Les cailloux du « chemin de croix »

Mon meilleur ami, un frère, habite prés de Pau, régulièrement lorsque je vais lui rendre visite, nous allons faire une ballade à Lourdes.

Ce jour là j’étais seul, mon ami avait du travail. Je me promenais tranquillement dans le Sanctuaire; en fin de journée, je montais le chemin de croix.

Rapidement je croise un monsieur avec un chapeau. Nous nous saluons et il me propose de m’accompagner. J’accepte en observant qu’il allait dans l’autre sens…

« Peu importe le sens !!! me dit-il en riant ».

Mon nouvel ami était un vieux Monsieur d’environ 70 ans, rapatrié d’Algérie. Voici son histoire : Dans les années cinquante, alors qu’il vivait encore en Afrique du Nord, sa femme tomba gravement malade, un cancer généralisé ; Lui très croyant s’agenouilla sous la croix et promit à Marie de faire un pèlerinage à Rome si sa femme était sauvée. Celle-ci mourut quelques jours plus tard.

Malgré tout, il parut à mon ami qu’elle n’avait pas souffert ;

Il prit son bâton et se rendit à la basilique St Pierre à pied. Il fut si content de ce voyage qu’il repartit aussitôt pour Assise. Ensuite St Jacques de Compostelle…

« Et voyez-vous me dit-il, à chaque fois je viens faire le chemin de croix »

Il me tendit une poignée de cailloux ramassés sur le chemin.

« Regardez les, me dit-il, ils ont tous une croix ».

En effet chaque caillou portait une croix !

« Voyez, me dit-il, nous demandons beaucoup à Dieu et Dieu nous donne plus encore ».

J’ai rempli une bourse en cuir de cailloux pour mon frère croyant et pratiquant. Comme ce n’était pas la seule chose étonnante vécue dans des Sanctuaires, J’en suis arrivé à la conclusion, qu’il y avait des endroits sur la terre qui sont comme des poches de magnétisme.

Depuis je suis revenu voir mon ami du Béarn, nous sommes allés tous les deux au sanctuaire, il a voulu s’agenouiller et prier à chaque station, j’ai suivi, mal aux genoux…

…Douleurs physique, douleurs à l’intérieur,…suis-je bien à ma place?

Belle leçon d’humilité, nos coeurs étaient Un, merci Amigo.

Claude Sarfati