Une étoile dans le ciel

 

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Hier on se regardait à peine
C’est à peine si l’on se penchait
Aujourd’hui nos regards sont suspendus
Résidents, résidents de la république
Où le rose a des reflets de bleu
Résidents, résidents de la république
Chérie, des atomes, fais ce que tu veux…

                                                 Alain Baschung Bleu pétrole

La poésie est voyante, elle crée des miroirs où chacun peut se retrouver.

Les poètes sont des aventuriers des mots, il doivent les traquer dans des régions imaginées.

Alain Baschung part vers des routes inconnues et nous quitte sur ce chemin partagé…En nous laissant nos rêves.

 

Mais après tout,

Che pa pa pa, che pa…

A bientôt: Claude Sarfati

Charles Baudelaire, La mort des amants

Charles Pierre Baudelaire, né à Paris le 9 avril 1821 et mort le 31 août 1867 dans la même ville.

La mort des amants est le premier poème de la dernière section du livre Les Fleurs du Mal, : la Mort. Il instaure une fois de plus la modernité profonde qui réside dans chaque ?uvre de Baudelaire.

En effet, l’approche de la mort dans ce poème est étonnante. Ce thème, évoqué de nombreuses fois dans la poésie classique, est souvent abordé comme quelque chose de lugubre et de menaçant, qui pousse chaque homme à vivre et à aimer autant qu’il le peut.

Or ici, le poète prend un point de vue complètement différent, où la mort, juste insinuée, est paradoxalement synonyme de renaissance éternelle. Ce poème nous fait découvrir l’espérance baudelairienne : en même temps qu’il met en place un monde onirique et vivant où se mêlent et se confondent sensations voluptueuses et mort imminente, le poète décrit une vision de la mort qui sublime l’amour.

Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,

Des divans profonds comme des tombeaux,

Et d’étranges fleurs sur des étagères,

?closes pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l’envie leurs chaleurs dernières,

Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,

Qui réfléchiront leurs doubles lumières

Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,

Nous échangerons un éclair unique,

Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux ;

Et plus tard un Ange, entrouvrant les portes,

Viendra ranimer, fidèle et joyeux,

Les miroirs ternis et les flammes mortes.

Les fleurs du mal (1857)

par Serge Réggiani.

Maître Cerise offre le morceau de bois à son ami Geppetto

C’est alors qu’on frappa à la porte.

-Entrez ‘ dit le menuisier, sans avoir la force de se relever.

Un petit vieux tout guilleret entra dans l’atelier. Il avait pour nom Geppetto mais les enfants du voisinage, quand ils voulaient le mettre hors de lui, l’appelaient Polenta au motif que sa perruque jaune ressemblait fort à une galette de farine de maïs.

Geppetto était très susceptible. Gare à qui lui donnait de la Polenta ! Il devenait une vraie bête et il n’y avait plus moyen de le tenir.

-Bonjour, Maître Antonio ‘ dit Geppetto ‘ Qu’est-ce que vous faites assis par terre ?

-J’apprends le calcul aux fourmis.

-Grand bien vous fasse !

-Qu’est-ce qui vous amène chez moi, compère Geppetto ?

-Mes jambes ! Maître Antonio, je suis venu vous demander une faveur.

-Me voici, prêt à vous rendre service ‘ répondit le menuisier en se relevant.

-Ce matin, il m’est venu une idée.

-Voyons cela.

-J’ai pensé que je pourrais faire une belle marionnette en bois, mais une marionnette extraordinaire capa­ble de danser, de tirer l’épée et de faire des sauts périlleux. Avec elle, je pourrai parcourir le monde en dénichant ici ou là un quignon de pain et un verre de vin. Qu’en dites-vous ?

-Bravo Polenta ! cria la petite voix, celle qui sortait on ne sait d’où.

A s’entendre appelé ainsi, Geppetto devint rouge comme une pivoine et, fou de rage, se tourna vers le me­nuisier :

-Pourquoi m’offensez-vous ?

