Alexandre le grand et la fin des utopies

En 1980, le cinéaste Théo Angelopoulos, nous propose une réflexion sur le pouvoir au travers d’un film: Alexandre le grand.  L’histoire du film est simple:

Au début du XXème siècle, en Grèce. Un bandit de grands chemins, Alexandre, devient le héros du peuple pour avoir su répondre à leurs besoins de justice et de vérité. Mais il se prend au sérieux, recherche la déification, et trouve les bons moyens pour y parvenir. Il abandonne ainsi ses projets initiaux et devient un tyran. Contesté, puis répudié, le despote est éliminé par le peuple.

 » On est arrivé à la fin du siècle avec un goût amer » regrette le cinéaste.

Un siècle qui a pourtant commencé avec quelques promesses ».

Cette réflexion sur le pouvoir à travers le destin d’un libérateur devenu tyran, nous renvoie à notre propre relation, individuelle, collective que nous entretenons avec « le pouvoir ».

Le pouvoir que nous exerçons ou subissons à notre travail, dans notre famille, dans notre rôle social, etc.

Nous chérissons des idoles puis nous les massacrons avec une cruauté inouïe, sommes-nous restés des barbares?

Où bien refusons-nous tout simplement notre responsabilité personnelle dans tout ce qui se passe autour de nous, dans notre vie?

Ceux qui doutent de l’existence d’un libre arbitre peuvent méditer sur notre relation au pouvoir..

 

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Si nous déléguons ce pouvoir, nous aurons plus de facilité à nous déresponsabiliser par la suite; il nous suffira de tourner le dos à ceux en qui nous l’avons confiés.

Si nous refusons de déléguer ce pouvoir et que nous acceptons notre part de responsabilité dans tout ce qui se passe, pourrons-nous alors nous détourner de nous-mêmes?

Ce pouvoir comme un anneau sacré qui unit tous les êtres de la terre devrait être gardé par des « sages », des hommes remarquables (selon Gurdjieff) ou des « êtres nobles » (dans le Yi King).

La fin des utopies dont parlait Angelopoulos après la chute du mur de Berlin est aussi la fin d’un système, politique, sociologique, économique, etc.

Ceux qui croient  la prophétie de la fin du monde (prévue pour  la fin de l’année), peuvent-ils observer la fin de tout un paradigme qui se déroule déjà sous nos yeux?

La fin du monde ne sera pas un déluge, une catastrophe planétaire, etc.

Les catastrophes sont déjà là, un nouveau gouvernement n’y changera rien.

Que sont devenues les valeurs humaine en Grèce, en Espagne, en Italie, en Irlande, etc.

Bientôt en France… Nous cherchons toujours des boucs émissaires (ceux que l’on murmure à nos oreilles) mais quand prendrons-nous la juste mesure de cette profonde mutation qui nous affecte tous?

 

Agir, c’est d’abord ne rien faire,

…écouter, voir, sentir;

ensuite devenir pleinement responsable de ses capacités à Aimer, changer vraiment, devenir meilleur  parce qu’on le choisit.

Dans le film de Théo Angelopoulos: Alexandre le grand, seul un enfant échappe à la mort.

Soyons cet enfant, retrouvons l’innocence, la découverte d’un monde nouveau à chaque instant.

Amitiés: Claude Sarfati.

Il cavaliere perd ses notes

Trop tardifs, trop rares, les mots de « responsabilité » et de « conscience » employés mardi 8 novembre, après que Silvio Berlusconi eut remis sa démission au président de la République, Giorgio Napolitano, ne suffiront pas à lui décerner un brevet d’homme d’Etat. Après presque dix ans de règne au cours des dix-sept dernières années, il laisse l’Italie, peu ou prou, dans l’état où il l’a trouvée lorsqu’il est arrivé pour la première fois au pouvoir en 1994. Pour ce qui concerne sa fortune personnelle et ses procès, en revanche, tout va mieux.

Le bilan du président du conseil sortant est mince. Il n’a pas réussi à conduire la « révolution libérale » qu’il avait promise. Les impôts, qu’il voulait réduire, ont augmenté pour ceux qui les payent. La fracture entre le Nord, riche et dynamique, et le Sud, pauvre et assisté, s’est agrandie. La justice, lente et encombrée, l’est toujours. L’Etat, inefficace, reste fractionné en régions, provinces et communes, aux compétences inextricables. L’exécutif, sous pression permanente du Parlement, est toujours aussi faible. La télévision publique est toujours cadenassée par les partis qui y ont leur rond de serviette. La croissance continue de stagner.

