Le Père François Brune (Hommage)

Père Brune :
Le prêtre qui enquête sur l’au-delà

 

Mondialement connu pour ses ouvrages sur la communication avec les morts, le père François Brune est aussi un théologien, défenseur d’un réenchantement du monde par l’expérience de notre lien intime au divin. Entre mystère et lumière, portrait d’un homme de cœur, qui nous a quitté en Janvier 2019. Hommage.
« Réaliser la volonté de Dieu… Et le paradis, le plus vite possible ! » Tel est le souhait du père Brune, sa dernière volonté peut-être. Car à 81 ans, avec une quinzaine d’ouvrages et des centaines de conférences à son actif, François Brune estime avoir fait son temps. La perspective n’effraie pas l’auteur du best-seller Les Morts nous parlent, qui défraya la chronique lors de sa parution en 1988. « Je sais que la mort n’est qu’un passage ; ce sera le plus beau jour de ma vie », dit-il. Et tant pis pour le livre qu’il aurait aimé dédier à Saint Jean, dans la lignée de celui qu’il a consacré à Saint Paul. Sur son bureau, patiente déjà une grosse enveloppe, « à expédier après ma mort pour informer quelques amis de mon changement d’adresse… »
En attendant, François Brune vit perché au sixième étage dans son petit appartement parisien, entouré de ses chères icônes, dont il est un spécialiste, de quelques dessins du Christ esquissés au fusain par un ancien élève, de ses 170 bandes dessinées, « seuls ouvrages de ma bibliothèque dont le taux de lecture dépasse largement les 100 % ! », et des centaines de livres qui couvrent ses murs, soigneusement classés : mystique occidentale, mystique orientale, et religions non chrétiennes… « Et encore, j’ai donné tout ce qui concernait les Pères grecs à un monastère orthodoxe ! »
Oiseau de nuit, il se couche aux aurores, se lève dans l’après-midi, oublie de manger – « À croire que la spiritualité suffit à le nourrir ! », sourit son ami le médium Henry Vignaud –, descend siroter un café, remonte vaillamment à pied car l’ascenseur est en grève prolongée. Quand il ne travaille pas sur la réédition de Christ et Karma, « un ouvrage important » à paraître à l’automne 2012, le prêtre, qui n’a plus la force de lire de longues heures, contemple le ciel depuis sa fenêtre et regarde la télévision : « Pas mal d’émissions de politique et d’économie », ainsi que « d’épatantes petites séries policières. L’histoire je m’en fous, ce qui m’intéresse ce sont les expressions des visages, les rapports entre les personnages ».

Prêtre et enquêteur

Car ce prêtre « entre ciel et terre, là où il faut être », selon l’animateur radio Jean-Claude Carton, est aussi un chercheur, un scrutateur, quitte à bousculer l’ordre établi. « Je suis venu à l’écriture parce que j’avais des choses à dire, explique-t-il. D’abord contre la théologie de saint Thomas d’Aquin qu’on a essayé de me faire avaler dès mon entrée au séminaire, puis contre la théorie, acceptée un temps par l’Église, que lorsque le bonhomme est mort, sa conscience est détruite. Il n’existerait donc plus rien de lui, sauf dans la pensée de Dieu. Pas très consistant ! » Et pas très en accord avec ce qu’il a pu lire des premiers mystiques chrétiens, « des gens pas du tout allumés, capables de créer des ordres religieux et de négocier avec les puissants, qui témoignent avoir été conseillés, parfois matériellement aidés, par les saints qui leur sont apparus ».
Ordonné en 1960 puis affecté à la Compagnie de Saint- Sulpice, dont la mission est de former les futurs prêtres, François Brune est « foutu à la porte » des différents séminaires où il enseigne : trop subversif ! Subsistant grâce à la générosité de ses proches et à divers boulots (cours de français en Allemagne, expertise d’icônes pour des galeries parisiennes…), il découvre au milieu des années 70 les expériences aux frontières de la mort, via notamment le livre du Dr Raymond Moody La Vie après la vie. Le religieux s’enthousiasme : voilà qui corrobore les récits des mystiques ! Il s’informe, va aux États-Unis, est parmi les premiers à rejoindre l’IANDS (International Association for Near Death Studies).
Peu après, il apprend l’existence de techniques de communication avec les morts – de la captation de voix sur magnétophone ou autre appareil électronique aux phénomènes d’écriture automatique. « Comme la plupart des gens, j’ai d’abord pensé que c’était de la foutaise, convient le père Brune. Dans ce genre de messages, on trouve tout et n’importe quoi ! » Mais l’œuvre de Jean Prieur, ainsi que les lettres de Pierre Monnier et de Roland de Jouvenel, dictées à leurs mères après leur mort, ébranlent ses certitudes. « Avec autant de récits magnifiques sur la rémanence d’une conscience et l’existence d’un au-delà, je ne pouvais laisser ratatiner ces expériences ! » Pour lui, plusieurs éléments y témoignent de l’existence de Dieu, tels que l’évocation récurrente de « cette lumière extraordinaire, dont les catholiques ne savent pas trop quoi faire, alors que les orthodoxes lui consacrent toute une théologie », et du ressenti unanime « d’un amour absolu, inconditionnel et personnel ».

Un succès inattendu

C’est en 1988, au terme de dix ans de recherches, que le père Brune franchit le pas. Dans son livre Les Morts nous parlent, il affirme qu’on peut dialoguer avec l’au-delà. Son exposé s’appuie sur des travaux inédits en France (notamment ceux du suédois Friedrich Jürgenson et du letton Constantin Raudive), ainsi que sur les premiers témoignages d’expériences de mort imminente.
Publié par une petite maison d’édition, porté par un dispositif commercial modeste, le livre n’est pas destiné à être un succès ; jusqu’au jour où un journaliste de Paris Match décide de consacrer un long article au père Brune. « Ravi de cet intérêt pour mon travail, je me suis prêté au jeu, se souvient celui-ci. Il m’a même emmené au cimetière Montparnasse pour me photographier devant des tombeaux, entouré de fumigènes. Heureusement, sa rédaction a trouvé ça un peu gros ! »
L’article fait sensation, les médias s’emparent du sujet, les ventes s’emballent, le livre est retiré en urgence. François Brune : imposteur, homme naïf ou témoin privilégié ? s’interroge la presse. « Le livre allait à rebrousse-poil d’un certain nombre de convictions, rappelle Jean Henriet, son premier éditeur, aujourd’hui directeur éditorial sciences humaines chez Dunot/InterEditions, mais je me suis toujours méfié des œillères, et j’ai toujours été convaincu de l’honnêteté intellectuelle de François. » Un homme « d’une érudition exceptionnelle », auteur dès 1983 de Pour que l’homme devienne Dieu, « une superbe analyse des retours aux fondamentaux de l’église du Christ, qui fait de lui un extraordinaire théologien », selon Jean Henriet.

