« Père Noël:origines »: le cauchemar sous le sapin

Ce petit film finlandais ne rentrera sans doute pas dans la grande histoire du cinéma et il est douteux que son auteur, Jalmari Helander, également responsable du scénario, en ait jamais eu l’intention. Père Noël : origines est une sorte de conte de fée déviant, une fable dont on ne sait pas vraiment si elle peut s’adresser aux enfants, un récit de Noël pervers. Père Noël : origines déclenche parfois un rire sans complexe provoqué par la certitude de se trouver face à quelque chose qui n’a jamais été vu, un amusant objet filmique non identifié.

Au cours de fouilles archéologiques, une équipe de chercheurs américains découvre une cavité glacée sous une montagne. Le commanditaire de l’expédition est persuadé d’avoir trouvé la tombe d’une créature légendaire, le Père Noël lui-même. Pietari, un petit garçon, est témoin de cette découverte et, très vite, redoute les conséquences de cette trouvaille, d’autant plus que des évènements étranges surviennent alors, comme la découverte de centaines de rennes massacrés par un prédateur inconnu. Or, la chasse et l’élevage des rennes constituent le gagne-pain des familles qui vivent dans la région.

Le garçon tente en vain de mettre son père en garde, veille tous les soirs, à la fenêtre de sa chambre, un fusil de chasse à la main. Une nuit, un être étrange est capturé dans un piège à loup installé dans la cour de la ferme de son père, un vieux barbu mutique. Au même moment, on découvre que tous les enfants de la bourgade ont été enlevés.

Les « kidnappeurs » sont de vieux hommes armés de pelles et de pioches qui tentent, si l’on comprend bien, de ressusciter leur « maître » et qui ont emmené les gamins dans des sacs. Une lutte s’engage entre ces créatures et un petit groupe composé de Pietari, de son père et de quelques-uns de ses amis. C’est évidemment dans le dernier tiers du film que les surprises vont s’accumuler.

Les monstres sont ici des vieillards maigres et barbus courant entièrement nus dans la forêt derrière leur « proie », le jeune garçon, qui tente de les prendre au piège en utilisant le système D. Père-Noël: origines invente sous nos yeux un univers immédiatement bizarre, et ce bien avant le surgissement des elfes malfaisants.

C’est un monde d’hommes (les femmes sont totalement absentes dans le film) et de petits garçons, à la beauté parfois androgyne. Et ce récit improbable sombre dans une imagerie burlesque et inquiétante, grotesque et comique, une imagerie qui fait planer l’ombre d’une sexualité trouble, tout en rappelant l’origine cruelle d’une légende (le Père Noël est aussi celui qui punit les enfants désobéissants) qui a été aseptisée par la modernité marchande. Et c’est d’ailleurs, après des péripéties spectaculaires et inattendues, ce qui sera rappelé à la fin de ce drôle de film.


Film finlandais de Jalmari Helander avec Onni Tommila, Jorma Tomila, Per Christian Ellefsen. (1 h 20.)

Source:  Jean-François Rauger Le Monde

……………………………………………………………………………………….

……………………………..                          ……………………………….

Je vous souhaite  une joyeux noël,

Du dimanche 22 décembre au dimanche 29 décembre inclus,

je serai absent, les consultations reprendront le lundi 30 décembre 2013.

Amitiés

Claude Sarfati

………………………………………………………………………………………………

 

François

La papauté à l’heure d’une ère nouvelle

En élisant, mercredi 13 mars, le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio, les cardinaux ont signifié leur volonté d’ouvrir l’Église à de nouvelles dimensions.

 

Le choix du conclave prend acte des nouveaux équilibres géographiques du catholicisme, et pourrait marquer le début d’une nouvelle conception de la papauté.

En 1978, la papauté était sortie de l’Italie avec l’élection de Karol Wojtyla. Mercredi 13 mars, elle a pris les couleurs du monde avec celle du cardinal Bergoglio. « Le centre de gravité de l’Église a changé », notait, avant le conclave, le cardinal Walter Kasper, ancien président du Conseil pour l’unité des chrétiens. Ce centre n’est plus en Italie. Il n’est même plus en Europe. Désormais, 40 % des catholiques vivent dans cette Amérique latine dont le pape François est originaire. L’Église catholique est majoritairement une Église du Sud.

Il y a trente-cinq ans, avec un pape venu de l’autre côté du rideau de fer, en pleine guerre froide, l’Église s’inscrivait dans l’Histoire. Mercredi soir, elle a donné au monde un autre pape qui, de par son origine géographique, peut se faire la voix d’un Sud malmené par une mondialisation financière et économique dont il est plus victime qu’acteur.

Elle rappelle aussi l’importance que revêtent aujourd’hui pour elle ces terres sud-américaines. En effet, ce « continent de l’Espérance », selon l’expression de Jean-Paul II, est aussi celui de « tous les dangers » pour l’Église : depuis le début des années 1980, elle y a perdu un quart de ses fidèles, et doit faire face à la concurrence des communautés évangéliques plus attractives, et à un mouvement rude de sécularisation.

Le rôle du cardinal Bergoglio, comme président de la Conférence épiscopale argentine, et au niveau de l’ensemble de l’Église d’Amérique latine, a joué dans sa désignation comme successeur de Pierre. En 2007, lors de la rencontre des Églises d’Amérique latine à l’assemblée d’Aparecida, il est à l’origine de la nécessité de passer d’une Église « régulatrice » de la foi à une Église « facilitatrice » de la foi, afin de la remettre dans une dynamique d’évangélisation.

« L’option préférentielle » pour les pauvres

En se tournant vers le Sud, l’Église rappelle aussi sa priorité pour la charité et « l’option préférentielle » pour les pauvres. Lors des congrégations générales qui ont précédé le conclave, les cardinaux ont évoqué le besoin d’un message fort face à la crise économique et financière actuelle, tout comme ils ont fait part de leur inquiétude devant l’accroissement des situations de pauvreté. Mais pour que ce message puisse aujourd’hui être entendu, il était aussi important que l’institution ecclésiale adopte un comportement cohérent.

