La dernière séance

 
Le décès d’Elizabeth Taylor a particulièrement touché Line Renaud. Les deux femmes étaient liées par l’amitié, mais aussi par la lutte contre le sida, qu’elles ont contribué à lancer, l’une aux États-Unis, l’autre en France. Pour nous, Line se souvient de la star américaine…
 
Line Renaud, dans quelles circonstances vous êtes vous rencontrées ?
C’était en 1950, elle avait 18 ans et moi 21. Elle était à Paris en voyage de noces avec Conrad Hilton, son premier mari. Le duc et la duchesse de Windsor ont organisé une soirée en son honneur et j’ai été invitée. En la voyant, j’ai eu un choc de beauté. C’était aussi la première grande star américaine que je rencontrais.

Vous vous êtes revues…
La vie a voulu que j’aille chanter aux États-Unis quatre ans plus tard. Liz est venue voir mes spectacles à Los Angeles et à Las Vegas. Nous avions aussi Gregory Peck et sa femme comme amis communs.

Comment avez-vous découvert son engagement dans la lutte contre le sida ?
En 1985, elle m’a invitée au premier gala de lutte contre le sida. Elle avait compris qu’il fallait médiatiser cette cause, sachant que les pouvoirs publics ne le feraient pas et qu’il y avait urgence. La soirée était retransmise sur une grande chaîne américaine et toute la communauté de Hollywood était là.

Cela a-t-il été un déclic pour vous ?
À l’époque, personne ne parlait du sida. J’ai découvert le virus lors de cette soirée. Son ami comédien Rock Hudson est décédé juste après. J’ai été invitée au journal télévisé en France pour parler d’Elizabeth et de son combat. Quand je suis rentrée chez moi, mon téléphone n’arrêtait pas de sonner. Dalida, Thierry Le Luron, Bernadette Chirac, Michel Leeb, Raymond Devos, Nana Mouskouri, Johnny m’appelaient pour me demander de faire comme elle.
 
Elizabeth vous a-t-elle alors soutenue ?
Elle m’a dit : « C’est la cause la plus difficile que tu auras à défendre ». Elle est venue à la soirée en novembre 1985, avec Audrey Hepburn. Nous avons récolté un million de francs, qui a payé la première centrifugeuse à l’Institut Pasteur. Je n’aurais jamais imaginé être encore là vingt-six ans après : comme Elizabeth, je n’ai jamais baissé les bras et je ne les baisserai jamais !

A savoir
Deux chaînes se sont ralliées cette année au Sidaction : I>télé et MTV. « C’est merveilleux, nous avons besoin de ce Sidaction, car c’est la seule association à fonds privés à soutenir la recherche contre le sida. Il y a encore 7 000 contaminations par an en France, dont 15% sont des jeunes de moins de 25 ans », explique Line Renaud.

Source: Le figaroTV magazine

Une emission est consacrée aux malades du SIDA  samedi 2 avril à 20h35 sur A2:

Les grandes voix chantent pour Sidaction

Avec Elysabeth Taylor, c’est une génération talentueuse du cinéma Américain qui s’éteint.

La dernière séance avant les Buziness films.

Pas vrai Mr EDDY

Amitiès: Claude Sarfati.

Stupeur et tremblements au Japon..

Japon

Les autorités de la préfecture de Miyagi (nord-est du Japon) étaient sans nouvelles d’environ 10.000 habitants de la ville portuaire de Minamisanriku au lendemain du tsunami, a rapporté samedi soir le site internet de la chaîne de télévision NHK
TOKYO Ce chiffre (de 10.000 disparus) représente plus de la moitié de la population de cette localité d’environ 17.000 habitants, a rapporté de son côté l’agence Kyodo. Les autorités ont confirmé l’évacuation de quelque 7.500 personnes vers 25 abris, tandis qu’elles ont pour l’instant échoué à entrer en contact avec environ 10.000 autres, a précisé la chaîne.

Les autorités locales poursuivent les recherches pour retrouver ces personnes avec l’aide de l’armée, a ajouté NHK. Le bilan provisoire du séisme de magnitude 8,9 et du tsunami qui ont frappé vendredi le nord-est de Honshu, l’île principale de l’archipel nippon, est pour l’instant de 1.700 morts et disparus.