D’édition en édition, la version française de Les Morts nous parlent a été tirée à plus de 300 000 exemplaires. Le livre est traduit en une dizaine de langues, ce qui a amené le prêtre à faire plusieurs fois le tour de la planète. « Son aura à l’étranger est sans commune mesure avec sa discrétion en France », confirme Jean Henriet.
L’Église, elle, se garde de se prononcer. Mal à l’aise avec le « cas Brune » et la possibilité d’un dialogue avec l’au-delà, elle préfère laisser au prêtre « une paix pontificale » dont il se réjouit. « Pas très bien vu », de l’aveu de l’un de ses pairs, au sein de la communauté catholique classique, François Brune convient toutefois que celle-ci a raison, dans une certaine mesure, de se montrer vigilante : « Tous les esprits ne sont pas bienveillants ; essayer de communiquer avec les morts, c’est risquer d’ouvrir la boîte de Pandore. Mais c’est aussi établir une communication directe avec l’au-delà, qui ôte au clergé le rôle d’intermédiaire sur lequel il a établi son autorité ! » Pour autant, il tient à son statut de prêtre catholique, pour continuer à bousculer de l’intérieur, et parce qu’il donne à ses prises de position un poids et une aura.
Le père Brune poursuit donc son chemin, fidèle à la ligne qu’il s’est fixée. Conteur délicieux, curieux impénitent, érudit passionné et pétillant qui se régale à transmettre le fruit de ses recherches, il est aujourd’hui reconnu pour son rôle de pionnier.

« Avant lui, les médiums étaient vus comme des charlatans ou des Mme Irma. Son travail a œuvré à donner une crédibilité à notre don et à changer notre image », explique Henry Vignaud qui ajoute : « On peut ne pas être d’accord avec ses bondieuseries, mais incontestablement, il a ouvert des portes. » Pour le public, d’abord. « C’est en écoutant une de mes émissions sur le thème de la vie après la vie, où j’avais invité François, qu’un couple dont le fils était mort d’un cancer a décidé de ne pas se faire sauter le caisson et de reprendre espoir », raconte ainsi Jean-Claude Carton.
Pour certains scientifiques, ensuite. « François n’est pas du genre à affirmer n’importe quoi », souligne l’anesthésiste réanimateur Jean-Jacques Charbonier, auteur du livre Sept bonnes raisons de croire à l’au-delà. Estimant qu’il faut être sûr de ce qu’on avance, notamment dans le domaine du paranormal décrédibilisé par bon nombre de discours fantaisistes, le père Brune se documente minutieusement, force l’intérêt et l’admiration par la richesse de ses références bibliographiques, répète les protocoles expérimentaux pour les valider.

« C’est d’ailleurs grâce à lui que j’ai vécu ma première transcommunication ! » poursuit le Dr Charbonier. Chez sa sœur, à Caen, avec son frère décédé. « Au départ, je n’étais pas très motivé ; j’ai décliné son invitation. Deux jours plus tard, en pleine nuit, la lumière de ma chambre s’allume trois fois, je sens une pression sur mes pieds et une voix me dire : « Va à Caen ! » Une telle invitation de l’au-delà ne se refuse pas… » Le médecin en sort bluffé. « On posait des questions, le défunt répondait distinctement. J’en avais la chair de poule ! À partir de là, j’ai découvert que des expériences scientifiques, menées notamment au laboratoire électro-acoustique de Bologne, tendent à valider l’existence de ces voix. J’étais déjà convaincu que la conscience survit à la mort physique ; dialoguer avec les défunts pourrait fournir des informations sur ce qu’elle devient. »

Un dieu d’amour

De quoi nourrir la réflexion du père Brune sur ce qu’il considère aujourd’hui comme le plus important : son travail de théologien. « Dans le domaine de l’après-vie, je ne suis plus indispensable ; il y a désormais quantité de gens très qualifiés pour faire avancer le sujet. Alors que pour défendre la vision de Dieu qui m’est chère, je suis encore bien seul. »
Exit une religion qui ne serait que règles doctrinaires, idées péremptoires et grand tralala : « Ce n’est pas en restant arc-boutés sur des principes éculés ou en ressortant les dorures qu’on va redonner aux foules le sens du sacré ! » estime François Brune.
Exit aussi l’idée d’un dieu dominateur et culpabilisant, sorte de juge suprême « un peu sadique » qui déciderait de notre sort en se délectant de nous voir expier nos offenses et tenter d’apaiser sa colère par la souffrance, ou la répétition mécanique de certains rites. « Cette théologie de la prédestination et de la vengeance me fait horreur ! Qui voudrait d’un tel dieu ? Pour moi, son unique moteur, c’est l’amour. » Et l’unique voie pour le rencontrer, une « conversion profonde, intérieure, qu’aucune formule magique ou obéissance à une institution ne peuvent provoquer ».
Ce que souhaite le prêtre, c’est un retour à l’essentiel. Mieux, à l’essence. Celle des Pères fondateurs, basée non pas sur une construction intellectuelle de notre relation à Dieu, mais sur l’expérience personnelle, concrète, physique même, de cette force d’amour pressentie par François Brune, lorsqu’il ressort marqué, comme toute une génération, par la seconde guerre mondiale et l’existence des camps de concentration. « Outre l’anéantissement physique, c’est la destruction spirituelle de l’âme par l’humiliation qui y était programmée. J’ai alors compris la puissance du mal… Et aussi que si le monde parvenait à survivre à tant de haine, c’est qu’il devait y avoir une force d’amour encore plus forte », avec laquelle il est urgent de renouer.

Ici et maintenant. En laissant tomber les recettes toutes prêtes pour chercher en soi. Évacuer croyances et postures, suspendre un moment le cours des désirs et des pensées, se laisser gagner par un état de paix, sentir son cœur s’ouvrir, sa conscience s’étendre, les limites de son être s’estomper… Jusqu’à ressentir une unité avec le monde et une connexion intime, « au-delà de l’espace et du temps », à un divin qui ne nous est pas extérieur, mais palpite « au fond de nos cœurs ». Qui nous fait comprendre que c’est en nous que réside le pouvoir de changer notre réalité, de cheminer vers plus de plénitude, de clairvoyance, de sérénité.
Et qu’il nous appartient, « en faisant du mieux qu’on peut avec ce que l’on est », de cultiver cette étincelle et de la faire rayonner. Pour nous, pour les autres.
Parce qu’au-delà de notre réalisation personnelle, l’important, c’est notre lien au monde et notre participation à cet extraordinaire grand tout dont nous faisons partie. Comme si par on ne sait quelle transcendance, force invisible ou champ d’énergie subtile, il existait « une osmose d’âme à âme, une communion des consciences » où tout ce qui se passe en l’une, « nos actions, nos pensées, nos désirs, nos peurs, nos haines, nos mouvements d’amour… »impacte toutes les autres, voire l’ensemble de l’univers.

« La révélation de ce mystère fantastique n’empêchera sans doute pas les brigands de dévaliser et les meurtriers d’égorger, reconnaît François Brune, mais si elle peut aider des gens à revoir leur échelle de valeurs, s’extirper de l’avoir pour redonner sa place à l’être, trouver un sens à leur vie et mener une existence meilleure, plus attentive à leur entourage, ce sera déjà pas mal. »

 

Source: INREES

Père Brune: Le prêtre qui enquête sur l’au delà par: Réjane Ereau

 

Bon dimanche

Amitiés, Claude Sarfati

 

Le Tao Te King

Mal connu en Occident et redécouvert à la faveur des nombreuses disciplines qui s’en inspirent, le taoïsme est un courant de pensée qui imprègne depuis l’antiquité toute la culture chinoise.