La simplicité du nouveau pape, son style de vie modeste devraient aller dans ce sens. Les cardinaux, expliquait le P. Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, ont souligné l’urgence d’une annonce positive de la miséricorde et de la charité : « Il faut que l’on puisse parler en langage accessible à tout le monde. » En proposant mercredi soir au peuple de Rome de réciter ensemble les deux prières les plus simples et les plus connues des catholiques, le pape François semble avoir entendu la demande…

« Guérir son Église »

C’est d’ailleurs à travers ce retour à la pauvreté évangélique qu’il devrait procéder pour la réforme de la Curie. Le pape argentin ne répondra pas en manager à la crise du gouvernement interne de l’Église. Mais plutôt en… pape, c’est-à-dire selon les critères de l’Évangile. « Il faut faire la différence entre l’amélioration des méthodes de gouvernement, et une transformation profonde de l’esprit dans lequel est mené ce gouvernement », souligne un cardinal. François d’Assise n’est pas seulement celui qui a fait le choix de la pauvreté. Il est aussi le saint qui, en songe, a vu Dieu lui demander de « guérir son Église » à l’époque où la papauté était en proie aux intrigues et scandales d’argent. Voilà qui conforte l’idée d’un « ticket » que le pape devra former avec son « premier ministre », le secrétaire d’État. C’est à ce dernier, qui pourrait être un Italien, qu’il reviendra, dans la ligne fixée par le pape, de « manager » et mettre de l’ordre dans les affaires internes de l’Église.

Après un homme de Curie comme Benoît XVI en 2005, le conclave de 2013 s’est donc porté sur un pasteur, avec une solide expérience de terrain, celle d’une grande métropole. Les cardinaux ont fait ainsi le choix d’une papauté qui respecte mieux les initiatives de terrain, les besoins de chaque pays, chaque culture. « Il faut faire droit à une certaine casuistique, confiait avant le conclave le cardinal Vingt-Trois, pour tenir compte des situations pastorales des personnes, dans des pays et contextes donnés. » « Benoît XVI avait mis l’accent sur la foi comme vérité, observe de son côté le prieur de Bose, Enzo Bianchi. Le nouveau pape devrait insister sur la foi comme une pratique. » De fait, lors du pré-conclave, l’idée d’un juste milieu entre une « orthodoxie » et une « orthopraxis » pour la mise en œuvre de l’Évangile est souvent revenue dans les discussions.

Les cardinaux du terrain ont fait entendre leur voix

Dans ce conclave, les cardinaux du terrain – par opposition à ceux de la Curie – ont donc fait entendre leur voix. Il a été ainsi question d’une meilleure collégialité, c’est-à-dire concertation et collaboration, entre l’évêque de Rome et les évêques locaux. Réunir régulièrement les présidents des conférences épiscopales, mieux organiser le dialogue lors des synodes : autant de demandes, souvent revenues dans la salle Paul-VI, qui auront pesé dans l’élection.

Là encore, les premiers gestes du pape François sont autant de signes : la référence à Ignace d’Antioche (affirmant que l’Église de Rome « préside à la charité »), l’accent mis sur son rôle d’évêque de Rome, le fait d’appeler Benoît XVI « évêque émérite », et non pape émérite, et les autres cardinaux ses « frères », ou bien la demande faite aux Romains de « cheminer ensemble », ce qui n’est qu’une autre manière de dire la synodalité.

Le pape est évêque de Rome, « primus inter pares », chargé au milieu d’eux d’assurer l’unité de l’Église, et non le super-patron de l’Église universelle. C’est toute la conception de la papauté qui est en train de se modifier profondément, en ce début de troisième millénaire, conformément aux jalons posés par le concile Vatican II.

« La papauté ne sera plus jamais comme avant »

D’une certaine manière, en élisant François, les cardinaux ont relayé le geste prophétique de Benoît XVI de renoncer à sa charge pontificale, il y a un mois. « La papauté ne sera plus jamais comme avant », confiait le cardinal Roger Etchegaray, comparant la décision de Benoît XVI à l’encyclique de Jean-Paul II, Ut unum sint, où le pape polonais avait mis son autorité en jeu pour favoriser l’unité des Églises chrétiennes.

Réfléchissant aux dysfonctionnements de gouvernement qu’il rencontrait, Benoît XVI avait eu l’extrême humilité de reconnaître que ce pouvait être lui l’obstacle au changement, trop âgé et fatigué, devenu une « pierre sur laquelle on trébuche » comme il l’avait dit dans son homélie du 29 juin 2012, en jouant sur les deux sens du mot Pierre.

Désormais, le service du pape est plus grand que la personne qu’il incarne. Avec François, on voit que cette évolution ouvre de nouvelles perspectives en matière de gouvernance et de relations avec les autres confessions chrétiennes. Mercredi soir, l’Église catholique a pris le chemin du large.

Isabelle de Gaulmyn

Source: La croix

Amitiés: Claude Sarfati

Soleil d’hiver

Je vous souhaite un joyeux noël…

Ensoleillé dans vos cœurs, dans vos esprits.

Profitez, partagez (sans modération) de l’amour.

Une pensée pour la souffrance omniprésente.

Que ferons-nous pour lui barrer le chemin?

Tous les soleils

Film réalisé par Philippe Claudel

Musique: La Tarentelle, Christine pluhar

Absent du 24 décembre 2012 au 1 Janvier inclus,

vous pouvez tout de même reserver vôtre consultation,

faire votre tirage de Yi King…

Dés mon retour, je vous contacterai…

Joyeuses fêtes: Claude Sarfati.

 

Le Cac 40 … dans ma boule de cristal

A-t-on touché le fond de la crise ? Le Cac 40 va-t-il retrouver le chemin des 4 000 points ? Qui sera président(e) en 2012 ? Les hommes de l’art, les scientifiques et les analystes peinent parfois à nous éclairer dans un monde de plus en plus complexe hanté par le « manque de visibilité ». Par curiosité, nous sommes allés recueillir les prédictions de trois voyants, présents à la foire de Châlons. Ces propos n’engagent que ceux qui les croient.

Conjoncture mondiale : pas de bout du tunnel en vue

 Claude Sarfati : la crise est loin d’être réglée et cela ne va pas s’arranger.

 Michel de Montlhéry : il ne faut pas rêver, la crise est loin d’être terminée. Les entreprises industrielles et techniques françaises vont continuer de foutre le camp à l’étranger. La France va se tourner vers les activités liées au tourisme, au plaisir et vers les services. Les commerces de proximité vont connaître un petit rebond(…) En 2012, il y aura pas mal d’incendies dans le monde, l’année va être marquée par le feu.

