Les fidèles Hopi expulsés d’Oraibi

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Le 7 septembre 1906, le chef Tewaquaptewa et ses
partisans entrèrent dans nos maisons alors que
nous étions en train de parler des prophéties et
ils nous jetèrent dehors. Nous n’avons pas
résisté car ils portaient des fusils et d’autres
armes placées bien en évidence. Ils commencèrent
à nous battre. Nous n’avons résisté que pour nous
éviter d’être blessé. Je fus « tué » et comme je
saignais, mon sang pénétrait la Mère Terre, un
signe prophétique que le Purificateur allait
venir dans sept jours et que nous devions quitter
Oraibi. Lorsque je revins à la vie, mon peuple
s’était rassemblé pour partir. Mon père, Yukiuma,
fut choisi pour nous guider. Les femmes et les
enfants, emportant quelques objets sur leur dos,
un peu de nourriture mais pas de chaussures,
étaient prêts à partir. Certains essayèrent de
retourner dans leur maison pour y prendre des
objets de valeur et de la nourriture mais ils en
furent empêchés. (Dans le Livre des Hopi, il est
dit que nous avons été autorisés à retourner dans
nos maisons pour y prendre nos biens mais ce
n’est pas vrai. Ce livre n’est pas exact.) Après
notre départ, nous avons appris que nos maisons
avaient été pillées, que les chevaux avaient été
lâchés dans nos champs et qu’ils avaient dévoré
nos cultures qui étaient prêtes à être récoltées.

Ainsi nous devions migrer une fois de plus et
trouver une nouvelle maison, laissant derrière
nous un monde corrompu et confus. Nous cherchions
à commencer une nouvelle vie, continuant nos
cycles cérémonials et préservant notre mode de
vie sans interférence mais aujourd’hui, nous
savons que c’était un rêve mort car les
interférences ont continué jusqu’à ce jour.

 

Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs

Les Hopi fidèles passent leur épreuve

hopi-c

Bahanna vint avec de grandes ambitions et
beaucoup de générosité, offrant vivement son aide
pour « améliorer » notre façon de vivre. Il nous a
offert sa médecine et ses soins, disant que cela
nous aiderait à vivre plus longtemps. Il offrit
de nous aider à marquer nos frontières, disant
que de cette façon nous aurions plus de terre.
Dans tous nos villages, nous avons rejeté cette
offre. Il essaya de nous convaincre mais ne
réussit pas à nous soumettre car en ces temps,
nous étions unis, croyant en les instructions de
Maasau’u.

Sa tentative suivante fut la peur.  Il forma une
force de police constituée en partie de certaines
personnes ayant été tentées par ses offres et
leur donna des armes. Il menaça de nous arrêter
et de nous mettre en prison, mais nous avons
encore résisté. Les menaces d’arrestations et
d’emprisonnements furent mises en application.
Les villages paniquèrent et les gens faibles
commencèrent à se soumettre. A Oraibi, le
commandement du village tomba lorsque Loloma (du
Clan de l’Ours) passa un accord avec le
gouvernement des Etats-Unis.

Nous qui avions encore foi en Maasau’u, et les
prêtres des ordres religieux, nous nous sommes
rassemblés et avons rejeté la demande de
soumission de Kikmongwi. Nous nous sommes assis,
avons fumé et prié pour être suffisamment
courageux afin de rester sur notre position. Nous
avons repris nos tablettes de pierre et les avons
étudiées dans les moindres détails. Nous avons
minutieusement revu le plan de route inscrit sur
le rocher près de notre village. C’est le plan
que nous devons toujours suivre car il est juste
et complet. Nous avons vu que le Clan du Feu
(c’est-à-dire mon père, Yukiuma) devait nous
guider car son symbole, Maasau’u, se trouve à la
droite du roseau alors qu’il le regarde. Nous y
avons aussi vu que comme notre mode de vie avait
été corrompu, nous devions nous rendre à un
nouvel endroit où nous pourrions suivre notre
route sans interférence et continuer nos services
cérémonials pour tout le monde.

