Carte des églises Cathares
Le Catharisme ne perdura que dans le Sud de la France, la zone de son extension couvre grosso-modo un losange dont les pointes seraient Albi au Nord, Toulouse à l’Ouest, Béziers à l’Est, et Carcassonne au Sud. Il comprend en fait deux comtés (Toulouse et Foix), et une Vicomté (Carcassonne). On peut aussi y inclure l’Aragon de l’époque, dont les sympathies étaient acquises au Comte de Toulouse Raimond VI.
Cette région se trouvait depuis très longtemps au carrefour des principales routes commerciales (épices, sel, textiles,…), les seigneurs des lieux, sous la férule du Comté de Toulouse, et de la Vicomté de Trencavel (Béziers et Carcassonne), s’enrichissaient et recherchaient un raffinement spirituel et culturel de plus en plus poussé.
En ce temps là, la papauté et l’Église de Rome donnaient au monde une piètre image de la Religion, vile et cupide, peu tournée vers la spiritualité, mais plus vers le pouvoir et l’argent, et distant de la vie de tous les jours, inaccessible aux petites gens. Cependant, ce pouvoir était craint par les grands monarques du monde Occidental, car le Pape avait le pouvoir d’excommunier les gens, les condamnant ainsi à la Damnation éternelle.
Les Seigneurs Languedociens, las de ces débauches religieuses, furent séduits par la doctrine de ces paires d’hommes en noir, qui prêchaient l’ascétisme et une vie de pénitence. Ceci, alors même que les premières croisades étaient lancées pour reprendre Jérusalem aux Turcs (première croisade en 1065)…
Quant aux petites gens, elles appréciaient la proximité de ces nouveaux religieux qui étaient souvent tisserands, herboristes, « médecins »,…, proches du peuple et de sa misère (il n’était pas rare que les « Parfaits » connaissent chacun des habitants du village par leur prénom par exemple). Ainsi, le Catharisme fit doucement son nid en Languedoc (Carte des églises Cathares D’après le N° Spécial d’Histoire Médiévale Fév. 2003). Voir en haut de l’article.
Carte des évéchés Cathares
L’avènement du jeune Pape Innocent III, environ deux siècles plus tard, allait sonner le début de la chasse à l’Hérétique cathare…
Les Cathares, riches, puissants étaient une menace pour la suprématie de Rome, et s’étendaient en Europe (Carte des évêchés Cathares D’après le N° Spécial d’Histoire Médiévale Fév. 2003). De plus, ils avaient déclaré que la Terre était l’œuvre du Diable, et que le « Christ-chair » ne pouvait être Dieu, Ô hérésie suprême. Innocent III déclara le dogme hérétique, et demanda au Roy de France Philippe-Auguste d’envoyer une armée de croisés. C’est aussi à cette époque que le futur Saint Dominique créa la communauté des frères prêcheurs, des religieux proches du bas peuple, qui n’hésitaient pas à discuter, à s’intéresser aux petites préoccupations de chacun, et faisaient ainsi un merveilleux travail de conversion, avec un autre ordre récent, celui des Franciscains… Ce fut le début de l’Inquisition…
Le Roy de France Philippe-Auguste voyait lui dans cette croisade un tout autre intérêt… Le Languedoc avait toujours été fier et indépendant, fonctionnant presque comme un royaume dans le royaume. Philippe-Auguste vît là l’opportunité de faire main basse sur toutes ces richesses, en même temps que faire taire ce vassal impétueux, et dangereux…
La croisade des Albigeois fut certes une croisade religieuse, mais elle fut avant tout une guerre de conquête…
Source: Anne Brenon, Les Cathares.
Bonne lecture, bonne écoute, bon dimanche: Claude Sarfati