 Cac 40 : encore fragile

Michel de Montlhéry : le Cac va rester à 2600-2800 points pendant six mois ou un an et remonter très très lentement ensuite.

Claude Sarfati : il y a une volonté d’amélioration au niveau de la bourse. Mais de cette façon on essaie de mentir, de gonfler les choses artificiellement.

 Le Cac est remonté mais cela ne va pas tenir. Il va redégringoler.

 
Bergelyne : le Cac va remonter un peu et très doucement. Il y aura peut-être une baisse au moment des élections.

Social : le chaud et le froid

 Claude Sarfati : il va y avoir des controverses et des manifestations. Les gens vont être en désaccord avec les décisions prises par le gouvernement. Il vont se sentir moins protégés par l’Etat au niveau des indemnités chômage, des aides au logement et même encore des retraites. Au-delà de la crise financière, les gens auront de plus en plus de mal à boucler leur fins de mois, je crains un accablement général, une crise morale. Les gens vont être de plus en plus instables et perdre confiance en leurs représentants, leurs patrons, leur société et eux-mêmes.

Michel de Montlhéry : je ne vois pas les gens bouger.

 
Bergelyne : il y aura des grèves dans les mois à venir, cela va être assez spectaculaire. Les gens veulent retrouver le pouvoir d’achat qu’ils ont perdu.

Primaires socialistes : Aubry plus soutenue mais…

Claude Sarfati : on ne va pas entendre DSK au niveau politique. Anne Sinclair peut-être. Ses anciens soutiens se rallieront largement à Martine Aubry. Mais cela ne lui suffira pas à battre François Hollande. Martine Aubry sera capable, peut-être dans le cadre d’un arrangement officieux, d’accepter que François Hollande incarne la fonction de président, et d’accepter une fonction ministérielle, en cas de victoire de la gauche bien sûr.

 
Michel de Montlhéry : ce sera François Hollande.

Election présidentielle : Hollande ?

 Claude Sarfati : en 2007, je voyais Sarkozy président, et même pour dix ans, mais c’était avant la crise. En 2012, ce sera difficile pour lui. Ce sera plutôt Hollande.
 L’Elysée enverra beaucoup de boules puantes sur le train de vie des élus de gauche et leur façon de gérer l’argent public
 Marine Le Pen fera un joli score, peut-être 25%. C’est l’extrême droite qui fera les élections.
 Je pense que Marine Le Pen fera en sorte de reporter ses voix plutôt à gauche de façon à faire partir Sarkozy.
Cela lui permettra d’incarner, sur la scène politique, la vraie droite classique.
La gauche élue, la crise ne va pas s’arranger.
Les socialistes ne vont pas vouloir changer les choses en profondeur. L’économie échappe désormais aux politiques.

 

Michel de Montlhéry : si Hollande se présente, il ne tiendra pas la route. Ce sera un duel Front national – UMP au second tour.

 

Bergelyne : il y aura de très grosses surprises au moment des élections. Je pense qu’il y aura au final un homme contre une femme. C’est un homme qui sera président à la fin.
 
Julien Bouillé

(Ceci est un copier/coller de l’article paru le mardi 13 septembre dans le journal l’Union)

Prédictions enregistrées le lundi 5 septembre 2011 lors de la journée de la voyance dans le cadre de la foire de Chalons en Champagne.

Amitiés: Claude Sarfati.

 

Des poubelles dans nos assiettes

poubelles

Cet article est basé sur le livre de Fabien PERUCCA et Gérard POURADIER, Des poubelles dans nos assiettes (Michel Lafon, 1997, Livre de Poche) où l’on trouve autant d’humour – noir – que d’informations vérifiées (Ministères de la Santé, de l’Agriculture, de l’Industrie et du Commerce, Commission nationale de l’hygiène alimentaire, Commission européenne…).

Ce livre doit servir de manifeste culinaire et gustatif. Il s’adresse à tous ceux qui ont déjà goûté un vrai jus d’orange et qui ne l’ont pas reconnu. Si ce n’était pas de l’orange, c’était quoi ce goût ? C’était quoi ? On n’a pas besoin de « Matrix » quand on a la réalité…

La DJA

La DJA sert à mesurer la dose maximale de toxicité autorisée dans vos assiettes. La limite de la DJA, c’est la DL, soit la Dose Létale. Il s’agit du pourcentage d’animaux cobayes morts à court terme après avoir absorbé le produit. On estime qu’une DL50 est une dose suffisante, ce qui signifie que les laboratoires donnent la permission aux entreprises agro-alimentaires d’ajouter dans la matière consommable un produit qui tue un pourcentage inférieur ou égale à 50% des animaux cobayes.

La DL50 est de moins de 5 milligrammes pour des substances extrêmement toxiques, de 5 à 30 milligrammes pour les substances très toxiques, de 50 à 500 milligrammes pour les substances modérément toxiques, de 500 milligrammes à 5 grammes pour les substances légèrement toxiques. Le tout pour un kilo de viande de rat.

Cependant, la dose utilisée est divisée par cent avant de l’inclure dans l’alimentation humaine. On pense que ce diviseur est une sécurité suffisante, suite à des études faites sur un homme moyen de soixante-dix kilos. Ces études ne tiennent pas compte des enfants, des vieillards et des femmes enceintes.

On ajoutera que la DJA ou Dose Journalière Admissible ne tient pas compte des abus de nourriture chez les gens obèses et des effets à long termes chez les gens normaux.

Notons pour information que 400 français meurent quotidiennement du cancer, et le taux de français atteint de naissent de croître : un sur quatre, puis un sur trois en 2010.

La DJA n’est pas une norme inébranlable. Elle évolue comme les cours de la bourse. Elle évolue selon les avis de pollutions, les catastrophes nucléaires, les marées noires et les scandales bovins ou porcins. Elle évolue surtout à la suite des conflits qui opposent les associations de consommateurs aux grands groupes alimentaires comme Monsanto.

La DJA est un concept central. Il n’y a pas un jour qui passe sans qu’il soit question de la DJA dans les milieux autorisés. C’est la fièvre de l’or vert, celui qui rapport des milliards de francs et qui fait la joie du ministère des Finances.

