Les autorités de la préfecture de Miyagi (nord-est du Japon) étaient sans nouvelles d’environ 10.000 habitants de la ville portuaire de Minamisanriku au lendemain du tsunami, a rapporté samedi soir le site internet de la chaîne de télévision NHK
TOKYO Ce chiffre (de 10.000 disparus) représente plus de la moitié de la population de cette localité d’environ 17.000 habitants, a rapporté de son côté l’agence Kyodo. Les autorités ont confirmé l’évacuation de quelque 7.500 personnes vers 25 abris, tandis qu’elles ont pour l’instant échoué à entrer en contact avec environ 10.000 autres, a précisé la chaîne.
Les autorités locales poursuivent les recherches pour retrouver ces personnes avec l’aide de l’armée, a ajouté NHK. Le bilan provisoire du séisme de magnitude 8,9 et du tsunami qui ont frappé vendredi le nord-est de Honshu, l’île principale de l’archipel nippon, est pour l’instant de 1.700 morts et disparus.
Le Japon sous la menace nucléaire après le séisme
Au lendemain du très fort séisme, suivi d’un tsunami meurtrier, les craintes d’un accident nucléaire majeur grandissaient après une explosion dans une centrale nucléaire située à 250 km de Tokyo, dont les victimes se comptent par milliers.
L’explosion s’est produite à 15H36 heure locale (06H36 GMT) dans le réacteur N°1 de la centrale de Fukushima N°1 (nord-est), au lendemain d’un tremblement de terre de magnitude 8,9, le plus puissant jamais enregistré au Japon.
Plusieurs employés ont été blessés dans l’explosion, a indiqué la télévision publique NHK. Le gouvernement japonais a aussitôt annoncé l’envoi sur place de « super pompiers ».
Le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a déclaré avoir « été informé qu’une sorte d’explosion » s’était produite. « Nous faisons de notre mieux pour être parfaitement au courant de ce qui s’est passé. Nous surveillons les radiations avec attention ».
Les autorités prennent « toutes les mesures pour assurer la sécurité des habitants », a-t-il ajouté. Le Premier ministre Naoto Kan a ordonné l’évacuation des habitants dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale, doublant la distance qui avait été fixée vendredi.
L’Agence de sécurité nucléaire et industrielle avait auparavant averti qu’une fusion pourrait être en cours dans le réacteur. Du césium radioactif a en effet été détecté aux alentours de cette centrale, ce qui atteste généralement qu’un tel phénomène est en train de se produire, note un expert.
Selon l’agence Kyodo, la radioactivité reçue en une heure par une personne se trouvant sur le site correspond à la limite de radioactivité à ne pas dépasser annuellement. La centrale de Fukushima N°1 a été victime d’une série de problèmes depuis que le très fort séisme et ses répliques à répétition ont perturbé le fonctionnement de ses circuits de refroidissement.
Des problèmes de température sont apparus et l’armée de l’air américaine a livré du liquide de refroidissement sur place pendant la nuit. Un niveau de radioactivité mille fois supérieur à la normale a été détecté dans la matinée dans la salle de contrôle du réacteur.
L’exploitant, la compagnie d’électricité Tokyo Electric Power (Tepco), avait reçu pour instruction d’ouvrir les valves du réacteur pour relâcher de la vapeur radioactive et faire retomber la pression interne, anormalement élevée. Une autre centrale nucléaire de la région, Fukushima N°2, connaissait aussi des problèmes de refroidissement sur quatre de ses réacteurs. Tepco a pris des mesures de prévention similaires et la population a été appelée à évacuer les environs.
Avant cet incident, les Japonais avaient découvert, dès l’aube, sur les écrans de télévision un spectacle de désolation. Des villes entières ont été entièrement submergées par les eaux au passage du tsunami. Des voitures ont été projetées contre la façade des maisons, et même sur les toits, par la force des vagues déferlantes venues de l’océan Pacifique, qui ont pénétré parfois jusqu’à cinq kilomètres à l’intérieur des terres.