Le Japon sous la menace nucléaire après le séisme

Au lendemain du très fort séisme, suivi d’un tsunami meurtrier, les craintes d’un accident nucléaire majeur grandissaient après une explosion dans une centrale nucléaire située à 250 km de Tokyo, dont les victimes se comptent par milliers.

L’explosion s’est produite à 15H36 heure locale (06H36 GMT) dans le réacteur N°1 de la centrale de Fukushima N°1 (nord-est), au lendemain d’un tremblement de terre de magnitude 8,9, le plus puissant jamais enregistré au Japon.
Plusieurs employés ont été blessés dans l’explosion, a indiqué la télévision publique NHK. Le gouvernement japonais a aussitôt annoncé l’envoi sur place de « super pompiers ».

Le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a déclaré avoir « été informé qu’une sorte d’explosion » s’était produite. « Nous faisons de notre mieux pour être parfaitement au courant de ce qui s’est passé. Nous surveillons les radiations avec attention ».

Les autorités prennent « toutes les mesures pour assurer la sécurité des habitants », a-t-il ajouté. Le Premier ministre Naoto Kan a ordonné l’évacuation des habitants dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale, doublant la distance qui avait été fixée vendredi.

L’Agence de sécurité nucléaire et industrielle avait auparavant averti qu’une fusion pourrait être en cours dans le réacteur. Du césium radioactif a en effet été détecté aux alentours de cette centrale, ce qui atteste généralement qu’un tel phénomène est en train de se produire, note un expert.

Selon l’agence Kyodo, la radioactivité reçue en une heure par une personne se trouvant sur le site correspond à la limite de radioactivité à ne pas dépasser annuellement. La centrale de Fukushima N°1 a été victime d’une série de problèmes depuis que le très fort séisme et ses répliques à répétition ont perturbé le fonctionnement de ses circuits de refroidissement.

Des problèmes de température sont apparus et l’armée de l’air américaine a livré du liquide de refroidissement sur place pendant la nuit. Un niveau de radioactivité mille fois supérieur à la normale a été détecté dans la matinée dans la salle de contrôle du réacteur.

L’exploitant, la compagnie d’électricité Tokyo Electric Power (Tepco), avait reçu pour instruction d’ouvrir les valves du réacteur pour relâcher de la vapeur radioactive et faire retomber la pression interne, anormalement élevée. Une autre centrale nucléaire de la région, Fukushima N°2, connaissait aussi des problèmes de refroidissement sur quatre de ses réacteurs. Tepco a pris des mesures de prévention similaires et la population a été appelée à évacuer les environs.

Avant cet incident, les Japonais avaient découvert, dès l’aube, sur les écrans de télévision un spectacle de désolation. Des villes entières ont été entièrement submergées par les eaux au passage du tsunami. Des voitures ont été projetées contre la façade des maisons, et même sur les toits, par la force des vagues déferlantes venues de l’océan Pacifique, qui ont pénétré parfois jusqu’à cinq kilomètres à l’intérieur des terres.

« C’est le plus important séisme depuis l’ère Meiji (1868 à 1912) et l’on pense que plus de 1.000 personnes y ont laissé la vie », a déclaré le porte-parole du gouvernement. L’armée japonaise a trouvé de 300 à 400 corps dans le port de Rikuzentakata.

De plus, entre 200 et 300 cadavres ont été découverts sur une plage de Sendai (nord-est, préfecture de Miyagi) après le passage d’une vague de plus de 10 mètres, mais selon l’agence Jiji, la police n’a pas pu encore s’en approcher car la zone est inondée.

Une opération de secours massive était en cours pour acheminer quelque 50.000 soldats et sauveteurs, avec 190 avions et des dizaines de navires dans les zones sinistrées de la façade Pacifique. Selon la police, plus de 215.000 personnes ont été évacuées vers des abris dans le Nord et l’Est du pays, et, d’après l’agence Kyodo, plus de 3.400 habitations ont été détruites.

Dans la préfecture de Miyagi, un bateau emporté par le tsunami a pu être localisé et ses 81 passagers ont été secourus par des hélicoptères. Les passagers de deux trains portés disparus depuis la veille dans les préfectures voisines de Miyagi et Iwate ont également été retrouvés sains et saufs, écrit l’agence Jiji.