Ce n’est certainement pas un hasard si nos scientifiques ne signent aucune étude ou presque concernant la relation entre santé et alimentation. Ces études interviendraient-elles en faveur de la DJA, on s’interrogera sur le financement de ces études. Celles-ci seraient-elles encore indépendantes qu’on rappellera qu’il n’existe pas de contrôles sérieux de la DJA, qu’il n’existe pas non plus d’étiquette indiquant la Dose exacte de DJA. Les industriels fraudent et doivent continuer de frauder. Arrêter de frauder serait suspect, les médias risqueraient de s’inquiéter. Les industriels sont comme des cyclistes qui prennent de l’EPO pour rester sur le circuit. Si la DJA n’existait pas, l’humanité serait morte de faim depuis longtemps.

Derrière les étiquettes

A défaut de la DJA, nous vous présenterons donc les autres produits qui sont obligatoirement inscrits sur les étiquettes [Les industriels doivent indiquer les « traces de fruits à coque » et autres produits au cas où des personnes y seraient allergiques mais ils n’ont pas obligation de mentionner la présence d’OGM en-dessous de 1%]. Ces produits sont inscrits par ordre décroissant, même s’il n’existe pas de pourcentage exact. Ils peuvent être codés ou écrits en toutes lettres : par exemple le « glutamate mono sodique » (GMS) et ses dérivés correspondent aux codes E620 à E625.

Certains produits sont naturels, d’autres sont des produits chimiques. Parmi les produits naturels, certains sont inoffensifs, comme le gluten (quoiqu’il existe une allergie au gluten), d’autres moins. L’acide glutamique ou glutamate, pour reprendre notre exemple, est un acide aminé et un arôme naturel… dont notre corps n’a pas besoin, puisqu’il peut le fabriquer lui-même. A fortes doses, c’est un neurotoxique, capables de provoquer des épilepsies et soupçonné de divers symptômes allergiques.

On trouve du glutamate dans les aliments suivants [Source : http://www.ladietetiquedutao.com/gl…] :

  • Les chips,
  • les apéritifs au goût « bacon » ou « fromage »
  • les soupes en sachets,
  • les bâtonnets de crabes (surimi),
  • certaines charcuteries,
  • presque tous les bouillons en cubes (même « BIO » !!),
  • dans certaines épices,
  • dans de très nombreux plats préparés,
  • des risottos tous prêts,
  • des centaines de desserts, de bonbons,
  • de produits dits de « régime » (où l’on trouve parfois le GMS et l’Aspartame dans le même produit !!),
  • de nombreux produits au soja
  • des pilules de vitamines
  • des capsules de médicaments

Chaque année en Europe, nous consommons 95 000 tonnes de glutamate.

Avant de lire l’étiquette d’un produit, rappelons-nous que nos sens peuvent nous tromper :

  • Ce n’est pas parce qu’un produit est beau qu’il est bon au goût (les pommes sont belles parce qu’on les asperge d’insecticides pour les protéger).
  • Ce n’est pas parce qu’un produit est bon au goût qu’il est bon pour la santé (les yoghourts sont aromatisés avec des produits chimiques).
  • Ce n’est pas parce qu’un produit vaut moins cher qu’un autre que le fabriquant a baissé sa marge (le steak à 15% de matières grasses est moins cher qu’un steak à 5% de matières grasses).

Les expressions peuvent aussi êtres trompeuses. « Arôme naturel de fraise » ne signifie pas « réalisé à partir de fraises », mais « réalisés à partir d’éléments naturels qui imitent le goût de la fraise ». Ainsi, l’ « arôme naturel de fraise » s’obtient à partir de copeaux de bois australien, d’eau, d’alcool et autres produits. En réalité, la production mondiale de fraise ne répondrait pas à la demande, elle ne comblerait que 5% des besoins des Etats-Unis. D’autres arômes, comme le cacao, la vanille ou la pêche utilisent d’autres ingrédients (huile de ricin, champignons…). Les chimistes des industries alimentaires sont particulièrement ingénieux et productifs, puisque les Européens consomment chaque année 170 000 tonnes d’arômes reconstitués.

 Les colorants

Si des colorants d’origine naturelle sont inoffensifs, la plupart des E quelque chose (E100 à E180) devraient être évités : ils camouflent le véritable produit. Ils permettent aux industriels de donner de la couleur à ce qui n’en a pas.

Il faut bien comprendre qu’un colorant n’est pas une « couleur » mais un produit chimique. C’est une couleur artificielle, c’est une teinte inventée, irréelle, plus réelle que la réalité, hyper réelle, une couleur virtuelle, prothétiques, à côté de réelle les véritables pommes, cabossées et trouées par les vers, ressembles à des rejetons fébriles de la véritable Pomme, l’idée de Pomme tels que les médias la diffusent, telle qu’on peut la lire dans les dictionnaires, telle qu’on peut la voir en photo dans les encyclopédies. Le dessin d’une pomme devrait toujours dessiner une pomme imparfaite : car il n’existe pas de pomme parfaite.

La plupart des colorants sont nuisibles pour la santé et ils sont rarement seuls.

L’AGENCE DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE britannique (FSA) a demandé vendredi le rappel de 359 produits alimentaires contenant un colorant, le Sudan 1, potentiellement cancérigène. Ces produits, portant notamment les marques de chaînes de supermarchés comme Asda, Waitrose, Tesco, Marks & Spencer ou encore Sainbury’s, contiennent tous une sauce produite par la société Premier Foods, la Cross and Blackwell Worcester Sauce. Or un lot de piment en poudre coloré avec le Sudan 1, un produit normalement utilisé pour colorer en rouge des produits solvants, des cires ou des cirages de chaussure et interdit en Grande-Bretagne et dans toute l’Union européenne, a été utilisé pour la fabrication de cette sauce. Les 359 produits sont notamment des tourtes, des pizzas, des cuisses de poulet, des saucisses ou des chili con carne.

Source : la Libre Belgique, 2005.

