Au Mexique, c’est en autobus que l’on se déplace et on mesure les distances en nombre d’heures de bus.
-Tu vas où ?
-A la frontière, tout prés de Guatemala.
-ça fait loin ?
-6 heures de bus, plus ou moins (le temps n’est jamais exact dans ce pays).
Je me suis donc rendu dans cet endroit, non pas pour y voir quelque-chose en particulier mais pour m’éloigner de la civilisation, retrouver la nature au plus près.
Le basculement à commencé dans le bus de troisième classe, au milieu des paysans du coin qui transportaient avec eux leurs animaux de ferme, des poules, des dindons, des porcelets, etc.
Ce basculement, je le connaissait bien, il me prenait depuis ma plus tendre enfance, la nuit, le jour, à n’importe quel moment…Toujours imprévisible.
Rien, ne change vraiment, c’est juste une sensation, une perception différente du temps et de l’espace. Tout semble plus proche, à portée de lèvres…
Je ne laissais rien paraître, j’ai juste baissé mon chapeau sur mes yeux en me laissant bercé dans cet envahissement de sensations étranges.
Nous sommes arrivés à destination vers 19h, le vieux bus c’est arrêté dans un bruit assourdissant, le chauffeur c’est tourné vers moi en criant :
-Tu es arrivé muchacho !
-Gracias, muchas gracias, que les vaya bonito.
Le bus c’est éloigné dans la nuit obscure, le silence, un vrai silence…
Puis des milliers de sons différents, insectes, animaux qui peuplent la forêt Lacandona.
Toujours en état second je restais au bord de la route, un frémissement venu de la forêt traversa tout mon corps avec une évidence qui me vint à l’esprit.
C’est ici que je vais mourir.
J’ai traversé la route pour me rendre dans la seule pension du coin, un Ranch tenu par une vieille dame.
Il était déjà très tard dans cette partie du monde, 19h. Pas d’électricité, juste quelques mots échangés dans la cuisine du Rancho en buvant le café local, la vieille dame était gentille et s’occupait de venir en aide aux Indiens persécutés du Guatemala, une sainte disait Graciela sa « criada » (employée de maison).
J’écoutais mais ne disais rien, trop absorbé dans cette ambiance qui m’envahissait.
Un homme est entré, un blanc avec un beau chapeau, il parlait parfaitement le Mexicain mais ne paraissait pas l’être.
-Tu viens d’où? me demanda t’il en Mexicain.
-De Puerto-Vallarta, Jalisco.
-Hijos ! Putain d’endroit sans coeur !
-C’est vrai, tu as raison.
-Bon, c’est l’heure pour fermer les yeux , laissons la place libre aux sorcières et autres fantômes !
Tout le monde se mit en rire,
-oui allons dormir !
Je regagnais ma chambre en bois, le matelas trempé d’humidité. Allongé, je songeais à sortir mon journal de mon sac à dos pour écrire quelques mots. Le sommeil me prit trop vite, j’étais arrivé, j’en avais la certitude, où? peu importe !
Claude Sarfati
J’aime beaucoup ce blog.
Voilà une histoire édifiante…
On comprend à votre lecture un longue chemin vers l’inconnu, ce n’est pas le cas de tous les parapsychologues…
Joli récit…
Article évocateur, joli blog:-)
J’aime bien ce blog…
Un article à lire et à relire…
Un récit touchant
C’est du vécu!
Un article personnel qui sonne vrai…
très bon article!
Un blog pas comme les autres…
ça sonne réel.
Un article qui vous ressemble Claude!
Manifestement un endroit de « pouvoir ».
Un article interessant.
J’aime beaucoup votre blog.
Article inspiré…
Joli…
C’est ça l’invisibilité.
Cet article est troublant…
Un article où vous vous dévoilez un peu, c’est rare!
Un article où vous vous livrez un peu…
Une histoire édifiante!
un billet qui vous décrit bien.
Merci de nous faire partager vos expériences.
Bravo pour votre site…
Un article vraiment bien…
Votre cheminement ne pouvait pas vous guider ailleurs…
Un texte personnel et sensible.
Continuez sur cette voie, c’est veritablement du plaisir de vous suivre.
J’adore votre blog…