« C’est le plus important séisme depuis l’ère Meiji (1868 à 1912) et l’on pense que plus de 1.000 personnes y ont laissé la vie », a déclaré le porte-parole du gouvernement. L’armée japonaise a trouvé de 300 à 400 corps dans le port de Rikuzentakata.
De plus, entre 200 et 300 cadavres ont été découverts sur une plage de Sendai (nord-est, préfecture de Miyagi) après le passage d’une vague de plus de 10 mètres, mais selon l’agence Jiji, la police n’a pas pu encore s’en approcher car la zone est inondée.
Une opération de secours massive était en cours pour acheminer quelque 50.000 soldats et sauveteurs, avec 190 avions et des dizaines de navires dans les zones sinistrées de la façade Pacifique. Selon la police, plus de 215.000 personnes ont été évacuées vers des abris dans le Nord et l’Est du pays, et, d’après l’agence Kyodo, plus de 3.400 habitations ont été détruites.
Dans la préfecture de Miyagi, un bateau emporté par le tsunami a pu être localisé et ses 81 passagers ont été secourus par des hélicoptères. Les passagers de deux trains portés disparus depuis la veille dans les préfectures voisines de Miyagi et Iwate ont également été retrouvés sains et saufs, écrit l’agence Jiji.
Au moins 5,6 millions de foyers restaient privés d’électricité et la compagnie Tepco a averti d’un risque d’interruption de l’alimentation électrique dans la capitale et alentour. Un million de foyers restaient par ailleurs privés d’eau potable. Les Forces d’autodéfense (FAD, nom officiel de l’armée nippone) étaient mobilisées pour organiser les secours, réquisitionnant tous les moyens nécessaires.
L’armée américaine a été appelée à l’aide pour transporter par air des soldats et des véhicules, et des navires de la 7e Flotte devaient participer aux opérations de recherches et de secours en mer, aux côtés de la marine nippone.
Le séisme, d’une magnitude de 8,9, s’est produit vendredi à 14H46 heure locale (05H46 GMT) à 24,4 kilomètres de profondeur et à une centaine de kilomètres au large de la préfecture de Miyagi.
Les premières équipes de secours envoyées par l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et les Etats-Unis étaient attendues samedi au Japon.
L’aide internationale se mobilise à la suite du séisme
L’aide internationale se mobilise pour venir en aide au Japon, frappé vendredi par le plus violent séisme de son histoire suivi d’un tsunami. Plusieurs pays ont déjà offert leur assistance et une équipe d’experts onusiens spécialisés dans l’évaluation des désastres va également se rendre au Japon, a annoncé samedi l’ONU.
« Le gouvernement du Japon a accepté des offres d’assistance de l’Australie, des Etats-Unis, de la République de Corée du Sud, de Nouvelle-Zélande, d’Allemagne, de Singapour et du Mexique« , indique un document de l’ONU. « Il a aussi accepté le déploiement d’une équipe du groupe des Nations Unies pour l’évaluation et la coordination en cas de catastrophe (UNDAC) », ajoute-t-il.
Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), a précisé que la mission est composée de « sept experts extrêmement expérimentés ». « Ils vont se mettre à la disposition des experts japonais pour les soutenir à coordonner l’action des équipes internationales de sauvetage », a-t-elle poursuivi.
Selon le document de l’ONU, l’équipe envoyée par les Etats-Unis comprend 200 experts, dont des sauveteurs et des médecins. Les missions sud-coréenne, mexicaine, nouveau-zélandaise, allemande et singapourienne disposent au total de 145 spécialistes et 30 chiens. Quant à l’Australie, elle envoie 72 experts et 22 tonnes de matériel de sauvetage et médical.