Pourtant, ce ne sont ni les industriels, ni les médias qu’il faut accuser si le consommateur préfère acheter la pomme ronde et colorée plutôt qu’une pomme abîmée, peut-être tombée de l’arbre avant d’avoir été cueillie. Le consommateur serait-il le fautif ? Cherchons la cause de son choix. Il est instinctif : on préfère la beauté à la laideur. Mais il y a aussi une question de mode : que le produit soit propre, brillant, fin, élégant, mignon (c’est-à-dire petit), qu’il soit à 0% de matières grasses, bourré de sels minéraux et qu’il soit du meilleur rapport qualité/prix, qu’il contienne également des médicaments, qu’il soit bon pour la santé, pour le teint ou pour la sexualité, qu’il soit cool, amusant ou excitant, de marque, emballé dans un sachet résistant mais facile à déchirer, qu’il se conserve longtemps mais que l’ouverture soit un jeu d’enfant, qu’il y ait un cadeau surprise ou un bon de réduction, qu’il puisse être mangé pour le plaisir, à n’importe quelle heure, enfin qu’il me serve à tout sauf à me nourrir. La nourriture est devenu un objet de consommation comme un autre. On devrait pouvoir exposer ce qu’on mange dans une vitrine, voilà le principe. Les publicistes le savent mieux que quiconque.

  • E100 : Curcumine (colorant jaune).
  • E101 : Lactoflavine ou riboflavine (colorant jaune)
  • E102 : Tartrazine (DJA de 7,5 milligrammes par kilo, soit une substance classée comme « très toxique »). Sert à colorer les croûtes de fromage, les enveloppes de charcuterie, les crèmes glacées, les confiseries, les pâtisseries, etc.
  • E104 : Colorant jaune de quinoléine.
  • E110 : Colorant jaune orangé.
  • E120 : Acide carminique ou rouge de cochenille. Fabriqué à partir d’insectes sud-américains, en charcuterie-salaisonnerie il est souvent utilisé sous forme de laque.
  • E122 : Azorubine (colorant rouge).
  • E123 : Colorant amarante rouge. Réservé en France aux oeufs de poisson (caviar) et succédanés de poisson.
  • E124 : Rouge cochenille A.
  • E127 : Erythrosine. Colorant pour les saucisses rouges, boissons sans alcool, glaces et sorbets, pâtisseries, chewing-gum, bonbons, etc.
  • E131 : Bleu parenté V.
  • E132 : Indigotine ou carmin d’indigo.
  • E140 : Vert chlorophylle.
  • E141 : Complexes cuivriques des chlorophylles et chlorophylliennes (colorants verts).
  • E142 : Vert acide brillant BS.
  • E150 : Caramel (colorant brun).
  • E151 : Colorant noir brillant.
  • E153 : Carbomedicinalis vegetalis ou charbon végétal médicinal (colorant brun).
  • E160 : Caroténoïdes, bixine ou carotène (souvent employé comme colorant des pâtes alimentaires, etc.).
  • E161 : Xanthophylles. Cette classe de colorants jaunes, par exemple obtenus grâce à la coagulation thermique de certaines protéines contenues dans le jus de pressage de la luzerne, permettent la coloration des œufs, de la chair de poulet, des biscuits, des entremets et pâtisseries, etc.
  • E162 : Rouge de betterave ou bétanine.
  • E163 : Anthocyanes.
  • E170 : Carbonates de calcium.
  • E171 : Bioxyde de titane.
  • E172 : Oxydes et hydroxydes de fer.
  • E173 : Aluminium.
  • E174 : Argent.
  • E175 : Or.
  • E180 : Pigment rubis (exclusivement réservé à certaines croûtes de fromage).

 Les conservateurs

Les conservateurs sont utiles. Mais ils déforment le goût. Ils déforment également le produit, en altérant sa composition chimique (c’est même pour cela que le produit se conserve). Ils déforment enfin l’organisme qui les ingèrent, car l’organisme n’est pas sensé digérer des conservateurs. Les conservateurs conservent, ils ne sont pas sensés être digestes. Certains conservateurs d’origine naturelle n’ont pas d’effet notable sur la santé, il est bon de le noter. Mais l’industrie agro-alimentaire est « perfide », elle mêle des produits inoffensifs à des produits toxiques. Il serait bien naïf de croire que la toxicité disparaît dans la masse du produit.

La plupart des produits chimiques ne sont pas assimilés mais restent dans l’organisme, dans notre sang, dans notre chair, jusqu’au plus profond de nos cellules. Ils transforment le milieu interne de l’organisme, le rendent toxique pour l’organisme. Comment s’étonner, après, de la recrudescence des cancers et des allergies. L’organisme n’arrive plus à reconnaître le milieu sanguin et lymphatique dans lequel il évolue. Il le considère comme un étranger, il se sent agressé et il l’agresse à son tour : il tente de se défendre de ces toxines comme il tenterait de se défendre d’une greffe. Certains parmi vous ont peut-être de l’asthme, d’autres ont peut-être vu des allergies apparaître chez eux sans aucune raison particulière. Leur cause n’est peut-être ni psychologique ni sociologique : elle est peut-être tout simplement nutritionnelle. On remarquera d’ailleurs le nombre des allergies concernant les aliments en pleine augmentation, en particulier chez les enfants. Je ne préfère pas donner des exemples dans l’actualité, de peur d’être très vite dépassé – mais il suffit de lire et d’écouter.

Ces produits chimiques auraient donc de réelles conséquences à court terme. Mais ce sont les conséquences à long terme qui sont le plus à craindre. En effet, ces produits fonctionnent souvent comme l’intoxication à la dioxine qui la propriété de s’accumuler dans l’organisme. Le principe de la pollution à la dioxine est le suivant : le sol est aspergé de produits divers, l’herbe qui y pousse l’est à son tour, l’eau qui sert à l’arroser n’est pas pure non plus, la vache qui mange l’herbe mange en même temps tous ces produits qui se sont accumulés, la vache meurt et sa carcasse sert à nourrir une autre vache, qui héritera de tous ces bons produits, enfin la femme mangera de la vache et partagera avec son nourrisson… Mieux vaut que je ne vous parle pas du lait et de ses conservateurs…