Au moins 5,6 millions de foyers restaient privés d’électricité et la compagnie Tepco a averti d’un risque d’interruption de l’alimentation électrique dans la capitale et alentour. Un million de foyers restaient par ailleurs privés d’eau potable. Les Forces d’autodéfense (FAD, nom officiel de l’armée nippone) étaient mobilisées pour organiser les secours, réquisitionnant tous les moyens nécessaires.

L’armée américaine a été appelée à l’aide pour transporter par air des soldats et des véhicules, et des navires de la 7e Flotte devaient participer aux opérations de recherches et de secours en mer, aux côtés de la marine nippone.
Le séisme, d’une magnitude de 8,9, s’est produit vendredi à 14H46 heure locale (05H46 GMT) à 24,4 kilomètres de profondeur et à une centaine de kilomètres au large de la préfecture de Miyagi.

Les premières équipes de secours envoyées par l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et les Etats-Unis étaient attendues samedi au Japon.

L’aide internationale se mobilise à la suite du séisme

L’aide internationale se mobilise pour venir en aide au Japon, frappé vendredi par le plus violent séisme de son histoire suivi d’un tsunami. Plusieurs pays ont déjà offert leur assistance et une équipe d’experts onusiens spécialisés dans l’évaluation des désastres va également se rendre au Japon, a annoncé samedi l’ONU.

« Le gouvernement du Japon a accepté des offres d’assistance de l’Australie, des Etats-Unis, de la République de Corée du Sud, de Nouvelle-Zélande, d’Allemagne, de Singapour et du Mexique« , indique un document de l’ONU. « Il a aussi accepté le déploiement d’une équipe du groupe des Nations Unies pour l’évaluation et la coordination en cas de catastrophe (UNDAC) », ajoute-t-il.

Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), a précisé que la mission est composée de « sept experts extrêmement expérimentés ». « Ils vont se mettre à la disposition des experts japonais pour les soutenir à coordonner l’action des équipes internationales de sauvetage », a-t-elle poursuivi.

Selon le document de l’ONU, l’équipe envoyée par les Etats-Unis comprend 200 experts, dont des sauveteurs et des médecins. Les missions sud-coréenne, mexicaine, nouveau-zélandaise, allemande et singapourienne disposent au total de 145 spécialistes et 30 chiens. Quant à l’Australie, elle envoie 72 experts et 22 tonnes de matériel de sauvetage et médical.

« La Chine et l’Union européenne (UE) se préparent pour un déploiement », indique aussi l’ONU, sans précision. Par ailleurs, des équipes de recherche et sauvetage de 39 autres pays restent en alerte, prêtes à partir si le Japon le demande alors que des centaines de personnes sont toujours portées disparues.

Le Gabon a, pour sa part, décidé d’octroyer une aide financière d’un million de dollars au gouvernement japonais et la France a annoncé samedi qu’elle va envoyer au Japon deux détachements de sa sécurité civile pour participer aux opérations de secours.

Un nuage radioactif pourrait atteindre le Kamtchatka

Un nuage radioactif émis par le réacteur nucléaire accidenté au Japon pourrait atteindre le cas échéant la péninsule russe du Kamtchatka, qu’il mettrait au moins 24 heures à atteindre, selon une responsable du service russe de surveillance sanitaire citée par Ria-Novosti.

« Selon des données préliminaires, le nuage de particules radioactives qui a pu survenir à la suite de l’explosion dans une centrale nucléaire au Japon atteindra le Kamtchatka en au moins 24 heures », a déclaré selon Ria Novosti Natalia Jdanova, chef de l’antenne des services de surveillance sanitaires Rospotrebnadzor dans la péninsule.

« Cela est dû à la direction des mouvements de masses d’air et à la distance significative entre le Kamtchatka et le Japon », a-t-elle ajouté.
La péninsule du Kamtchatka se trouve au nord-est du Japon et de l’archipel russe des Kouriles.

Selon la responsable russe, des mesures de radioactivité sont effectuées chaque heure par 28 stations de contrôle dans les localités du Kamtchatka.
« Aucune hausse anormale de radioactivité n’a été relevée pour l’instant dans la région », a souligné Mme Jdanova.

Le président de l’Autorité française de sûreté nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste, a estimé samedi que la direction des vents au Japon chasserait vers le Pacifique une éventuelle pollution radioactive provenant de la centrale nucléaire de Fukushima N°1 (côte nord-est).

