Le Mat

 

L’enfant partit avec l’ange et le chien suivit derrière.

C’est une phrase qui est dans la bible.

C’est une phrase du livre de Tobie, dans la bible.

La bible est un livre qui est fait de beaucoup de livres, et dans chacun d’eux beaucoup de phrases, et dans chacune de ces phrases beaucoup d’étoiles, d’oliviers et de fontaines, de petits ânes et de figuiers, de champs de blé et de poissons- et le vent, partout le vent, le mauve du vent du soir, la rose de la brise matinale, le noir des grandes tempêtes.

Les livres d’aujourd’hui sont en papier.

Les livres d’hier étaient en peau.

La bible est le seul livre d’air –  un déluge d’encre et de vent.

Un livre insensé, égaré dans son sens, aussi perdu dans ses pages que le vent sur les parkings des supermarchés, dans les cheveux des femmes, dans les yeux des enfants.

Un livre impossible à tenir entre deux mains calmes pour une lecture sage, lointaine : il s’envolerait aussitôt, éparpillerait le sable de ses phrases entre les doigts.

On prend le vent entre ses mains et très vite on s’arrête, comme au début d’un amour, on dit je m’en tiens là, j’ai tout trouvé, enfin il était temps, je m’en tiens là, à ce premier sourire, premier rendez-vous, première phrase du hasard.

L’enfant partit avec l’ange et le chien suivit derrière.

Cette phrase convient merveilleusement à François d’Assise.

On sait de lui peu de choses et c’est tant mieux. Ce qu’on sait de quelqu’un empêche de le connaître. Ce qu’on en dit, en croyant savoir ce qu’on dit, rend difficile de le voir.

On dit par exemple : Saint-François-d’Assise. On le dit en somnambule, sans sortir du sommeil de la langue.

On ne dit pas, on laisse dire. On laisse les mots venir, ils viennent dans un ordre qui n’est pas le nôtre, qui est l’ordre du mensonge, de la mort, de la vie en société.

Très peu de vraies paroles s’échangent chaque jour, vraiment très peu. Peut-être ne tombe-t-on amoureux que pour enfin commencer à parler. Peut-être n’ouvre-t-on un livre que pour enfin commencer à entendre.

L’enfant partit avec l’ange et le chien suivit derrière.

Dans cette phrase vous ne voyez ni l’ange ni l’enfant. Vous voyez le chien seulement, vous devinez son humeur joyeuse, vous le regardez suivre les deux invisibles : l’enfant’rendu invisible par son insouciance– , l’ange’rendu invisible par sa simplicité.

Le chien oui, on le voit. Derrière. A la traîne. Il suit les deux autres. Il les suit à la trace et parfois il flâne, il s’égare dans un pré, il se fige devant une poule d’eau ou un renard, puis en deux bonds il rejoint les autres, il recolle aux basques de l’enfant et de l’ange. Vagabond, folâtre.

L’enfant et l’ange sont sur la même ligne. Peut-être l’enfant tient-il la main de l’ange, pour le conduire, pour que l’ange ne soit pas trop gêné, lui qui va dans le monde visible comme un aveugle dans le plein jour. Et l’enfant chantonne, raconte ce qui lui passe par la tête, et l’ange sourit, acquiesce’et le chien toujours derrière ces deux là, tantôt à droite, tantôt à gauche.

Ce chien est dans la Bible. Il n’y a pas beaucoup de chiens dans la Bible. Il y a des baleines, des brebis, des oiseaux et des serpents, mais très peu de chiens.

Vous ne connaissez même que celui-là, traînant les chemins, suivant ses deux maîtres : l’enfant et l’ange, le rire et le silence, le jeu et la grâce.

Chien François d’Assise.

Extrait de :

Christian BOBIN

Le très-bas

Editions Gallimard (1992).

Le temps de vivre

Georges Moustaki

est né « Giuseppe Mustacchi », de parents grecs, à Alexandrie (Egypte) le 3 mai 1934.
Instrumentiste, auteur-compositeur-interprète, poète,
ses œuvres seront souvent chantées par les plus grands : Piaf, Reggiani, Barbara, Dalida, Montand, Salvador entre autres…
Georges Moustaki se révèle comme interprète en 1969 avec « Le Métèque ».
Il compose pour le cinéma, aime également écrire, dessiner et peindre.
Il parcourt la France et la planète (parfois à bord de sa moto) pour rencontrer ses amis, en découvrir de nouveaux et chanter partout sa révolution permanente.

