Yang: actif, positif, masculin, lumière.
Yin: passif, négatif, féminin, ombre.
Ces deux principes ne sont pas opposés, mais complémentaires. La médecine chinoise est basée sur l’idée de déséquilibre d’un de ceux deux principes.
Yang procède de la nature du Ciel, et yin procède de la nature de la Terre.
L’aspect yang correspond à ce qu’il y a de spirituel et d’essentiel et l’Esprit est identifié avec la lumière dans toutes les traditions.
L’aspect yin est identifié à la substance, à l’inintelligibilité inhérente à son indistinction ou à son état de pure potentialité.
Avec le langage aristotélicien et scolastique, yang est tout ce qui est en acte, pendant que yin est tout ce qui est en puissance.
Le Ciel est entièrement yang et la Terre est entièrement yin, ce qui revient à dire que l’Essence est acte pur et que la Substance est puissance pure.
Dans toute chose manifestée, yang ou yin ne sont jamais purs. Il y a, selon une formule maçonnique, de la lumière dans les ténèbres (du yang dans le yin) et des ténèbres dans la lumière (du yin dans le yang).
Si l’on considère spécialement le yang et le yin sous leur aspect d’éléments masculin et féminin, on pourra dire que, en raison de cette participation, tout être est «androgyne» en un certain sens et dans une certaine mesure, et qu’il l’est d’ailleurs d’autant plus complètement que ces deux éléments sont plus équilibrés en lui; le caractère masculin ou féminin d’un être individuel (il faudrait, plus rigoureusement, dire principalement masculin ou féminin) peut être donc considéré comme résultant de la prédominance de l’un ou de l’autre. (p. 41)
La Terre apparaît par sa face dorsale et le Ciel par sa face ventrale, c’est pourquoi le yin est à l’extérieur et le yang est à l’intérieur.
Autrement dit, les influences terrestre, qui sont yin, sont seules sensibles, et les influences célestes, qui sont yang, échapppent aux sens et ne peuvent être saisies que par les facultés intellectuelles.
Le yin est avant le yang dans une énumération, tout comme les trois gunas hindoues sont tamas, rajas, sattwa, donc allant de l’obscurité à la lumière.
Yang correspond au trait plein. Yin ‘ au trait brisé. Le trait plein et le trait brisé sont des éléments des trigrammes et des hexagrammes du Yi-king.
Le symbole yin-yang représente le cercle de la destinée individuelle“(p. 43).
Il est équivalent de l’Androgyne primordial. Il est aussi l’oeuf du Monde qui, après la séparation, est le Ciel et la Terre.
Il est commode (mais pas totalement vrai) de donner a Tao le nom de Grande Unité.
René Guenon, La grande triade (extraits)