Les craintes d’un accident nucléaire majeur étaient vives samedi au Japon après une explosion dans une centrale nucléaire située à 250 km de Tokyo, à la suite du très fort séisme et du tsunami meurtrier survenu vendredi.

Trois personnes habitant près de la centrale ont été irradiés

Au moins trois Japonais habitant une ville proche de la centrale nucléaire touchée par une explosion ont été exposés à des radiations, ont rapporté samedi des médias, sur fond de crainte d’une fuite radioactive majeure due au séisme survenu dans le nord-est.

Ces trois personnes faisaient partie d’un groupe de quelque 90 patients internés dans un hôpital de la ville de Futaba-machi et ont été choisis au hasard par les médecins pour subir des tests consécutifs à un incident nucléaire, a rapporté la télévision publique NHK. Les médecins ont découvert qu’ils avaient tous les trois été irradiés, ont indiqué NHK et l’agence Jiji citant le gouvernement local de Fukushima.

Les patients ont attendu les sauveteurs dans une école où ils avaient été transférés et ont ensuite été hélitreuillés par un hélicoptère, au moment où une explosion s’est produite dans la centrale nucléaire de Fukushima N°1. Ces trois personnes, dont on ignore l’âge et le sexe, vont devoir subir un lavage spécial pour se débarrasser des radiations, mais leur état de santé ne présente rien d’anormal, a dit NHK.

Une explosion s’est produite samedi à la centrale de Fukushima N°1, faisant s’effondrer une partie du bâtiment abritant le réacteur numéro un. Les autorités ont ordonné aux habitants d’évacuer la zone dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale.

Le gouvernement a affirmé samedi soir que le caisson du réacteur n’avait pas subi de dégâts et a appelé la population locale au calme.

Source: DH.be

J’avais annoncé séisme et tsunami dans mes prédictions 2011, le feu volcanique que j’avais perçu était-il  nucléaire ou bien d’autres catastrophes en chaîne?

Pour aider  le Japon: Cliquez ici

Bon dimanche: Claude Sarfati.

C’est le monde, Ailleurs comme ici

revolution arabe

Départ vers le sud pour quelques jours…

Du dimanche 6 mars au dimanche 13 mars inclus.

Les consultations reprendront le lundi 14 mars.

Vous pouvez me laisser un message : 06.59.45.03.09

Une pensée pour nos frères arabes…

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A chaque heure, A chaque seconde
Tout le monde, Ailleurs comme ici
N’a qu’une seule chose au monde
C’est le monde, Ailleurs comme ici
Pourtant qui se moque du monde
Notre monde, enfin celui-ci
J’entends les murs qui me répondent
Tout le monde, tout le monde

Qui ne sait pas qu’on se ressemble
Tout le monde, Ailleurs comme ici
Qui ne sait plus rien faire ensemble
Tout le monde, Ailleurs comme ici
Y a des moments parfois j’en tremble
Tout le monde, et c’est ainsi
Ne voit que ce que bon lui semble
Tout le monde, Ailleurs comme ici
Ailleurs comme ici 

 

La nuit j’en perdrai le sommeil
Tout le monde, Ailleurs comme ici
Refait ce qu’il a fait la veille
Tout le monde, Ailleurs comme ici
Hier déjà c’était pareil
Tout le monde, Même avec des « Si »
Veut garder sa place au soleil
Tout le monde, Ailleurs comme ici

Moi je crois que le monde est tout
Tout le monde, malgré tout
Pourtant tout le monde l’oublie
Tout le monde, jour et nuit
Moi je crois que le monde attend
Tout le monde, tout le temps
Que le monde soit vraiment lui
Tout le monde, et lui aussi

Je le dis face à l’inconnu
Tout le monde, Ailleurs comme ici
Devrait mettre son cœur à nu
Tout le monde, Ailleurs comme ici
Il faudrait retrouver la vue
Dans ce monde, encore en sursis
Ce qui est perdu est perdu
Pour tout le monde, Ailleurs comme ici…

Hélène Segara

Ailleurs comme ici (2005)

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Bon dimanche,

Claude Sarfati

Laissez passer l’homme libre

des hommes et des dieux 2

Parti favori de cette 36ème cérémonie des Césars, Des Hommes et des Dieux, de Xavier Beauvois, a empoché vendredi 25 février le prix du meilleur film. Nommée dans onze catégories, l’histoire des moines de Tibéhirine, enlevés et assassinés en Algérie en 1996, est repartie avec trois récompenses.