-Qui donc vous a offensé ?

-Vous m’avez appelé Polenta !…

-Mais ce n’est pas moi.

Ben voyons ! Ce serait moi, par hasard ! Moi, je dis que c’est vous.

-Non !

-Si !

-Non !

-Si !

S’échauffant de plus en plus, ils passèrent des paroles aux actes. Ils s’agrippèrent, se chiffonnèrent, se griffè­rent et se mordirent.

Le combat fini, Maître Antonio avait dans les mains la moumoute de Geppetto et Geppetto se rendit compte qu’il avait entre ses dents la perruque grise du menuisier.

-Donne-moi ma perruque ! ‘ cria Maître Antonio

-Et toi, rends-moi la mienne et faisons la paix.

Chacun ayant repris sa perruque, les deux petits vieux se serrèrent la main et jurèrent de rester bons amis pour la vie entière.

-Donc, compère Geppetto ‘ dit le menuisier pour sceller la paix retrouvée ‘ que puis-je faire pour vous être agréable?

Il me faudrait du bois pour fabriquer ma marionnette.

Tout content, le menuisier fila prendre sur l’établi le bout de bois qui lui avait fait si peur. Mais comme il s’apprêtait à le remettre à son ami, le bout de bois se dégagea d’une violente secousse, lui échappa des mains et alla frapper durement les tibias du pauvre Geppetto.

-Eh bien, Maître Antonio, voilà une jolie manière de faire des cadeaux ! Vous m’avez quasiment estro­pié !

-Mais je vous jure que ce n’est pas moi !

-Alors, c’est moi !

-C’est la faute de ce bout de bois

-Je vois bien que c’est du bois, mais c’est vous qui me l’avez envoyé dans les jambes !

-Moi, je n’ai rien envoyé !

-Menteur !

Geppetto, ne m’offensez pas, sinon je vous appelle Polenta !

-Espèce d’âne !

-Polenta !

-Imbécile !

Polenta !

-Macaque !

-Polenta !

Trois fois Polenta, c’était une de trop. Geppetto se jeta sur le menuisier et ils s’étripèrent de nouveau.

La bataille terminée, Maître Antonio se retrouva avec deux griffures de plus sur le nez, l’autre avec deux bou­tons de moins à sa vareuse. Leurs comptes réglés, ils se serrèrent la main et jurèrent de rester bons amis la vie entière.

Sur ce, Geppetto prit le fameux morceau de bois et, après avoir remercié le menuisier, rentra chez lui en boi­tillant.

Le destin d’un morceau de bois

Il était une fois…

– Un roi ! ‘ vont dire mes petits lecteurs.

Eh bien non, les enfants, vous vous trompez. Il était une fois… un morceau de bois.

Ce n’était pas du bois précieux, mais une simple bûche, de celles qu’en hiver on jette dans les poêles et dans les cheminées.

Je ne pourrais pas expliquer comment, mais le fait est qu’un beau jour ce bout de bois se retrouva dans l’atelier d’un vieux menuisier, lequel avait pour nom Antonio bien que tout le monde l’appelât Maître Cerise à cause de la pointe de son nez qui était toujours brillante et rouge foncé, comme une cerise mûre.

Apercevant ce morceau de bois, Maître Cerise devint tout joyeux et, se frottant les mains, marmonna:

– Ce rondin est arrivé à point: je vais m’en servir pour fabriquer un pied de table.

Sitôt dit, sitôt fait : pour enlever l’écorce et le dégrossir, il empoigna sa hache bien aiguisée. Mais comme il allait donner le premier coup, son bras resta suspendu en l’air car il venait d’entendre une toute petite voix qui le suppliait :

– Ne frappe pas si fort !

Imaginez la tête de ce brave Maître Cerise !

