Il incarnait un renouveau politique. Aujourd’hui, il est le chef du gouvernement le plus impopulaire de la démocratie espagnole.
La comparaison des deux clichés est saisissante. Quelques années seulement les séparent, mais un monde les oppose. Première photographie: le 14 mars 2004, la jeunesse de gauche se presse calle Ferraz, la rue madrilène où est établi le siège du Parti socialiste (PSOE). Le soir de sa victoire électorale, elle crie à José Luis Rodriguez Zapatero: «¡No nos falles!» («Ne nous laisse pas tomber!»). Seconde image: au printemps 2011, une population du même âge se masse Puerta del Sol, dans le centre de la capitale. Ils ressemblent à s’y méprendre à leurs compañeros rassemblés sept ans auparavant sous le balcon du PSOE. Mais leurs mots d’ordre n’ont plus rien à voir ! «¡No nos representan!» («Ils ne nous représentent pas»), lancent ces «indignés» à l’adresse des hommes politiques. Le chef de l’exécutif, Zapatero, est, bien sûr, le premier concerné.
Le contraste est aveuglant et la chute, vertigineuse. Lors de son arrivée aux affaires en 2004, Zapatero incarnait un renouveau politique en Espagne. Une référence idéologique pour la gauche européenne. Aujourd’hui, le même homme se prépare à abandonner le pouvoir honoré d’un titre peu flatteur: celui du président de gouvernement le plus impopulaire de la démocratie espagnole. Ni le conservateur José Maria Aznar (Parti populaire, PP), pourtant voué aux gémonies en pleine guerre d’Irak, ni le socialiste Felipe Gonzalez, empêtré dans des affaires de corruption, n’avaient connu un tel naufrage.
Un parfait inconnu
Rien, pourtant, ne prédestinait Zapatero à une telle sortie. Jusque-là, son parcours, au contraire, avait été placé sous une bonne étoile. «En 2000, Zapatero était un parfait inconnu», rappelle l’un de ses biographes, José Garcia Abad. Un député discret de la province de Leon, responsable de la fédération départementale du PSOE. Entouré de quelques autres quadragénaires, Zapatero fonde le courant Nueva Vía (Nouvelle Voie), inspiré de la Troisième Voie lancée par Tony Blair et du Nouveau Centre théorisé par Gerhard Schröder. Alors qu’Aznar vient de valider un deuxième mandat, les socialistes ont soif de changement. C’est par une série de pactes que Zapatero, volontiers qualifié de falot sans envergure, prend la tête du parti face à un adversaire expérimenté, José Bono. L’Espagne le découvre…
Au terme de quatre années d’opposition, son arrivée au pouvoir en 2004 étonne davantage encore. Les sondages donnaient tous le PP vainqueur. Mariano Rajoy, le candidat conservateur désigné par Aznar, devait être élu dans un fauteuil. Mais les attentats islamistes du 11 mars, trois jours avant les élections, la mauvaise gestion de ce drame par la droite en place -qui s’obstinait à désigner ETA comme l’unique auteur possible- et la mobilisation in extremis des électeurs de gauche en décidèrent autrement.
Zapatero applique alors consciencieusement son programme, organisé autour des «nouveaux droits sociaux». Un concept inspiré du philosophe irlandais Philip Petit et centré sur les questions de société: mariage homosexuel, loi intégrale contre la violence conjugale, libéralisation du divorce et de l’avortement, réhabilitation des victimes de la guerre civile et de celles de la dictature franquiste… «Il a toujours été au clair avec ses valeurs progressistes», estime l’un de ses amis, Oscar Campillo, aujourd’hui directeur du quotidien sportif Marca et ami de longue date de Zapatero, qu’il connut lorsqu’il travaillait à La Crónica de León.
Le caractère clivant de ces réformes indigne alors les milieux conservateurs, mais séduit par leur audace l’électorat socialiste. Face aux concessions faites aux nationalistes régionaux, la droite agite aussi le spectre du démembrement de l’Espagne. Lui ne reconnaît qu’une ombre au tableau de ces premières années: l’échec en 2006 des négociations de paix avec l’organisation terroriste ETA.
