un dialogue avec soi-même (5)

J’ai commencé par dialoguer avec moi-même.

Je me suis demandé ce qu’était cette étrange chose qu’on appelle l’amour; tout le monde en parle, l’évoque; songez à tous les poèmes romantiques, aux films, à la sexualité et à tous ses divers autres aspects.

Je me dis: l’amour existe-t-il? et constate qu’il n’existe pas dès lors qu’il y a de la jalousie, de la haine, ou de la crainte.

Alors je laisse l’amour de côté pour me préoccuper de ce qui est, de ma crainte, de mon attachement.

Pourquoi me suis-je attaché? Une des raisons pas nécessairement l’unique est que je me sens désespérement seul, mis à l’écart. Plus j’avance en âge, plus ce sentiment s’amplifie.

Alors je l’observe.

Je suis au défi de découvrir et comme il y a défi, toute l’énergie est là pour y répondre. Cela, c’est bien simple. En effet, s’il se produit une catastrophe, un accident, que sais-je, je me trouve confronté à un défi et l’énergie requise afflue pour y faire face. Je n’ai pas besoin de demander: Comment est-ce que je peux trouver l’énergie voulue? Quand la maison brûle, je trouve la force de réagir, j’ai une énergie extraordinaire, je n’abandonne pas en disant: Eh bien! il faut que je trouve cette énergie, et en attendant qu’elle vienne. Si je le faisais, le feu aurait tout le temps de réduire la maison en cendres.

Ainsi, cette énergie gigantesque est là pour répondre à la question: pourquoi ce sentiment de solitude? j’ai rejeté les idées, les suppositions et les théories selon lesquelles il serait héréditaire ou instinctuel. Tout cela n’a aucun sens pour moi.

Se sentir seul, c’est ce qui est. Pourquoi vient-il, ce sentiment que chaque être humain S’il est un tant soi peu conscient connaît, superficiellement ou très profondément?

Pourquoi survient-il?

Serait-ce que l’esprit fait quelque chose qui le crée?

J’ai rejeté les théories qui lui trouvent une origine dans l’instinct ou dans l’hérédité et je me demande:

L’esprit, le cerveau lui-même engendre-t-il ce sentiment de solitude, d’isolement total?

Le mouvement de la pensée fait-il cela? La pensée dans son fonctionnement quotidien le crée-t-il?

Au bureau je m’isole, parce que j’ambitionne de devenir un grand directeur et qu’en conséquence, la pensée fonctionne tout le temps, s’isolant.

Je vois que la pensée travaille tout le temps pour se rendre supérieure, le cerveau s’entraîne sur la voie de l’isolement.

J.Krishnamurti (extrait d’une discussion qui eut lieu lors du Brockwood Park Gathering, le 30 août 1977)

un dialogue avec soi-même (4)

… Je voudrais donc comprendre le pourquoi de mon sentiment de solitude, car c’est lui qui est cause de mon attachement. Il m’a contraint à fuir, en me raccrochant à ceci ou à cela; et tant qu’il persistera, cette succession de réactions en chaîne se reproduira.

Qu’est-ce que se sentir délaissé?

Comment en arrive-t-on là?

Le sentiment de solitude est-il instinctuel, ou héréditaire?

Ou résulte-t-il de mon activité quotidienne?

Dans les deux premiers cas, il est inscrit dans ma destinée et je n’y suis pour rien. Comme je n’accepte pas cette explication, je la met en doute, et demeure avec mon interrogation. J’observe, sans essayer de trouver une réponse intellectuelle.

Je n’essaie pas de dire au sentiment de solitude ce qu’il devrait faire, ni ce qu’il est: je l’observe pour que lui-même me le dévoile. Un état d’attention vigilante s’instaure pour que lui se révèle.

Il ne se révélera pas si je fuis; si j’ai peur; si je lui résiste.

Alors je l’observe.

Je l’observe, de sorte qu’aucune pensée ne fait irruption. L’observation est beaucoup plus importante que l’immixtion de la pensée.

Et comme toute mon énergie est centrée sur l’observation de ce sentiment de solitude, la pensée n’intervient pas du tout. L’esprit est confronté à un défi, et il doit y répondre. Ce défi le met en état de crise.

En situation de crise on développe une immense énergie et celle-ci se maintient sans ingérence de la pensée. Il y a là un défi qui exige une réponse.

J.Krishnamurti (extrait d’une discussion qui eut lieu lors du Brockwood Park Gathering, le 30 août 1977)

un dialogue avec soi-même (3)

… Je me dis: « Que dois-je faire pour être libre de tout attachement? » A quel mobile est-ce que j’obéis quand je veux être libre de tous liens.

N’est-ce pas au désir de parvenir à un état où il n’y a ni attaches, ni crainte, et ainsi de suite?

 Et tout à coup je me rends compte que tout mobile dicte une orientation et que celle-ci ne pourra que peser sur ma liberté.

Pourquoi avoir un mobile? Qu’est-ce qu’un mobile? Un mobile est un espoir, ou un désir, de réaliser quelque chose.

 Je constate que je tiens à un mobile.

 Outre ma femme, mon idée, la méthode, voici que mon mobile est lui aussi devenu objet de mon attachement!

 Ainsi, je fonctionne tout le temps dans la sphère de l’attachement à l’épouse, à la méthode et au mobile qui me pousse à atteindre un objectif ultérieur.

 A tous trois, je suis attaché.

 Je m’aperçois que j’ai abordé une question de la plus haute complexité; je ne m’étais pas rendu compte qu’être libéré de l’attachement impliquait tout cela.