  • E200 : Acide sorbique. Un dérivé des sucres souvent employé, par exemple, dans certaines sauces condimentaires.
  • E201 à 203 : Sorbates de sodium, de potassium et de calcium. Ils sont utilisés pour obtenir un effet de solubilité permanente. Le E202, acidifié à l’acide citrique, lactique, tartrique ou acétique, est également employé, par exemple, comme antifongique de la peau de chorizo.
  • E210 : Acide benzoïque. Un dérivé de pétrole entrant dans la composition de certaines boissons gazeuses au goût fruité.
  • E211 : Benzoates de sodium. Associé au E202, il peut être employé dans les salades réfrigérées à la base de viande ou de poisson, de légumes et de sauces émulsionnées.
  • E212 et 213 : Benzoates de potassium et de calcium.
  • E220 : Anhydride sulfureux.
  • E221 : Sulfite de calcium.
  • E222 : Sulfite acide de sodium.
  • E223 et 224 : Désulfites de sodium et de potassium.
  • E226 : Sulfite de calcium.
  • E227 : Sulfite acide de calcium. Agent conservateur très répandu dans les vins, cidres, confitures, jus de fruits concentrés, poissons séchés, etc.
  • E249 et 250 : Nitrites de potassium et de sodium (quantité maximum admissible : 0,2%).
  • E251 et 252 : Nitrates de sodium et de potassium. Leur dose maximum légale est de 3,65 milligrammes par kilo, mais un tribunal a admis une concentration de 50 milligrammes par litre d’eau potable. Le nitrate de potassium, autrefois appelé salpêtre, est très utilisé en charcuterie-salaisonnerie.
  • E260 : Acide acétique (dérivé de l’alcool éthylique).
  • E261 : Acétate de potassium.
  • E262 : Di acétate de sodium.
  • E263 : Acétate de calcium.
  • E270 : Acide lactique (dérivé du lactose).
  • E280 : Acide propénoïque. Une forme supérieure de l’acide acétique, qui a la propriété d’être amissible.
  • E281 à 283 : Proppionates de sodium, calcium et potassium.
  • E296 : Acide malique (aromatisant extrait des fruits).

 Les antioxydants et les substances positives

Les antioxydants ralentissent le vieillissement du produit (fruit ou autre). Ils doivent rangés dans la même catégorie qu’une autre série de substances dont le but est d’améliorer l’état originel du produit : ajout de vitamine C, de calcium, de sels minéraux, de protéines et de bifidus actif. Beaucoup d’aliments carnés conservent d’ailleurs des traces d’antibiotiques. Ceux-ci sont donnés ou animaux malades mais aussi de manière préventive à tous les animaux de l’élevage (poulets, porcs…).

Le E306 est un particulièrement dangereux puisqu’il modifie la sécrétion des hormones mâles ou femelles. Ce type de produit ne serait-il pas responsable de la diminution du nombre moyen de spermatozoïdes dans les pays industrialisés et de l’augmentation de la stérilité masculine ? Pour information, on trouve le E306 dans les cornflakes et les shampoings…

  • E300 : Acide ascorbique ou vitamine C (prévient le brunissement des fruits coupés).
  • E301 et 302 : Ascorbates de sodium ou de calcium.
  • E304 : Palmitate d’ascorbyle.
  • E306 : Extraits riches en tocophérols. Isolés du germe de blé, les tocophérols sont des bases médicinales instables utilisées pour combattre les effets de la ménopause et la stérilité (très présents dans les cornflakes, on en trouve également dans les shampoings).
  • E307 à 309 : Alphatocéphérol, gamma tocophérol et détatocophérol de synthèse.
  • E310 à 312 : Gallates de propyle, octyle et dodécyle.
  • E320 et 321 : Butylhydroxianisol et butylhydroxytoluène. Ces antioxydants chimiques dérivés du pétrole sont également utilisés comme agents conservateurs (chewing-gum, purée de flocons). Toxiques, depuis peu ils sont également reconnus comme cancérigènes.
  • E322 : Lécithines (également employées comme émulsifiants, stabilisants, épaississants et gélifiants). Extraites de la graine de soja, ce sont des concentrés naturels de gras (contenant au moins 56% de phospholipides). La lécithine est l’unique émulsifiant autorisé dans la composition de la baguette de pain. Le soja fait une entrée en force dans l’alimentation humaine depuis que la production de soja a dépassé la demande des éleveurs et est devenue une surproduction. Les industriels ne désirant pas perdre cette denrée ont décidé de la recycler dans l’alimentation humaine : steaks au soja, yaourts au soja, médicaments au soja, etc. Les vertus découvertes au soja sont des inventions des industriels de l’agro-alimentaire.
  • E325 à 327 : Lactates de sodium, potassium et calcium.
  • E330 : Acide citrique. Isolé de l’œuf à l’origine, cet acide se trouve également contenu dans les agrumes et le soja. Il est souvent employé pour préserver la couleur blanche des asperges, salsifis et cœurs de palmier, ou comme émulsifiant (corps gras qui donne du volume).
  • E331 à 333 : Citrates de sodium, potassium et calcium.
  • E334 : Acide tartrique. Utilisé comme correcteur d’acidité, c’est également un laxatif et un stabilisateur de farines (voire de pellicules photographiques).
  • E335 et 336 : Tartrates de sodium et de potassium.
  • E337 : Tartrate double de sodium et de potassium.
  • E338 : Acide ortho phosphorique. Cette formule chimique de synthèse est obtenue par la décomposition de certains fruits, comme engrais et comme conservateur dans la plus célèbre boisson gazeuse du monde (corrosif à haute dose).
  • E339 à 341 : Ortho phosphates de sodium, potassium et calcium (antioxydants, mais aussi émulsifiants, stabilisants, épaississantes et gélifiants).

Les agents de texture

Les agents de texture changent l’aspect du produit (sa texture) et augmentent son volume. Ils sont classés en quatre classes : émulsifiants, stabilisants, épaississants et gélifiants. Les spécialistes de l’agro-alimentaire ne sont pas des cuisiniers mais des chimistes. Ils viennent d’ailleurs donner des cours aux apprentis cuisiniers dans leurs écoles pour leur apprendre à se servir des sauces lyophilisées (sauces sucrées et salées) qu’on servira ensuite dans les grands restaurants.

Quelques exemples : la gomme xanthate (sorte de plastique qui fait le moelleux de nos yahourts, de nos gâteaux et de notre moutarde par exemple), la lécithine de soja (de la graisse pour faire gonfler les pâtes à pain), la farine de graines de caroube (pour nos brioches au petit-déjeuner).

