Le Tao Te King

Mal connu en Occident et redécouvert à la faveur des nombreuses disciplines qui s’en inspirent, le taoïsme est un courant de pensée qui imprègne depuis l’antiquité toute la culture chinoise.

Il a donné corps à une religion ritualiste, fondée sur le culte du mythique Lao-tseu, philosophe fait dieu.

Deux termes en chinois correspondent au mot taoïsme en français : daojia et daojiao, littéralement « famille de la voie » et « enseignement de la voie ».

le premier désigne le taoïsme philosophique associé aux livres de Lao-Tseu et de Tchouang-seu, dont l’essentiel remonte au IV° siècle avant notre ère.

Le second se réfère au taoïsme religieux qui débute comme mouvement sectaire au II° siècle. Ce mouvement, souvent appelé « voie des maîtres celestes » préconisait la récitation du seul texte de Lao-tseu.

Lao-tseu est un personnage qui se perd (ou se trouve) dans les légendes,

Reste cette oeuvre, le Tao Te King ou Dao De Jing, qui lui a été attribuée, mais dont on sait aujourd’hui que (comme la plupart des oeuvres classiques chinoises), elle est le résultat d’un long travail de groupes dans de nombreuses écoles philosophiques.

Le Taoïsme à aussi interprété le Yi King, et souvent de manière magistrale.

Lao Tseu Tao Te King Livre audio Français (Texte lu par Michael Lonsdale)

 

Amitiés: Claude Sarfati

Le Livre de la Voie et de la Vertu par Le père Claude Larre

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Claude Larre (1919-2001)

Claude Larre  était  un homme (devenu Jésuite très jeune) qui contribua activement à ouvrir les yeux des Occidentaux aux richesses Orientales et plus particulièrement à la pensée chinoise. il est le fondateur de l’institut Ricci.

Sa traduction du Dao De Jing parue en 1977, puis republié en 2002 et en 2006 est un bijou,

Il m’a permis de redécouvrir un livre qui traîne dans mes affaires depuis près de trente ans.

Si vous ne l’avez pas, n’hésitez pas un instant à vous le procurer !

Voici, un passage de l’introduction de Claude Larre à sa traduction:

…Le chinois, qui s’écrit en idéogrammes, se développe ici en prose cadencée. Un souffle unificateur emporte tout : la magie du cinéma et du synthétiseur envahit notre esprit. L’esprit vient au contact, dans la fête des sens, avant même que l’on comprenne intellectuellement ce qui se dit. L’enchaînement logique est un enchantement : on sent le monde qui s’arrondit autour de soi, comme l’espace s’ouvre devant et se referme derrière un cavalier. La peine nous quitte avec le lâcher-prise et l’agrément d’une promenade à cheval lui succède. Car la perspective cavalière – toute la peinture de paysage le montre – c’est la perspective chinoise même.

Cependant, contrairement à l’opinion répandue qui voudrait que le Livre de la Voie et de la Vertu soit étrange, bordant l’incompréhensible, nous sommes de l’opinion que rien n’est plus facile à comprendre et à pratiquer.

« Mes paroles si faciles à comprendre

Si faciles à mettre en pratique

Personne ne les comprend

Personne ne les pratique »

Aussi longtemps que nous nous obstinerons à substituer à la logique du Dao De Jing, qui est la logique ordinaire chinoise du vivant, notre logique un peu mécaniste, informatisée aujourd’hui et pour tout dire arithmétique, nous peinerons à saisir un texte qui obéit plutôt aux nécessités d’un message qu’a celle d’un discours.

Dés que nous admettons être en présence de mieux qu’une doctrine, d’un manifeste pour exprimer l’indicible, l’innommable qui est au cœur de la vie, le texte devient accessible, car c’est souvent la dérive intellectualiste qui empêche de saisir le Lao zi.

Libérons donc en nous la puissance qui, par-delà la grammaire et la réflexion, permet de comprendre la leçon du Lao zi. Cessons de caresser des rêves et commençons enfin à apprivoiser la réalité.

Dao De Jing, Le livre de la Voie et de la Vertu, LAO ZI

Traduction et présentation de Claude LARRE  (p. 23)

Editions Desclée De Brouwer, Paris.

Bonne lecture,

Amitiès: Claude Sarfati