« La Chine et l’Union européenne (UE) se préparent pour un déploiement », indique aussi l’ONU, sans précision. Par ailleurs, des équipes de recherche et sauvetage de 39 autres pays restent en alerte, prêtes à partir si le Japon le demande alors que des centaines de personnes sont toujours portées disparues.
Le Gabon a, pour sa part, décidé d’octroyer une aide financière d’un million de dollars au gouvernement japonais et la France a annoncé samedi qu’elle va envoyer au Japon deux détachements de sa sécurité civile pour participer aux opérations de secours.
Un nuage radioactif pourrait atteindre le Kamtchatka
Un nuage radioactif émis par le réacteur nucléaire accidenté au Japon pourrait atteindre le cas échéant la péninsule russe du Kamtchatka, qu’il mettrait au moins 24 heures à atteindre, selon une responsable du service russe de surveillance sanitaire citée par Ria-Novosti.
« Selon des données préliminaires, le nuage de particules radioactives qui a pu survenir à la suite de l’explosion dans une centrale nucléaire au Japon atteindra le Kamtchatka en au moins 24 heures », a déclaré selon Ria Novosti Natalia Jdanova, chef de l’antenne des services de surveillance sanitaires Rospotrebnadzor dans la péninsule.
« Cela est dû à la direction des mouvements de masses d’air et à la distance significative entre le Kamtchatka et le Japon », a-t-elle ajouté.
La péninsule du Kamtchatka se trouve au nord-est du Japon et de l’archipel russe des Kouriles.
Selon la responsable russe, des mesures de radioactivité sont effectuées chaque heure par 28 stations de contrôle dans les localités du Kamtchatka.
« Aucune hausse anormale de radioactivité n’a été relevée pour l’instant dans la région », a souligné Mme Jdanova.
Le président de l’Autorité française de sûreté nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste, a estimé samedi que la direction des vents au Japon chasserait vers le Pacifique une éventuelle pollution radioactive provenant de la centrale nucléaire de Fukushima N°1 (côte nord-est).
Les craintes d’un accident nucléaire majeur étaient vives samedi au Japon après une explosion dans une centrale nucléaire située à 250 km de Tokyo, à la suite du très fort séisme et du tsunami meurtrier survenu vendredi.
Trois personnes habitant près de la centrale ont été irradiés
Au moins trois Japonais habitant une ville proche de la centrale nucléaire touchée par une explosion ont été exposés à des radiations, ont rapporté samedi des médias, sur fond de crainte d’une fuite radioactive majeure due au séisme survenu dans le nord-est.
Ces trois personnes faisaient partie d’un groupe de quelque 90 patients internés dans un hôpital de la ville de Futaba-machi et ont été choisis au hasard par les médecins pour subir des tests consécutifs à un incident nucléaire, a rapporté la télévision publique NHK. Les médecins ont découvert qu’ils avaient tous les trois été irradiés, ont indiqué NHK et l’agence Jiji citant le gouvernement local de Fukushima.
Les patients ont attendu les sauveteurs dans une école où ils avaient été transférés et ont ensuite été hélitreuillés par un hélicoptère, au moment où une explosion s’est produite dans la centrale nucléaire de Fukushima N°1. Ces trois personnes, dont on ignore l’âge et le sexe, vont devoir subir un lavage spécial pour se débarrasser des radiations, mais leur état de santé ne présente rien d’anormal, a dit NHK.
Une explosion s’est produite samedi à la centrale de Fukushima N°1, faisant s’effondrer une partie du bâtiment abritant le réacteur numéro un. Les autorités ont ordonné aux habitants d’évacuer la zone dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale.
Le gouvernement a affirmé samedi soir que le caisson du réacteur n’avait pas subi de dégâts et a appelé la population locale au calme.
Source: DH.be
J’avais annoncé séisme et tsunami dans mes prédictions 2011, le feu volcanique que j’avais perçu était-il nucléaire ou bien d’autres catastrophes en chaîne?
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Bon dimanche: Claude Sarfati.