Quasiment aucun de ces produits n’est assimilable. On les mange, on ne les digère pas et ils sont évacués aux toilettes. On croit manger plus alors que l’on mange moins bien. On mange plus pour compenser le peu de brioche que l’on digère, et de ce fait on avale plus de gomme encore. Ces produits peuvent satisfaire l’appétit mais pas l’organisme. Celui-ci digèrera proportionnellement plus de sucres que de brioche par exemple. L’utilisation des gommes entraîne souvent un déséquilibre nutritionnel : les aliments ne sont plus confectionnés pour être mangés mais pour être consommés. Si le goût pouvait hier être le signe d’un produit sain, aujourd’hui il n’est plus possible de se confier à son palais.

  • E400 : Acide alginique. Extrait d’algues, cet émulsifiant est très utilisé dans certaines bières (la dose autorisée est de 1,5%). Les algues ne se digèrent pas mais permettent de faire éponge dans l’estomac et de faire gonfler le volume.
  • E401 à 405 : Alginates de sodium, potassium, ammonium, calcium et propylène-glycol.
  • E406 : Agar-agar ou gélatine artificielle. Extraite des algues et utilisée en charcuterie, photographie et cosmétique.
  • E407 : Carraghénanes. Extraits d’algues « autorisés sans conditions particulières si ce n’est la limite de leur dosage au quantum santis, quantité suffisante pour obtenir l’effet technologique souhaité ». Rétenteurs d’eau à effet de gélatine (mais les carraghénanes concentrent également les métaux lourds), ces additifs sont par exemple injectés dans les jambons de catégorie non supérieure à une dose maximum de 0,5%, les sauces cuisinées, les crèmes glacées, flans au lait…
  • E410 : Farine de graines de caroube. Très employée en tant que gélifiant ou structurant, elle entre par exemple dans la composition des farines de la gamme des brioches. Sa dose maximum admise est de 5 grammes par kilo (elle a été récemment révisée à la baisse).
  • E412 : Farine ou gomme de gaur utilisée comme épaississant, par exemple dans les conserves de marrons.
  • E413 : Gomme adragante.
  • E414 : Gomme arabique.
  • E415 : Gomme xantane. Une gomme microbienne employée, selon les cas, comme gélifiant ou stabilisant, par exemple dans la moutarde (hors celle de Dijon). Sa dose maximum autorisée est de 1 gramme par kilo de produit.
  • E420 à 421 : Sorbitol et mannitol. Edulcorants « massiques » entrant par exemple dans la composition de certains chewing-gums « light ».
  • E422 : Glycérol (partie acide des corps gras). Très répandu dans le savon, solvants, agents mouillants, antigels et liqueurs, il constitue également l’une des bases de la nitroglycérine et « stabilise » les vins.
  • E432 et 436 : Mono et tr stéarate, laurate, oléate et palmitate de polyoxyéthylène sorbitane (émulsifiants).
  • E440 : Pectines. Extraites de la peau des fruits, elles sont généralement employées en tant que gélifiants.
  • E450 : Pol phosphates de sodium et de potassium.
  • E460 : Cellulose microcristalline.
  • E461 : Méthylycellulose.
  • E463 : Hydroxypropylcellulose.
  • E464 : Hydroxypropylméthylcellulose (gélifiant particulièrement utilisé dans les aliments frits).
  • E466 : Carboxyméthylcellulose.
  • E470 : Sels d’acides gras. Emulsifiants et stabilisateurs, par exemple des purées en sachet.
  • E471 : Mono et di glycérides d’acides gras issus de la transestérification d’un triglycéride par le glycérol (très répandus, par exemple dans les pétales reconstitués à base de pommes de terre déshydratées).
  • E472 : Esters des mono et di glycérides d’acides gras (a-acétiques, b-lactique, c-citrique, d-tartrique, etc.).
  • E473 : Sucroesters d’acides gras, ou esters de saccharose.
  • E474 : Sucro glycérides.
  • E475 : Esters poly glycériques d’acides gras non polymérisés (autorisés à certaines doses – par exemple – dans les produits dits de boulangerie fine).
  • E476 : Polyricinoléate de poly glycérol.
  • E477 : Esters de propanédiol d’acides gras (ou de propylène glycol).
  • E479 b : Huile de soja oxydée et réagie avec des glycérides d’acides gras.
  • E481 : Stéaril-2 lactacylate de sodium, ou acide stéarique estérifié par l’acide lactique (émulsifiant).
  • E482 : Stéaril-2 lactacylate de calcium (émulsifiant).
  • E483 : Tartrate de stéaryle, ou acide de stéarique estérifié par l’acide tartrique.
  • E491 à 495 : Mono et tristéarate, laurate, oléate et palmitate de sorbitane.

 Les édulcorants

Les édulcorants sont des corps, habituellement utilisés dans les médicaments, capables d’adoucir le produit par une addition de sucre ou de sirop de sucre. Les édulcorants sont dits « intenses » quand ils sont très sucrés. Ils adoucissent le produit de base, autrement dit qu’ils en travestissent le goût, sans doute amère à la base – pour ne pas dire immangeable.

  • E516 : Sulfate de calcium.
  • E574 : Acide gluconique. Ralentisseur de prise souvent employé dans les sauces industrielles.
  • E630 : Acide isonique. Utilisé comme « brillant » sur les pâtisseries et charcuteries, mais aussi dans les boissons gazeuses, etc.
  • E950 : Acésulfame de potassium (édulcorant intense).
  • E951 : Aspartam (édulcorant intense).
  • E954 : Saccharine (édulcorant intense).

 CONCLUSION

Avec tant de mauvaises nouvelles, vous pourriez vous demander pourquoi nous ne sommes pas tous déjà atteint d’un cancer… et remettre la gravité de la situation en doute. Seulement, considérez le cas de l’amiante. Les conséquences de ce produit s’étalent sur des dizaines d’années ; il est parfois d’établir une relation de cause à effet. Considérez maintenant la multiplication des épidémies et interrogez-vous.

Des spéculations peut-être, mais ce n’est qu’en avançant des hypothèses que la science avance. Cet article ne sera peut-être pas tenu comme une étude scientifique, mais il n’est pas interdit que celui-ci donne à penser. En attendant une étude sérieuse sur la toxicité ou la non-toxicité de ces produits, j’invoque le principe de précaution et je montre du doigt cette liste de produits : pourquoi cette liste n’est-elle pas diffusée ? Pourquoi les médias ne s’en emparent-ils pas ?