« Je suis fatigué de ne pas pouvoir dicter la ligne, de ne pas réussir à faire les réformes que je voudrais, a expliqué M. Berlusconi au directeur de La Stampa, Mario Calabresi, dans des confidences publiées le 9 novembre par le quotidien turinois. J’ai plus de pouvoir désormais comme simple citoyen que comme président du conseil. » D’une certaine façon, il a raison : l’Italie se distingue par la présence d’un réseau de pouvoirs (syndicats, ordres professionnels, partis, Eglise) dont le premier souci est que rien ne change.

Mais il a tout à fait tort également. Jamais un président du conseil n’a bénéficié d’autant de popularité, de moyens, financiers et médiatiques, d’une telle influence sur son camp pour réformer le pays. En prenant le pouvoir sur les ruines de la Première République laminée par les affaires ou sur le discrédit durable de la gauche, il avait devant lui un boulevard.

Cette impuissance a une explication : le conflit d’intérêts. Silvio, l’homme d’affaires, a considérablement réduit les marges de manœuvre de Berlusconi, président du conseil, à supposer que son désir de réformer ait été sincère. Comment changer le fonctionnement de l’audiovisuel public quand on possède soi-même trois chaînes de télévision, une maison d’édition et 40 journaux ? Comment réformer la justice quand on a subi vingt-sept procès, dont trois sont en cours ? Comment réformer les ordres quand on fait élire ses avocats à la Chambre des députés ? Comment faire rentrer les impôts quand on est soi-même fraudeur ? Comment affirmer l’autorité de l’Etat quand son principal allié, la Ligue du Nord, défend l’autonomie du nord du pays ? Comment représenter le génie de l’Italie quand on est adepte du « bunga-bunga » ?

Dans ces conditions, le grand dessein d’une Italie nouvelle a vite trouvé ses limites. M. Berlusconi n’a pas paru le regretter. A la place, il s’est contenté de petites réformes aux conséquences très avantageuses pour lui. Deux ou trois exemples : la loi Gasparri, qui lui permet sans problème de continuer de jouir d’une position dominante dans les médias ; le raccourcissement des délais de prescription pour les délits le concernant ou la dépénalisation du faux bilan. Sa sortie de scène prématurée met fin – provisoirement ? – à ses tentatives de ramener la durée des procédures à six ans et de punir d’amendes, voire de prison, les journalistes divulguant des pièces de l’instruction (procès-verbaux et écoutes téléphoniques).

Même sa réputation d' »homme d’action » capable de tous les miracles ne résiste pas à l’analyse. En 2008, il promet de mettre fin au scandale des ordures qui jonchent les rues de Naples. Elles sont revenues. En 2009, après le tremblement de terre de L’Aquila, il promet de reconstruire la ville. Les habitants dormiront longtemps encore dans des HLM antisismiques en bordure de la ville avant de regagner leurs maisons.

Malgré cet échec patent, M. Berlusconi est toutefois parvenu à apporter un peu de stabilité politique à l’Italie qui, avant son arrivée au pouvoir, changeait de gouvernement tous les six mois. Il reste également un précurseur en ayant construit en 1994, grâce aux cadres de son agence de publicité, un parti (Forza Italia) qui l’emportait quelques mois plus tard. Il a innové en mettant sous le regard des Italiens sa vie personnelle (sa réussite et sa famille) et son corps (souriant ou martyrisé par le geste d’un fou qui lui lance une statuette au visage en décembre 2010). D’autres lui emboîteront le pas.

Reste enfin l’empreinte culturelle. Elle sera sans doute longue à s’effacer. Dix-sept ans de berlusconisme ont profondément modifié la mentalité des Italiens ou amplifié leurs défauts, c’est selon. Son départ permettra peut-être de démêler les responsabilités des uns et des autres dans cette relation. Un jour peut-être saura-t-on si M. Berlusconi a fait les Italiens à son image, ou le contraire.

Philippe Ridet

Source: Le monde.fr

Si tous les masques sont emportés par le tourbillon de cette crise  mondiale dans laquelle la finance vote pour ses canditats sous forme de codes à trois lettres: AAA

quel est donc l’avenir des représentants politiques?

la chute semble inexorable!

Vivaldi, un prêtre musicien…

 

Des notes aussi…

Amitiès: Claude Sarfati