Jean-Nicolas-Arthur Rimbaud naît à Charleville le 20 octobre 1854, meurt à Marseille le 20 novembre 1891.
Les Poètes de sept ans
à M. P. Demeny.
Et la mère, fermant le livre du devoir,s’en allait satisfaite et très fière sans voir,
dans les yeux bleus et sous le front plein d’éminences,l’âme de son enfant livrée aux répugnances.
Tout le jour, il suait d’obéissance; très Intelligent; pourtant des tics noirs, quelques traits semblaient prouver en lui d’âcres hypocrisies.
Dans l’ombre des couloirs aux tentures moisies,en passant il tirait la langue, les deux poings à l’aine, et dans ses yeux fermés voyait des points.
Une porte s’ouvrait sur le soir : à la lampe on le voyait, là-haut, qui râlait sur la rampe,sous un golfe de jour pendant du toit.
L’été surtout, vaincu, stupide, il était entêté à se renfermer dans la fraîcheur des latrines: Il pensait là, tranquille et livrant ses narines.
Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet derrière la maison, en hiver, s’illunait, gisant au pied d’un mur, enterré dans la marne.
Et pour des visions écrasant son oeil darne, il écoutait grouiller les galeux espaliers.
Pitié ! Ces enfants seuls étaient ses familiers Qui, chétifs, fronts nus, oeil déteignant sur la joue,cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue Sous des habits puant la foire et tout vieillots, conversaient avec la douceur des idiots !
Et si, l’ayant surpris à des pitiés immondes,sa mère s’effrayait; les tendresses, profondes,
de l’enfant se jetaient sur cet étonnement. C’était bon. Elle avait le bleu regard, – qui ment !
-à sept ans, il faisait des romans, sur la vie du grand désert, où luit la Liberté ravie,forêts, soleils, rios, savanes !
– Il s’aidait de journaux illustrés où, rouge, il regardait des Espagnoles rire et des Italiennes. Quand venait, l’oeil brun, folle, en robes d’indiennes,
– Huit ans, – la fille des ouvriers d’à côté,la petite brutale,et qu’elle avait sauté, Dans un coin, sur son dos, en secouant ses tresses,Et qu’il était sous elle, il lui mordait les fesses,Car elle ne portait jamais de pantalons;
– Et, par elle meurtri des poings et des talons,remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre. Il craignait les blafards dimanches de décembre,où, pommadé, sur un guéridon d’acajou, Il lisait une Bible à la tranche vert-chou ; Des rêves l’oppressaient, chaque nuit, dans l’alcôve.
Il n’aimait pas Dieu; mais les hommes, qu’au soir fauve,noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg Où les crieurs, en trois roulements de tambour, Font autour des édits rire et gronder les foules.
– Il rêvait la prairie amoureuse, où des houlesLumineuses, parfums sains, pubescences d’or, font leur remuement calme et prennent leur essor !
Et comme il savourait surtout les sombres choses, Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes,Haute et bleue,âcrement prise d’humidité,
Il lisait son roman sans cesse médité,plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées, de fleurs de chair aux bois sidérals déployées,vertige, écroulement, déroutes et pitié !
– Tandis que se faisait la rumeur du quartier,
En bas, – seul et couché sur des pièces de toile écrue,
et pressentant violemment la voile !
A. R.26 mai 1871
Amitiés
Claude Sarfati
J’adore Rimbaud!
merci pour le partage de l’info je vais finir mes recherches 😀
Thank you d’ avoir posté cet article.
La poésie voyante!
très beau blog:)))
je vous félicite pour cet excellent
article sur Rimbeau
permettez-moi de vous partager
une de mes chansons
dont vous retrouverez paroles et musique sur
http://www.demers.qc.ca
chansons de pierrot
paroles et musique
NOUS FUMES NOMADES CASSANDRE
nous fumes nomades Cassandre
nous fumes nomades Cassandre
hier j’ai dormi
dans la forêt du labrador
j’ai fais un feu
mais j’avais froid
sans toi dehors
nous fumes nomades Cassandre
Nous fumes nomades Cassandre
hier on m’avait
donne deux sandwichs au poulet
j’aurais aimé les partager
tu me manquais
REFRAIN
tes 19 ans Cassandre
c’etait la vie
avant l’barrage de Manic 5
c’etait l’mont Wright Cassandre
avant l’enfer
d’la mine de fer
en plein hiver
c’était surtout
la jeune femelle caribou
et le vieux mâle encore debout
c’etait surtout
la jeune femelle caribou
et le vieux mâle
vagabond fou
COUPLET 2
vieux mâle au doux regard
celui d’monsieur Bernard
qui s’est battu
pour sauver son chalet du feu
avec son fils
4 nuits sans fermer les yeux
c’est fascinant à voir
un bout d’forêt toute noire
y a des souvenirs de jeune femme
qui s’enflamment au fond de soi
se consumant tout comme
un ancien feu de joie
COUPLET 3
debout je marche la vie
debout je prie la vie
pour que la riviêre de tes rêves
soit aussi belle
que la petite Manicouagan
devant laquelle j’écris
la tendresse de mes cris
parce qu’une nuit
t’as pris l’bateau
qui t’a conduite
de Bécomo à Rimouski
Pierrot
vagabond céleste
du Québec:))
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