La cosmologie du Yi King

 

Le deuxième livre du Yi King énonce que la source de toute chose est le Tai Chi, qui signifie « Un » ou « Unité première ». Cette source première est aussi appelée « Vide », ou « Réceptacle de l’Univers ». Elle est perçue comme étant immuable, éternelle et universelle. Elle est aussi considérée comme l’espace vide. Fonctionnant de manière analogue à l’esprit humain, la source première de toute chose est l’esprit cosmique, ou conscience cosmique.

Dans l’esprit humain, une pensée s’élève dans l’espace vide. Cette pensée donne naissance à une action. Dans l’esprit cosmique, l’image apparaît. Les Chinois voyaient dans l’apparition de cette image l’action du yang. C’est pourquoi, dans le Yi King, le yang est appelé le créateur. Toutefois, ce n’est que la moitié d’un tout. Son autre moitié est le yin, sa force opposée et complémentaire qui, dans le Yi King, est appelée le réceptif. L’image offerte par le yang est reçue et nourrie par le yin, qui lui donne la vie. Le fruit de cette interaction était perçue par les Chinois comme une création permanente – la « roue du changement » en mouvement perpétuel.

Au sein de cette complémentarité, le yin engendrait le yang grâce à son ouverture et à sa réceptivité, tandis que le yang engendrait le yin grâce à son honnêteté et à son activité. Une complémentarité rendue possible par le fait que les deux forces venaient se rencontrer à mi-chemin. Dans la pensée occidentale, on considère que les opposés s’annihilent l’un l’autre, mais dans la pensée orientale, on considère au contraire qu’ils s’engendrent et se complètent l’un l’autre. Transposée à la nature, la force descendante yang du soleil, manifestée comme lumière et chaleur, engendre l’action sombre et froide yin de la croûte terrestre, laquelle enfante tout ce qui y est planté.

Le pouvoir créateur et réceptif du yang et du yin sont perçus comme des forces en mouvement cyclique créant sans cesse de nouvelles donnes. Ce mouvement se déroule au sein du Vide, perçu donc comme origine et réceptacle ultime de toute chose. La structure de l’atome est une excellente analogie du mode de changement au sein de l’immuable. Les électrons, les neutrons et autres particules atomiques sont en révolution autour d’un noyau de matière au sein d’une enveloppe d’espace vide. L’espace vide fait partie intégrante de la structure de l’atome, de même que Tai Chi fait partie intégrante de la structure de l’existence.

Ainsi, toute chose existante possède en prépondérance des qualités soit yang, soit yin. La liste suivante est un exemple d’éléments répertoriés comme étant principalement yang ou yin:

                    YANG                                          YIN

                    Image                                          Réalité

                     Ciel                                             Terre

             Nombres impairs                           Nombres pairs

            Principe masculin                          Principe féminin

                  Lumière                                       Obscurité

Les êtres humains possèdent les deux forces originelles du microcosme. Il ne fait aucun doute, en effet, que nous disposons dans notre nature de composantes à la fois masculines et féminines. Avec notre intuition, nous pouvons accéder au monde intérieur, spirituel et caché du ciel (Le yang). Avec notre intellect, nous pouvons accéder au monde extérieur, matériel et manifeste de la Terre et de la Nature (Le yin). La structure des hexagrammes reflète ces relations. Par exemple, on dit que parmi les six traits qui composent un hexagramme, les trois du bas sont reliés à la terre et les trois du haut au ciel. Les deux traits du bas sont représentent également la Terre, les deux du milieu les êtres humains et les deux du haut le ciel. Par conséquent, les êtres humains – représentés par les traits du milieu – appartiennent à la fois au trigramme du ciel et à celui de la Terre. En tant qu’analogie spirituelle, cela montre que nous avons en nous la force lumineuse (le vrai soi) et la force obscure (le faux soi) et que nous sommes libres de suivre l’un ou l’autre. Le Créatif (Hex.1) explique que  notre destinée ultime consiste à consacrer notre vie à réaliser, en nous-mêmes, par le développement intérieur, la véritable image de nous, latente dans l’esprit de la « divinité« . Ainsi, la vie, telle qu’elle est dans le monde extérieur et matériel du changement constant, nous offre les opportunités dont nous avons besoin pour effectuer les choix qui nous permettront de réaliser notre nature spirituelle. Travailler à nous développer pleinement, c’est là notre destinée ultime, notre Tao personnel. Ce n’est ni plus ni moins que devenir ce que nous sommes réellement.

 

Carol K. Anthony

La philosophie du Yi King

Editions Camélines

 

Amitiés

Claude Sarfati

Le hibou, c’est chouette

Le hibou se réveille, le hibou c’est chouette.