Mesures d’austérité
Alors que la crise commence à s’installer, le chef de l’exécutif bat à nouveau la droite aux élections de 2008. Le chômage augmente rapidement et dépasse les 20%. Aux yeux de ses inconditionnels, cependant, le leader socialiste restait encore la moins mauvaise des options politiques. Jusqu’au 12 mai 2010. «Ce jour-là, j’ai coupé le cordon ombilical avec l’électorat progressiste», a confié Zapatero à quelques proches.
De fait, en annonçant une batterie de mesures d’austérité draconiennes, le président du gouvernement s’éloigne du cœur de ses soutiens: les fonctionnaires, dont les salaires ont été diminués, les retraités modestes, dont la pension a été gelée, et l’ensemble des classes moyennes, qui souffrent le plus de la hausse de la TVA. «Je prendrai des décisions difficiles, coûte que coûte, et quel qu’en soit le coût personnel», lance-t-il alors, prophétique.
«Il a orchestré sa propre immolation», décrypte Campillo. Suivront encore d’autres réformes impopulaires: augmentation de l’âge du départ à la retraite, flexibilisation du marché du travail, suppression de plusieurs prestations sociales… Le peuple de gauche ne reconnaît plus son leader et crie à la trahison. Des cadres de son parti, même, réclament un changement de tête, ou, tout au moins, un coup de gouvernail. Ses proches, pourtant, continuent de croire en la bonne foi de Zapatero. «Il a voulu éviter à tout prix que l’Espagne ne sorte de l’euro et la crise l’a rendu pragmatique», explique l’un de ses interlocuteurs habituels.
À partir du printemps 2011, Zapatero accélère sa sortie. Il annonce d’abord qu’il ne briguera pas un troisième mandat. Après la débâcle aux municipales du 22 mai, les cadres du parti font pression pour éviter une primaire. Le numéro deux du gouvernement, Alfredo Pérez Rubalcaba, est investi candidat. Zapatero, enfin, fixe les élections au 20 novembre 2011, quelques mois avant la fin naturelle de la législature.
Son opposant depuis sept ans, le leader du PP, Mariano Rajoy, parle désormais d’ «un gouvernement en fonction». Zapatero, en tout cas, n’a plus rien à perdre. À tort ou a raison, il semble convaincu de s’être sacrifié pour le bien de son pays. Ses supporteurs veulent croire que l’histoire l’absoudra. Ses opposants voient dans son sentiment messianique la démonstration de son irrationalité. Lui a confié à ses proches qu’il se sent libéré. Grandeur et décadence.
L’Espagne (bien que profondément catholique) à su dépasser quarante ans de dictature Franquiste et devenir rapidement une démocratie exemplaire sur le plan social.
Carlos Saura, réalisateur espagnol, à raconté dans un film, la période sombre du franquisme au travers du regard d’une petite fille ( Ana Torrent) dans un film dont tout le monde connait la musique (Porque te vas): Cria cuevos.
Personnage d’une immense discrétion, Georges Brassens a inscrit son nom dans le patrimoine artistique français en créant un style unique sculpté autour de mélodies simples et de textes qui sont autant de chefs-d’œuvre poétiques.
C’est dans le petit port méditerranéen de Sète, ville dont le nom reste aujourd’hui intimement lié au chanteur, que Elvira Dagrosa, épouse de Louis Brassens, donne naissance à un petit garçon le 22 octobre 1921. Entrepreneur et maçon, Louis a épousé Elvira, veuve de guerre, en 1919. Ils élèveront ensemble la petite fille qu’Elvira a eue en 1912 de son premier mariage, Simone.
Bien que ses parents ne s’entendent guère sur certains points majeurs comme la religion (Elvira est très pieuse, contrairement à Louis, anticlérical notoire), l’ambiance familiale est bonne et la musique ne manque pas de résonner dans la grande maison sétoise. C’est tout particulièrement sa mère qui, d’origine napolitaine, a un goût certain pour les chansons traditionnelles de son pays et pour les mélodies à la mandoline. C’est d’ailleurs sur cet instrument que Georges apprend les rudiments techniques qu’il développera plus tard avec la guitare.
Elève moyen, Georges Brassens se passionne très tôt pour la poésie, initié par un de ses professeurs de français, Alphonse Bonnafé. Ce dernier sera d’ailleurs le premier biographe du chanteur en 1963. Georges Brassens commence donc parallèlement à écrire quelques poèmes et quelques textes de chansons qu’il adapte à des airs dans le vent. Il crée à cette époque un petit orchestre nommé « Jazz », qui se produit dans quelques fêtes municipales. Il y tient la batterie.