Nous avons fumé et prié de nouveau et reconsidéré
que ce village, Oraibi, est notre mère village.
Nos lieux de pèlerinages sont ici et ne peuvent
être laissés sans surveillance. Nous savions que
la route allait être difficile et encombrée
d’obstacles. Nous savions que nous allions encore
être dérangés par les nouveaux venus, et que nous
allions devoir relever toutes les épreuves de
faiblesse, et nous avons décidé de rester.

Les problèmes commencèrent. Le gouvernement
voulut que tous les enfants Hopi aillent à
l’école. Ils disaient que cela nous ferait du
bien, mais nous savions que ce « bien » ne serait
que superficiel et qu’en réalité, il allait
détruire la vie culturelle Hopi. Peut-être
pensaient-ils que grâce à leur éducation, les
enfants seraient capables d’aider les anciens,
mais nous savions que ce ne serait pas le cas car
comme ils apprendraient à penser comme les hommes
blancs, ils n’aideraient jamais les anciens. Au
contraire, ils seraient endoctrinés et encouragés
à se retourner contre nous, comme ils le font
déjà aujourd’hui. Ainsi, afin de respecter les
enseignements du Grand Esprit, nous avons refusé
de mettre nos enfants à l’école.

Et chaque semaine ils nous envoyèrent la police.
Ils encerclaient le village et recherchaient les
enfants en âge d’aller à l’école. Nous ne
pouvions vivre en paix car nous craignions chaque
jour de nouveaux problèmes. Les pères qui
refusaient étaient arrêtés et emprisonnés. Des
actes inhumains tels la famine, les insultes et
l’humiliation nous ont été imposés, afin de nous
soumettre. La moitié des leaders de clan et des
leaders religieux refusèrent d’accepter quoi que
ce soit du gouvernement. A cause de cela, ceux
qui s’étaient déjà soumis se moquaient de nous et
nous traitaient en paria. Finalement, ils
décidèrent d’agir contre nous car nous les
empêchions de profiter des faveurs du
gouvernement.

Cela se passa lorsque le successeur de Loloma,
Tewaquaptewa, devint chef d’Oraibi. C’est sous
son commandement que le drame, l’éviction des
fidèles Hopi d’Oraibi, se déroula. Puisque que
nous, les « hostiles » comme nous étions appelés
par les missionnaires et les employés du
gouvernement, refusions d’exaucer ses souhaits et
d’accepter le mode de vie des hommes blancs, il
décida de nous expulser. Il s’imaginait que sans
notre interférence, il pourrait profiter des
bonnes choses offertes par Bahanna.

Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs

Amitiés

Claude Sarfati

Les forces de purification

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Notre enseignement et nos prophéties nous
informent que nous devons rester vigilants aux
signes et aux présages qui surviendront afin de
nous donner le courage et la force de rester
fidèles à nos croyances. Le sang coulera. Nos
cheveux et nos vêtements seront éparpillés sur la
terre. La nature nous parlera avec le souffle
puissant du vent. Il y aura des tremblements de
terre, des inondations et des feux étranges en
différents endroits causant de grands désastres,
des changements dans les saisons. Le temps aussi
changera et la vie sauvage disparaîtra. La famine
apparaîtra sous différentes formes. La corruption
et la confusion grandiront parmi les leaders et
les peuples à travers la terre entière, et les
guerres surgiront comme des vents puissants. Tout
cela est prévu depuis le début de la création.

Nous auront trois personnes derrière nous, prêtes
à accomplir nos prophéties lorsque nous
rencontreront des difficultés désespérées : le
Symbole Meha (qui représente une plante avec de
longues racines, une sève lactée, qui repousse
lorsqu’on la coupe et qui a une fleur ressemblant
à un swastika, symbolisant les quatre grandes
forces de la nature en mouvement), le Symbole du
Soleil, et le Symbole Rouge. L’intrusion de
Bahanna dans la vie des Hopi mettra le Symbole
Meha en mouvement, et certaines personnes
travailleront pour les quatre grandes forces de
la nature (les quatre directions, les forces
prédominantes, la force originale) qui
balanceront le monde dans la guerre. Quand cela
arrivera, nous saurons que nos prophéties sont
vraies. Nous rassemblerons nos forces et
resterons fermes.