Lui, peut voir la nuit sans rien d’autre que ses yeux fabriqués avec minutie par la nature depuis des siècles ! et lui il vit cela très bien… soit-disant… le hibou.

Les hommes c’est pas pareil, leur regard est puissant et intelligent mais ils ne voient rien la nuit à part des trucs à leur fourguer qui clignotent.

L’homme voit mieux avec le coeur c’est bien connu, il faut donc se mettre un hibou à la place du coeur. J’ai bien peur que cela puisse être mortel!

Comment faire ?

Demandons à nos ancêtres comme ils ont vécus avant nous, ils doivent savoir ! Mais comment leur parler, puisqu’ils sont morts ?

La prière à due être la première attitude instinctive.

Puis, collecter la connaissance, l’écrire, faire des pierres, des images, etc… Tant de connaissances, que chacun peu aisément trouver la sienne. Si tu n’es pas né Hibou, il te reste la connaissance.

Alors, si tu es sincère dans ta démarche et que tu acceptes de communiquer avec l’invisible…

Tu es voyant, certes pas un prophète, mais tu peux voir avec ton coeur celui de l’autre.

Inutile de prévoir de grandes choses, les petites affaires courantes du quotidien sont largement suffisantes et intéressantes.

Demain, se fabrique hier et se manifeste aujourd’hui. nous vivons dans un passé projeté vers un futur, à une vitesse telle que l’on ne voit plus le présent.

Voir le coeur de l’autre à la lumière de son présent, c’est chouette.

Enfin, il me semble!

Claude Sarfati

La paresse

L’âme adore nager. Pour nager on s’étend sur le ventre. L’âme se déboîte et s’en va. Elle s’en va en nageant. (Si votre âme s’en va quand vous êtes debout, ou assis, ou les genoux ployés, ou les coudes, pour chaque position corporelle différente l’âme partira avec une démarche et une forme différentes, c’est ce que j’établirai plus tard). On parle souvent de voler. Ce n’est pas ça. C’est nager qu’elle fait. Et elle nage comme les serpents et les anguilles, jamais autrement. Quantité de personnes ont ainsi une âme qui adore nager. On les appelle vulgairement des paresseux. Quand l’âme quitte le corps par le ventre pour nager, il se produit une telle libération de je ne sais quoi, c’est un abandon, une jouissance, un relâchement si intime… L’âme s’en va nager dans la cage de l’escalier ou dans la rue suivant la timidité ou l’audace de l’homme, car toujours elle garde un fil d’elle à lui, et si ce fil se rompait (il est parfois très ténu, mais c’est une force effroyable qu’il faudrait pour rompre le fil) ce serait terrible pour eux (pour elle et pour lui). Quand donc elle se trouve occupée à nager au loin, par ce simple fil qui lie l’homme à l’âme s’écoulent des volumes et des volumes d’une sorte de matière spirituelle, comme de la boue, comme du mercure, ou comme un gaz _ jouissance sans fin. C’est pourquoi le paresseux est indécrottable. Il ne changera jamais. C’est pourquoi aussi la paresse est la mère de tous les vices.

Car qu’est-ce qui est plus égoïste que la paresse?

Elle a des fondements que l’orgueil n’a pas.

Mais les gens s’acharnent sur les paresseux. Tandis qu’ils sont couchés, on les frappe, on leur jette de l’eau fraîche sur la tête, ils doivent vivement ramener leur âme. Ils vous regardent alors avec ce regard de haine, que l’on connaît bien, et qui se voit surtout chez les enfants.

Henri Michaux extrait de (Mes propriétés) 1929.

Âme te souvient-il de Paul Verlaine dite par Léo Ferré

Amitiés: Claude Sarfati

Joyeuses Pâques 2023

 

La fête chrétienne de Pâques est destinée à rappeler le souvenir de la résurrection de Jésus-Christ.

Les fêtes appartenant au Cycle de Pâques mènent le Christ sur le chemin menant vers Jérusalem, de la mort à la résurrection. Les croyants sont avec lui invités à passer de la mort à la vie, du désespoir à l’espérance.

Le Dimanche des Rameaux, le Jeudi et le Vendredi Saint, le Dimanche de Pâques forment un et même mouvement. Ce mouvement nous invite à déposer ce qui nous sépare de Dieu et des hommes (le péché) et recevoir le pardon de Dieu.

Cette démarche de purification intérieure s’est à travers les âges, à partir des coutumes juives, extériorisée : on fait le ménage dans les maisons et les rues …

Ainsi, l’être intérieur, les maisons et les villages s’associent dans un grand mouvement de purification.

Mais les trois jours de Pâques nous invitent à un mouvement plus profond encore. L’Apôtre Paul le décrivait ainsi : « mourir avec le Christ et ressusciter avec lui ».