Définitivement peu tourné vers les études, il quitte le collège en 1939 suite à une petite affaire de vol dans laquelle le jeune homme est impliqué sans y avoir vraiment participé. Agé de 18 ans, Georges songe à quitter Sète pour la capitale. Cet incident va lui en fournir l’occasion. En attendant le départ, il travaille avec son père. A la fin de l’année, la guerre éclate, mais Sète est encore bien loin des événements qui secouent l’Europe.
C’est en février 1940, que Georges Brassens prend le train pour Paris. Durant les premiers mois, il vit chez sa tante, Antoinette Dagrosa, et travaille comme ouvrier dans l’entreprise automobile Renault. Il continue en outre à écrire des chansons sur le piano de sa tante, et des poèmes. Après des bombardements sur Paris, Georges retourne quelques mois à Sète, et retrouve la capitale dès septembre 1940. Là, il se consacre entièrement à la poésie et en 1942, il réussit à publier deux petits recueils, « A la venvole » et « Des coups d’épée dans l’eau ».
En mars 1943, Brassens est envoyé en Allemagne, pour le STO (Service du Travail Obligatoire), au camp de Basdorf. C’est là qu’il rencontre Pierre Onténiente, prisonnier comme lui, qui devient un de ses meilleurs amis. En 1956, il deviendra le secrétaire et homme de confiance du chanteur qui le surnomme « Gibraltar ». Peu de ses proches échapperont d’ailleurs à ce type de surnom, fantaisie dont Brassens est fort friand.
L’ami fidèle
Une des caractéristiques du personnage Brassens est son sens aigu de l’amitié. Déjà très fidèle à ses amis sétois, il se forge en Allemagne un nouveau groupe de compagnons. Avec Brassens, l’amitié dure des années, voire toute la vie. Parmi ses amis les plus fameux, on peut citer l’écrivain René Fallet, le chanteur Jacques Brel, l’humoriste Raymond Devos ou l’acteur Lino Ventura, mais Brassens accorde autant d’intérêt à ceux qu’il aime, connus ou non.
En mars 1944, il est de retour en France pour une permission. Il ne retournera jamais en Allemagne, et se cache chez un couple qui tient une place de choix dans la vie de Brassens, Jeanne et Marcel Planche. Il leur consacrera d’ailleurs des chansons, dont les célèbres « La cane de Jeanne » en 1953 ou « Chanson pour l’Auvergnat » (pour Marcel) en 1955. Il restera chez eux jusqu’en 1966. Infatigable travailleur, c’est là, au milieu des chats dont il raffole, qu’il écrira une grande partie de son répertoire avec sa façon si spéciale de composer. En effet, il ne compose que rarement sur sa guitare. Il commence par créer les rimes des textes en scandant le rythme de la main sur un coin de table. Lorsque le texte est au point, il adapte la mélodie au piano. Sous des aspects simples, ses partitions sont en fait complexes, puisque n’ayant aucune connaissances en matière de solfège, Brassens compose ses musiques sans franchement respecter les règles précises de l’écriture musicale.
A partir de 1946, pour gagner sa vie, il écrit quelques articles dans une revue anarchiste, « Le libertaire« . Sensibles aux idées anarchistes, Brassens exprimera toute sa vie ses idées d’une façon moins politique que Léo Ferrémais plutôt en luttant, par ses chansons, contre une certaine hypocrisie de la société, à travers ses bêtes noires telle la religion. Ses textes sont des prises de position en faveur des laissés-pour-compte comme les prostituées. Son action anarchiste se situe dans son irrévérence et sa désobéissance volontaires envers les conventions sociales pour lesquelles il n’a aucun goût.
En 1947, sort son premier roman, « La lune écoute aux portes« . Il écrit aussi à cette époque, certaines de ses plus grandes chansons parmi lesquelles, « Brave Margot« , « La mauvaise réputation » ou « Le Gorille« , titre qui est interdit d’antenne pendant des années et dans lequel Brassens évoque son désaccord avec le principe de la peine de mort.