Ce grand mouvement chutera mais parce qu’il se
nourrit de lait et qu’il est contrôlé par les
quatre forces de la nature, il se relèvera pour
remettre le monde en mouvement, créant une
nouvelle guerre dans laquelle le Symbole Meha et
le Symbole Soleil seront à l’ouvrage. Ensuite, il
se reposera pour resurgir une troisième fois.
Notre prophétie prédit que ce troisième événement
sera décisif. Nos plans prévoient l’issue.

Cette écriture sacrée parle les mots du Grand
Esprit. Cela peut avoir un rapport avec le
mystérieux germe de vie contenant les deux
principes de demain, en indiquant un, dans lequel
se trouve les deux. Le troisième et dernier, que
va-t-il apporter, purification ou destruction ?

Ce troisième événement dépendra du Symbole Rouge,
qui va prendre le commandement, mettant les
quatre forces de la nature (Meha) en mouvement
pour le bénéfice du Soleil. Quand il mettra ces
forces en mouvement, le monde entier sera secoué
et deviendra rouge et se retournera contre les
gens qui gênent la vie culturelle Hopi. Pour tous
ces gens, le Jour de la Purification viendra. Les
gens humbles iront vers lui à la recherche d’un
nouveau monde et de l’égalité qui leur à été
refusée. Il viendra sans pitié. Son peuple
recouvrira la Terre comme des fourmis rouges.
Nous ne devrons pas sortir pour regarder. Nous
devrons rester dans nos maisons. Il viendra et
prendra les mauvais qui gênent les hommes rouges
qui furent ici les premiers. Il cherchera
quelqu’un qu’il reconnaîtra à son mode de vie, ou
à sa tête (la coupe de cheveux caractéristique
des Hopi), ou par la forme de son village ou de
son habitation. Il est le seul qui puisse nous
purifier.

Le Purificateur, commandé par le Symbole Rouge,
avec l’aide du Soleil et de Meha, expulsera les
mauvais qui ont dérangé le mode de vie des Hopi,
la vraie façon de vivre sur Terre. Le mauvais
sera décapité et ne parlera plus. Ce sera la
Purification pour tous les gens vertueux, la
Terre, et toutes les créatures vivant sur la
Terre. Les malades de la Terre seront guéris.
Terre Mère fleurira de nouveau et tous les
peuples s’uniront dans la paix et l’harmonie pour
les temps à venir.

Mais si cela ne se réalise pas, l’identité
traditionnelle des Hopi disparaîtra sous la
pression de Bahanna. Sous l’influence des hommes
blancs, ses religions, et la disparition de notre
terre sacrée, les Hopi seront ruinés. Ceci est le
Plan Universel, dicté par le Grand Esprit depuis
l’aube des temps.

Sachant cela, moi, Hopi, je ne me bats plus
contre aucun pays car si je le fais, le
Purificateur le découvrira et me punira pour ces
combats. Et comme je suis un Hopi, je n’envoie
plus mes enfants se battre de l’autre côté de
l’océan. S’ils veulent le faire, c’est à eux d’en
décider, mais ils ne seront plus Hopi s’ils le
font.

Comme je suis du Clan du Soleil, et le Soleil est
le père de toute créature, j’aime mes enfants.
S’ils comprennent ce que je suis en train de
dire, ils doivent m’aider à sauver le monde.

Les Hopi ont été placés de ce côté de la Terre
pour prendre soin de la terre par leurs services
cérémonials, de même que d’autres races ont été
placées ailleurs sur la Terre pour prendre soin
d’Elle à leur manière. Ensemble, nous maintenons
le monde en équilibre, nous le faisons tourner
correctement. Si la Nation Hopi disparaît, le
mouvement de la terre va se dérégler, l’eau va
engloutir la terre, les peuples vont périr et les
fourmis vont hériter de la terre. Seul un frère
et une sœur survivront pour commencer une
nouvelle vie.