 Maintenant je le vois tout aussi clairement que les autoroutes, les routes communales et les villages marqués sur une carte; rien ne m’apparaît plus évident.

Alors je me dis:  m’est-il possible d’être libre de ce grand attachement que j’éprouve à l’égard de ma femme, comme à l’égard de la récompense que je pense obtenir, et à l’égard de mon mobile? 

 Je tiens à tout cela.

Pourquoi?

 Est-ce parce que j’ai un épouventable sentiment de solitude, auquel je cherche à échapper en m’accrochant à une femme, à une idée, à un mobile, comme s’il me fallait me cramponner à quelque chose?

C’est bien cela; je suis solitaire et j’échappe à ce sentiment d’isolement extrême en m’attachant à quelque chose.

J.Krishnamurti (extrait d’une discussion qui eut lieu lors du Brockwood Park Gathering, le 30 août 1977)

un dialogue avec soi-même (2)

… Au début, je cherche à fuir la question. Je ne sais pas où tout ça pourrait me mener avec ma femme. Si je me détache vraiment d’elle, nos relations risquent de changer. Elle pourrait me rester attachée, tandis que moi je ne le serais plus, ni à elle ni à une autre femme. Néanmoins, je vais m’enquérir. C’est à dire que je ne vais pas fuir ce que j’imagine pouvoir être les conséquences d’une libération totale de tout attachement. Je ne sais pas ce qu’est l’amour, mais je vois très clairement, avec une certitude absolue, que l’attachement que je porte à ma femme va de pair avec la jalousie, avec l’esprit de possession, avec la crainte et l’anxiété, je veux être libre de tout cela.

Alors je commence mon enquête; je cherche une méthode, et je me fais piéger par un système. Un quelconque gourou dit: « je vais vous mettre sur la voie du détachement, faites ceci et cela; adonez-vous à tel ou tel exercice ». J’accepte ce qu’il me dit sachant combien il importe d’être libre et parce qu’il me promet qu’en suivant la ligne de conduite qu’il me fixe j’aurai ma récompense. Je constate alors, qu’en agissant ainsi, je suis en quête d’une récompense. Je découvre ma sottise: Voulant être libre, je m’attache à l’espoir d’une récompense.

Je ne veux pas me lier, or, me voici prêt à m’attacher à l’idée que quelqu’un, quelque livre ou quelque méthode me récompensera en me libérant de l’attachement. Ainsi la récompense devient une chaîne. Alors je me dis: « regarde ce que tu as fait; fais attention; ne te laisse pas prendre à ce piège ». Qu’il ait pour objet une femme, une méthode ou une idée, ce n’en est pas moins de l’attachement. A ce stade, je suis très attentif, car j’ai appris quelque chose; j’ai appris à ne pas renoncer à un attachement au profit d’autre chose, qui se révèle être encore un attachement.

J.Krishnamurti

(extrait n°2 d’une discussion qui eut lieu lors du Brockood Park Gathering, le 30 août 1977)

Célébration de la résurrection de Jésus-Christ

 

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Jésus de Nazareth réalisé par Franco  Zefirrelli

En l’an 747 de la fondation de Rome, dans le village de Nazareth, Robin Yehuda parcourt les écritures des prophètes. Ceux-ci prédisent la venue d’un messie qui délivrera Israël en imposant la paix éternelle. Marie et sa lointaine cousine Élisabeth donnent toutes deux naissance à un enfant le 25 décembre, l’un Jésus, l’autre Jean-Baptiste. Ce dernier est accusé d’être le messie et niant les faits, il annonce qu’il baptisera lui-même Jésus. En effet devenu adulte, Jésus demande à Jean de le baptiser mais se fait arrêter et jeter au fond d’une geôle. Entouré de ses apôtres, Jésus décide de se rendre à Jérusalem pour convaincre les prêtres juifs de la vérité de son message.

En arrivant à Jérusalem il redonne la vue à un aveugle et guérit aussi un homme à l’agonie. L’inquiétude du Sanhédrin (Assemblée des chefs religieux juifs) ne fera que s’accentuer en apercevant l’importance de ce nazaréen qui se dit être : « Le fils de Dieu ». Le soir de Pâques, Jésus annonce à ses disciples sa mort prochaine. Trahi par Judas, il sera arrêté et son procès se déroulera devant Ponce Pilate. Jésus condamné, mourra. Ses apôtres ne croiront pas à sa résurrection. Pourtant il réapparaîtra à ses disciples leur disant : « N’ayez plus peur, je suis et serai toujours avec vous jusqu’à la fin des temps ».

(Gesù di Nazareth). TV. Avec : Robert Powell (Jésus Christ), Anne Bancroft (Marie Madeleine), Ernest Borgnine (le Centurion), Claudia Cardinale (l’adultère), Valentina Cortese (Herodias), James Farentino (Simon Peter), James Earl Jones (Balthazar), Stacy Keach (Barabbas), Tony Lo Bianco (Quintilius), James Mason (Joseph d’Arimathie). 6h11.  Réalisé par Franco Zeffirelli en1977.

Conçu (sous la demande de Paul VI) pour la télévision, le film fut réalisé sous un contrôle étroit des autorités religieuses. Les scénaristes adaptèrent l’Évangile et en particulier l’Évangile selon Saint Jean.

Jésus de Nazareth réalisé par Franco Zefirrelli.

 

Joyeuses Pâques,

Les cloches arrivent… cliquez ici…

Bon dimanche:  Claude Sarfati