C’est également à cette époque que Georges Brassens rencontre la femme de sa vie, d’origine estonienne, Joha Heiman. D’un commun accord, le couple ne partagera jamais le même toit mais Joha, que Brassens surnomme Püppchen (« petite poupée » en allemand) sera jusqu’au bout près de son compagnon. Brassens dira d’elle : »Ce n’est pas ma femme, c’est ma déesse. »
Rencontre avec Patachou
Il faut attendre le début des années 1950 pour que Georges Brassens rencontre enfin le succès. Grâce à ‘un autre chansonnier, Jacques Grello, Brassens est engagé dans quelques cabarets dont le Caveau de la République, le Lapin agile à Montmartre, Milord l’Arsouille ou la Villa d’Este, mais sans aucun succès. Personne ne s’intéresse à ses textes et le chanteur perd un peu espoir.
En 1952, il rencontre la chanteuse Patachou qui est à la tête d’un des cabarets les plus en vogue du moment. L’audition que Brassens passe le soir du 6 mars séduit les quelques spectateurs présents dont Patachou, qui l’engage sur le champ, et le musicien Pierre Nicolas, qui deviendra son contrebassiste attitré. Patachou, qui est une de ses premières interprètes, le convainc de chanter lui-même ses titres, ce qui n’est pas totalement évident pour Brassens qui se voit plus dans le rôle d’un simple auteur-compositeur. De plus, sa grande timidité le pousse plutôt à ne jamais se mettre en avant.
Dès ses premiers concerts, Georges Brassens connaît un réel succès public et critique. Jacques Canetti, directeur artistique chez Polydor, et patron du cabaret les Trois Baudets, décide de l’engager dans son établissement et pense même lui faire enregistrer quelques titres. En attendant, il lui propose une tournée d’été afin de le préparer à affronter le public parisien à partir du 19 septembre en première partie de Henri Salvador. Cette fois, Georges Brassens est lancé sur les rails du triomphe, bien que ses chansons ne soient pas toujours très bien reçues par un public qui se scandalise à l’écoute de titres tel que « Le Gorille », éternel sujet de discorde. Cependant, ce type de réaction, dont les chansons de Brassens seront souvent l’objet, n’empêcheront jamais le chanteur de continuer à dénoncer les travers de la société.
L’enregistrement des premiers disques de Georges Brassens rencontre aussi quelques obstacles, toujours dus aux textes des chansons. Mais l’obstination de Jacques Canetti permet enfin la sortie de ses premiers 78 tours et 45 tours dès 1952 sur son label Polydor.
Le 16 octobre 1953, il fait sa première grande scène parisienne en vedette à Bobino, théâtre dont le nom reste aujourd’hui lié au chanteur qui y passera 13 fois. C’est la consécration. La même année, est publié son roman « La Tour des miracles ». En décembre, sort un premier album 25cm au nom révélateur, « Georges Brassens chante les chansons poétiques (et souvent gaillardes) de…Georges Brassens ». Puis 1954 marque ses débuts dans le prestigieux music-hall parisien, l’Olympia, où il passe deux fois en février puis en septembre.
Cette année-là sort un recueil de textes, « La mauvaise réputation ». Brassens est reconnu non seulement comme un interprète au style novateur, mais aussi et surtout comme un poète maîtrisant brillamment la langue française. Ce talent est récompensé en 1954 par le Grand Prix de l’Académie du disque Charles-Cros pour l’album « Le Parapluie« . Mais outre ses propres textes, Georges Brassens chante souvent les autres poètes dont François Villon (« Ballade des dames du temps jadis« ), Victor Hugo (« Gastibelza« ) ou son ami Paul Fort (« Le petit cheval« ). En mars 54, sort aussi son deuxième 25cm.
Pris en charge par Jacques Canetti, Georges Brassens se lance dans de nombreuses tournées en Europe et en Afrique du Nord. En 1955, la station de radio Europe1, toute nouvellement créée, passe pour la première fois « Le gorille », titre jusque-là interdit. En avril, paraît un troisième 25cm, puis en octobre, Brassens remonte sur la scène de l’Olympia. Enfin en 1955, Brassens achète la maison de Jeanne et de Marcel ainsi que la maison voisine.
