Dans cet extrait, Arnaud Desjardins évoque sa retraite dans un monastère trappiste.
Voici quelques mots pour présenter cette communauté et s’imprégner de leur silence…
Les moines trappistes et les moniales trappistines appartiennent à la famille monastique qui suit le Christ selon la Règle de Saint Benoît, document écrit au 6ème siècle au Mont Cassin en Italie. Le surnom de « Trappiste » provient d’un mouvement de réforme qui a commencé au 17ème siècle, à partir du monastère français, La Trappe, en Normandie. Les communautés qui suivent cette réforme s’appellent souvent « Trappistes ».
La réforme trappiste s’est inspirée d’un mouvement plus large de réforme qui avait eu lieu dans le monachisme bénédictin il y avait 500 ans, au 12ème siècle, à partir du monastère de Cîteaux, près de Dijon. Les monastères que suivent cette réforme son appelés « cisterciens », de Cistercium, traduction latine de Cîteaux. La réforme s’étendit rapidement en Europe sous l’impulsion de Saint Bernard de Clairvaux et compta, à la fin du 13ème siècle, jusqu’à plus de 500 monastères. Aujourd’hui il y a plusieurs Ordres monastiques dans la famille de monastères cisterciens. Le nom officiel des Trappistes est « Ordre Cistercien de la Stricte Observance » (O.C.S.O.). Il comprend actuellement 100 maisons de moines et 69 de moniales. Un peu plus de la moitié de ces monastères se trouvent en Europe.
……………………………………………….
«Il nous faut affronter telles quelles un certain nombre de vérités
scandaleuses dont celle-ci justement que la prière est plus
puissante que l’action, et les couvents aussi utiles que les dispensaires…
Il nous est bon que moines et moniales, tandis que nous
dormons encore, prient dans le froid et la solitude. Il nous est bon
à tous, cardinaux ou athées, saints ou assassins, que des hommes
et des femmes remplissent goutte à goutte, à l’écart, cette vaste
citerne d’eau vive dont dépend aussi ce que nous appelons notre
salut et qui sera notre joie… Il nous est bon, tandis que nous tombons
dans ce piège subtil du devoir accompli, que des hommes
et des femmes rétablissent en silence l’équilibre d’un monde dont
ils ne se sont séparés que pour mieux l’embrasser tout entier…»
Panorama chrétien, 1957
Bonne lecture, bonne écoute: Claude Sarfati