Il a donné corps à une religion ritualiste, fondée sur le culte du mythique Lao-tseu, philosophe fait dieu.

Deux termes en chinois correspondent au mot taoïsme en français : daojia et daojiao, littéralement « famille de la voie » et « enseignement de la voie ».

le premier désigne le taoïsme philosophique associé aux livres de Lao-Tseu et de Tchouang-seu, dont l’essentiel remonte au IV° siècle avant notre ère.

Le second se réfère au taoïsme religieux qui débute comme mouvement sectaire au II° siècle. Ce mouvement, souvent appelé « voie des maîtres celestes » préconisait la récitation du seul texte de Lao-tseu.

Lao-tseu est un personnage qui se perd (ou se trouve) dans les légendes,

Reste cette oeuvre, le Tao Te King ou Dao De Jing, qui lui a été attribuée, mais dont on sait aujourd’hui que (comme la plupart des oeuvres classiques chinoises), elle est le résultat d’un long travail de groupes dans de nombreuses écoles philosophiques.

Le Taoïsme à aussi interprété le Yi King, et souvent de manière magistrale.

Lao Tseu Tao Te King Livre audio Français (Texte lu par Michael Lonsdale)

 

Amitiés: Claude Sarfati

Vivre en unité

Un changement total de paradigme

A l’heure de cette grande transition que traversent la terre et l’humanité, deux grands courants prédominent : certains vivent dans la crainte de catastrophes, renforçant les structures rigides de leur ego ou de leur corps d’émotions, d’autres s’ouvrent au courant d’éveil immense qui submerge le collectif…
L’invitation de ce courant d’éveil se situe à un autre diapason du mode de fonctionnement normal. Il ne s’agit plus de donner le poids de son attention aux limites de la personne, mais de l’offrir à la plénitude d’Être. Que signifie cela dans le concret du quotidien ?

Le point de référence de beaucoup d’êtres est leur personnalité, leur structure égotique, émotionnelle, mentale ou physique. Et parce que nous nourrissons ce sur quoi nous mettons notre attention, ces structures apparaissent toujours plus prédominantes, plus opaques, semblant voiler la transparence de l’Être que nous sommes. Pourtant l’Être reste, éternel éveillé, Être d’Eternité, Être de Lumière. En lui offrant le poids de notre attention, c’est Lui que nous nourrissons, et l’existence se place dans un autre contexte, comme si nous jouions la mélodie de notre vie sur un autre diapason. Chaque plan d’existence individuelle a un plan correspondant à un niveau plus vaste. Le plan de l’Être est relié, dans sa nature même, à ce plan connu comme le Cœur.

Dans notre structure physiologique, le Cœur a sa porte, pourrait-on dire, dans le chakra du Cœur. Cela signifie que lorsque le centre de notre équilibre énergétique est replacé au niveau du chakra du Cœur, au lieu d’être au niveau de la tête ou des centres émotionnels de la gorge ou du plexus solaire, la porte est ouverte pour que la vie soit vécue depuis la dimension du Cœur, et soit pur reflet de cette dimension. Or le Cœur est l’expression de la dimension de Lumière. Alors que les plans du mental, des émotions ou de l’ego nous relient à la dimension de l’astral, le plan du Cœur nous relie à cette dimension qui ne connaît que l’Unité, l’Harmonie, et l’évidence que seule est la Lumière.

Il ne s’agit plus là de mentaliser un concept, mais de changer radicalement les paradigmes gouvernant notre existence.

La base de ce changement est l’ancrage dans son corps. En effet, lorsque notre énergie flotte au-dessus du corps, ou reste emmagasinée dans un mental hyperactif ou des émotions perturbées, l’énergie n’est pas ancrée dans la structure corporelle. L’ancrage implique que la structure corporelle est nourrie et traversée par un courant homogène d’énergie circulant verticalement dans tout le corps, le nourrissant, unifiant tous les centres d’énergie. Lorsque cet ancrage est suffisamment intense, le centre de la circulation d’énergie redevient naturellement le chakra du Cœur. Il agit alors comme un centre d’unification, et le fonctionnement de tous les autres centres d’énergie s’en trouve harmonisé, unifié. Et ce point d’équilibre dans le chakra du Cœur est comme une porte ouverte vers l’Unité.

Ce que beaucoup nomment la dimension de la Lumière a été bien galvaudé, et souvent perçu sous la coloration du monde mental ou égotique. Des histoires sont alors brodées qui semblent pourtant dépourvues de la limpidité de la dimension de Lumière.
Le Cœur est la dimension de l’unité. L’unité ne connaît que l’harmonie, la simplicité.

Le temps linéaire et la notion de l’espace sont alors ramenés à leur source, l’éternel et l’infini. Le déterminisme est ramené dans l’infinie liberté d’Être l’Être éternel, créateur de sa création.

En effet, même notre physique quantique nous montre ce qu’avancent les courants spirituels : la création n’est pas figée, mais elle est la création de l’observateur. Chaque Être est le créateur de sa propre création. Il suffit donc de retrouver les lois à la base de l’art de la création pour retrouver la liberté d’Être l’Être de lumière que nous aspirons à devenir. C’est cet art que les Êtres Ascensionnés, quels que soient les courants ou les traditions auxquels l’humanité les relie, nous invitent à retrouver.
Retrouver d’autres paradigmes, d’autres valeurs à la base de l’existence.

Par exemple, si le temps linéaire et l’espace ne sont que des illusions tridimensionnelles, et que la dimension de Lumière ne connaît que l’éternité et l’infini, alors la course du devenir à laquelle les personnalités s’adonnent avec intense passion n’a aucun sens ; ces dimensions d’elles-mêmes que la personnalité, l’ego, le mental, essaient d’atteindre, sont en fait déjà réalisées, car l’éternité ne connaît que la simultanéité. Il suffit de changer son regard.

C’est bien ce changement de regard qui est l’invitation. Ne plus essayer de gouverner son existence par la volonté de l’ego, mais laisser la détermination qui est la nature de l’Être exprimer la plénitude de l’autodépassement qui par nature est la caractéristique de la Vie.

Ne plus mettre son regard et le poids de son attention sur des limites à dépasser, des impossibles à résoudre, mais sur l’éternelle perfection de cet Être d’infinie simplicité et d’infinie splendeur qui est le Tout, la Vie, ce que JE SUIS.

Et parce que, comme je l’ai dit plus haut, l’attention est créatrice, le niveau de perfection de cet Être que JE SUIS commence à se matérialiser dans tous les domaines de notre quotidien.

La vision alors bascule de la fragmentation des limites et de la séparation vers l’unité de l’Être, exprimé pour se glorifier par l’unicité de chaque parcelle de création. Car l’Être, de par sa nature d’autodépassement, pour se glorifier, s’exprime à travers la multiplicité de la création. Chaque parcelle de cette multiplicité exprime la perfection de la totalité.

Le Cœur est la dimension de l’harmonie, de l’infinie créativité, de l’infinie spontanéité, de la joie créatrice. Et ces valeurs d’harmonie, de créativité, de spontanéité, de simplicité s’expriment alors naturellement à travers les différents domaines de notre quotidien. Il ne s’agit plus de contrôler, mais d’accompagner en conscience la nature de la Vie.