Après une série de récitals en janvier 1956 à Bobino, Georges Brassens interprète un rôle proche de son propre personnage dans le film de René Clair, « Porte des Lilas« . Ce sera sa seule apparition au cinéma. Depuis le début de l’année, Pierre Onténiente est le secrétaire de Brassens et s’occupe de gérer la vie matérielle de son ami. Ensemble, ils créent en 1957 les Editions Musicales 57. Les concerts de l’année 1957 à Paris se répartissent sur trois salles, l’Olympia en mai, l’Alhambra en octobre et bien sûr, Bobino du 29 novembre au 18 décembre. En 1958, outre un Olympia du 22 octobre au 17 novembre, il repart en tournée. Il continue toujours de vivre chez Marcel et Jeanne, mais en 58, il s’achète une grande maison à Crespières dans le département des Yvelines.
Pour Georges Brassens, les années 1950 s’achèvent par une nouvelle tournée et un récital à l’Olympia en novembre. Mais en cette année 1959, lors d’un séjour à Biarritz, il est victime d’un violent malaise du aux problèmes de santé qui le font souffrir déjà depuis de nombreuses années. Cet incident lui inspirera, plusieurs années après, la chanson « l’Epave« . Depuis la fin de la guerre, Brassens a régulièrement de très douloureuses crises de coliques néphrétiques et de calculs rénaux. Ces douleurs représenteront un tel handicap toute sa vie qu’il devra parfois même quitter la scène sous l’effet de la douleur.
L’année 1960 commence par une série de concerts à l’Olympia du 21 janvier au 15 février, suivi d’un nouveau passage à Bobino en avril, passage pendant lequel Brassens apprend la mort de son ami, le poète Paul Fort, le 20. En 61, il s’envole pour le Canada où il effectue une tournée entre octobre et novembre, avant de retrouver l’Olympia à la fin de l’année.
En décembre 1962, sort son neuvième et dernier album 25cm, « Les trompettes de la renommée« . Le 31 décembre, sa mère Elvira, décède à Sète.
En 1963, Georges Brassens subit sa première opération des reins. C’est cette année-là, que son professeur de français, Alphonse Bonnafé, sort un ouvrage sur son ancien élève. Parallèlement, un coffret de dix disques paraît pour célébrer une carrière fort riche.
Les copains d’abord
En 1964, Brassens retrouve le cinéma mais cette fois, pour composer « Les Copains d’abord« , chanson du film d’Yves Robert, « Les Copains ». Ce titre se retrouve sur son premier album 30cm qui sort en novembre, pendant une nouvelle série de récitals triomphaux à Bobino du 21 octobre au 10 janvier 1965, au cours desquels 120.000 personnes l’applaudissent. Le 28 mars 1965, meurt Louis Brassens, suivi de Marcel Planche quelques temps plus tard.
Le 12 octobre, Georges Brassens a l’occasion de chanter avec celui qu’il admire depuis sa jeunesse, Charles Trenet, lors de l’émission de radio enregistrée en direct à l’ABC, « Musicora ». Il démarre l’année 1966 par une tournée hexagonale, puis après Trenet, c’est avec Juliette Gréco qu’il partage l’affiche du TNP (Théâtre National de Paris) du 16 septembre au 23 octobre.
Après plus de vingt ans passés dans la petite maison de Jeanne et Marcel Planche, impasse Florimont, Georges Brassens décide de déménager pour un appartement plus moderne. Il y reste peu de temps, et s’installe finalement dans une maison du XVe arrondissement (en 1969).
Après un passage à Bobino et une tournée, Brassens subit une nouvelle opération chirurgicale le 12 mai 1967. Dans les mois suivants, il reçoit le Prix de poésie de l’Académie française, très vieille institution vouée à la langue française. Puis son ami, l’écrivain René Fallet, publie un ouvrage consacré au chanteur.
Georges Brassens observe les événements politico-sociaux de mai 1968 avec une certaine admiration et un certain bonheur, bien qu’il soit à ce moment-là cloué sur un lit d’hôpital, souffrant une fois de plus de ces douloureuses coliques néphrétiques. Mais un autre événement va en revanche assombrir l’année 1968 puisque le 24 octobre décède Jeanne à 77 ans.
A la fin des années 1960, Brassens rencontre un jeune guitariste, Joël Favreau. Ensemble, avec Pierre Nicolas, ils vont désormais former un trio de scène inséparable.