Notre enseignement et nos prophéties nous
informent que nous devons rester vigilants aux
signes et aux présages qui surviendront afin de
nous donner le courage et la force de rester
fidèles à nos croyances. Le sang coulera. Nos
cheveux et nos vêtements seront éparpillés sur la
terre. La nature nous parlera avec le souffle
puissant du vent. Il y aura des tremblements de
terre, des inondations et des feux étranges en
différents endroits causant de grands désastres,
des changements dans les saisons. Le temps aussi
changera et la vie sauvage disparaîtra. La famine
apparaîtra sous différentes formes. La corruption
et la confusion grandiront parmi les leaders et
les peuples à travers la terre entière, et les
guerres surgiront comme des vents puissants. Tout
cela est prévu depuis le début de la création.

Nous auront trois personnes derrière nous, prêtes
à accomplir nos prophéties lorsque nous
rencontreront des difficultés désespérées : le
Symbole Meha (qui représente une plante avec de
longues racines, une sève lactée, qui repousse
lorsqu’on la coupe et qui a une fleur ressemblant
à un swastika, symbolisant les quatre grandes
forces de la nature en mouvement), le Symbole du
Soleil, et le Symbole Rouge. L’intrusion de
Bahanna dans la vie des Hopi mettra le Symbole
Meha en mouvement, et certaines personnes
travailleront pour les quatre grandes forces de
la nature (les quatre directions, les forces
prédominantes, la force originale) qui
balanceront le monde dans la guerre. Quand cela
arrivera, nous saurons que nos prophéties sont
vraies. Nous rassemblerons nos forces et
resterons fermes.

Ce grand mouvement chutera mais parce qu’il se
nourrit de lait et qu’il est contrôlé par les
quatre forces de la nature, il se relèvera pour
remettre le monde en mouvement, créant une
nouvelle guerre dans laquelle le Symbole Meha et
le Symbole Soleil seront à l’ouvrage. Ensuite, il
se reposera pour resurgir une troisième fois.
Notre prophétie prédit que ce troisième événement
sera décisif. Nos plans prévoient l’issue.

Cette écriture sacrée parle les mots du Grand
Esprit. Cela peut avoir un rapport avec le
mystérieux germe de vie contenant les deux
principes de demain, en indiquant un, dans lequel
se trouve les deux. Le troisième et dernier, que
va-t-il apporter, purification ou destruction ?

Ce troisième événement dépendra du Symbole Rouge,
qui va prendre le commandement, mettant les
quatre forces de la nature (Meha) en mouvement
pour le bénéfice du Soleil. Quand il mettra ces
forces en mouvement, le monde entier sera secoué
et deviendra rouge et se retournera contre les
gens qui gênent la vie culturelle Hopi. Pour tous
ces gens, le Jour de la Purification viendra. Les
gens humbles iront vers lui à la recherche d’un
nouveau monde et de l’égalité qui leur à été
refusée. Il viendra sans pitié. Son peuple
recouvrira la Terre comme des fourmis rouges.
Nous ne devrons pas sortir pour regarder. Nous
devrons rester dans nos maisons. Il viendra et
prendra les mauvais qui gênent les hommes rouges
qui furent ici les premiers. Il cherchera
quelqu’un qu’il reconnaîtra à son mode de vie, ou
à sa tête (la coupe de cheveux caractéristique
des Hopi), ou par la forme de son village ou de
son habitation. Il est le seul qui puisse nous
purifier.

Le Purificateur, commandé par le Symbole Rouge,
avec l’aide du Soleil et de Meha, expulsera les
mauvais qui ont dérangé le mode de vie des Hopi,
la vraie façon de vivre sur Terre. Le mauvais
sera décapité et ne parlera plus. Ce sera la
Purification pour tous les gens vertueux, la
Terre, et toutes les créatures vivant sur la
Terre. Les malades de la Terre seront guéris.
Terre Mère fleurira de nouveau et tous les
peuples s’uniront dans la paix et l’harmonie pour
les temps à venir.