Ainsi la vigilance garde son rôle prépondérant dans notre existence. La Vigilance est cet accompagnement en conscience permanent de chaque moment d’éternité. Car puisque le libre arbitre est inhérent à la Vie, chaque Être est invité à accompagner de sa vigilance consciente chaque phase de la création de sa propre réalité. On est bien loin du pilotage automatique qui semble la caractéristique de l’existence dirigée par l’ego, le monde mental ou émotionnel.

Chaque Être est créateur de sa réalité, et la vigilance permet de choisir en conscience, éternellement, à partir d’où l’Être se place pour créer sa réalité.

Ceci rend l’existence exaltante. Cette vigilance et le fait de retrouver les lois de la création, les lois de la matérialisation des désirs, celles de la précipitation de l’intention, redonnent à l’existence la magie d’Être le Créateur, le Maître de sa propre destinée.

Les Êtres Ascensionnés nous rappellent que la matérialisation de la création est régie par l’union de trois principes fondamentaux : l’intention, l’attention et l’amour. L’Amour, disent-ils, est la clef maîtresse, la base et la source de TOUT. De l’océan d’amour émerge l’intention ; l’attention soutenue sur l’intention, sans admettre de décalage entre l’intention et sa réalisation, permet la réalisation instantanée de l’intention.

Et encore et toujours, l’invitation est de bien voir sur quoi nous mettons notre attention : sur la réalisation de l’intention, ou sur des événements indésirables, des catastrophes à éviter, qu’en fait nous nourrissons en leur donnant le poids de notre attention. Donnons-nous notre attention à cet Être d’infinie liberté que JE SUIS, ou aux limites de la personnalité et toutes les chaînes qui semblent la relier à la souffrance et aux limites ?

Et parce que la terre dans son ensemble retrouve cette dimension de Liberté qu’est la dimension de Lumière, l’importance de bien comprendre ce rôle prépondérant de l’union de l’Amour, de l’intention et de l’attention n’est que plus grande. Nous nourrissons ce sur quoi nous mettons notre attention.

Le collectif de l’humanité acceptera-t-il de déplacer le poids de son attention de problèmes à résoudre, de peurs de catastrophes à venir, vers la plénitude d’Être, Être de simplicité, de Puissance et de Lumière ?

Et même cette question est une fausse question, puisque chaque Être est la Totalité, donc la totalité du collectif.

Chaque Être acceptera-t-il de dire Oui à cette invitation grandiose qui reste un défi pour les limites de nos personnalités?

Que choisissons-nous de nourrir du poids de notre attention ?

Acceptons-nous de ne tourner notre attention que vers cette plénitude d’Être Être d’Amour, et sur l’actualisation de cette évidence d’Être Être d’Amour dans le concret de nos quotidiens?

L’invitation est faite à chacun, inconditionnellement. Et il est merveilleux de voir tous ces courants d’accompagnements offerts dans leur totale simplicité par les Êtres de Lumière. Pour nous rappeler que nous-mêmes sommes ces Êtres de totale transparence, de puissance et d’amour, créateurs de toutes nos apparences de vie. Et qu’ainsi le collectif de l’humanité quitte son rôle de victime et les jeux de pouvoir pour entrer dans le sens profond de l’incarnation…

Réapprendre l’art de la Création. Et sortir des habitudes des ego et des personnalités qui se croient victimes de circonstances ou de situations.

Il est exaltant d’Être vivant, et exaltant d’Être la Vie.

Source: Méditationfrance

par Agnès Bos

 site: Anandamath

Amitiés: Claude Sarfati.

La voyance, à quoi ça sert?

La voyance peut-elle avoir un rôle thérapeutique?

Je le crois en tous cas…

Consulter un médium peut être comparé à consulter un psychologue !

Cela est vrai, en partie et jusqu’à un certain point.

La personne se décrit au psy, alors que le médium décrit ce qu’il perçoit de la personne.

Dans le fameux magasine de télévision : L’objet du scandale consacré à la voyance,

J’ai bien aimé la réaction de la personne qui a lancé à un psy anti-voyance :

-Ce qui vous dérange vraiment c’est bien l’argent dépensé par les gens qui consultent les médiums et qui vous échappe.

Mis à part les interventions très courageuses de Claude Alexis, c’est tout ce qui m’a semblé intéressant dans cette émission bidon qui répétait encore une fois les mêmes poncifs.

Peu importe le discours convenus et hypocrites que véhiculent généralement les médias sur cet Art (comme l’a très bien souligné Nathalie Rheims) qui intéresse tout le monde.

Le plus important me semble d’essayer de définir : à quoi ça sert ?

Même si les motivations des personnes qui consultent des médiums sont forcement souvent les mêmes, il n’existe pas deux consultations identiques.

Chaque personne est un monde à déchiffrer, à décrire, à comprendre, à aider, à éclairer, à soulager, soigner et même guérir quand on le peut.

A l’époque de ma grand-mère, beaucoup de gens s’adressaient à leur curé lorsqu’ils en ressentaient le besoin ; aujourd’hui cela c’est beaucoup perdu.

Je le dis toujours aux personnes qui ont le sentiment d’être envoûtées,

-Allez donc en parler à votre curé ou imam ou rabbin ou guide spirituel.

Voici un rôle clairement identifié, celui d’écouter l’âme de l’autre.

C’est vrai que la fonction : écouter l’âme de l’autre peut être présente dans bien des métiers :

Psy, poète, artiste, médecins, guide spirituel, etc.

Dans un prochain article, nous verrons d’autres rôles du médium.

Amitiés : Claude Sarfati

MARIA SABINA (1896-1985)

María Sabina Sainte Mère des Champignons Sacrés

extraits de Mushroom Pioneers par John Allen

Plus de 40 ans ont passé depuis que l’éminent ethnomycologue R. Gordon Wasson débarqua dans le petit village Oaxacaïen de Huautla de Jiménez à la recherche de teonanácatl, le champignon magique du folklore Mésoaméricain. L’étude d’une vie des champignons et sa quête actuelle de 3 ans dans les collines autour de Oaxaca touchait à son terme sur le pas de la porte d’une petite hutte de terre dont les murs de boue séchée s’éfritaient et dont le toit de chaume était à moitié enfoncé.

Cette hutte fut de tous temps la demeure de Doña María Sabina, la curandera (Guériseuse) la plus connue de toute l’histoire.

Selon l’anthropologue Joan Halifax (1979), « Pendant des dizaines d’années elle avait pratiqué son art avec des champignons hallucinogènes, et des centaines de malades et de gens souffrants vinrent la voir dans sa misérable hutte pour ingérer les sacrements pendant qu’elle chantait durant toute la nuit devant son autel et dans l’obscurité ».

Etant d’âme noble, Doña María Sabina accueilli Wasson dans sa hutte et partagea les secrets des champignons sacrés. Comment pouvait-elle savoir que ce geste de générosité et de gentillesse simple, innocent, allait changer radicalement sa vie et le cours de l’histoire de manière défnitive.