Ses yeux égarés firent le tour de la pièce pour comprendre d’où pouvait bien venir cette voix fluette, mais il ne vit personne. Il regarda sous l’établi: personne ! Il ouvrit une armoire habituellement fermée mais, là non plus, il n’y avait personne. Il inspecta la corbeille remplie de copeaux et de sciure : rien ! Il poussa même la porte de son atelier et jeta un coup d’?il sur la route. Pas âme qui vive ! Mais alors ?

– J’ai compris ‘ dit-il en riant et en grattant sa perruque ‘ cette voix, je l’ai imaginée. Remettons-nous au travail.

Empoignant de nouveau sa hache, il en asséna un formidable coup au morceau de bois.

– Aïe ! Tu m’as fait mal ! ‘ se lamenta la même petite voix.

Cette fois, Maître Cerise en fut baba. Il resta bouche bée, la langue pendante, les yeux exorbités, comme la figurine de pierre d’une fontaine.

Mais d’où peut bien sortir cette voix qui fait « aïe » ? Pourtant il n’y a personne ici. Ou alors ce morceau de bois aurait appris à pleurer et à se lamenter comme un enfant ? C’est impossible. Le bout de bois que voici, c’est du bois à brûler, une bûche comme une autre, juste bonne à mettre dans le feu pour faire cuire une casse­role de haricots. A moins que quelqu’un ne soit caché là-dedans ? S’il y a quelqu’un, on va bien voir ! Tant pis pour lui.

Il saisit à deux mains le pauvre morceau de bois et se mit à le cogner sans pitié contre les murs de la pièce.

Puis il tendit l’oreille pour entendre les lamentations de la petite voix. Il attendit deux minutes, mais rien ne se manifesta. Il attendit cinq minutes, dix minutes : toujours rien !

– J’ai compris ‘ dit-il en s’efforçant de rire et en se grattant la perruque ‘ voilà la preuve que cette voix qui fait « aïe » sort tout droit de mon imagination ! Remettons-nous au travail.

Et parce qu’il avait eu très peur, il s’essaya à chantonner pour se donner un peu de courage.

Posant sa hache, il prit le rabot pour rendre bien lisse et propre le bois mais, alors qu’il rabotait, il entendit un petit rire :

– Arrête ! Tu me fais des chatouilles sur tout le corps !

Cette fois, le malheureux Maître Cerise s’effondra, comme foudroyé. Quand il rouvrit les yeux, il était assis à même le sol.

Son visage était décomposé. Une terrible peur avait changé jusqu’à la couleur de son nez qui, de rouge, avait viré au bleu foncé.

Les aventures de Pinocchio

Chapitre 1:

Comment Maître Cerise, le menuisier, trouva un morceau de bois qui pleurait et riait comme un enfant.

Le petit prince

Le destin est un concept pas évident, à vrai dire, bizarre, énigmatique…

Peut-être qu’en écoutant des destins que nous connaissons tous, Les destins animés par exemple nous comprendrons mieux.

Le petit prince, Antoine De Saint Exupéry, publié en 1942.

« J’ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu’à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s’était cassé dans mon moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C’était pour moi une question de vie ou de mort. J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours. Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé. Elle disait

– S’il vous plaît… dessine-moi un mouton !

– Hein !

Dessine-moi un mouton… »

Quel étais donc le destin du petit prince

Rencontrer : Un Roi, Un vaniteux, Un buveur, un Businessman, un Allumeur de réverbère, un Géographe, la Terre, le Désert, un Homme, un Mouton, un Serpent, une Rose, des Epines, un arbre, le Sable, un Puits, un bout d’écorce, etc.

Tant de réponses possibles,

En voici trois données par l’auteur :

« On ne voit bien qu’avec le c?ur ; l’essentiel est invisible pour les yeux. »

« Tu es responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. »

« C’est le temps que tu as perdu pour ta rose, qui fait ta rose si importante. »

Le destin du petit prince était-il donc de comprendre ces trois « secrets » avant de repartir sur sa planéte?

Le destin se transforme inlassablement et peut se cacher derrière une simple panne de moteur…

Je suis tout cela de près:-)

Claude