Comme Un Interdit, un grand soleil Les jours de pluie, elle a changé Ma vie morose, pour un bouquet de fantaisies
Comme Un Interdit, elle joue ma vie Comme un succès qui lui sourit A sa manière, elle a chevauché mon égo
Moi qui dormais, dans ses silences Je me réveille pour goûter à son sommeil
J’ai le sentiment d’avoir trouvé, le cœur en apnée Un trésor qui vaut de l’or
Comme Un Interdit, elle m’offre une chance A contre sens, mille et une nuits perdu d’avance Mille et un jour, perdu d’amour. Moi qui rêvait la liberté d’un grand oiseau, allégro modérato
J’ai le sentiment d’avoir trouvé, le cœur en apnée Un trésor qui vaut de l’or
Ma cavalière me fait tanguer entre ses bras Et me chavire d’un seul baiser, me fait couler Maître-nageur qui tombe à l’eau.
Comme Un Interdit, je m’abandonne Dans une danse, où elle conduit de préférence Je me laisse faire, amoureux fou
Ma cavalière me fait tanguer, entre ses bras Je m’abandonne sans interdits
Il y a peut-être 150
millions de galaxies
contenant chacune 120, 150 millions d’étoiles…
À des centaines de milliers d’années lumières…
Il y a des centaines d’autres galaxies
contenant encore des milliards d’étoiles…
Poussière dans un Sahara d’étoiles…
malgré les grands yeux du néant
c’est pour mieux nous manger enfant
et les silences et les boucans…
faut vivre
bien qu’aveugles sur fond de nuit
entre les gouffres infinis
des milliards d’étoiles qui rient…
faut vivre…
malgré qu’on soit pas toujours beau et que l’on ait plus ses seize ans et sur l’espoir un chèque en blanc faut vivre…
malgré le cœur qui perd le nord au vent d’amour qui souffle encore et qui parfois encore nous grise faut vivre…
malgré qu’on ait pas de génie n’est pas Rimbaud qui peu pardi et qu’on se cherche un alibi malgré tous nos morts en goguette qui errent dans les rues de nos têtes faut vivre…
malgré qu’on soit brave
et salaud
qu’on est des complexes à gogo
et qu’on les aime c’est ça le pire
faut vivre…
malgré l’idéal du jeune temps
qui c’est usé au nerf du temps
et par d’autre repris en chantant
faut vivre…
malgré qu’en s’tournant vers l’passé
on est effrayé de s’avouer
qu’on a tout de même un peu changer
faut vivre…
malgré qu’on soit du même voyage
qu’on vive en fou, qu’on vive en sage
tout finira dans un naufrage
faut vivre…
malgré qu’au ciel de nos poitrines
en nous sentinelle endormie
dans un bruit d’usine gémit
le cœur aveugle qui funambule
sur le fil du présent qui fuit
faut vivre…
malgré qu’en nous un enfant mort
parfois si peu sourit encore
comme un vieux rêve qui agonise
faut vivre…
malgré qu’on soit dans l’engrenage
des notaires et des héritages
ou le cœur s’écœure et s’enlise
faut vivre…
malgré qu’on fasse de
l’humour noir
sur l’amour qui nous en fera voir
jusqu’à ce qu’il nous dise au revoir
faut vivre…
malgré qu’à tous les horizons
comme un point d’interrogation
la mort nous regarde d’un œil ivre
faut vivre…
malgré tous nos serments d’amour
tous nos mensonges jour après jour
et bien que l’on ait qu’une vie
une seule pour l’éternité
malgré qu’on la sache ratée….
Il existe un enregistrement hommage à Mouloudji paru le 14 juin 2014 à l’initiative de ses enfants: Anabelle et Grégory, en voici le lien: Hommage à Mouloudji
L’oeuvre d’Artaud vise un absolu pour lequel il brûla sa vie et sa raison. Ses réalisations théâtrales sont modestes au regard de l’influence qu’il a exercée sur les générations suivantes. Poète, dessinateur, acteur de cinéma et homme de théâtre, Antonin Artaud a trouvé dans ces multiples activités à la fois le moyen de gagner sa vie (il joue dans vingt-deux films dont Napoléon d’Abel Gance et Jeanne d’Arc de Dreyer) et d’exprimer la souffrance et la quête mystique qui l’habitait.
Lié, un temps au mouvement surréaliste, il fonde avec Roger Vitrac le théâtre Alfred Jarry. En 1927, lors de la première du Songe de Strindberg. Le spectacle ayant été réalisé pour partie grâce à des fonds octroyés par l’Ambassade de Suède, la représentation fut interrompue par une bataille mémorable opposant Artaud et Vitrac aux surréalistes rangés derrière André Breton qui les accusaient de s’être vendus aux puissants, En 1935, Artaud monte Les Cenci, une pièce qu’il a composée à partir d’une nouvelle de Stendhal.
Mais c’est Le théâtre et son double, ouvrage dans lequel il appelle à débarrasser la scène des conventions que les siècles lui ont imprimées et à renouer avec le rituel et la transe, qu’il forge le concept de théâtre de la cruauté
L’auteur attend de l’action scénique qu’elle produise un choc d’ordre traumatique, donnant au spectateur accès à une réalité supérieure, ce en quoi Artaud rejoignait, de manière toute personnelle, l’idéal surréaliste.
Monsieur, puis-je vous demander une dernière leçon ? (Marin Marais) Monsieur, puis-je tenter une première leçon ? (Mr De Sainte Colombe)
Je veux parler…
La musique est simplement
là pour parler de ce dont la parole ne peut parler…
En ce sens, elle n’est pas
tout à fait humaine…
Alors, vous avez découvert
qu’elle n’est pas pour le roi ?
J’ai découvert qu’elle était pour dieu.
Eh bien vous vous êtes trompé car dieu
parle…
Pour l’oreille ?
Ce dont je ne peux parler n’est pas pour
l’oreille…
Pour l’or, la gloire, le silence…
Le silence n’est que le contraire du
langage…
Les musiciens rivaux ?
Non…
L’amour…
Non
Le regret de l’amour…
Non
L’abandon…
Non et non
Pour une gaufrette donnée à
l’invisible ?
Non plus, mais qu’est-ce donc qu’une
gaufrette ?
Ça se voit,
ça a du goût, ça se mange, ce n’est rien…
Je ne sais pas monsieur, je ne sais plus… Je
crois qu’il faut laisser un verre aux morts…
Vous aussi brulez-vous ?
Un petit abreuvoir pour ce que le langage a
déserté… Pour l’ombre des enfants…
Pour adoucir les coups de
marteaux des cordonniers…
Pour les états qui
précédent l’enfance, quand on était sans souffle sans lumière…
Monsieur, tout à l’heure vous avez entendu
que je soupirais…
Je vais mourir sous peu et mon art avec moi…
Seules mes poules et mes
oies me regretteront…
Je vais vous confier un ou
deux arias capables de réveiller les morts…
Allons, il faut à boire, il
faut aussi que nous allions chercher la viole de feu ma fille Madeleine
Je vais vous faire entendre
Le tombeau des regrets…
Je n’ai encore trouvé, parmi mes élèves aucune oreille pour les entendre…Vous m’accompagnerez !
Dialogue entre Mr de Sainte Colombe et Marin Marais extrait du film : Tous les matins du monde réalisé par Alain Corneau en 1991. Il est tiré d’un roman éponyme écrit par Pascal Guignard, qui retrace la vie du compositeur français du XVll° siècle Marin Marais, et ses relations avec un autre compositeur contemporain, Monsieur de Sainte Colombe.