Malgré les efforts de Wasson pour conserver le secret sur l’identité de Doña María Sabina, l’histoire de la sorcière Mazatèque et de ses champignons merveilleux se répandit en occident comme un feu de paille — depuis les amphithéâtres de Harvard jusque dans les ruelles de l’Amérique urbaine (quand R. Gordon Wasson écrivit pour la première fois dans Life Magazine sur María Sabina et ses veladas (13 Mai 1973), il se référait à elle comme à Eva Mendez, un pseudonyme sensé la protéger des curieux et autres chercheurs d’aventures qui auraient pu déranger ou perturber sa vie et celle de ses proches).

Wasson à Hautla Jimenez

L’histoire de Wasson piqua inévitablement la curiosité de beaucoup de gens. Dans l’espoir que le champignon soit un puissant outil de guerre chimique, la CIA envoya un agent sous couverture à Huautla de Jiménez pour collecter des spécimens (Marks, 1979).

De nouveau, Doña María Sabina partagea son secret. Que pouvait-elle faire d’autre ? Le champignon lui avait montré que les occidentaux ne la laisseraient jamais en paix. Avec réticence elle accepta l’évidence, mais avec chaque profanation des champignons sacrés elle pouvait sentir diminuer ses pouvoirs de guérison.

Elle savait que les occidentaux viendraient par douzaines (médecins, scientifiques, aventuriers, pélerins spirituels), tous à la recherche de la vérité, du salut, de la magie qui guérit, ou même de la face de Dieu. Faisant face à son destin avec résignation, Doña María accepta chaque chercheur las chez elle et réalisa pour eux la velada, la veillée de toute une nuit. Chaque fois elle donnait aux visiteurs ce qu’ils étaient venus chercher. Chaque fois elle donnait une petite partie d’elle-même.

Maintenant tout ce qui reste de Doña María, ce sont des souvenirs, des souvenirs de l’humble femme qui inspira les vies de Tim Leary, Ralph Metzner, Andrez Weil, Johnathan Ott et d’innombrables autres. Au delà de sa mémoire seuls les champignons restent, les petits outils magiques que Doña María avait passé sa vie à maîtriser. Maintenant qu’elle est partie, la seule manière de la retrouver c’est à travers eux, à travers les cérémonies sacrées des magiciens et guérisseurs Mazatèques.

Pouvez-vous vous imaginer son visage, sombre et ciselé avec l’âge ? Pouvez-vous entendre ses chansons et ses chants traversant l’obscurité totale de la nuit ? Son esprit est là dehors, pris dans une spirale sans fin de toutes les couleurs, de sagesse et de beauté. Son fantôme attend d’être entendu. Tendez simplement l’oreille …

ENFANCE

Wasson (Estrada 1976) rapporta que María Sabina était née le 17 Mars 1894. Selon les archives de la paroisse María fut baptisée exactement une semaine après sa naissance. Sa mère María Concepción dit que la naissance de sa fille fut le jour de la Vierge Magdalène (22 Juillet).

Selon des témoignages oraux donnés au Señor Alvaro Estrada, Doña María consomma pour la première fois les champignons sacrés avec sa soeur María Ana à un âge précoce (peut-être quelque part entre 7 et 9 ans). Doña María Sabina rappela qu’elle et sa soeur étaient dehors dans les bois surveillant les animaux de la famille quand elles s’arrêtèrent sous un arbre pour jouer avec les ombres comme les jeunes enfants le font souvent entre eux quand il n’y a pas d’adultes autour.

María regarda par terre et remarqua plusieurs champignons magnifiques poussant sous l’arbre. Elle réalisa que c’etaient les mêmes champignons utilsés par un curandero local, Juan Manuel, pour soigner les malades.

Doña María se pencha à terre et ramassa avec beaucoup de soin plusieurs champignons en s’exclamant « si je vous mange, toi et toi, je sais que vous me ferez chanter merveilleusement ». Elle les mastica doucement et les avala, poussant ensuite sa soeur María Ana à faire de même. Progressivement, la jeune María commenca à réaliser que les champignons contenaient une magie très puissante, une qu’elle n’oublierait jamais.

Durant les mois qui suivirent Doña María et sa soeur consommèrent les champignons plusieurs fois. Une fois leur mère les trouva en train de chanter et de rire gaiement et leur demanda « Qu’avez-vous fait ? ». Pour autant, elle ne fut jamais réprimandée pour avoir mangé les champignons parce que sa mère savait que réprimander peut entrainer des émotions contraires.

Selon Joan Halifax (1979), Doña María avait 8 ans quand son oncle tomba malade. De nombreux chamanes des Sierras environnantes autour de son village avaient essayé de le soigner avec différentes herbes, mais cela n’avait fait qu’empirer sa situation. Doña María se souvînt alors que les champignons qu’elle avait mangé en jouant avec sa soeur lui avaient dit de venir les chercher si jamais elle en avait besoin et qu’ils pourraient lui dire quoi faire si elle avait besoin d’aide.

Doña María alla collecter les champignons sacrés et retourna à la maison de son oncle où elle les mangea. Immédiatement Doña María fut entrainée dans le monde des champignons. Elle leur demanda ce qui n’allait pas avec son oncle et ce qu’elle pouvait faire pour l’aider à aller mieux. Selon Doña María, les champignons lui dirent qu’un « esprit maléfique » était entré dans le corps de son oncle et l’avait possédé. Il faudrait qu’elle lui donne une herbe spéciale, mais pas la même que celles que les autres chamanes et guérisseurs lui avaient donnés. Doña María demanda alors aux champignons où elle pouvait trouver cette herbe et les champignons lui dirent qu’il y avait un endroit dans les montagnes où poussaient de grands arbres et où l’eau du ruisseau était pure. A cet endroit, sur la terre, poussaient les plantes qui guériraient son oncle.

Doña María connaissait l’endroit que lui avaient montré les champignons et couru chercher les herbes depuis la hutte de son oncle. Comme les champignons le lui avaient montré, l’herbe était là. Quand elle fut de retour chez son oncle elle fit bouillir les herbes et en fit boire son oncle. En quelques jours son oncle était guérit, et María sût que cela allait devenir son mode de vie.

En grandissant, Doña María devint pleinement initiée dans son rôle de sabia (une sage). Elle devint vite respectée dans son village comme une sabia honnête et puissante, et pour la communauté, elle était une bénédiction pour ceux qui faisaient appel à ses services. Pendant des dizaines d’années elle pratiqua son art de la guérison, et d’innombrables centaines de malades et de gens souffrants recherchèrent sa magie.

A part ses 3 marriages pendant lesquels elle ne devait s’occuper que de son mari, elle continua ses pratiques sacrées durant toute sa vie.

Appartenant au peuple Mazatèque (parlant le Nahua), María Sabina réalisait ses cérémonies en mazatèque (dans le magazine This Week, Valentina Wasson écrivit que la cérémonie était faite en mixtèque). Comme le pseudonyme d’Eva Mendez que donna R. Gordon Wasson à María Sabina, l’article précédent fut également publié avec l’intention de préserver le secret sur son identité contre ceux qui auraient pu abuser de sa manière de vivre.