Un homme simple, naturel, vif et amusant, piquant parfois…
Barbara dit un jour : »Moustaki, c’est ma tendresse ».
Un mot qui lui va à ravir
.

………………………………………………………………….

Le temps de vivre

Nous prendrons le temps de vivre,

D’être libres, mon amour.

Sans projets et sans habitudes,

Nous pourrons rêver notre vie.

 Refrain

Viens, je suis là, je n’attends que toi.

Tout est possible, tout est permis.

 Viens, écoute, les mots qui vibrent

Sur les murs du mois de mai.

Ils te disent la certitude

Que tout peut changer un jour.

 Nous prendrons le temps de vivre,

D’être libres, mon amour.

Sans projets et sans habitudes,

Nous pourrons rêver notre vie.

Le temps de vivre,

Georges Moustaki

Amitiés: Claude Sarfati

HISTOIRE DU MONDE

C’est principalement l’histoire des méfaits de ceux qui détiennent le pouvoir. Bien peu se sont mis au service de l’intérêt général.

Les moyens ont évolué : la force physique, puis l’armée la plus puissante, puis des moyens de propagande, les prêches, puis le conditionnement. Le but : toujours l’emprise sur l’autre, son asservissement.

La démocratie, les régimes parlementaires ont remplacé progressivement les régimes autoritaires au fur et à mesure que le corps puis le comportement puis l’esprit devenaient l’enjeu. Quand on possède l’esprit, on dirige les comportements et, bien sûr, le corps.

Mais le désir du chef de guerre d’autrefois et le désir du détenteur du pouvoir politique ou économique sont les mêmes. Pouvoir sur les autres hommes.

Aujourd’hui la valeur en vogue est : la société. Voir les mots récurrents : s’engager, socialiser, générosité, culture, tolérance, communautés, citoyenneté, idéologies politiques, participation, les autres etc etc. Quant à l’éducation des enfants, on dirait qu’elle ne consiste plus qu’à en faire des «citoyens». Ca nous ramène presque 220 ans en arrière. Tout cela, c’est la pensée de l’engagement, de la socialisation, de la générosité etc. C’est le triomphe d’une certaine pensée. Penser des pensées. Nombre croissant de discours qui passent dans les esprits qui produisent, à leur tour, des discours.

On dirait qu’il est devenu inacceptable de ne pas avoir d’opinions, de connaissances sur à peu près tout. Et de ne pas les mettre en pratique. C’est ainsi que l’on conditionne l’individu : en l’arrimant à des pensées de plus en plus nombreuses, impérieuses, sur la société. C’est ainsi qu’on en fait un pauvre et simple sujet d’une certaine pensée de la société.

On parle d’individualisme pour regretter le phénomène. Toutes les valeurs sont de nature sociétale.

Il y a d’ailleurs une continuité entre les discours politiques ou sociétaux et les discours consuméristes ou «people». C’est toujours participer au mouvement général, être «socialisé». C’est bien. Ils peuvent toujours s’indigner, les moralistes de tous poils, c’est la même tendance.

La solitude est plainte ou suspectée. En fait, c’est l’indépendance qui inquiète. «Groupir» comme on disait dans un film comique.

La pensée seule compte, le penseur, ou plutôt la conscience de cette pensée est oubliée. Mais est-ce bien notre désir, notre envie, notre joie de donner un sens à tout, au monde ?

Au fond, n’est-ce pas plutôt un réflexe conditionné, un conformisme, une mode, une compétition générale dans laquelle nous sommes emportés ? La tranquillité, la sérénité, la présence à soi nous portent-elles spontanément à donner du sens à tout et à chercher les autres pour leur distribuer nos bienfaits ou nos vérités ? Non, car c’est toujours l’application d’un système.

En fait, le sens n’est jamais qu’une histoire que l’on se raconte et dans laquelle on essaie trop souvent d’entraîner les autres. Toutes les histoires sont légitimes si elles ne nuisent à personne. Et toutes ressortissent à notre destin personnel. Mais aucune n’est la vérité. Il faut sans doute préférer celles qui sont bonnes pour le plus grand nombre d’hommes possible.