Mais si cela ne se réalise pas, l’identité
traditionnelle des Hopi disparaîtra sous la
pression de Bahanna. Sous l’influence des hommes
blancs, ses religions, et la disparition de notre
terre sacrée, les Hopi seront ruinés. Ceci est le
Plan Universel, dicté par le Grand Esprit depuis
l’aube des temps.

Sachant cela, moi, Hopi, je ne me bats plus
contre aucun pays car si je le fais, le
Purificateur le découvrira et me punira pour ces
combats. Et comme je suis un Hopi, je n’envoie
plus mes enfants se battre de l’autre côté de
l’océan. S’ils veulent le faire, c’est à eux d’en
décider, mais ils ne seront plus Hopi s’ils le
font.

Comme je suis du Clan du Soleil, et le Soleil est
le père de toute créature, j’aime mes enfants.
S’ils comprennent ce que je suis en train de
dire, ils doivent m’aider à sauver le monde.

Les Hopi ont été placés de ce côté de la Terre
pour prendre soin de la terre par leurs services
cérémonials, de même que d’autres races ont été
placées ailleurs sur la Terre pour prendre soin
d’Elle à leur manière. Ensemble, nous maintenons
le monde en équilibre, nous le faisons tourner
correctement. Si la Nation Hopi disparaît, le
mouvement de la terre va se dérégler, l’eau va
engloutir la terre, les peuples vont périr et les
fourmis vont hériter de la terre. Seul un frère
et une sœur survivront pour commencer une
nouvelle vie.

Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs

L’arrivée d’une autre race comme prédit

 

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Le temps passait, les gens passaient et la
prophétie des choses à venir passait de bouche en
bouche. Les tablettes de pierre et les écrits sur
les rochers étaient souvent regardés par les
anciens. Ils attendaient dans la crainte, en se
rappelant la prophétie selon laquelle une autre
race allait venir parmi eux et revendiquer leur
terre. Ces gens allaient essayer de changer notre
mode de vie. Ils auraient une « langue douce » ou
une « langue fourchue », ainsi que de nombreuses
choses pour nous tenter. Ils utiliseraient la
force pour nous obliger à sortir les armes mais
nous ne devions pas tomber dans ce piège car nous
allions être mis à genoux et nous ne serions plus
capables de nous relever. De même, nous ne
devrions jamais lever nos mains contre aucune
nation. Nous appelons aujourd’hui ces gens les
Bahanna.

Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs

La fondation du village d’Oraibi

 

hopi-dessins

Le village d’Oraibi fut établi et construit en
accord avec les instructions du Grand Esprit. Le
chef du Clan de l’Arc fut le père de l’ordre
cérémonial. Ils restèrent sous la direction du
Clan de l’Arc pour un certain temps, peut-être
jusqu’à ce que la corruption s’installa. Comme
vous vous en souvenez, le chef du Clan de l’Arc
du passé avait souillé son rang en prenant part
aux changements du mode de vie.

Plus tard, le Clan de l’Ours prit le relais.
Peut-être parce que l’ours est fort et puissant.
Il y a peut-être eu d’autres raisons, comme une
prophétie qui dit qu’un ours, dormant quelque
part dans un endroit au Nord de ce qui est
aujourd’hui appelé Europe, se réveillera et se
rendra au Nord de cette terre. Ce groupe est
appelé le Clan de l’Ours parce qu’ils trouvèrent
un ours mort à l’endroit du symbole du bouclier.
La plupart des gens importants disent faire
partie du Clan de l’Ours, y compris le Clan de
l’Oiseau Bleu et le Clan de l’Araignée.

Le vœu que nous avions fait au Grand Esprit nous
obligeait à suivre son mode de vie. Il nous donna
la terre pour que nous l’utilisions et en
prenions soin par nos services cérémonials. Il
nous instruisit et nous montra la façon dont nous
devions gouverner nos vies. Nous avons inscrit ce
schéma sur un rocher pour que celui-ci nous
rappelle de toujours suivre le droit chemin. Si
les Hopi dévient de cette route, Il nous
reprendra cette terre. Ceci est l’avertissement
que nous a donné Maasau’u.