Comme beaucoup de chamanes, curanderos, et guérisseurs Mazatèques, María Sabina se référait aux champignons comme à xi-tjo, si-tho ou nti-xi-tjo, voulant dire « objets vénérés qui jaillissent au devant » (nti’ est une particule de profond respect et d’affection, et ‘xti-tjo’ signifie ce qui jaillit au dedans, ce qui surgit). Certains mazatèques disent des champignons: « le petit champignon vient de lui-même, personne ne sait d’où, comme le vent qui vient, on ne sait ni quand ni pourquoi ».

Les champignons sacrés utilisés par María Sabina pendant ses veladas nocturnes (veillées) sont normalement ramassés les soirs de pleine lune, bien qu’ils puissent parfois l’être pendant la journée. Les champignons ramassés sous la lumière lunaire étaient parfois collectés par une jeune vierge. Une fois ramassés ils doivent être amenés dans une église. Là ils sont placés sur l’autel pour être bénis par l’Esprit Saint.

Si la vierge qui les a ramassé tombe sur la carcasse d’un animal mort, un qui est mort sur le chemin qu’elle suit, elle doit alors jeter les champignons, et trouver un autre chemin pour retourner à l’endroit où poussent les champignons. Elle doir alors ramasser de nouveaux champignons frais et trouver une autre piste amenant à l’église, espérant et priant pour ne pas tomber sur un quelconque autre animal mort.

Une fois les champignons consacrés sur l’autel, ils sont prêts à être utilisés.

La velada commence dans l’obscurité totale afin que les visions soient claires et brillantes. Une fois les champignons reconnus et bénis par María Sabina, elle les fait passer doucement un par un à travers les volutes de fumée d’encens Copal. Les champignons sont toujours consommés en paires de deux, significant un mâle et une femelle. Chaque participant consomme entre cinq et six paires, bien que plus puissent être donnés si besoin est. Parce que les énergies spirituelles de la sabia doivent toujours dominer la velada, María Sabina consomme normallement deux fois plus de champignons que ses voyageurs, parfois jusqu’à douzes paires.

Suivant la tradition des chamanes et curanderas Mazatèques, María Sabina commence par mastiquer les champignons, les garde quelque temps dans sa bouche, et les avale alors. Les champignons doivent être consommés l’estomac vide et mangés dans une période de 20 à 30 minutes. Elle décide qui doit les prendre et les énergies spirituelles de la sabia dominent toujours la session. Ces sessions sont généralment conduites la nuit, dans l’obscurité totale afin que les effets visuels des champignons soient pleinement exprimés. Une ou deux bougies peuvent être utilisées mais c’est rarement utile. Pendant que les énergies des champignons se répandent dans les voyageurs spirituels, Doña María chante, tappe des mains et les frappe sur différentes parties de son corps, créant de nombreux sons différents pendant qu’elle invoque d’anciennes incantations.

Les chants rythmés remplissent alors tout l’espace de sa hutte et vont au-delà des murs vers les horizons lointains de l’infinité. Les chants sont utilisés pour invoquer le pouvoir des champignons et varient suivant les différentes maladies ou maux que la guérisseuse devra soigner. Ayant été une Catholique dévote tout sa vie, elle mélangeait souvent d’anciens rituels mazatèques avec des éléments du christiannisme, telle que l’Eucharistie de la religion catholique. Quand les champignons n’étaient pas de saison, María Sabina employait d’autres plantes sacrées avec des rites chrétiens.

Tous les témoignages sur María Sabina attestaient du fait qu’elle était une véritable femme humble et sainte. Wasson lui-même décrivit María Sabina comme une « femme sans tâche, immaculée, une qui n’a jamais déshonorée son appel en utilisant ses pouvoirs pour faire le mal… une femme d’une morale et d’un pouvoir spirituel rares, engagée dans sa vocation, une artiste dans la maîtrise des techniques de sa vocation » (Wasson, 1980).

Dans son village, María Sabina était exaltée comme une sabia (la sage), et était connue de beaucoup comme une « curandera de primera categoria » (guérisseuse de première catégorie) et comme « una señora sin mancha » (une femme sans tâche).

Le Père Antonio Reyes Hernandez est un homme de robe, un homme avec l’amour de Dieu en lui, et le prêtre qui s’occupait de l’eglise Dominicaine à laquelle appartenait María Sabina. En 1970, quand le Père Antonio venait de terminer sa première année en tant que prêtre de Huautla, Alvaro Estrada (1976) lui demanda si les anciens écclésiastiques de la hiérarchie de l’eglise s’opposaient aux rites païens des chamanes et sabias de Oaxaca et du reste du Mexique, comme l’avaient fait leurs prédécesseurs pendant 3 siècles. Le Père Antonio répondit que « l’Eglise n’est pas contre ces rites païens –si on peut les appeler ainsi. Les sages et guérisseurs n’entrent pas en compétition avec notre religion. Ils sont tous des religieux et assistent à nos messes, même María Sabina. Ils ne font aucun prosélitisme; ils ne sont donc pas considérés comme hérétiques, et il est très improbable qu’un anathème quelconque soit jeté contre eux ».

Le Père Antonio ne l’a jamais mise en garde ni ne la condamna jamais pour son travail au village. Il était conscient que ses rituels et ses pratiques lui avaient été léguées du fond des âges par ses ancêtres. Il savait également que ses services étaient des traitement valables pour ceux qui recherchaient ses talents chamaniques.

Le Père Hernandez reconnut toujours son travail avec les malades et les souffrants comme la marque d’un Chrétien véritable — une personne désireuse d’aider les moins chanceux. Bien qu’il sache que Doña María utilisait les champignons et des pratiques païennes pour soigner et guérir, il comprenait en même temps que la nature de María Sabina n’était pas celle d’un esprit démoniaque, ni satanique ou même hérétique. Il appréciait sa spiritualité et donait beaucoup de valeur à son travail en tant que membre ancienne et éminente de son église.

Un prêtre intéressé par l’expérience des effets visionaires des champignons alla voir María en demandant ses services. Mais il fut renvoyé chez lui car ce n’était pas la saison des champignons et il n’y en avait pas de disponibles pour la cérémonie. Le prêtre demanda à María Sabina si elle senseignerait ses talents à ses enfants. Elle lui répondit que ses talents ne pouvaient être enseignés aux autres mais seulement développeés par ceux dont la sagesse avait été atteinte naturellement. Mais pourtant on raconte qu’avant sa mort en 1985, Doña María passa la plus grante partie de ses dernières années à apprendre à d’autres son talent dans la communication avec les champignons.

De la même manière que Doña María croyait au pouvoir du Christ, elle croyait au pouvoir des champignons. Elle se donna elle-même à son église comme aux champignons. Pendant qu’elle travaillait pour l’église, sa messe était dite en latin et ses chants étaient toujours en Mazatèque, et il faut se rappeler que bien que Doña María n’écrivait pas, elle n’était pas illettrée.

Doña María remarqua vite que Wasson et ses amis, étant les premiers étrangers à rechercher « l’enfant saint » (les champignons), n’avaient aucune maladie ou mal-être à soigner. Ils venaient uniquement par curiosité, ou pour trouver Dieu. Avant que Wasson et les autres étrangers ne viennent à Huautla, les champignons avaient toujours été utilisés pour soigner les malades. Doña María entrevit la diminution de ses capacités à assumer ses fonctions.