Si vous pensez que l’Etat n’aurait pas pu permettre – sciemment – la commercialisation de produits dangereux pour l’homme, c’est que vous ignorez trois facteurs : l’influence des lobbies agroalimentaires, la peur de la panique générale et la capacité limitée des puissants de se remettre en cause. Ainsi pour le sang contaminé ou le nuage de Tchernobyl

En conclusion, la nourriture industrielle est tellement travestie, tellement surajoutée de matières diverses qu’on en oublierait presque cette évidence : je me nourris pour survivre. Se nourrir est une nécessité de la vie. Les pays pauvres en ont une conscience aiguë. Manger n’est pas un droit, mais une nécessité. Manger des choses bonnes, diverses, c’est un plaisir, et tout plaisir n’est pas nécessairement superflus. C’est ce plaisir de manger qui est un droit. On doit pouvoir manger autre chose que ce que mangent les porcs. L’homme a réussi à élever la cuisine au rang d’un art, il a réussi à développer son goût et son odorat pour différencier, juger, reconnaître. Ce qui autrefois était un impératif de la survie est devenu un impératif du plaisir. Il faut manger pour être heureux.

Mais le voile tombe et soudain l’on voit ce qu’on mange. On voit qu’on est empoisonné surtout. On est moins heureux alors. Il faut choisir, dès lors, entre le plaisir et la santé. Ces deux points concernent tous deux le corps, leur conflit est contradictoire. Pourtant, ce problème s’est toujours posé, sous d’autres formes : sur le sexe, l’alcool, le tabac, la drogue… La nourriture d’aujourd’hui est tout cela et bien plus encore. Car elle concerne tout le monde et que personne n’y réchappera. Nous devenons ce que nous mangeons, nos enfants deviennent ce qu’on leur donne à manger. Notre santé, notre taille, notre espérance de vie en dépend. Certains anthropologues associent la maîtrise du feu à un changement alimentaire (les aliments cuits sont plus facilement assimilables) et ce changement alimentaire à l’augmentation de la taille du cerveau chez les hominidés.

On ne connaît pas les effets exacts de ces produits sur le cerveau humain. On sait que le cerveau consomme près de 40% des calories absorbées (aussi étonnant que cela paraisse). Tout ce que nous mangeons se retrouve à un moment ou à un autre dans le cerveau. L’incidence est indirecte et l’homme pense aussi bien en Amérique qu’en Afrique ou en Asie. Mais si le corps accumule les poisons, pourquoi pas le cerveau ? Si ces poisons créent des disfonctionnements dans le corps, pourquoi pas dans le cerveau ? Je veux dire que le cerveau de l’Occidental n’est peut-être pas moins efficace du fait l’alimentation moderne, mais elle gagne peut-être en efficacité ce qu’elle perd peut-être dans d’autres domaines. Quels seraient ces domaines ? Ce n’est qu’une hypothèse et je vous y laisse réfléchir… si vous en êtes encore capable

Sur le plan socio-économique, le risque est qu’il se développe une consommation à deux vitesses : les produits bios pour les riches, les produits industriels pour les pauvres. Un moyen comme un autre de s’attaquer aux pauvres. L’Etat ou l’UE pourrait-elle obliger les industriels à améliorer la qualité de leurs produits ? C’est déjà ce qui se passe avec les agences de sécurité alimentaire, la réglementation et les contrôles. Ce n’est pourtant pas suffisant. Face aux lobbies des multinationales de l’alimentaire, telles que Monsanto, les citoyens se sont réunis en associations de consommateurs ou changent leur comportement alimentaire. Les parents, les écoles, les hôpitaux et les maisons de retraite préparent des repas plus équilibrés, avec des produits naturels quand ils en ont les moyens. Le goût de la cuisine revient avec diverses émissions. Phénomène de mode ou prise de conscience ?

Deux scénarios sont envisageables. La version optimiste : la qualité de la nourriture s’améliore, les agriculteurs développent le « bio », les éleveurs traitent les animaux avec plus de respect, des procès médiatiques mettent à l’épreuve les lois de la bioéthique, l’homme comprend sa place dans l’écosystème de la planète, la pollution diminue, etc.

La version pessimiste : viendra un jour où tous ces produits se seront suffisamment accumulés dans nos organismes pour provoquer cancers et maladies. L’espérance de vie stagnera puis elle diminuera. Comme pour la pollution des nappes phréatiques, la destruction de la couche d’ozone ou l’augmentation du CO2, même si l’on arrête maintenant, la pollution continuera encore des dizaines d’années, des centaines peut-être, autant dire des milliers comme pour les déchets nucléaires (certains durent jusque des millions d’années).

L’humanité peut-elle se permettre une remise en cause aussi profonde que celle qui concerne l’ensemble, je dis bien la totalité de son système d’alimentation, depuis les modes d’élevage et de culture jusqu’à l’usage du four à micro-onde ? Nous avançons et nous savons bien qu’il y aura de nouveaux cancers, de nouvelles maladies. Nous savons également que beaucoup de cas de Creutzfeld-Jakob étaient en réalité des maladies de la vache folle (à moins que ce ne soit la même maladie, comme l’a envisagé le Ministre britannique de la santé, Stephen Dorell, le 20 mars 2000). Mais nous avons confiance dans la capacité d’innovation des scientifiques, comme si la seule innovation possible ne pouvait être que scientifique, comme si la politique, l’économie, la religion, la philosophie ne pouvaient pas changer la société. Il est probable que le corps médical, les hôpitaux et les laboratoires pharmaceutiques auront une importance croissante dans la société à mesure que les cancers et les allergies se développeront. On observe déjà un affaiblissement des lois de la bioéthique face aux enjeux de la recherche médicale :

  • 2004 : autorisation du clonage « thérapeutique » d’embryons humains au Royaume-Uni [Voir http://www.doctissimo.fr/html/dossi…]
  • 2007 : contournement de la loi de bioéthique en transformant des cellules de la peau en cellules pluripotentes induites (iPS) capables de se comporter comme des cellules souches [Voir http://www.genethique.org/doss_them…]
  • 2010 : premier essai clinique à partir de cellules souches humaines la société américaine Geron ; accord entre Collectis (Start up de l’Institut Pasteur cotée en bourse) et un centre de recherche de l’Université de Kyoto pour améliorer et exploiter les iPS [Voir http://www.boursorama.com/infos/act…]

Source: Projet 22

Bonne lecture, bon appétit: Claude Sarfati.