Le village d’Oraibi fut bien établi. Les peuples
en migration s’y rassemblaient et demandaient à
être admis dans le village. Le Kikmongwi et les
grands prêtres considéraient toujours leurs
demandes et basaient leur jugement sur leur
caractère et leur sagesse. Ceux qui montraient
des signes d’orgueil étaient éconduits et on leur
conseillait d’aller vers les mesas du sud où
vivaient des gens comme eux. Seuls les gens bons,
humbles et sincères dans leurs prières étaient
admis.

Un de ces groupes était le Clan du Coyote. Il
venait de Sh-got-kee (Si-aht-ki), près de Walpi.
Il y avait plusieurs raisons pour qu’on les
considère comme étant mauvais, mais dans un sens,
ils étaient intelligents. Au début, ils ne furent
pas autorisés à joindre le village. Mais
lorsqu’ils firent leur quatrième demande, ils
furent acceptés en accord avec la coutume. Ils
devaient agir en protecteur et en temps de
troubles, ils devaient supporter et aider le
porte-parole. Mais ils furent avertis d’être
prudent. Et c’est la façon dont nous procédâmes
avec tous les clans parce qu’entre-temps, la
plupart d’entre nous avaient voulu tricher ou
tromper les leaders pour obtenir la gloire ou la
renommée ; ce qui nous conduisit à corrompre
notre façon de vivre et à ébranler nos croyances.

Le dernier groupe à être admis à Oraibi fut le
Clan de l’Aigle Gris. Alors qu’ils finissaient
leur migration, ils s’installèrent d’abord à un
endroit appelé aujourd’hui New Mexico. Comme
c’était un peuple qui aimait faire la guerre, et
c’était vraiment des provocateurs, ils furent
chassés par les Indiens Pueblo. Ils se dirigèrent
alors dans notre direction et s’installèrent à
Mishongovi sur le Second Mesa, à la condition
qu’ils n’aillent pas se quereller ou créer des
conflits. S’ils rompaient cette promesse, ils
devraient partir sans résistance. Mais, ils
créèrent un nouveau conflit et partirent comme
promis. Ensuite, ils se rendirent à Oraibi et
demandèrent à y être admis. Après plusieurs
tentatives, ils furent autorisés à venir avec la
même promesse que celle faite à l’autre village,
qu’ils s’en iraient volontairement s’ils
provoquaient des agitations ou s’ils rompaient
leur promesse. Conformément à cet accord, le
leader du village Mishongovi considérerait de les
accepter de nouvea u sur le Second Mesa ou de les
envoyer au New Mexico où les Indiens Pueblo
pourraient faire d’eux ce qui leur semblait
juste.

Plus tard, lorsque que nous fûmes forcés de
quitter le village d’Oraibi et que nous nous
installions à Hotvela, ils vinrent avec nous,
avec le même accord. Cet accord vaut toujours
aujourd’hui. De nouveau, ils provoquèrent des
agitations et furent obligés de s’en aller. Ils
sont le germe de toutes les destructions dans
notre village. Ils ont trahi la Nation Hopi parce
qu’ils s’inclinent devant ceux qui viennent avec
de jolis mots, et ce faisant, ils en tirent
profit et obtiennent des avantages. Pour eux, il
n’existe que deux façons d’agir : celle du Grand
Esprit ou celle de Bahanna. Ils furent obligés
d’aller à Mishongovi comme convenu. Les gens
là-bas les attendaient mais n’eurent pas le
courage de faire ce qu’ils avaient promis. Et ils
se cachèrent lâchement derrière la loi de Bahanna
inventée par les hommes.

Parmi les cérémonies de chaque groupe, la prière
pour la pluie était importante afin que la
récolte soit bonne et produise de la nourriture
en abondance. Le peuple en dépendait pour sa
survie. Les orgueilleux n’étaient pas admis afin
que les prières ne soient pas corrompues.

Oraibi était maintenant bien établi. Le schéma
des ordres religieux était établi. Cycle après
cycle, nous montrions à travers nos cérémonies
notre respect à notre Mère Terre, notre Père
Soleil, le Grand Esprit et à toute chose. Nous
étions heureux car unis.

Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs