. Face aux lobbies des multinationales de l’alimentaire, telles que Monsanto, les citoyens se sont réunis en associations de consommateurs ou changent leur comportement alimentaire. Les parents, les écoles, les hôpitaux et les maisons de retraite préparent des repas plus équilibrés, avec des produits naturels quand ils en ont les moyens. Le goût de la cuisine revient avec diverses émissions. Phénomène de mode ou prise de conscience ?

Deux scénarios sont envisageables. La version optimiste : la qualité de la nourriture s’améliore, les agriculteurs développent le « bio », les éleveurs traitent les animaux avec plus de respect, des procès médiatiques mettent à l’épreuve les lois de la bioéthique, l’homme comprend sa place dans l’écosystème de la planète, la pollution diminue, etc.

La version pessimiste : viendra un jour où tous ces produits se seront suffisamment accumulés dans nos organismes pour provoquer cancers et maladies. L’espérance de vie stagnera puis elle diminuera. Comme pour la pollution des nappes phréatiques, la destruction de la couche d’ozone ou l’augmentation du CO2, même si l’on arrête maintenant, la pollution continuera encore des dizaines d’années, des centaines peut-être, autant dire des milliers comme pour les déchets nucléaires (certains durent jusque des millions d’années).

L’humanité peut-elle se permettre une remise en cause aussi profonde que celle qui concerne l’ensemble, je dis bien la totalité de son système d’alimentation, depuis les modes d’élevage et de culture jusqu’à l’usage du four à micro-onde ? Nous avançons et nous savons bien qu’il y aura de nouveaux cancers, de nouvelles maladies. Nous savons également que beaucoup de cas de Creutzfeld-Jakob étaient en réalité des maladies de la vache folle (à moins que ce ne soit la même maladie, comme l’a envisagé le Ministre britannique de la santé, Stephen Dorell, le 20 mars 2000). Mais nous avons confiance dans la capacité d’innovation des scientifiques, comme si la seule innovation possible ne pouvait être que scientifique, comme si la politique, l’économie, la religion, la philosophie ne pouvaient pas changer la société. Il est probable que le corps médical, les hôpitaux et les laboratoires pharmaceutiques auront une importance croissante dans la société à mesure que les cancers et les allergies se développeront. On observe déjà un affaiblissement des lois de la bioéthique face aux enjeux de la recherche médicale :

  • 2004 : autorisation du clonage « thérapeutique » d’embryons humains au Royaume-Uni [Voir http://www.doctissimo.fr/html/dossi…]
  • 2007 : contournement de la loi de bioéthique en transformant des cellules de la peau en cellules pluripotentes induites (iPS) capables de se comporter comme des cellules souches [Voir http://www.genethique.org/doss_them…]
  • 2010 : premier essai clinique à partir de cellules souches humaines la société américaine Geron ; accord entre Collectis (Start up de l’Institut Pasteur cotée en bourse) et un centre de recherche de l’Université de Kyoto pour améliorer et exploiter les iPS [Voir http://www.boursorama.com/infos/act…]

Source: Projet 22

Bonne lecture, bon appétit: Claude Sarfati.