Elle déclara que plus les étrangers venaient utiliser les champignons pour le plaisir ou « pour trouver Dieu », plus les champignons magiques se retiraient de son esprit. Son énergie, et l’énergie des champignons, étaient en train de s’évanouir progressivement.

Alors que María Sabina sentait que l’affaiblissement de ses pouvoirs et de sa relation avec les champignons était causée par les jeunes étrangers qui recherchaient frivolement et abusaient de la sainteté des champignons sacrés, il faut remarquer que rechercher et trouver son propre dieu peut également être une cure pour beaucoup des problèmes psychologiques, des ennuis et des faiblesses de l’humanité.

L’Arrivée des Etrangers

Au début, les premiers voyageurs qui vinrent à Oaxaca en quête des champignons sacrés étaient polis et aimables avec María Sabina. Ils montraient un respect mutuel pour son personnage. Beaucoup vinrent en apportant des cadeaux et de l’argent pour ses services. Doña María reçut beaucoup de gens (jeunes et vieux) chez elle et réalisa pour eux la cérémonie sacrée de ses ancêtres. Un des plus beaux cadeaux que l’on pouvait lui faire pour ses services était des photographies d’elle et de sa famille. Certains voyageurs lui offraient des cadeaux sans valeur et beaucoup d’autres des cadeaux qu’elle considérait sans valeur. Un touriste lui offrit son gros chien en paiement de son temps mais elle refusa. Elle était trop pauvre pour se permettre de nourir l’animal. Bien que pauvre, María Sabina était spirituellement riche.

Doña María se retrouva deux fois veuve dans sa vie, et une fois un de ses fils fut brutalement assassiné devant ses propres yeux. Elle déclara avoir vu le crime dans une vision avant qu’il n’arrive. Cela supporte l’idée de Wasson que les champignons ont des propriétés télépathiques. En 1984, María Sabina avait rencontré son troisième mari.

Sa maison de 3 pièces à Oaxaca où María Sabina réalisait ses cérémonies était faite de boue avec un toit de chaume et un sol poussiéreux. L’intérieur de sa modeste habitation dont les murs s’écroulaient avec l’âge était pourvu de sols de terre inégaux, presque sans meubles à part un autel des plus simples. Une bougie offrait la seule lumière vu qu’il n’y avait pas d’électricité. A quelques occasions on lui offrit un matelas ou deux mais elle acceptait rarement les cadeaux allant au-delà la valeur de ses besoins quotidiens.

Après que Wasson aie publié des articles sur la redécouverte des pratiques anciennes utilisant de manière rituelle des champignons hallucinogènes à Oaxaca, de nombreux jeunes étrangers des Etats-Unis, du Canada, d’Europe et d’Amérique du Sud, commencèrent leurs longues randonnées et leurs pélerinages penibles vers l’intérieur du Mexique.

Doña María remarqua bientôt que beaucoup d’indigènes et même de mexicains dégradaient ses coutumes en proposant des champignons aux touristes afin de pouvoir nourir leurs familles. Pendant cette période, beaucoup vinrent à la recherche des champignons, et aussi beaucoup ne vinrent que pour être renvoyés.

Vers 1960, María Sabina avait réalisé qu’elle était connue dans le monde entier. Cette nouvelle réputation lui donna beaucoup de peine et l’agonie qu’elle provoqua dans son âme était évidente dans ses yeux et sur son visage. Cela apporta le chaos et la profanation dans son village et sur son travail.

Le manque de respect voire l’irespect total avec lesquels les étrangers traitaient ses « enfants saints » ébranla les fondations mêmes de sa sagesse, de sa force et de sa parole. Comme pour les anciens mystères du « Temple de Dionysos » où le silence sur les rites anciens était la règle d’or, María Sabina déplora qu’avant l’arrivée de Wasson, « personne ne parlait ouvertement des ‘saint enfants’. Aucun mazatèque ne révélait auparavant ce qu’il savait à ce sujet.

Après que Wasson aie fait son premier voyage avec elle, tout le monde semblait la connaître et savoir ce qu’elle faisait. Quand Wasson fut présenté pour la première fois à María Sabina en 1955, c’était uniquement grâce à l’entremise de son ami Cayetano. Elle avait confiance en lui et senti que sa demande de rencontrer l’étranger qui avait voyagé de loin en quête d’une sabia était anodine. Jugeant de leur première rencontre, María Sabina cru que Wasson était un homme honnête et sincère et pensa qu’il respecterait son mode de vie et ne porterai jamais de honte sur son monde. Bien qu’elle aie accepté Wasson chez elle avec beaucoup de précautions quand Cayetano lui demanda, elle accepta par la suite beaucoup de gens chez elle, et elle en refusa également beaucoup.

María Sabina avait donné sa confiance à Wasson et ses amis, particulièrement quand elle les autorisa à l’enregistrer et à la photographier pendant une velada nocturne aux champignons. Elle donna à Wasson et à Alan Richarson, son photographe, la permission de raconter son histoire à d’autres. Doña María espérait que Wasson ne profane par son image ni ne divulgue son identité au monde d’une manière impropre. Parce que Doña María ne lisait ni n’écrivait (sa langue n’a pas de mots écrits), elle ne sût jamais exactement ce que Wasson avait écrit de sa vie.

En 1960, María Sabina avait décidé que « si des étrangers venaient la voir sans recommandation, alors que Wasson en avait une, bien sûr elle leur montrerait quand même sa sagesse.

Pendant l’été de l’amour de 1967, de nombreuse drogues et leur utilisation rampante se répandirent hors du quartier Haight-Ashbury de San Fransisco vers le reste de l’Amérique continentale. De nombreux jeunes hippies et de nombreux étudiants entreprirent le voyage au Mexique à la recherche des champignons magiques dont ils avaient lu quelque chose ou dont ils avaient entendu parler par des amis.

Doña María commenca alors à comprendre l’étendue de sa célébrité quand après des années elle se rappela le pélerinage de « ces jeunes gens aux cheveux longs qui venaient en quête de Dieu » mais à qui il manquait le respect des champignons et qui les profanaient largement. Plus tard María Sabina réalisa que « les jeunes gens aux cheveux longs n’avaient pas besoin d’elle pour manger les petites choses ». elle dit encore que « ces enfants les mangeaient n’importe où n’importe quand et ne respectaient pas nos coutumes ». Doña María ajoutait que « celui qui prend des champignons simplement pour en ressentir les effets peut devenir fou et le rester temporairement, mais juste pour un temps ».

Wasson reconnut les valeurs traditionnelles des motivations religieuses des chamanes et sabias Mazatèques quand il expliquait que « réaliser pour des étrangers est une profanation et qu’aujourd’hui la curandera qui, pour une somme d’argent, conduit le rite des champignons pour n’importe quel étranger est une prostituée et un fakir. Pourtant María Sabina réalisait des rituels pour des étrangers, parfois gratuitement parfois non. A certains moments, elle fut sensée faire payer des services qu’elle offrait auparavant gratuitement.