En 1972, les 20 ans de chanson de Brassens donnent lieu à un coffret de 11 albums accompagné d’un ouvrage réunissant tous ses textes et poèmes. D’octobre à janvier 1973, Georges Brassens se produit à Bobino avec, en première partie plusieurs jeunes chanteurs, dont Maxime le Forestier, Philippe Chatel (qui écrira un livre sur Brassens), Henri Tachan ou Yves Simon.
Toujours en 1972, Georges Brassens achète une maison à Lézardrieux, près de Paimpol en Bretagne. Cet enfant de la Méditerranée a découvert cette région par l’intermédiaire de Jeanne Planche qui en était originaire. Au cours des ans, il a développé un tel amour pour ce coin de France qu’il se lança même dans l’apprentissage de la langue bretonne. Il y vient désormais de plus en plus souvent pour flâner et fréquenter le petit monde des pêcheurs qui lui rappelle son port natal.
Affaibli par ses problèmes de santé, Georges Brassens a beaucoup vieilli durant ces dernières années et les concerts répétés deviennent fort fatigants pour le chanteur qui n’a pourtant que 51 ans. En 1973, il entame sa dernière tournée en France et en Belgique, et donne un concert au Sherman Theatre de l’université de Cardiff en Grande-Bretagne le 28 octobre. Ce récital donne lieu à un des rares enregistrements publics de l’artiste et paraît en 74 sous le titre « Live in Great Britain ».
En 1975, il obtient le Grand Prix de la ville de Paris.
Adieux à Bobino
Son tout dernier album original sort en 1976. Puis le 20 mars 1977, il monte pour la dernière fois sur la scène de Bobino où depuis octobre 1976, il a dans une ultime série de concerts, réuni un public nombreux et admiratif.
En 1979, son vieil ami, le musicien Moustache, lui propose de participer à l’enregistrement d’un album qui reprend ses plus célèbres titres dans des versions jazz. Georges Brassens, amateur de jazz depuis sa jeunesse, accompagne donc sur ce disque plusieurs jazzmen américains qui interprètent entre autres « Chanson pour l’Auvergnat », « le Pornographe« , « la Chasse aux papillons« , et un titre inédit, « Elégie pour un rat de cave« , seul titre chanté de l’album.
La même année, Brassens est aussi invité sur le conte musical du chanteur Philippe Chatel, « Emilie Jolie« . Il y chante la « Chanson du hérisson » en duo avec Henri Salvador.
A la fin de l’année, le maire de Paris Jacques Chirac lui remet le Grand Prix du disque. Enfin en 1980, très malade, il enregistre ses dernières chansons au profit de l’association Perce Neige, créée par le comédien Lino Ventura au profit de l’enfance handicapée. Dans cet album, Brassens chante de vieilles chansons françaises de Charles Trenet, Jean Boyer, Paul Misraki ou lui-même.
En novembre, atteint d’un cancer, il est opéré pour la troisième fois des reins. Un an plus tard, le 29 octobre 1981, la mort, qu’il a si souvent chantée, l’emporte dans le petit village de Saint-Gely-du-Fesc, près de Sète, chez son ami et médecin, Maurice Bousquet. Il est inhumé dans sa ville natale dans le cimetière du Py, surnommé le « cimetière des pauvres ».
La simplicité de Georges Brassens en a fait un des artistes les plus aimés du patrimoine culturel français. Son répertoire, impertinent mais jamais provocateur, trace un portrait sans pitié, et pourtant si tendre, de ses contemporains. Aujourd’hui encore, ses chansons sont reprises par des artistes du monde entier, et ses textes sont étudiés dans les écoles. Ses interprètes sont innombrables. Citons pour les étrangers, Graeme Allwright en anglais, Sam Alpha en créole ou Paco Ibanez en espagnol. Quant aux artistes français, la liste est longue de ceux qui l’ont chanté et le chantent encore : Maxime le Forestier, Renaud, Barbara ou Les frères Jacques sont parmi les plus célèbres à lui avoir consacré un album entier. A l’initiative de Joël Favreau, un album, « Chantons Brassens » réunis des artistes et des comédiens (Michel Fugain, Manu Dibango, Philippe Léotard ou Françoise Hardy) autour du répertoire du chanteur. Mais la liste des hommages serait trop longue.