En fait, on peut considérer que l’histoire est l’enjeu crucial, vital, ou on peut considérer que l’histoire, toutes ces pensées, sont accessoires. N’êtes-vous pas aujourd’hui conscient que tout ce qu’on vous a raconté sur la vie, sur vous-même, depuis que vous êtes né, est un tissu de partis-pris, d’opinions problématiques et fatiguant ? Faut-il en rajouter ? Si vous enlevez toutes les « connaissances », idées qui ne fonctionnent pas, qui ne se vérifient pas, que reste-t-il ? « Découvrir une grande vérité, c’est poser la fondation d’une nouvelle grande illusion de l’esprit»

« Il observe le jeu de la pensée, il apprend peu à peu à reconnaître la nature autonome et automatique de la fonction mentale. La pensée lui apparaît alors comme la salive, la sueur, l’urine, les excréments, une sécrétion spéciale du corps, une sécrétion de l’esprit à laquelle la position d’où il l’observe lui montre qu’ils ne peut absolument s’identifier»

NAN-SHAN , Au Sud des nuages – Ed. Les Deux Océans

Les portes d’une future civilisation

 

Ainsi les deux clefs principales de l’œuvre du P. Teilhard de Chardin, l’organicisme et l’économie du Mystère, peuvent-elles nous permettre de pénétrer plus profondément dans l’univers extérieur et intérieur dont nous essayons de déchiffrer les énigmes.

Elles nous ouvrent peut-être les portes d’une future civilisation où la science,  l’art, la philosophie et la religion convergeront enfin vers leur centre naturel et surnaturel dans une conscience nouvelle de l’unité de leur principe, de leur milieu et de leur fin.

Source: Les deux clés de Teilhard de Chardin par Thomas Thibert

Revue PLANETE  OCT/ NOV 1961

Amitiès: Claude Sarfati

Valdejour

Je vous propose de venir visiter le site de l’artiste peintre Val Dejour qui réalise des peintures médiumniques. Val Dejour vous invite dans un monde particulier où de belles énergies se croisent et se posent sur la toile. Le bien-être de l’être humain est une priorité pour l’artiste qui lui consacre beaucoup de temps. Son intuition lui donne la possibilité d’aller plus loin et d’entrer au cœur des énergies qui sont transcrites instinctivement sur la toile. Elle pose au travers de ses peintures médiumniques des symboles, des messages, des visages qui correspondent à la personne avec qui l’artiste s’est connectée. Val peint en canal ce qui permet aux personnes qui le souhaitent de recevoir des messages ou symboles qui interpellent. Une sensibilité se dégage de tout être humain c’est ainsi que Val capte toutes ces vibrations et les pose délicatement sur la toile avec beaucoup de douceur, d’élégance et d’esthétisme. Ainsi la peinture médiumnique que vous aurez dans votre pièce dégagera des ondes positives qui vous apporteront beaucoup de bien-être et de joie. Les peintures médiumniques de Val Dejour ne sont pas statiques, elles vivent, elles bougent. En fonction de la lumière, de la pénombre, du jour, de la nuit, de l’éclairage que vous apporterez à la toile, celle-ci vous délivrera de nombreux messages. Vous seul pourrez les comprendre, les interpréter et les utiliser pour vous recharger en bonnes énergies.
Une méditation devant une toile de Val vous procurera un agréable moment zen. Une liaison entre vous et l’artiste, un petit moment de complicité.

Aucune indiscrétion vous concernant ne sera dévoilée par Val Dejour quand elle aura réalisé votre oeuvre. Tout ce que vous aurez confié à Val Dejour restera secret. Vous disposerez d’une œuvre unique.

Dans la galerie d’art virtuelle de Val Dejour vous ne pouvez voir qu’une partie des œuvres de l’artiste peintre. Vous pouvez la contacter en laissant un message sur son site web et en utilisant la page contact. Toutes vos demandes seront prises en compte, Val répond à toutes vos questions et suggestions le plus rapidement possible.

Très belle visite sur le site de Val Dejour et à bientôt…

http://www.artistepeintre-fr.com/

En haut, Peinture médiumnique: Nuit de lune

Vous trouverez le lien du site ami Valdejour sur ce blog,

dans la catégorie: Autres liens.

……………………………………………………………………………………..

Poscriptum: Arnaud Desjardins est décédé le 10 août.

Un article lui sera consacré après le receuillement nécessaire.

Amitiés: Claude Sarfati