Pour Beauvois, 43 ans, ce film délivre « la parole d’intelligence«  des moines: « Une parole qui dit qu’il ne faut pas avoir peur des autres, il faut juste se parler. C’est un message d’égalité, de liberté, de fraternité ». L’occasion, pour le réalisateur d’une mise au point : « Je n’ai pas envie que dans la campagne électorale qui arrive, on dise du mal des Français musulmans. J’ai envie qu’on soit avec eux, c’est la leçon de ce film », a-t-il insisté.

Michael Lonsdale, interprète de Frère Luc dans le film, a enfin été récompensé, pour la première fois à près de 80 ans, par le César du meilleur second rôle : « Ah petit coquin, tu en as mis du temps ! » a-t-il souri, avant d’ajouter aussitôt : « Mieux vaut tard que jamais.

Prix du jury très mérité au dernier Festival de Cannes, Des hommes et des dieux retrace le parcours des moines de Tibéhirine pendant les mois qui ont précédé leur assassinat en 1996, depuis le moment où ils sont devenus la cible des extrémistes du GIA jusqu’à celui où ils ont été enlevés, avant de disparaître dans des circonstances qui restent aujourd’hui encore à élucider. Leur cheminement spirituel est le sujet de ce long-métrage, le cinquième de Xavier Beauvois, à qui l’on doit Nord, un premier film d’une âpreté poignante, puis d’autres comme N’oublie pas que tu vas mourir ou Le Petit Lieutenant.

D’abord plongés dans le chaos par la peur qu’a engendrée chez chacun la perspective de sa propre mort, et qui a d’abord fait chanceler la cohésion du groupe, ces sept hommes ont finalement pris collectivement la décision de ne pas plier devant la violence. Refusant de piétiner l’idéal de fraternité auquel ils ont voué leur vie, ils ont choisi de rester dans le monastère plutôt que de rentrer en France comme on les poussait à le faire, certains en ayant d’ailleurs eu la tentation. Ils n’ont pas davantage accepté la protection que leur proposait l’armée.

Les dieux étant nombreux, ce qui intéresse le cinéaste dans cette tragédie relève moins du martyre des moines, que de la conscience – éthique, politique – des hommes qu’ils sont, et des questions existentielles que pose leur confrontation avec cette force armée qui piétine tout ce en quoi ils croient. Comment éprouver la liberté ? Qu’est-ce qu’une communauté ? Peut-on être soi en niant l’existence d’autrui ?

On peut, on doit, même, envisager ce film comme une profession de foi. Mais c’est dans le cinéma que Beauvois a toujours placé la sienne, et qu’il la place ici plus que jamais. Confiant dans le talent de sa chef opératrice, Caroline Champetier, dans celui de ses acteurs dont il a visiblement obtenu une adhésion totale, il signe une mise en scène puissante et dépouillée, délibérément lyrique, en s’inspirant du mode de vie hyperritualisé de l’ordre cistercien-trappiste auquel appartenaient les moines de Tibéhirine.

des hommes et des dieux

Maestria soufflante

La prière, les chants à l’unisson, les réunions au cours desquelles se prennent, à l’issue d’un tour de parole et d’un vote, les décisions engageant la vie de la communauté, et qui témoignent ici de la réduction progressive des antagonismes vers une communion spirituelle, structurent le film. Mais la place est faite, aussi, aux moments partagés avec les villageois (travail de la terre, dispense de soins, fêtes familiales…), dans le respect de l’islam.

Ou encore à des tête-à-tête, comme celui dans lequel Frère Luc, le médecin (Michael Lonsdale, à son meilleur), explique à Frère Christian, le chef de la communauté (Lambert Wilson, qui révèle dans ce film un charisme totalement inédit), qu’il ne craint nullement la mort. Au moment de quitter la pièce, la voix étouffée dans un petit sourire malicieux, il a cette phrase merveilleuse qui est aussi bien le programme du film : « Laissez passer l’homme libre… »

Les plans parlent d’eux-mêmes, chaque détail enrichissant le récit sans qu’il soit besoin de commentaire. Le partage d’un plateau de frites, la lecture à haute voix d’une chronique de L’Equipe, ou celle, pour soi, des Lettres persanes, suffisent à poser une atmosphère, une idée, une personnalité. Cette même économie narrative permet de donner leur place à sept personnages principaux – ce n’est pas rien -, sans parler des autres, les villageois, ou les terroristes du GIA dont l’irruption rompt brutalement l’harmonie ambiante.