Georges Brassens reste un artiste de référence largement apprécié et célébré dans le monde francophone. Créateur généreux et humaniste, l’homme à la célèbre moustache occupe une place à part dans la mémoire de ses amis et admirateurs.
Bien sûr il y a les guerres d’Irlande Et les peuplades sans musique Bien sûr tout ce manque de tendres Il n’y a plus d’Amérique Bien sûr l’argent n’a pas d’odeur Mais pas d’odeur me monte au nez Bien sûr on marche sur les fleurs Mais voir un ami pleurer!
Bien sûr il y a nos défaites Et puis la mort qui est tout au bout Nos corps inclinent déjà la tête Étonnés d’être encore debout Bien sûr les femmes infidèles Et les oiseaux assassinés Bien sûr nos cœurs perdent leurs ailes Mais mais voir un ami pleurer!
Bien sûr ces villes épuisées
Par ces enfants de cinquante ans
Notre impuissance à les aider
Et nos amours qui ont mal aux dents
Bien sûr le temps qui va trop vite
Ces métro remplis de noyés
La vérité qui nous évite
Mais voir un ami pleurer!
Bien sûr nos miroirs sont intègres Ni le courage d’être juifs Ni l’élégance d’être nègres On se croit mèche on n’est que suif Et tous ces hommes qui sont nos frères Tellement qu’on n’est plus étonnés Que par amour ils nous lacèrent Mais voir un ami pleurer!
Lundi 5 septembre, je participerai à la 65 ème foire de Chalons en Champagne qui, riche de 200 000 visiteurs et 750 exposants est la plus grande manifestation populaire du Nord-est.
Cette année, les organisateurs ont eu la bonne idée de créer un temps fort autour de la voyance, le lundi 5 septembre de 10h30 à 19h30.
Un grand merci aux organisateurs et à la mairie de Chalons en Champagne.
Voilà plus de huit ans que je vis à Chalons en Champagne et c’est avec un grand plaisir que je me rendrai à cet événement.
En 1961 Benjamin Earl Nelson, dit Ben E. King fait découvrir au monde une chanson inspirée d’un morceau de gospel du début du siècle: Stand by me ( reste près de moi). Cette chanson va rapidement devenir un tube planétaire.
En voici le texte traduit:
Stand By Me (Reste Contre Moi)
Quand la nuit arrive
Et que le sol est sombre
Et que la lune est la seule lumière que nous voyons
Non, je n’aurai pas peur
Oh, je n’aurai pas peur
Tant que tu restes
Tu restes contre moi
[Refrain] Alors chérie, chérie Reste contre moi Oh, reste contre moi Oh, reste, reste contre moi, reste contre moi
Si le ciel que nous regardons d’en bas Pouvait dégringoler et tomber Ou si les montagnes pouvaient s’écrouler dans la mer Je ne pleurerai pas, je ne pleurerai pas Non, je ne verserai pas une larme Tant que tu restes Tu restes contre moi
[Refrain] (x2)
A chaque fois que tu es malheureuse Pourquoi ne resterai-tu pas contre moi, oh reste contre moi
En 1986 Bob Reiner, acteur, producteur, réalisateur de cinéma adapte au cinéma une nouvelle de Stephen King « The body » et l’intitule: Stand By Me en voici le Synopsis:
En été 1959, dans l’Oregon, quatre garçons d’une douzaine d’années (Gordie Lachance, Chris Chambers, Teddy Duchamp et Vern Tessio) partent à la recherche du corps d’un enfant de leur âge, Ray Brower, en suivant les rails d’un train dans l’espoir de passer dans les journaux grâce à leur découverte. Le chemin qu’ils auront à parcourir symbolisera leur passage de l’enfance à l’adolescence. Au fil du trajet, ils apprennent à mieux se connaître, s’entraident mutuellement, et partagent leurs souffrances qui sont celles d’enfants opprimés par leurs aînés, ignorés de leurs parents et dont les espoirs sont enfermés dans un environnement restreint.
On se reconnaît parfois dans l’histoire d’un livre ou d’un film tel fût le cas pour ce Stand By Me que je voulais partager avec vous en ce jour anniversaire.