Les trois jours de Pâques (passage de la mort à la vie, Pâques signifie passage !)

Ces fêtes pascales nous mènent ainsi à notre tour à faire l’expérience de ce passage. Passage qui mène le croyant de la Table de la Sainte Cène à l’aube de la Résurrection en passant par la Croix dressée à Golgotha.

Depuis la première Pâques résonne encore et encore cette Bonne Nouvelle qui tient en ces quelques mots : « celui qui est mort est vivant ».

Les pèlerins d’Emmaüs dont nous faisons mémoire le lundi de Pâques nous invitent à nous inscrire à notre tour dans ce sillon de vie dont la mort fait partie intégrante.

Nombreuses sont aujourd’hui les paroisses catholiques et protestantes qui célèbrent ce passage de la mort à la vie au cours de veillées pascales (le samedi soir ou le dimanche à l’aube).

Vendredi Saint

  C’est le jour où l’église célèbre la mort de Jésus Christ sur le bois de la croix. La liturgie de ce jour est très dépouillée et totalement orientée sur le Christ qui offre sa vie pour le pardon et la réconciliation de tous les hommes et de toutes les femmes.

En Alsace et en Moselle ce jour du Vendredi Saint demeure une fête chômée.
Les chrétiens de toutes les confessions se retrouvent au pied de la croix du Christ, demandent pardon (par la prière, le jeûne) et s’ouvrent au don de la grâce offert par Dieu en son Fils Jésus Christ, mort et ressuscité.

Dimanche de Pâques :

C’est la résurrection du Christ. C’est la grande fête de la renaissance à la vie et de la victoire de celle-ci sur la mort.

Les coutumes préchrétiennes se mêlent étroitement aux croyances chrétiennes. La fête de la résurrection, élément central de la foi chrétienne, est aussi celle du renouveau de la nature, en ce dimanche suivant immédiatement la première pleine lune de printemps.

Les pâtissiers débitent des agneaux en biscuit, saupoudrés de sucre fin et décorés d’un petit drapeau, des lièvres en chocolat serrant une hotte contre leur ventre, des oeufs de tous calibres. L’agneau est étroitement associé à Pâques et au Ressuscité ; saint Paul a assimilé le Christ à l’agneau, dont le sang a été versé pour le salut de tous.

La veille de Pâques, les enfants confectionnent un nid de paille ou de mousse que les parents cachent dans le jardin ou dans la maison afin que le lièvre de Pâques y ponde ses oeufs multicolores ; les enfant partiront à la recherche du nid après le culte pascal ou, plus fréquemment de nos jours, dès leur réveil, le matin de Pâques.

Les œufs de Pâques étaient autrefois teints dans des décoctions de plantes ou de fleurs : l’on disait que les couleurs variaient suivant les plantes mangées par le lapin.

La couleur la plus anciennement connue est le rouge, symbole de l’énergie vitale et, en même temps, du sang du Christ. Les différentes parties de l’œuf ont été interprétées d’un point de vue chrétien et théologique : la coquille est le corps ressuscité du Christ ; le blanc d’œuf en est l’âme et le jaune d’œuf, la divinité.

De la date de Pâques dépendent chaque année toutes celles des fêtes dites « mobiles ». Son établissement a donné lieu à de nombreuses discussions avant d’être fixé au dimanche qui suit le 14ème jour de la lune qui commence en mars.

Le temps pascal, qui va du jour de Pâques à la veille du dimanche de la Trinité, est marquée dans la liturgie par de nombreuses manifestations de joie. Depuis le décret du 4ème concile de latran (1215), il est ordonné à tous les fidèles ayant atteint l’âge de discrétion de communier, ou, selon l’expression consacrée de « faire ses pâques », au moins une fois chaque année, au temps de Pâques. Ce temps, qui est aussi appelé temps pascal, ne correspond pas au temps pascal liturgique. Il est déterminé par l’évêque de chaque diocèse, et comprend habituellement la quinzaine qui précède la fête de Pâques, et la quinzaine qui la suit.

Pâques est non seulement une fête joyeuse, elle est aussi marquée par des événements heureux. De tout temps, le baptême des catéchumènes (adultes demandant à recevoir le baptême) s’est déroulé à Pâques.

L’expression « Faire ses Pâques » signifie communier, au moins une fois dans l’année, à cette date. C’est le cas depuis le concile de Latran au XIIIè siècle. Le « Temps de Pâques » varie pour chaque diocèse, une quinzaine de jours avant et après la fête de Pâques.

Carmelita de Maler

Comme chaque année,

Je vous souhaite de joyeuses pâques.

Dans des moments particulièrement difficiles,

Quelle que soit notre foi,

Prions, espérons  des lendemains dans l’harmonie.

Amicalement : Claude Sarfati.