Après avoir ordonné à tous les étrangers de quitter le pays, après avoir égorgé, aux abords du village, un groupe de Croates, ils frappent à la porte du monastère une nuit de Noël, exigeant de Frère Christian qu’il mette son médecin à leur disposition. Le refus que celui-ci leur oppose, et qu’il redouble en n’acceptant pas non plus de leur donner les médicaments destinés aux villageois, signe, il le sait, son arrêt de mort et celui de ses frères, à court ou à moyen terme.

S’en remettant à la majesté aride des paysages de l’Atlas (marocain pour le tournage), à l’épure laiteuse des robes des moines, à la rythmique du rituel, Xavier Beauvois joue avec les travellings avec une maestria soufflante, fait le grand écart entre Sergio Leone, Coppola et Pasolini, conduisant son film vers un final extravagant, à multiples détentes.

Deux scènes en particulier, qui figurent l’aboutissement de la communion spirituelle des moines en icône de la résistance, témoignent d’une audace peu commune dans le cinéma français d’aujourd’hui. La puissance qui s’en dégage conduit à se demander si, à l’heure des échanges mondialisés, il n’y a pas un effet libérateur à raconter des histoires qui s’affranchissent des frontières hexagonales.


 

Des hommes et des dieux, film français de Xavier Beauvois avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin.

Source : Le Monde, Isabelle Regnier

Bonne lecture, bon film, bon dimanche: Claude Sarfati.

Severn, la voix de nos enfants

la voix

Après le reportage (édifiant) diffusé sur FR3 le mercredi 16 février à 22h50 : Manger peut-il nuire à la santé,

Voici le lien (si vous l’avez raté) pour le voir sur PLUZZ.fr

Un nouveau documentaire sera diffusé sur ARTE le 15 mars à 20h40 : Notre poison quotidien

En voici sa présentation :

DOCUMENTAIRE – Après «Le monde selon Monsanto», la journaliste Marie-Monique Robin présente un film sur les produits chimiques présents dans nos aliments…

Elle n’hésite pas à utiliser le mot «poison» pour désigner les multiples conservateurs, colorants, anti-oxydants, résidus de pesticides et autres produits chimiques qui traînent dans nos assiettes. Pour Notre poison quotidien, elle a enquêté sur les substances chimiques présentes dans l’alimentation. Sont-elles responsables des maladies qui frappent les pays développés (cancers, diabète, obésité, maladies neuro-dégénératives,…)? La réglementation protège-t-elle efficacement les consommateurs?

Des effets collatéraux au nom du progrès

De la Mutualité sociale agricole (MSA) à l’OMS (Organisation mondiale de la santé), Marie-Monique Robin a recueilli les témoignages de tous les experts impliqués dans le système de règlementation, la recherche ou l’utilisation des produits chimiques. Et les a mis face à leurs contradictions: les décisions de l’OMS basées sur des études confidentielles fournies par les industriels, l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) qui emploie des experts également salariés dans des entreprises utilisant des produits chimiques,  les listes de produits cancérigènes du Circ (Centre international de recherche sur le cancer)qui ne correspondent pas aux conclusions de certains de leurs rapports…

«La littérature scientifique est polluée par des études faites sur mesure pour l’industrie», dénonce Marie-Monique Robin. Et lorsque les autorités, Efsa ou OMS, tentent de fixer des limites de consommation des produits chimiques, « doses journalières admissibles » ou «limites maximales de résidus», la complexité de la tâche les transforme en «acrobates des limites»: «Nous sommes dans une société du risque où nous acceptons des effets collatéraux au nom du progrès», analyse Marie-Monique Robin.

Vous pouvez voir ce documentaire en cliquant ici : Notre poison quotidien

Et puis un film documentaire de Jean-Paul Jaud actuellement en salles : Severn, la voix de nos enfants…. Sommes-nous prévenus ?

 

Bonne écoute, bon Ciné, bon appétit: Claude Sarfati

Merci Charlotte;-)