Un touriste américain prit trop de champignons et disjoncta complètement. Il causa « beaucoup de problèmes » et d’anxiété dans une communauté généralement calme et paisible. Un autre touriste, avec une dinde vivante entre les dents, courru comme un dératé dans les rues de Huautla. Cet incident nécessita l’intervention de la police locale qui l’arrêta avant qu’il puisse se mettre en danger lui-même ou les autres. Cet incident avec quelques autres, conduisit bientôt à l’expulsion de miliers d’aventuriers aux cheveux longs hors du Mexique.

Les actions de ces jeunes gens entrainèrent de nombreux scandales. A cause de l’influence de ces jeunes chercheurs de drogues, les autorités locales commencèrent à interdire l’utilisation des champignons. En 1976, les miliers d’envahisseurs étrangers commencaient à diminuer drastiquement, permettant aux federales de quitter progressivement la zone. Pour les indigènes de Oaxaca, les éléments négatifs avaient finallement disparu et la paix était de retour au village.

Pendant toutes ces années Doña María fut harassée de nombreuses fois par les autorités gouvernementales locales à cause de son utilisation des champignons sacrés avec les intrus étrangers. Plusieurs fois elle fut arrêtée et mise en prison à cause de ses activités et une fois sa maison fut entièrement abattue. Un journaliste qui l’interviewa en 1969 essaya d’intervenir pour l’aider. Il demanda personnellement au gouverneur de Oaxaca de « laisser en paix la chamane la plus célèbre du monde, que l’anthropologie et le désir de fuir la réalité avaient ruinés.

Comme indiqué précédemment, les authorités fédérales, armée et police inclues, commencèrent l’expulsion de centaines de jeunes voyageurs étrangers, qui venaient au Mexique « en quête des champignons et de Dieu ».

Doña María croyait dans la force sacrée des champignons avec le même entousiasme que de nombreuses personnes montrèrent pour « la Force » de George Lucas et Luke Skywalker. Les années passant après la première visite de Wasson à Huautla de Jiménez, Doña María sentait la force des champignons diminuer dans son esprit. Doña María réalisa qu’avec la venue de l’homme blanc, les champignons perdaient deleur sens. Doña María déclara « qu’avant Wasson, je sentais ‘l’enfant saint’ m’élever. Je ne le sens plus comme cela. La force a diminué. Si cayetano n’avait pas amené les étrangers…. ‘l’enfant saint’ aurait probablement gardé ses pouvoirs. A partir du moment où sont arrivés les étrangers, ‘les enfants saints’ ont perdu leur pureté. Ils ont perdu leur force; les étrangers les ont gaspillés. A partir de maintenant ils ne seront plus d’aucune utilité. Il n’y a aucun remède contre cela. »

Cette révélation de la part de María Sabina sonne assurément très vrai. La cueillette des champignons par de banals chercheurs de sensations fortes est bien répandue sur toute la planète. Apolonio Teran, un ancien sabio (homme sage) fut interviewé par Alvaro Estrada. Estrada lui posa la question de la dé-sanctification des champignons par leur cueillette, se demandant si les champignons étaient toujours considérés comme une source de médecine sacrée et puissante.

Apolonio déclara que « le champignon divin ne nous appartient plus aux indiens de mésoamérique. Son langage sacré a été profané. Le language a été souillé et il est indéchiffrable pour nous…. Maintenant les champignons parlent NQUI LE Anglais. Oui, c’est la langue que parlent les étrangers…. Les champignons ont un esprit divin. Ils l’avaient toujours eu pour nous, mais les étrangers sont arrivés et lui ont fait peur… » Plus tard, Wasson (1980) s’accorda sur le fait que « depuis que l’homme blanc est venu chercher les champignons, ils ont perdu leur magie. » Cela pourrait signifier que la magie est définitivement partie pour les chamanes et les indigènes qui vénéraient les champignons. Wasson pensait que María Sabina disait la vérité. Abondant dans le sens de sa sagesse, Wasson dit que « une pratique poursuivie en secret pendant 3 siècles ou plus vient d’être éventée et cette aération porte sa fin ».

Avant sa mort en Décembre 1989, Wasson pensait qu’il était seul responsable et coupable pour ce qui doit assurément être appelé la fin triste et tragique d’une culture, dont les traditions et les usages comprenaient l’utilisation sacrée de Teonanácatl et se sont développés et entretenus pendant presque 3 millénaires. Il semble aujourd’hui que l’utilisation de champignons parmi les peuples indigènes de Mésoamérique soit dans son stade final d’extinction. Bientôt l’utilisation culturelle des champignons et d’autres plantes sacrées pourrait disparaître de la surface de la terre.

L’approche éloquente de Wasson pour présenter le monde de María Sabina au public est sans aucun doute irréprochable. Il présenta l’histoire unique de María Sabina et de ses champignons sacrés. Ses écrits nous ont emmenés là où aucun homme n’était encore jamais allé et il a offert au monde son histoire comme personne ne l’aurait fait. Wasson amena María Sabina et son monde sous la vision de l’oeil public. Il parla de ses chants, de sa manière de vivre, de son raisonnement, et de sa magie avec les membres de son village, tous ceux qui la visitaient recherchant ses conseils et sa divination. Wasson rendit compte de ses vertues avec le plus grand des respects et le plus fin des regards, et ce qu’il coucha sur le papier ne fut rien d’autre que la vérité qu’elle lui révélait telle que lui la voyait et l’entendait.

Wasson savait que María Sabina était nécessaire à l’équilibre naturel de sa communauté. Il avait pour cette femme et son travail une révérence extrême et profonde. En même temps il montrait certains aspects de sa spiritualité sans porter la honte sur son héritage. Il la présenta au monde avec l’intégrité enchanterresse que portaient ses écrits. Les découvertes de Wasson en Mésoamérique et ses interprétations intégrales sont ce que María Sabina aurait écrit et décrit si elle avait pu.

A cause de l’intrusion de Wasson dans sa vie et des myriades d’autres qui suivirent, une partie du monde et du mode de vie de María Sabina furent enlevés. Pour autant, les vastes trésors de connaissance ethnomycologique que Wasson sorti de son monde ne devinrent publics que parce qu’elle les partagea avec des étrangers. Cette connaissance va désormais rester comme un morceau de l’histoire, parce qu’il a été enregistré par un homme honorable qui se souciait de ce qu’il observait et vivait, et qui l’écrivait.

María Sabina était de nombreuses choses : une femme de la terre, une mère, une sabia, une poète, une aide, une croyante, une femme déterminée, et une curandera qui se tenait sur la frontière même de son univers et entrevoyait les secrets et le sens de la vie. Doña María a partagé ses secrets de la connaissance et de la magie des plantes avec le monde extérieur. Seulement grâce à l’espoir et à la prière, la bonne volonté qu’elle a offert au monde sera complètement comprise et appréciée. A travers la persistance et la détermination de R. Gordon Wasson à suivre son rêve de la piste des champignons sacrés, Doña María a véritablement présenté à l’humanité une clé magique, les champignons, touchant à quelques réponses plausibles à certains des mystères de nos débuts religieux, et peut-être de l’origine de notre terre.

Doña María est peut-être partie, mais son esprit et sa sagesse restent. Tendez la main et attrapez cette sagesse qu’elle était si désireuse de partager. Prenez-la avec délicatesse et partagez-la avec amour et respect. Pouvez-vous voir son visage dans le noir ? Entendez-vous ses chants?

Amitiés

Claude Sarfati